Frédéric Dard - J’ai peur des mouches

Здесь есть возможность читать онлайн «Frédéric Dard - J’ai peur des mouches» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 1957, Издательство: Éditions Fleuve Noir, Жанр: Иронический детектив, Полицейский детектив, Шпионский детектив, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

J’ai peur des mouches: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «J’ai peur des mouches»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Moi, vous me connaissez ? Je n'ai jamais eu peur de rien ! J'ai entendu siffler pas mal de balles à mes oreilles… Il m'est même arrivé de ne pas les entendre passer pour la bonne raison que je les avais interceptées au vol… Je me suis bagarré avec des types plus colosses que celui de l'île de Rhodes, j'ai pris des gnons… sans jamais connaître le sentiment de la peur.
On m'a fait le coup de la baignoire, celui de la scie à métaux sur le tibia, les allumettes enflammées sous les ongles, la cigarette écrasée sur la joue, et toujours sans m'arracher un cri ni un mot.
C'est à peine si je perdais le sourire.
Et pourtant… aujourd'hui, « J'ai peur des mouches »… Ces minuscules diptères me terrorisent, car dans la contrée où je suis, elles véhiculent la mort… La plus atroce des morts.

J’ai peur des mouches — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «J’ai peur des mouches», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Cela me laissera une minute de répit. Une minute au cours de laquelle je pourrai essayer quelque chose.

Lorsque la salve cesse, je risque le tout pour le tout !

Car enfin, si le mitrailleur est un garçon précautionneux, il aura conservé une réserve de prunes pour parer à une ruse.

Je fais un pas dehors. J’avise l’autre truffe qui fait fissa pour placer sa nouvelle bande. Ce gars-là doit avoir un cerveau à peine plus gros qu’un bouton de bottine. Je me lance dans la cour et hardi-petit, je ne m’occupe ni de l’heure ni du temps qu’il fait. Un seul objectif : la grande lourde qui bâille comme un spectateur de Claudel. La distance décroît entre le mec bibi et le large vantail. Tout en galopant comme un perdu, je me dis que si les autres ont l’idée de dégainer leurs rapières depuis les bâtiments, ils pourront me tirer comme un lapinot des champs. En attendant, je cours comme un garenne. Plus que dix mètres… Plus que huit… Ma respiration se bloque, mais mes cannes s’agitent encore.

Le tac-tac de la mitrailleuse reprend alors que j’atteins le portail. Seulement le préposé a dû faire ce qu’en langage cinématographique on nomme un filage, c’est-à-dire qu’il a dû faire décrire un arc de cercle à sa mécanique. Dans sa précipitation il l’a trop piquée et les balles arrivent à un mètre de mes talons. Lorsqu’il a rectifié l’angle, il a le bonjour d’Alfred, plus celui de San-Antonio. Je suis hors de la prison-caserne…

Devant moi s’étend une route plantée d’arbres. J’aperçois une bicyclette rangée au bord du trottoir. Elle appartient sans doute à un soldat. Je saute dessus et je pédale sec. Mon démarrage surprendrait Van Steenbergen soi-même. En moins de temps qu’il n’en faut à une péripatétitienne pour se débloquer, j’ai pris deux cents mètres. Je me retourne. Personne n’apparaît… Je fonce à droite. Puis à gauche, au fur et à mesure que des chemins s’offrent à moi. Je suis ivre de liberté, ivre de joie…

Il me faut que j’atteigne la ville. Là, j’essaierai de me planquer, parce que si je tente ma chance dans la campagne environnante, leurs sacrés chiens auront vite fait de me repérer !

Et j’appuie sur les manivelles ! Et je force, cramponné au guidon. Le vélo est trop petit pour ma taille, mais qu’importe.

Je me sauverais sur une trottinette s’il le fallait !

Pourvu que ça roule, que ça me déplace, que ça m’emmène !

Le pédalier grince un peu. C’est pour mes oreilles meurtries la plus suave des musiques.

Je fonce, la bouche ouverte comme une gargouille moyenâgeuse… La poitrine haletante. Bobet dans le Galibier, croyez-moi, c’est de la gnognote en comparaison. Même chez Madame Arthur on n’est pas plus fortiche sur la pédale !

CHAPITRE XIV

Dans lequel vous verrez que je n’ai plus peur des mouches

Au fur et à mesure que j’entre dans la ville, la nuit se précise. Les hautes maisons commencent à la recevoir, et leurs premières lumières l’accentuent au lieu de la refouler.

Je me trouve dans une cité populeuse et je ne suis plus seul maintenant à rouler à vélo. Personne ne prête attention à moi, ce qui me rassure.

Tous ces gens sont de braves gens qui n’ont qu’une hâte : rentrer chez eux pour bouffer leurs saucisses au chou, rendre hommage à leur dame et se payer une ronflette.

