Bernard Minier - N'éteins pas la lumière

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« Tu l’as laissée mourir… »
Christine Steinmeyer croyait que la missive trouvée le soir de Noël dans sa boîte aux lettres ne lui était pas destinée. Mais l’homme qui l’interpelle en direct à la radio, dans son émission, semble persuadé du contraire… Bientôt, les incidents se multiplient, comme si quelqu’un avait pris le contrôle de son existence. Tout ce qui faisait tenir Christine debout s’effondre. Avant que l’horreur fasse irruption.
Martin Servaz, de son côté, a reçu par la poste la clé d’une chambre d’hôtel. Une chambre où une artiste plasticienne s’est donné la mort un an plus tôt. Quelqu’un veut le voir reprendre du service… ce qu’il va faire, à l’insu de sa hiérarchie et de ses collègues.
Et si nos proches n’étaient pas ce que nous croyons  ? Et si dans l’obscurité certains secrets refusaient de mourir  ? Non, n’éteignez pas la lumière, ou alors préparez-vous au pire… Après les grands succès de
et du
, Bernard Minier revient avec un thriller sur la manipulation et l’emprise, en explorant nos cauchemars les plus intimes, nos phobies et nos obsessions…

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Servaz entra dans la cour où les mauvaises herbes soulevaient le pavé. Se dirigea vers le perron dans le fond. Des vélos et des voitures garés à côté. Dès qu’il eut franchi la porte vitrée, il se rendit compte que cet endroit était plein de vie : des cris d’enfants, de mères les réprimandant, des dessins naïfs et des affiches sur les murs, des manteaux accrochés à des patères, des voix, des rires, des pas un peu partout. Sur les murs jaunes, des affiches proclamaient : « La police contrôle, la justice enferme », « Contre toutes les expulsions, autodéfense sociale, offensive populaire — la lutte s’organise », « Ils ne nous feront pas taire ! », « Nique ton maire ! ». Une atmosphère pré-insurrectionnelle régnait dans ce pays, des courants souterrains le travaillaient, contrebalançant la résignation d’une partie de la population.

Dans son dos, une jeune femme l’interpella :

— Vous désirez ?

Il fit volte-face. Il s’était attendu à voir une gamine en dreadlocks avec un bonnet rasta et un joint, mais il avait devant lui une femme en jean et pull-over chaussant des lunettes d’intello et coiffée d’un chignon sévère.

— Je voudrais voir le directeur du centre.

— Le… directeur ? Et vous êtes ?

Servaz sortit sa plaque et la jeune femme donna nettement l’impression d’avoir senti une mauvaise odeur.

— Qu’est-ce que vous voulez ? Ça ne vous suffit pas de…

— J’enquête sur la mort de Célia Jablonka, l’artiste qui a fait une expo ici. Rien à voir avec votre squat.

— Ce n’est pas un squat, c’est un lieu de vie…

— D’accord.

— Un centre social autogéré où nous pallions les carences de l’administration et de l’État…

— D’accord.

— Nous accueillons vingt-cinq familles sans logement ici. Nous leur apportons un toit, une aide financière, des contacts avec des avocats ; elles reçoivent des cours de français et d’alphabétisation, il y a aussi un espace multimédia, des ateliers, une cantine, une crèche autogérée…

— D’accord.

— Nous rompons leur isolement, nous leur apprenons à affronter cet environnement hostile qu’est la justice française, à faire taire la peur du flic (elle insista sur ce mot), du maton et du juge… Ceci n’est pas un squat…

— Ce n’est pas un squat, j’ai pigé.

— Veuillez rester là.

Elle disparut dans l’escalier. Un petit enfant noir surgit sur un tricycle, s’arrêta pour le regarder. « Bonjour », dit Servaz sans obtenir de réponse. L’enfant traversa le vestibule en pédalant et disparut. Au bout de cinq minutes d’attente, il entendit des pas dans l’escalier. Il leva les yeux. L’homme qui apparut mesurait plus d’un mètre quatre-vingt-dix, il était incroyablement maigre. Ce qui frappa Servaz avant tout, ce fut ce visage creusé, ridé, mais où brûlait la flamme d’une jeunesse toujours présente. Elle était dans les immenses yeux clairs, d’une pureté fiévreuse, enfoncés dans les orbites, dans le sourire entouré de rides. Un nez en forme de bec, une beauté teintée de mélancolie…

— Vous voulez jeter un œil ?

Une étincelle amusée dans le regard. Le bonhomme était fier de ce qu’il faisait ici. Et Servaz ressentit un élan de sympathie spontanée pour ce grand gaillard sûr d’avoir choisi le bon combat.

Quelqu’un qui n’était ni résigné, ni cynique, ni apathique.

— D’accord, dit-il.

