Frédéric Dard - Ça mange pas de pain

Здесь есть возможность читать онлайн «Frédéric Dard - Ça mange pas de pain» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 1970, Издательство: Éditions Fleuve Noir, Жанр: Иронический детектив, Шпионский детектив, Полицейский детектив, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Ça mange pas de pain: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Ça mange pas de pain»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Moi, vous me connaissez ?
Jouer les privés, ce n'est pas mon fort.
Même si le Vieux me flanque sa bénédiction…
Même si le client allonge douze briques sur la table de notre salle à manger…
En matière de police, comme en amour, je suis professionnel jusqu'au bout des extrémités.
On ne se refait pas.
Tout ça pour vous dire que ces douze millions d'A-F me laissent de glace, comme disent les Lapons.
Et pourtant, douze briques, hein…, ça mange pas de pain !

Ça mange pas de pain — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Ça mange pas de pain», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

— Je te dis que j’ai tout entendu. Qu’est-ce qu’il fiche, ton oncle ?

Elle chuchote :

— Y chiale.

Mon cœur se serre.

— Pour de bon ?

— Ben tiens ! Un vrai veau…

— Cherche de quoi écrire, petite canaille, et note ce que je vais te dire. Tu en feras part à Béru quand il aura récupéré. Demain vous prendrez l’avion pour Bordeaux où vous retrouverez ta tante et le pommadin.

— J’y tiens pas, tu sais.

Elle s’affaire. Puis, quelques secondes plus tard lance joyeusement :

— J’t’écoute. Ah, vivement que j’sois en âge de t’épouser, j’en ai ma claque des Bérurier !

CHAPITROIS

— Tu vois, Antoine. Eh bien, on dira ce qu’on voudra, mais l’Angleterre reste le pays de la tenue. Quand je vois ces messieurs, avec leur pantalon rayé, leur chapeau melon, un œillet rouge à la boutonnière…

— Quand tu vois tout ça, tu te crois dans une revue du Casino de Pantruche, m’man ! conclus-je.

Elle hoche la tête en souriant.

— C’est vrai que ça n’est plus de ton âge.

— Je ne te le fais pas dire, et du tien non plus. Néanmoins, je suis moi aussi très attendri par l’anachronisme ambulant, ou plutôt déambulatoire, que constituent la super-mini-jupe frôlant la redingote. Carrosse et Jaguar, c’est toute la vieille Albion.

Nous marchons à petits pas dans les ruelles, derrière le Hilton. Une odeur de graisse et de vieux pèse sur le pittoresque quartier. Des poubelles gigantesques tiennent compagnie aux cabines téléphoniques rouges. Des dames sorties de gravures anciennes, coiffées d’impossibles chapeaux, promènent des carlins microcéphales le long des façades moins victoriennes qu’elles-mêmes.

— Tu aimes, m’man ?

— Beaucoup, assure vivement Félicie. Il me semble que je retrouve un pays oublié, alors que j’y viens pour la première fois.

— Exactement ce que je ressens, approuvé-je. Je pense que tous les hommes de la vieille Europe ont des souvenirs imaginaires anglais.

On débouche sur une placette qui ressemble à un décor de Jean-Denis Malclès. C’est romantique, attendrissant, et ça fait tiède à l’âme. On s’attend à découvrir les Frères Jacques au milieu du quadrilatère, chantant une pochade satyrique sur London for Ever. La petite place est bordée de boutiques d’antiquaires. Dans les vitrines poussiéreuses, c’est plein de chiens en porcelaine, de lampes à abat-jour de perles, d’armes ciselées, d’encriers en corne et autres éventails peints à la main.

— Oh ! regarde, Antoine : notre compotier ! s’exclame Félicie. On nous l’avait offert pour notre mariage. Ton père le trouvait affreux et voulait le fiche en l’air. N’empêche qu’il a pris de la valeur en vieillissant.

Elle ajoute, mi-amusée, mi-attristée :

— Les objets, c’est le contraire des personnes : le temps les valorise.

Je ne lui réponds pas. Mon attention vient d’être captée par un minuscule magasin peint en vert — presque — noir dont l’enseigne en caractère dorés annonce : « Numismatic ».

Moi, vous le connaissez ? Impulsif comme pas douze !

— Excuse-moi une seconde, m’man.

Et je pousse la lourde.