Je vadrouille un moment encore comme ça. Et puis je m’arrête pour reprendre haleine et statuer sur la conduite à tenir.

Ma situation n’est pas brillante. Évidemment des battues gigantesques vont être entreprises, et pour passer à travers, il me faudra la précieuse collaboration de mon ange gardien. En voilà un qui fait des heures supplémentaires sans se faire carmer le tarif double, vous pouvez me croire.

Je laisse la bécane dans un coin d’ombre et je fouille mes poches avec frénésie dans l’espoir d’y dénicher un peu de fricotin. Ces vaches-là m’ont griffé tout l’artiche que je possédais, et je me sens aussi perdu, sans flouze, dans ce patelin qu’un suppositoire dans le rectum d’un fakir.

J’ai beau explorer mes profondes, je ne trouve rien. Je ne possède plus que ma montre, et elle est en acier !

Voilà qui rend ma position on ne peut plus précaire.

Je suis tiraillé par la faim, ravagé par la fatigue. Je m’attends à tout bout de champ à voir surgir des soldats en armes qui me liquideront sans sommation ; car maintenant je suis un être nuisible.

Or, les êtres nuisibles, on les abat purement et simplement.

Sans cérémonie…

Seulement j’ai beau réfléchir, je ne trouve aucune solution valable pour mon cas. Que peut espérer un homme qui sème la mort autour de lui ? Préoccupé par mon évasion, je n’ai plus pensé lucidement à cette question. L’action m’avait masqué momentanément cette ignoble vérité.

Un coup de sifflet strident éclate au bout de la rue où je suis. Aussitôt les gens s’écartent et je vois radiner des motocyclistes casqués, portant des pistolets mitrailleurs sur la poitrine.

Ils sont quatre et roulent à petite allure en regardant attentivement les passants. Je pense que d’ici trente secondes ils seront là. Si je fuis ils me donneront la chasse. Si je reste piqué sur mes radis ils m’apercevront et me liquideront !

Je vois, à côté de moi, une petite femme vêtue de noir. Elle peut avoir une quarantaine d’années. Elle est rondelette et surbaissée. Je me jette sur elle, l’encercle de mes bras et pour étouffer ses cris, je lui roule un patin désespéré. Franchement elle n’y comprend rien, la donzelle. Ça la sidère, ce comportement. Elle se dit sûrement que j’ai une araignée dans le plafonnier, mais tout compte fait, un mimi-mouillé pareil est bon à encaisser et elle ne regimbe pas trop.

En l’embrassant je la tue. Seulement ce soir l’humanité me fait l’effet d’être une gigantesque nécropole, et ça ne m’émeut pas plus de buter cette souris noire que d’écraser une punaise avec ma pantoufle dans un hôtel de campagne.

Après tout, il n’est pas fréquent de choper la mort de cette façon agréable. Méthode chintock, les gars ! La volupté éclairant le monde avec une lanterne rouge de bobinard !

J’entends passer les motards. Les gars ne sont pas sollicités par la vue d’un couple qui s’étreint. Ils ont d’autres chats à fouetter (si j’ose ainsi m’exprimer).

Leur pétarade décroît. Je lâche la dame qui me file un regard béant de stupeur.

À franchement parler, je ne sais trop comment me comporter maintenant. J’en ai trop fait ou pas assez ! Si au moins nous pouvions converser. Mais, malgré ce patin fignolé princesse, nous n’avons pas la même langue.

Essayant de rendre ma frite plus expressive qu’un calendrier des postes, je lui décoche un sourire bouleversant. Puis je lui demande à tout hasard :

— Parlez-vous français ?

Elle secoue négativement la tête. Je dois alors avoir recours à des mimiques. Employant au maxi l’art du mime Marceau, je lui fais piger que je suis un petit Français paumé ici, que je l’ai confondue avec une fille que je connais et que je m’excuse pour mes façons fougueuses. Elle sourit enfin.

Je ne puis vous traduire toutes nos singeries, toujours est-il qu’une demi-plombe plus tard, je me retrouve chez la dame, laquelle est veuve de guerre.

Elle crèche dans une gentille maisonnette en compagnie de sa vieille moman, laquelle est complètement cisaillée. Elle passe ses derniers jours dans un fauteuil, en bavochant. Drôle de compagnie.

Vous avez entendu dire par des gens compétents que les Allemandes ont le valseur accueillant ; c’est vrai. Et ça l’est d’autant plus que vous êtes Français. Que nous le voulions ou pas, nous jouissons outre-Rhin d’un préjugé favorable question fignedé !

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «J’ai peur des mouches»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «J’ai peur des mouches» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «J’ai peur des mouches»

Обсуждение, отзывы о книге «J’ai peur des mouches» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x