Une heure plus tard, ils avaient fait le tour des ateliers — dont un où on réparait des vélos et un autre de sérigraphie. Servaz s’était attendu à rencontrer des familles africaines sans papiers, mais il avait aussi trouvé des Géorgiens, des Irakiens, des travailleurs pauvres, des chômeurs, des étudiants et un couple d’élégants jeunes Sri-Lankais parlant un anglais fluide — ainsi que des enfants bien habillés de chauds vêtements d’hiver, prêts à partir pour l’école.

— Voilà, tout ce que vous venez de voir peut s’arrêter d’un jour à l’autre, dit finalement le directeur du centre en se laissant tomber dans un vieux fauteuil au cuir défoncé, près d’une fenêtre donnant sur la cour.

Servaz prit place dans le fauteuil restant. Il savait qu’il n’y avait pas de trêve hivernale pour les expulsions d’occupations illégales.

— Alors, comme ça, vous êtes venu pour Célia ?

Le grand bonhomme à l’air adolescent le jaugeait sans hostilité particulière, mais avec une fixité qui mettait Servaz mal à l’aise. Une acuité extraordinaire.

— Oui.

— Qu’est-ce que vous voulez savoir ? Je croyais que cette histoire était classée ?

— Elle l’est.

Le type lui décocha un regard chargé d’incompréhension.

— Je cherche à comprendre dans quelles circonstances Célia Jablonka en est venue à vouloir attenter à ses jours.

— Pourquoi ? Depuis quand la police se pose ce genre de questions ?

Pas si bête.

— Disons qu’il y a des zones d’ombre…

Il n’allait certainement pas expliquer à cet inconnu qu’il s’intéressait à cette histoire uniquement parce qu’il avait reçu une clé électronique par la poste — et parce qu’il n’avait rien d’autre à faire.

— Qu’entendez-vous par zones d’ombre ?

— Parlez-moi d’elle, dit-il pour couper court aux questions. Est-ce qu’elle avait changé les derniers temps ?

Les yeux gris le sondèrent une nouvelle fois, puis le grand échalas rassembla ses souvenirs.

— Maintenant que vous en parlez… (Il sortit de la poche de son pantalon une boîte de cigarillos et en coinça un entre ses lèvres.) Vous en voulez ? Non ? Vous avez bien raison. Moi, j’adore ces cochonneries…

Il gratta une allumette, inclina le cigarillo et approcha la flamme sans le toucher. Puis ses longs doigts noueux firent tourner le cigarillo sur lui-même pour répartir la combustion ; il tira quelques bouffées, s’assura qu’il brûlait correctement et le replaça entre ses lèvres.

— Mmm…

Il ouvrit la fenêtre et un courant d’air glacial ainsi que quelques flocons s’engouffrèrent dans la pièce. Servaz frissonna. Son vis-à-vis ne semblait guère incommodé par la chute de la température. Servaz l’était à la fois par le froid et par l’odeur.

— Célia, les derniers temps, avait perdu la tête.

Son vis-à-vis rejeta la fumée du cigarillo sans l’avaler et sans cesser de fixer le policier en face de lui.

Servaz oublia le froid.

Elle était devenue folle , précisa le géant en plongeant son regard dans le sien.

Ses yeux : deux bulles concentrées.

— Elle se croyait persécutée, elle avait un comportement de plus en plus paranoïaque. Elle était persuadée que quelqu’un la suivait, qu’on l’espionnait, qu’on lui en voulait. Même ici, elle avait commencé à se méfier des gens. Moi compris, ajouta-t-il avec une véritable tristesse dans la voix. Au début, je n’ai pas trop prêté attention à ces troubles du comportement. J’avais bien remarqué qu’elle était parfois étrange, nerveuse, inquiète — mais je mettais ça sur le compte de l’angoisse que lui causait sa nouvelle expo. Elle voulait tellement que ce soit un succès. Mais plus les semaines passaient, plus les symptômes s’aggravaient. Elle se montrait de plus en plus hostile, méfiante ; elle mettait en doute ma loyauté et m’accusait de comploter contre elle, la moindre chose sortant de l’ordinaire la faisait totalement flipper. Comme si le monde entier en avait après elle.

Servaz était à présent suspendu aux lèvres du bonhomme. Il avait oublié le froid, mais un autre genre de frisson courut dans son dos.

— Un jour, il y a eu un incident. Elle avait passé l’après-midi ici dans un atelier de dessin et de peinture avec les enfants, elle avait pris des photos. Elle paraissait satisfaite du résultat et détendue quand, tout à coup, elle a aperçu une silhouette à l’entrée de la cour. Sous la porte cochère. Un type armé d’un appareil photo, lui aussi. Son comportement a alors changé du tout au tout. Elle s’est mise à tenir des propos sans suite, elle était au bord des larmes. Comme le type avait l’air de prendre la cour en photo à son tour, elle a appelé deux bénévoles à la rescousse et ils l’ont traversée en direction du visiteur. Quand ils ont été assez près, elle s’est littéralement jetée sur lui, elle l’a insulté, frappé et a essayé de lui arracher son appareil.

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