Ça déclenche une sonnerie mélodieuse dans la boutique. Un carillon Westminster, en petit. Une odeur de poussière confinée et de cuir moisi agresse mes délicates narines. Je vois débouler un petit vieillard chauve du dessus, mais dont le reste de cheveux est très long. Ça lui tombe sur les épaules en bouclant. Il porte moustache et il a une barbichette en pointe, d’un blanc que n’importe quel écrivain moins original que moi déclarerait neigeux. J’imagine fort bien le bonhomme en costume Charles VIII, l’épée au côté, tramant dans les antichambres d’un vieux château, entre deux lévriers silencieux.

— Yes, sir ? me fait-il aimablement, en frottant ses deux mains parcheminées comme s’il les enduisait de vaseline.

— Excusez-moi, monsieur, lui murmuré-je, j’appartiens à la police française…

Son sourire pantèle et s’évapore.

— … et je suis à la recherche d’un dangereux filou qui s’est rendu coupable de vol de monnaies anciennes à Paris.

Son sourire ne revient pas, mais son regard se désembrume. Je sens qu’il compatit. Pour lui, le genre de délit que je viens d’énoncer passe en gravité tous les autres crimes homologués.

Manque de bol, au moment où je déballe une petite histoire confidentielle, un client pénètre dans la boutique. Je lui céderais volontiers mon tour, mais il est trop tard : le vieux numismate, solidement intéressé, questionne d’un ton désolé :

— Et vous supposez que ce malfaiteur s’est réfugié à Londres ?

— Je ne le suppose pas, monsieur : je le sais. Il est possible que cet homme visite des maisons de numismatique réputées dans l’espoir d’écouler sa marchandise, c’est pourquoi, tout naturellement, nous avons songé à la vôtre.

Courbette flattée du petit vieillard. Je lui déballe alors la photographie de Georges Huret.

— Auriez-vous reçu la visite de ce garçon, cher monsieur ?

Le vieillard troque ses lunettes à monture d’or contre des binocles qui lui pendent sur la poitrine. Il examine le cliché et je le vois blêmir affreusement. Certains dictionnaires donnent du mot blêmir la définition suivante : blanchir, pâlir, verdir. Je l’accepte en reprenant celle du XVI e siècle qui était : « se flétrir ».

Il se flétrit à outrance, pépère. Vous allez m’objecter qu’il y a déjà du mal de fait, pourtant il réussit à se surpasser. Ses rides se creusent, son nez se pince (peut-être à cause du lorgnon) et ses lèvres se retroussent sur les amarres de son dentier. La grosse commotion, quoi !

— Je vois que ça vous dit quelque chose, dis-je.

Il ne répond pas. Il a de la panique dans la pomme d’Adam. Ses cils battent. Une sorte de menu gémissement lui fuse du larynx.

— Il est déjà venu ici ?

Pas une broque. Sa main qui tient la photo sucre terriblement. Ma parole, mais il va se trouver mal.

— Qu’avez-vous, monsieur ?

Je suis très ennuyé. Il est sur le point de tourner de l’œil, pépère. Le v’là tout cireux, avec de la sueur au front. Je me tourne pour quémander de l’aide. Pour lors j’aperçois le client qui vient d’entrer et auquel je n’avais auparavant (comme disaient les Chinois de jadis) accordé aucune attention. Ah ! mes amis, la vie, quelle mascarade ! Quel fantastique cinéma !

Il m’en est arrivé des trucs surprenants ! Des fumants ! Des vicieux ! Des terrifies ! Le hasard, je connais ça ! Je l’ai pratiqué de fond en comble ! J’ai essuyé toutes ses fantaisies. Mais jamais encore un homme que je me crevais l’oigne à rechercher n’est entré sur mes talons dans un magasin tandis que je montrais sa photo au marchand ; non : jamais ! Je le jure sur la tête de Félicie qui est là-dehors, contemplant gentiment les « roman coins » exposés en vitrine dans un médailler râpé comme le fond de culotte d’un adjudant de cavalerie.

Georges Huret, mes fieux ! En chair, en os. Son chapeau à la main. Il examine un ouvrage intitulé « The coinage of ancien Britain », ne regardant que les illustrations pour l’excellente raison qu’il n’entrave pas l’anglais.

Heureusement !

Sinon il aurait entendu ce que je bonnissais au petit barbichu à longs crins.

Je souris au vieillard.

— J’ai vu, cher monsieur, lui fais-je. Remettez-vous : il ne parle pas l’anglais.

Le frêle vioquard cesse de trembler. Quelques couleurs (dans les tons verts) lui grimpent à la frime. D’un geste incertain, il ôte ses binocles pour réintégrer ses lunettes normales.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Ça mange pas de pain»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Ça mange pas de pain» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Ça mange pas de pain»

Обсуждение, отзывы о книге «Ça mange pas de pain» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x