Gagné sur toute la ligne.
On n’a plus qu’à embarquer le zigoto. Et puis moi, j’irai à Paris retrouver la belle Dora que garde Magnin. Ça va être mon tour de la mettre un peu en boîte. Avouez qu’elle ne l’a pas volé…
Lorsque j’entre dans mon bureau, Magnin est assis, bras croisés. Il met son doigt à la verticale devant ses lèvres et me désigne le fauteuil de cuir où Dora Réveillon dort provisoirement comme une bienheureuse, ses jupes relevées jusqu’au nombril.
Je m’assieds près de Magnin.
— Elle t’a dit pourquoi elle m’a faussé compagnie si rapidement ? je demande.
Il rougit.
— Heu…
— Oui ou non ?
— Oui.
— Pourquoi ?
— Il paraîtrait… Il paraîtrait que vous vous seriez envoyé la bonniche de l’hôtel dans la chambre à côté. Elle a tout entendu et ça l’a choquée…
Je me gondole (comme on dit place San Marco).
— C’était donc ça !
Magnin s’enhardit.
— Entre nous, patron, je comprends pas que vous ayez chargé une bonne alors que vous aviez une femme pareille à portée de… la main.
Je hausse les épaules.
— Elle m’intimidait, mens-je galamment. Mais rassure-toi, Magnin. En régalant la soubrette, c’est à elle que je pensais… à elle qui a mis son mari en boîte.
Magnin louche sur les admirables jambes que nous dévoile l’impudique dormeuse.
Et il rêve à des trucs…
À des machins…
À des choses…
Je tape doucement sur l’épaule de Dora. Elle s’éveille, me reconnaît, et comprend à mon air que je connais le rôle qu’elle a joué.
Allons-y ! C’est peut-être pas marrant, mais le métier a ses exigences. Alors, je commence à parler…
FIN
Lequel pousse la conscience professionnelle jusqu’à s’appeler Bombard.
Mon côté poète-poète qui ressort !
Ça y est ! V’là que je commence à débloquer. Ici Radio-Calembour, j’émets en 140 de large ! Avec réduction de fréquence de dix pour cent pour les imprésarios et les familles nombreuses.
Pièce unique au monde que j’ai gagnée à la tombola organisée au bénéfice d’un ancien ministre des Finances mort d’une surtaxe progressive dans les centimes additionnels.
Vous ne direz pas que je n’ai pas le sens du raccourci.
Note pour les puristes : je sais que cette phrase est grammaticalement incorrecte, mais je la trouve plus vivante ainsi. D’ailleurs je me fous de la grammaire comme de ma première culotte Bateau, vous avez dû vous en apercevoir déjà ! Que ceux qui sont contre la syntaxe à la production me contactent. L’avenir du langage, c’est moi ! Je suis le Jules Verne du vocabulaire.
Je ne suis pas l’Apollon du Réverbère ; mais peu s’en faut. En tout cas, je peux vous dire que si je me carrais à poil sur un socle, y aurait du monde qui défilerait, à commencer par les jeunes filles des écoles !
Que voulez-vous, la culture, c’est comme la vérole : ça laisse toujours des traces.
Excusez la brièveté de mes têtes de chapitre. J’ai décidé de faire sobre à partir de maintenant.
C’est-à-dire d’un air détaché.
Autrement dit qui est louche.
Envoyez-moi un ballon d’oxygène, j’étouffe !
Vous inquiétez pas pour mes chevilles, je porte des bandes molletières.
Note pour les lecteurs vraiment bouchés : Nique Carter. C’est stupide, mais fallait tout de même y penser.
Note de l’éditeur : San-Antonio a dû vouloir dire « aux flageolets », il s’est trompé d’instrument à vent.
Suivez-moi dans les pointillés.
L’Anglais en vingt lessons . Méthode du professeur O’Quelkon de la faculté péjorative de Hotdog.
Quelle concision, hein ? C’est fou ce que j’arrive à faire sobre quand je m’en donne la peine.
On se demande où je vais chercher des comparaisons pareilles !
De nos jours, on ne sait jamais avec les perdreaux. Pour vraiment être en règle avec eux faut avoir ligoté le Journal officiel du jour (dernière édition) et avoir acquitté le droit d’être en règle.
Il faut bien que je le dise, puisque personne ne se décide !
Comme on écrit dans les livres pour vieilles demoiselles émotives.
On se demande où je vais chercher tout ça. Mon subconscient doit faire des heures supplémentaires, sans doute !
C’est trop beau, je continue. J’écris carrément pour les manuels scolaires, vous ne pensez pas ?
Astuce compréhensible uniquement par les lettrés. Inutile que les autres prennent de l’aspirine.
Et cette comparaison, elle est pas belle, dites ?
Faites excuse, mais on m’a demandé que mes livres soient plus longs !
En français dans le texte original.
Ça va être un drôle d’air de flûte !
Si vous aimez ça, dites-le moi, j’ai encore en stock des métaphores très présentables.
Je vais ouvrir un cours de style par correspondance.