Bernard Minier - N'éteins pas la lumière

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« Tu l’as laissée mourir… »
Christine Steinmeyer croyait que la missive trouvée le soir de Noël dans sa boîte aux lettres ne lui était pas destinée. Mais l’homme qui l’interpelle en direct à la radio, dans son émission, semble persuadé du contraire… Bientôt, les incidents se multiplient, comme si quelqu’un avait pris le contrôle de son existence. Tout ce qui faisait tenir Christine debout s’effondre. Avant que l’horreur fasse irruption.
Martin Servaz, de son côté, a reçu par la poste la clé d’une chambre d’hôtel. Une chambre où une artiste plasticienne s’est donné la mort un an plus tôt. Quelqu’un veut le voir reprendre du service… ce qu’il va faire, à l’insu de sa hiérarchie et de ses collègues.
Et si nos proches n’étaient pas ce que nous croyons  ? Et si dans l’obscurité certains secrets refusaient de mourir  ? Non, n’éteignez pas la lumière, ou alors préparez-vous au pire… Après les grands succès de
et du
, Bernard Minier revient avec un thriller sur la manipulation et l’emprise, en explorant nos cauchemars les plus intimes, nos phobies et nos obsessions…

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Dans les petits haut-parleurs, le premier mouvement de la Symphonie n o 9 — violons légers, cors brumeux et harpe scintillante — était comme le souffle élégiaque d’un matin d’automne dans la forêt quand, tout à coup, l’orage des cuivres et des cordes éclata après la foudre d’un coup de timbale. Un nouveau déferlement dans la petite pièce sous les toits : Servaz leva un instant les yeux de sa lecture — non pour regarder quelque chose mais pour mieux écouter, les yeux perdus dans la contemplation du mur, ce passage où le percussionniste rythmait à coups sourds l’approche de la tragédie. Des centaines d’écoutes et pourtant il les ressentait toujours dans son sang, ces coups martelés du destin.

Si un jour un extraterrestre descendait de son vaisseau spatial pour lui demander ce que l’humanité avait créé de beau, il lui ferait écouter Mahler, songea-t-il en souriant. Il était cependant conscient qu’au vu des insurpassables médiocrité et vulgarité de l’époque actuelle, il y avait fort à parier que cet argument ne suffirait pas et que le petit homme vert s’empresserait de remonter dans sa bécane intergalactique, non sans avoir au préalable pulvérisé tout le monde d’un rayon aussi prophylactique qu’exterminateur. Reléguant la musique en arrière-plan, il reporta son attention sur les mots imprimés. Il avait toujours un peu de mal avec les textes sur écran. Aussi s’était-il rendu à la médiathèque avant de rentrer. Il ne savait pas trop ce qu’il cherchait, au vrai. Mais il avait fini par dénicher quelques ouvrages. Et, à présent, il était plongé dans des livres qui portaient des titres tels que Les manipulateurs sont parmi nous ou Le Harcèlement moral, la violence perverse au quotidien .

De ces ouvrages il ressortait que certaines rencontres changent votre vie pour le meilleur et que d’autres peuvent vous entraîner vers l’abîme, voire constituer un danger mortel. Qu’il existait, au sein de la société, des esprits pervers et manipulateurs qui, chaque jour, prenaient dans leurs filets des individus faibles et vulnérables, femmes ou hommes, qu’ils s’employaient à contrôler, à abaisser et à détruire. Était-ce cela que Célia Jablonka avait subi ? Avait-elle fait une mauvaise rencontre ? En rentrant, il avait tapé Moki sur Internet et découvert que le Blue Moki était un poisson perciforme de Nouvelle-Zélande, le Moki Bar un café-concert dans le 20 earrondissement de Paris et que le mot désignait aussi une forme de haïku en japonais. Mais pas de Moki dans l’annuaire ni dans les pages jaunes — aucun Moki en dehors de l’agenda de Célia Jablonka…

En poursuivant sa lecture, Servaz découvrit qu’il existait une première étape, dite d’ effraction , au cours de laquelle le manipulateur s’employait à pénétrer le territoire psychique de l’autre, à brouiller ses repères, à squatter ses idées et à les remplacer par les siennes. Puis venaient le contrôle et l’isolement : de la famille, des proches, des amis… Comme dans une secte , songea-t-il. Et, en même temps, le dénigrement, les humiliations, les actes d’intimidation destinés à provoquer une rupture identitaire dans l’esprit de la victime, à atteindre son estime de soi. Tout un chacun pouvait se révéler manipulateur à l’occasion, Servaz se souvenait de l’avoir été en quelques circonstances. Mais un individu véritablement pervers l’était constamment, méthodiquement. Petit chef tyrannique cherchant à masquer sa propre incompétence, conjoint toxique, mère abusive… Servaz se remémora une phrase de George Orwell dans 1984 : « Le pouvoir est de déchirer l’esprit humain en morceaux. »

