Adrien Goetz - Une petite légende dorée

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Pendant la semaine où s’écroule le bloc de l’Est, Carlo, jeune dandy américain, espion et diplomate, parcourt l’Europe.
Ce qui le conduit à Lugano, à Budapest, à Prague et enfin à Sienne, le matin du Palio, doit rester secret. Il n’en parlera ni à Marge avec qui il vit, ni à Irène, lancée à sa poursuite. Il ose à peine se l’avouer : c’est l’amour de l’art, un coup de foudre, la découverte d’un artiste siennois oublié dont il a vu une œuvre par hasard à la National Gallery de Washington.
Le « Maître de l’Observance », peintre énigmatique de la Renaissance, commence à le hanter et transforme sa futile existence en une petite légende dorée.
Adrien Goetz fait de la peinture sa trame romanesque. Il entraîne le lecteur dans une troublante enquête à travers musées et collections privées. Un nouvel hymne à l’Italie par l’auteur de
(Prix des Deux Magots, Prix Roger Nimier).

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Marge volait sur ses traces. Du genre fine, elle ne laisserait pas passer d’indice — ils finiraient bien par la recruter un jour ou l’autre, si ce n’était déjà fait. Peut-être l’avait-elle vu avec Irène hier. Il étouffait.

Il entrait peu à peu dans les pensées de Marge. Il est notable que l’amour d’un homme pour une autre femme peut briser un couple. La haine d’un homme pour une autre tout autant. Il avait trop haï Irène pour que son amour pour Marge ne s’en ressentît pas. C’était sûr. Alors peut-être que s’il avait voulu faire le geste d’aimer Irène, c’était afin que l’amour pour Marge n’eût à pâtir de rien. Il savait Marge assez futée pour deviner cela d’elle-même — si elle l’avait vu hier avec Irène.

Jusqu’à quel étage de ses pensées était-il capable de se mentir ? À l’évidence, Marge n’imaginerait jamais que, par pur amour d’elle, il eût pris sans sourciller une chambre d’hôtel à Budapest au nom de M r Smith avec une petite Grecque new-yorkaise. Il ne fallait pas exagérer.

Il chercha à téléphoner chez Marge. Pas de réponse. De là à l’imaginer ici, entre le Pont-Charles et la statue de Jan Hus… Il ferma les yeux : les yeux fermés de Marge, son visage, ses joues, ses gestes quand elle parlait de peinture chinoise enfoncée dans son canapé.

Irène avait passé la nuit à parler d’elle, à raconter. Ils s’étaient endormis au lever du soleil. Elle avait dû seulement fermer les yeux. Les rouvrir, saccager, partir, l’affaire de cinq minutes. Lui s’était réveillé une heure après. Elle lui avait offert le récit de sa vie, dans cette chambre désolante où ils s’étaient enfermés. À moins qu’elle n’ait tout inventé. Les prétendues aventures d’Irène. Il fallait qu’il les chasse au plus vite de son esprit. Lui aussi était une « aventure d’Irène ».

Quelle idée de se dévoiler, la pauvre — enfance, amours, ambitions — avant de le piéger. Encore heureux que cette petite séance d’analyse terminée elle ne lui ait pas réglé son compte définitivement. Au couteau, l’estocade. C’est lui qui avait commencé, juste après les étreintes :

« Qu’as-tu fait depuis un an ?

— Un enfant qui s’appelle Karl. »

Et elle avait commencé à le saouler de paroles. Mère depuis deux mois. Quand elle eut fini de raconter sa vie, elle imagina celle de Karl, puis elle recommença la sienne. Sa laideur se recomposait. Il prenait du recul, détachait ses yeux de ses mains.

La folie d’Irène le rendit plus attentif à ce qu’il y avait de bizarre chez Marge. Son énergie, son absence de discours narcissique, son affection pour ses parents, son ironie. Il comprenait ces deux femmes l’une par l’autre. Ce qu’il avait haï chez Irène lui donna des raisons d’aimer Marge. Carlo résista à la tentation de renverser, pour voir, la proposition. Et si Irène était une amie de Marge, envoyée par elle en service commandé, pour décider enfin Carlo à faire sa demande en mariage ?

La Galerie nationale se trouvait sur la place qui donne entrée au Hradshin. Passée la cour, l’escalier élégant et les portes des salles en bois précieux, on pénétrait dans les collections tchécoslovaques, qui dureraient plus longtemps que la Tchécoslovaquie. Les primitifs italiens ouvraient la marche. Carlo ne dépassa jamais la première salle. Les deux filles de Harvard sortaient déjà en parlant de Picasso. Elles firent celles qui ne le voyaient pas.

