Bernard Minier - N'éteins pas la lumière

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N'éteins pas la lumière: краткое содержание, описание и аннотация

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« Tu l’as laissée mourir… »
Christine Steinmeyer croyait que la missive trouvée le soir de Noël dans sa boîte aux lettres ne lui était pas destinée. Mais l’homme qui l’interpelle en direct à la radio, dans son émission, semble persuadé du contraire… Bientôt, les incidents se multiplient, comme si quelqu’un avait pris le contrôle de son existence. Tout ce qui faisait tenir Christine debout s’effondre. Avant que l’horreur fasse irruption.
Martin Servaz, de son côté, a reçu par la poste la clé d’une chambre d’hôtel. Une chambre où une artiste plasticienne s’est donné la mort un an plus tôt. Quelqu’un veut le voir reprendre du service… ce qu’il va faire, à l’insu de sa hiérarchie et de ses collègues.
Et si nos proches n’étaient pas ce que nous croyons  ? Et si dans l’obscurité certains secrets refusaient de mourir  ? Non, n’éteignez pas la lumière, ou alors préparez-vous au pire… Après les grands succès de
et du
, Bernard Minier revient avec un thriller sur la manipulation et l’emprise, en explorant nos cauchemars les plus intimes, nos phobies et nos obsessions…

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Oh, Seigneur, tu es complètement dingue…

Elle inspira un bon coup. Parcourut la distance qui la séparait de la porte, tira le verrou et ouvrit.

18.

Vérisme

Sa première pensée fut qu’il était très grand. Un bon mètre quatre-vingt-dix. Et très maigre. Il encombrait le seuil de son quasi-double mètre en se tenant un peu voûté, semblable à un doux géant dans un conte pour enfants — et elle se demanda si elle ne faisait pas une bêtise.

Parce que tu crois qu’un petit serait moins dangereux ?

— Je reste là si vous voulez, dit-il avec un grand sourire ironique en devinant son hésitation. Je peux aussi me déchausser — mais je vous le déconseille.

Sa voix apaisante, tranquille ; elle se sentit ridicule.

— Non, non, entrez.

Elle s’effaça et il passa devant elle. L’odeur parvint alors à ses narines : un mélange de sueur aigre, de crasse, de pieds sales et le relent douceâtre mais insistant, en arrière-plan, de l’alcool qui suinte par tous les pores de la peau même quand on n’a pas bu depuis des heures. Peut-être que, dans la rue, il empestait moins que certains de ses condisciples, mais ici, dans l’espace clos de l’appartement, sa puanteur l’enveloppait comme un nuage d’acétone. Elle ne put s’empêcher de se réjouir de ne pas avoir cinq nez, comme la fourmi. Elle fronça le seul et unique qu’elle possédait et lui montra la direction du séjour en se tenant à distance. Tandis qu’il s’avançait tranquillement dans la pièce, elle considéra les gros souliers usés et crottés en train de fouler son plancher.

— Un café ? lui demanda-t-elle.

— Un jus de fruits, vous avez ?

Du genre fermenté et distillé ? dit la méchante petite voix en elle, mais elle la fit taire.

Elle alla chercher la bouteille dans le frigo et lui montra le canapé.

— Vous n’avez pas peur des microbes ? ironisa-t-il en s’asseyant et en prenant le verre aux trois quarts plein dans sa grande main presque aussi noire que sa mitaine, où les ongles blancs ressemblaient à des cailloux clairs posés sur du charbon.

Elle regarda sa pomme d’Adam aller et venir tandis qu’il buvait à grands traits comme s’il mourait de soif, sans se soucier du bruit qu’il produisait, faisant descendre gloutonnement le liquide dans son gosier, puis léchant ses lèvres gercées d’une langue agile qui conclut l’opération d’un claquement badin. Quelques gouttes de jus de mangue roulèrent dans les poils blancs de sa barbe ; il les essuya du revers de sa mitaine. Après quoi, il leva vers elle ses yeux pâles et légèrement voilés, et elle se dit qu’il avait dû être beau, dans le temps. Sous la peau sombre et le réseau de rides qui sillonnaient ses joues, les traits étaient réguliers, le nez droit, la bouche bien dessinée. Des sourcils épais et noirs accentuaient l’intensité de son regard et ses cheveux gris tombaient sur ses épaules en longues mèches sales, entremêlées, mais l’impression d’ensemble était celle d’un tableau retrouvé par hasard dans un grenier, ses détails enfouis sous d’épaisses couches de suie, dont on devine d’emblée la beauté.

Il la regarda — longtemps.

— Merci pour le verre, dit-il. Mais je ne suis pas prêt à faire n’importe quoi pour de l’argent.