Si la victime résistait, s’opposait, ne réagissait pas comme prévu, alors apparaissaient les menaces, la violence physique et, lorsque la victime était une femme, la violence sexuelle — jusqu’au viol… ou au meurtre. Une fois de plus, Servaz se demanda si c’était cela que Célia avait subi. Devait-il creuser plus avant ou était-il en train de perdre son temps ? Elle n’était pas mariée mais elle avait peut-être un petit ami, un compagnon au moment des faits. Avait-il été interrogé ? Il n’y avait quasiment aucune information dans le dossier que lui avait confié Desgranges. L’affaire avait été classée très vite.

Il poursuivit sa lecture.

Selon ces textes, la violence psychologique était profondément égalitaire, elle transcendait les classes sociales. Les tyrans domestiques et professionnels couraient les rues, cachés derrière des masques sociaux inoffensifs. Dans le milieu du travail, il existait un délit de harcèlement moral, mais les agents de contrôle de l’inspection du travail obligeaient la victime à en faire la preuve par des témoignages, des attestations avant de débuter la moindre enquête. Ce qui laissait le champ libre aux manipulations perverses les plus subtiles, les plus insidieuses : celles au cours desquelles la cible se voyait abaissée, infériorisée, soumise à des attaques verbales et psychologiques incessantes, dégradantes, à des humiliations en présence de tiers et à des ordres contradictoires sur de longues périodes. De telles attaques n’étaient pas mortelles (sauf lorsque la victime finissait par mettre fin à ses jours sur son lieu de travail), mais l’individu qui rentrait chez lui abîmé, humilié, épuisé y perdait à jamais son amour-propre et sa sève vitale ; quant à l’entourage professionnel, il se tenait la plupart du temps à l’écart, par lâcheté ou par égoïsme — quand il ne rentrait pas tout simplement dans le jeu du manipulateur, stigmatisant à son tour l’incompétence, la mauvaise humeur et la mauvaise volonté évidentes de la victime.

Dans le domaine familial, la violence psychologique adoptait souvent le masque de l’éducation. Une psychologue et philosophe suisse avait parlé de pédagogie noire , ayant pour objectif de briser la volonté de l’enfant. La Convention internationale des droits de l’enfant assimilait à de la maltraitance psychologique la violence verbale, les comportements sadiques et dégradants, le rejet affectif, les exigences excessives, les consignes contradictoires ou impossibles… Au sein du couple enfin, le harceleur connaissait parfaitement sa victime, ses faiblesses, ses failles : cela lui donnait un avantage considérable. La violence psychologique consistait alors à humilier, à rabaisser, à faire naître un sentiment de honte et à faire perdre toute confiance en soi. « Qu’est-ce que tu deviendrais sans moi ? » On terrorisait la partenaire par des agressions indirectes : sur les animaux ou sur les enfants ; on l’isolait de ses anciens amis, de ses parents ; on sapait méthodiquement ses défenses par une suite continue de petites attaques, jusqu’à lui faire perdre tout esprit critique, jusqu’à ce qu’elle soit plongée dans un état de confusion mentale, privée de repères, incapable de distinguer le normal de l’anormal. Jusqu’à ce qu’elle tolère l’intolérable … On la maintenait dans un climat de tension et d’angoisse permanent : la victime ne savait jamais d’où la prochaine attaque allait survenir, ni quand. On gardait un visage double : souriant, affable, sympathique à l’extérieur ; instable, redoutable et méprisant dans le secret du foyer — si bien que c’était elle qui finissait par paraître caractérielle et asociale aux yeux des autres, quand, un beau jour, elle finissait par réagir mal au mauvais moment.

Avec le développement d’Internet, les stalkers — un anglicisme pour désigner les harceleurs névrotiques — pouvaient désormais débusquer leurs cibles hors du cadre familial ou de l’entreprise. Le Web avait démocratisé cette activité-là aussi : on ne s’en prenait plus seulement à des personnalités en vue, comme Madonna ou Jodie Foster ; tout le monde pouvait devenir la cible de tout le monde … Les ados ne s’en privaient pas sur les réseaux sociaux. Servaz pensa à Élise, qui avait été la victime de son mari pendant des années. Peut-être devrait-il lui parler du cas de Célia ? Qui sait si elle saurait reconnaître des signes familiers dans le peu dont il disposait ?

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