Dès le seuil, Carlo repéra le petit panneau de bois peint. Le dernier — à moins que la liste ne soit pas complète, auquel cas, la recherche se compliquerait. Il écarta l’hypothèse, pour le moment. Si un jour il découvrait, chez des amis anglais à la campagne, un petit morceau de bois couvert de teintes sombres oublié au mur d’une chambre du deuxième étage à côté du téléphone, et pouvait crier à la face du monde : voici un chef-d’œuvre inconnu du Maître de l’Observance ! On le saluerait comme un spécialiste et au moins sa vie aurait-elle servi à quelque chose. Comme il ne lui restait, pour l’instant, qu’une de ces peintures à découvrir, Carlo détourna les yeux et s’obligea, avant d’arriver jusqu’à elle, à faire le tour méthodique de la salle. Il ne regarda rien vraiment, ne prit pas garde aux sujets des tableaux et moins encore aux noms des artistes, examina des visages au petit bonheur, rendit certains sourires, saisit des expressions au vol.

Le gardien sur sa chaise avait le visage et l’œil vague du vieux Timothy le clochard ; un peu moins marqué par l’alcool, un peu moins triste, souriant, endormi. Celui auquel, quelques jours plus tôt, il avait pensé en évoquant Paul, le prince, grand-père de Jan. Ce roublard de Timothy, clochard rencontré devant le collège à une distribution de soupe. Les œuvres de messieurs les étudiants. Jan avait tout de suite compris qu’il avait l’âge de celui qui, en Europe, pensait à lui. Il rêva. Son faux souverain d’aïeul laissant sa place à ce faux-jeton de Timothy. Le vagabond devenu leur ami, le prince obligé de mendier. Quand Jan lui servait ses lentilles on avait à chaque fois l’impression qu’il se débarrassait de son droit d’aînesse. La chaise du gardien, cannée, une chaise de bois dans une chambre, étonna Carlo : lui qui venait de rêver aux vallées du Kent et aux charmes des maisons britanniques. Que venait faire ici cette vieille chose ? Prague ne doit pas encore avoir de « mobilier de musée ».

Il avait peur de voir apparaître, reflété par la vitre protectrice, le visage de Marge, comme il avait vu se dessiner, en surimpression sur saint Jérôme, celui d’Irène. Son histoire, des plus convenues : même pas celle de l’homme qui passe d’une femme à une autre, ou de celui qui se fait berner, qui peuvent être drôles. Le schéma, bien connu, du couple incertain de lui-même qui s’offre une récréation. Avant de tomber définitivement dans les bras l’un de l’autre. Restait à espérer que Marge avait eu le temps de le tromper. Et qu’elle n’était pas tombée sur quelque homologue mâle de la petite Grecque. Il le souhaitait autant pour Marge, bien sûr, que par un reste d’habitude de singer l’orgueil masculin. De quoi pouvait-il encore être fier, après la nuit de Budapest ? D’avoir pensé à oublier ce livre, transmis par son contact de Lugano, chez le faussaire ?

Rebattue et triste, cette semaine, qu’il venait de s’offrir croyant s’accorder une récompense, lui montrait son propre visage, lisse, sa mèche plate, sans expression, vieilli et terne. Sa lucidité, ses dons d’observateur appliqués ainsi à lui-même le dégoûtaient encore plus. Il n’avait pas été capable de vivre cela naïvement, pour rire, quitte à n’en être pas dupe. Il se trouva d’un sérieux à vomir.

Enfin, il arriva devant le morceau de bois peint qui justifiait son voyage. Il le contempla plus intensément encore qu’il n’avait regardé les autres. Il s’abîmait devant lui. Il effaçait de son esprit tout ce qui entourait cette œuvre si fragile. Tout glissait dans sa vie, tout bougeait, en cercles, en tourbillons, en cascades, en pluies torrentielles, il y avait ses morts, ses amis, les vagues du monde extérieur sur lesquelles il partait sans rien prévoir : le seul objet fixe que le hasard lui avait fait trouver était cassé en cinq petits morceaux. Plus un grand tableau, un autel à Sienne. Il faisait voler les écrins : cette salle, le palais, Prague, la Bohème, la Tchécoslovaquie, les avions, les trains, sa vieille voiture de sport et le reste de la planète. Respiration lente, sans écho, les bras croisés, le regard droit. On l’aurait fait marcher sur des braises. L’orage, celui de Budapest que le vent avait apporté, marquait l’instant à coups de tonnerre.

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