Adrien Goetz - Une petite légende dorée

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Pendant la semaine où s’écroule le bloc de l’Est, Carlo, jeune dandy américain, espion et diplomate, parcourt l’Europe.
Ce qui le conduit à Lugano, à Budapest, à Prague et enfin à Sienne, le matin du Palio, doit rester secret. Il n’en parlera ni à Marge avec qui il vit, ni à Irène, lancée à sa poursuite. Il ose à peine se l’avouer : c’est l’amour de l’art, un coup de foudre, la découverte d’un artiste siennois oublié dont il a vu une œuvre par hasard à la National Gallery de Washington.
Le « Maître de l’Observance », peintre énigmatique de la Renaissance, commence à le hanter et transforme sa futile existence en une petite légende dorée.
Adrien Goetz fait de la peinture sa trame romanesque. Il entraîne le lecteur dans une troublante enquête à travers musées et collections privées. Un nouvel hymne à l’Italie par l’auteur de
(Prix des Deux Magots, Prix Roger Nimier).

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Il gommait de ses souvenirs tout ce qui pouvait concurrencer les cinq peintures, qu’enfin il avait toutes vues. Avec celle qui restait, dans la basilique de l’Observance.

Le seul cadre qu’il trouvât digne d’elles, ce fut son esprit absent et l’univers méthodiquement déserté.

Cet effort d’abstraction lui fit prendre conscience du vide. Sans vertige, il se trouva seul. Regard en avant, regard derrière lui : ce fut la vanité de son existence qui, en un éclair, lui tomba sur les épaules.

CHAPITRE 7

LE MAÎTRE DE L’OBSERVANCE

Les choses amères prends-les pour douces, et méprise-toi toi-même si tu désires me connaître.

Jacques de Voragine, Saint François

L’immense tableau sur l’autel reléguait au rang d’enluminures un peu grandes les cinq panneaux de la prédelle. Carlo sortit son carnet et son Omas. Pas besoin de relire. La pénombre de la basilique de l’Observance ne le gênait pas. Il se souvenait de tout. Même du soleil sur la petite route, dehors, et de la rumeur de Sienne en fête. Les caravanes de chameaux dans les jardins de Newport qui longeaient l’océan, l’inquiétude qui le prenait dans les rues vides de Budapest, son quartier de Washington dont il connaissait chaque façade. Tous les lieux communs qu’il débitait à longueur d’année. La conversation surannée du vieux Balte de Lugano. L’Europe d’autrefois. Les Etats-Unis, son vieux monde à lui. Ce continent qu’il découvrait. Et la peinture. Tous les lieux nouveaux d’où il venait, qui tous le conduisaient ici — il relut tout de même, pour avoir sous les yeux, détachée de lui, cette liste de noms qui contenait tellement de formes.

Personne dans la nef. Carlo respirait car il avait fini par se convaincre que Marge était partie à ses trousses. Elle aurait pu venir l’interrompre au moment auquel il tenait le plus. Marge et peut-être l’autre. Bah ! Sur un côté de la chapelle, il avisa une porte de bois, qu’il poussa. Entre les piles de missels, il trouva la rangée d’interrupteurs. Au hasard, il appuya sur deux ou trois boutons, le retable s’illumina. Soigneusement, Carlo repoussa la porte, ferma les yeux pour les rouvrir. Une cathédrale en réduction, tout en couleurs, bleue et or, rouge et vermeille.

Jamais dans tous ses livres — les pavés de sa bibliothèque, ses bonnes intentions culturelles, les encyclopédies de Marge sur l’art oriental — il n’avait trouvé ce que lui avaient offert ces tableaux. Une brûlure. Ils lui avaient donné le monde, comme l’on dit, et lui, avait couru le monde pour eux. Il comprenait mal cette frénésie. Jamais il n’avait été un intellectuel. Il avait lu n’importe quoi pour le plaisir de lire et de se regarder lire, pas compris grand-chose — pour cette sorte de plaisir de ne pas comprendre un roman russe en russe, le manuel d’Épictète ou une élégie de Properce dans une édition sans traduction. Il cherchait à impressionner. Il s’était snobé lui-même. Pour la peinture, c’était autre chose. Il avait tout cherché avec méthode. Il s’était limité. Une œuvre. Il avait été exhaustif. L’œuvre tout entière. Cinq planches dispersées, qui servent de socle à ce monument de peinture qui trône, à l’abri dans cette chapelle. Tentation de tout comprendre. Faire le tour d’un cercle — selon sa manière de penser, dont Jan se moquait déjà. Et il n’en avait pas parlé. Même Marge n’en avait rien su.