Plongeant une main dans la poche du manteau plein de taches, il déposa le billet de vingt euros devant lui sur la table basse. Il plaça le mot qu’elle avait rédigé à côté.

— Si ça n’a rien d’illégal, pourquoi tous ces mystères ?

Il avait parlé sans animosité. Plutôt comme quelqu’un de curieux, et aussi diverti par la situation.

— Êtes-vous folle ? demanda-t-il comme elle ne répondait pas.

La question la fit tressaillir. Le ton, bien que décontracté, indiquait qu’il attendait une réponse.

— Je ne crois pas, dit-elle.

— Comment vous vous appelez ?

— Christine.

— Allez-y, Christine. Expliquez-moi.

Sur ces mots, il se rejeta au fond du canapé et croisa les jambes. Elle faillit sourire en songeant que, malgré ses vêtements crasseux et ses longs cheveux qui n’avaient pas vu une paire de ciseaux depuis des lustres, il lui faisait penser à un psy.

— Comment en êtes-vous arrivé là ? demanda-t-elle au lieu de répondre. Vous faisiez quoi avant ?

Il y eut un bref moment de silence. Il la sonda brièvement, puis haussa les épaules.

— Je ne crois pas que vous m’ayez fait monter pour ça…

— J’insiste, Max. Si je dois vous raconter mon histoire, il me faut d’abord en savoir plus sur vous.

Il haussa de nouveau les épaules.

— C’est votre problème. Pas le mien. Vous croyez que je suis prêt à raconter ma vie pour vingt euros ? Que j’en suis là ? C’est cela que vous pensez de moi ?

Il était offensé, cela s’entendait au tremblement dans sa voix. Il n’allait pas tarder à se lever et à partir.

— Vous croyez que j’invite tous les sans-abri chez moi ? répliqua-t-elle. Pourquoi croyez-vous que je vous ai ouvert ma porte — sinon parce que je vous considère comme quelqu’un digne de confiance ? Vous n’êtes pas obligé de tout me dire, si ça vous gêne. Et puis, zut, ne dites rien, si ça vous chante ; de toute façon, je vous dirai pourquoi vous êtes là.

Elle le vit hésiter, puis ses traits se durcirent.

— J’étais professeur de français, commença-t-il, dans une école privée.

Il fronça les sourcils, laissa échapper un soupir.

— J’accompagnais aussi les enfants lors des sorties le week-end, ou pendant les vacances de Toussaint ou de Pâques. À cette époque-là, j’avais la foi. J’allais à la messe tous les dimanches, avec ma femme et mes enfants. J’étais un membre important de la communauté, quelqu’un de respecté, d’apprécié, et j’avais beaucoup d’amis. Vous saviez que, pour certains chercheurs, la foi et le comportement religieux sont des traits spécifiquement humains qu’on retrouve dans toutes les cultures et qui sont sans équivalent dans le règne animal ? D’après eux, il existe des circuits du cerveau spécifiques à la croyance religieuse.

— Que s’est-il passé ? voulut-elle savoir.

— La communauté scientifique est profondément divisée sur ces questions, poursuivit-il sans tenir compte de sa question. Pour certains, la foi est d’origine biologique ; pour les tenants de Darwin, la sélection naturelle a pu favoriser les individus qui sont croyants parce que leurs chances de survie étaient plus grandes. Le cerveau humain aurait ainsi évolué en devenant plus sensible à toutes les formes de croyance, ce qui expliquerait que les croyances religieuses et la foi sont aussi répandues dans le monde. (Il marqua une longue pause, la fixa.) J’ai perdu la mienne le jour où les parents d’un petit garçon ont porté plainte pour comportement inapproprié sur leur enfant. Selon eux, je lui avais montré mon zizi… La rumeur s’est très vite répandue. C’était une petite ville. Les gens parlent. D’autres parents ont interrogé leurs enfants, et ont à leur tour répandu des histoires encore pires que celle-là. Sans doute étaient-ils de bonne foi. Sans doute leurs questions étaient-elles tellement biaisées, leur insistance et le désir des enfants de satisfaire la curiosité des parents si grand que la réponse ne pouvait être que celle que les parents attendaient — ou redoutaient… J’ai été mis en garde à vue. Confronté au témoignage du petit garçon. Des détails ne collaient pas. Un tas de détails. Beaucoup trop, en fait. Il a reconnu avoir inventé toute cette histoire, et je suis rentré chez moi. Mais ça ne s’est pas arrêté là… Des mails ont commencé à circuler sous le manteau. On y racontait que des vidéos de pornographie infantile avaient été retrouvées sur mon ordinateur, que je me masturbais en douce en matant les enfants pendant les sorties du week-end et que je me débrouillais pour être toujours présent quand ils allaient aux toilettes ou sous la douche… que j’avais même eu… des gestes déplacés sur mes propres enfants…

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