Autour de lui, il croyait voir suspendus les cinq panneaux du Maître de l’Observance, chacun portant avec lui un peu de ses pays, la poussière d’or des chemins qui, au fil des siècles, les avaient éloignés de Sienne, les forêts de Bohème, les cerisiers du Potomac, la pelouse de la cour de son collège où il avait joué au base-ball. Il n’avait jamais vu qu’elle ressemblait à celle d’un couvent, avec sa bordure d’arcades et de bancs en pierre. Il revivait les heures de toutes ces journées, l’année qui s’était écoulée depuis la National Gallery et la première rencontre avec Irène, la semaine en Europe, le désordre de sa chambre d’hôtel à Budapest, la poursuite, la fuite, l’avenir, les années qui viendraient où il emporterait ces cinq talismans avec lui. Ce tableau d’ici, qui lui semblait sans prix ni limites, sixième de cette série qui ne le quitterait plus. Avec ses personnages sur un fond de feuilles d’or.

Il retrouvait, en majesté, qui faisaient cercle elles aussi, en union autour de la Vierge, les hautes flammes des corps de saints dont il avait vu figurer les miracles sur les panneaux de la prédelle. En quelques instants, il identifia leurs attributs, reconnut leurs têtes, de vieux amis. Saint Jérôme, saint Blaise, saint Antoine, saint Côme et saint Damien formaient une petite équipe qui l’attendait. Sur le fond d’or, ils échappaient à l’anecdote, au récit du prodige. Ils s’offraient nimbés de la Gloire du Ciel, plus grands et simples. Des attitudes de sculptures sur bois, posées devant un rideau tissé du plus précieux métal, infranchissable, gestes sans mouvements, drapés mouillés et graves. Leur immobilité plus forte que celle des statues, leur raideur plus persistante que celle des cadavres, leurs sourires plus figés que les veines des pierres. Filons de marbre, mains effilées aux doigts secs qui se désignaient entre eux. Ils n’avaient pas l’air de parler, ni même de se voir, encore moins de le regarder lui. Le Maître de l’Observance ne peignait plus de saynètes, mais, ici, de hauts personnages, debout. Dans le silence, Carlo se dit, seul dans la basilique froide, que l’on appelait cela, pourtant, une conversation, une « sainte conversation », lorsque la Vierge, en paix, trône au milieu de quelques saints — le peintre Théo le leur avait expliqué, à Irène et à lui. Ils ne disent rien. Comme l’on devise sans doute au Paradis. En un autre langage.

Carlo comprit seulement alors le sens de ces cinq petites scènes qu’il avait tellement admirées. Ce qui les liait entre elles, sur une ligne horizontale, quand elles étaient encore ici, rangées en bon ordre, comme une frise, sous le grand tableau d’autel, dans un cadre qui n’existait plus ; les rapports qui s’établissaient, à travers elles, mystérieusement, entre saint Côme et saint Antoine, placés l’un à côté de l’autre en bas, uniquement parce que dans la partie haute ils voisinent autour du trône sacré. Ces saints en désordre qui ici-bas ne s’étaient pas rencontrés, que des paysages différents isolaient, séparaient, dans des moments éloignés de l’histoire, se retrouvaient côte à côte, parce qu’ils ont tous leur place marquée là-haut, nulle part, là où il n’y a plus ni paysage, ni petites maisons rouges, ni arbres ni chemins, ni même d’espace : rien d’autre que l’éternité où l’air qu’on respire est de l’or.

*

En bas, les saints semblaient avoir détaché de ce Royaume des Cieux — qu’ils n’étaient pourtant pas censés connaître encore — un petit fragment, qu’ils avaient emporté avec eux et qui leur allait comme un cadre : leurs auréoles, parcelles d’or incrustées au milieu du ciel bleu. Ces élus promenaient déjà autour d’eux la lumière qu’on respire dans le jardin des délices, assurés de leur sainteté, certains du succès de leur futur martyre. À moins, pensait Carlo qui divaguait de plus en plus, que tous ces cercles d’or aient été invisibles aux saints eux-mêmes : peut-être qu’il n’y avait que leur entourage — le bœuf, le lion, les petits lapins, le porcelet de la veuve — à s’en rendre compte, et ils s’entendaient entre eux pour n’en rien dire. À moins que seul le peintre, qui n’avait pas vécu toutes ces époques, qui n’avait vu ni saint Jérôme, ni la jambe du Maure, ni saint Antoine, ni l’âne, ni la veuve, ni le porcelet, ait reçu le don de percevoir ces nimbes, ces ombres de Gloire, et s’autorisait à les reproduire pour que nul après lui ne l’ignore — par ordre de ces instruments de Dieu qu’avaient été les commanditaires de l’œuvre, les petits frères de l’église de l’Observance, qui, dans cet artiste inconnu, venaient de trouver leur maître.

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