Frédéric Dard - Ça mange pas de pain

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Moi, vous me connaissez ?
Jouer les privés, ce n'est pas mon fort.
Même si le Vieux me flanque sa bénédiction…
Même si le client allonge douze briques sur la table de notre salle à manger…
En matière de police, comme en amour, je suis professionnel jusqu'au bout des extrémités.
On ne se refait pas.
Tout ça pour vous dire que ces douze millions d'A-F me laissent de glace, comme disent les Lapons.
Et pourtant, douze briques, hein…, ça mange pas de pain !

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Marrant comme peut se constituer, au fil des témoignages, le portrait d’un homme que vous ne connaissez pas. Voilà que je commence à me faire une idée particulière de Georges Huret. Il sort de la brume, lentement. Un être furtif, tourmenté, un peu ascète sur les bords.

— Je vous remercie, monsieur Muloche, je pense que vos déclarations me seront très utiles.

Je raccroche.

Mon cigare s’est éteint. Sa vue m’écœure et je renonce à le rallumer.

— Tu sembles tout triste, mon grand ? remarque Félicie qui vient d’en terminer avec ma valoche.

— Songeur, seulement. Je pense à Georges Huret. Un petit bonhomme blafard, tout seul, passionné de spiritisme. Un collectionneur. Ses collègues de bureau prétendent qu’il était détaché des biens de ce monde. Or, ce furtif, ce refoulé, accomplit un coup fumant digne des plus grands escrocs internationaux. Il met à sac quatre coffres avec une minutie et une maîtrise exceptionnelles. Son forfait exécuté, ce sédentaire file en Angleterre. Bon Dieu, comment a-t-il seulement osé prendre l’avion ? Quelque chose cloche dans tout ça. Il y a divorce entre le personnage et son exploit.

M’man prépare son thé religieusement. La messe ! Du thé britiche, pris en Angleterre, dans une théière anglaise ! Elle est tout émue, cette bonne poule.

— Qui te dit qu’il était réellement comme ses familiers le dépeignent, Antoine ? On ne peut jamais plonger dans la tête des gens. Leurs idées sont à eux !

— Nous sommes partis trop vite, soupiré-je. J’ai été impressionné par l’avance qu’il avait sur nous : huit jours. Mais il y avait du boulot à faire à Paris… Beaucoup de boulot !

Avant d’avoir achevé ma phrase, ma main a déjà cramponné le bignou et je m’entends demander un numéro qui m’est familier.

— Tu téléphones à M. Bérurier ? remarque ma mère en humant sa tasse fumante.

— Sans grand espoir, car il devait partir en vacances avec sa caravane neuve.

Elle déguste, à petites gorgées extasiées. Le plus drôle, c’est qu’elle n’aime pas le thé, ma Vieille. Son truc à elle, c’est le caoua, comme tous les ruraux de chez nous. Le bon café dont l’odeur déjà est un délice.

— Ça te plaît ?

— C’est très bon, affirme-t-elle.

Pourtant je la sens déçue. Elle s’attendait à autre chose de plus sublime.

La sonnerie grelotte. Venir à London pour rester suspendu au bigophone d’un Hilton, avouez que c’est tartignole.

— J’écoute ?

— Mac Heckett, annonce le superintendant ! Dites, vieux Parigot, vous n’allez pas rester seul à Londres, ce week-end, venez chez moi, à Marlow. Mon épouse est dans sa famille, à Édimbourg et nous ferons venir deux petites polissonnes de ma connaissance. L’une d’elles est japonaise, j’aimerais vous la faire essayer. Sa peau est douce comme une feuille de rose et elle connaît des astuces carabinées…

— C’est très aimable à vous, Mac, mais je ne suis pas seul ici.

— Vous avez apporté votre manger ! s’exclama ce vieux polisson. Elle est rousse, blonde ou brune ?

— Grise, dis-je : c’est ma mère.

— Oh, sorry, Sané ! Déplacement familial ! Le fils modèle ! Je ne vous imagine pas très bien dans ce rôle-là.

— Et pourtant j’y obtiens un certain succès, fais-je en couvant ma mère d’un regard tendre.

Comme on cause rosbif, elle entrave ballepeau, Félicie. Debout devant la fenêtre, elle regarde le parc, devant l’hôtel, le carrefour, en bas, avec les autobus à impériale, les bagnoles noires qui s’engouffrent dans le souterrain en tenant scrupuleusement leur gauche.

— J’ai pu dénicher le service intéressé, celui du Chief Inspector Skinbuttock. Votre gars est bien arrivé à Londres vendredi soir de la semaine dernière, par l’avion de dix heures huit. Par la grâce de Dieu, il y avait au service des douanes un spécialiste du Yard en faction pour un autre client. Ce gaillard est un physionomiste qui ferait la pige à ceux de vos casinos. Quand on lui a montré la photo du voleur, il s’est très bien souvenu de lui. Voilà huit jours que les boys de Skinbuttock visitent les hôtels de la ville avec le portrait de Hourrett à la main. Jusqu’ici ça n’a rien donné. Si vous voulez mon avis, il était attendu et il loge chez l’habitant.

— La tuile, murmuré-je.

— Vous pouvez le dire, car en pareil cas, ce qui perd ces escrocs, c’est la vie d’hôtel. Enfin, son signalement a été largement diffusé. « Notez qu’il s’agit d’un simple voleur, de ce fait la police britannique n’est pas à proprement parler sur les dents, ayant à s’occuper d’une belle collection d’assassins, voire d’espions. Si je peux vous être utile…

On se dit « bye-bye ».

— Bon, allons nous balader, maintenant ! décidé-je. On va filer à pince jusqu’à Piccadilly en passant par les petites rues ; tu vas voir, m’man : y’a des coins mourants !

— Tu n’attends pas ta communication avec Paris ?

Mince, c’est vrai, Béru…

Comme si les P.T.T. franco-britanoches n’attendaient que cette évocation du Gros pour me le catapulter dans le tympan, v’là que ça carillonne à nouveau.

— Votre communication avec Paris, sir.

Je reconnais le ronfleur du Mastar. Ils ont un peu la même voix, tous les deux. Une voix qui fait penser à un vieux klaxon engorgé.

Ça turlute longuement, à vibrées lancinantes. À la fin on décroche. Avant de s’enquérir de l’identité de son correspondant, un puissant organe fulmine.

— C’est ben la chiasse ambulante, quoi, merde ! Av’c c’t’vérolerie de téléphone, j’s’rai t’en vacances quand t’est-ce que ?

Puis, d’un ton à peine moins agressif :

— Allô, mouais ?

— Te porte pas le tempérament à l’incandescence, Gros, tu vas attraper une insolation interne ! dis-je.

— Oh, bon, c’est toi. On s’apprêtait à gerber, moi, Berthe, Alfred et Marie-Marie, et j’avais peur qu’il s’agissasse d’un boulot un temps pestif.

— T’as toujours le nez creux, applaudis-je. Effectivement je t’appelle pour te confier un petit travail.

Sa réponse est catégorique, encore que peu protocolaire.

Suit alors un silence qui accroît la résonance du terme.

— Mes c… !

Bérurier le rompt.

— Écoute, Mec, notre caravane qu’on s’est acquerrie, moi et Alfred, pour la grande virouze d’été, est devant la porte de not’ immeube avec le bordel chargé au grand complet. Tout y est : la bassine à friture, le boudin d’Auvergne, le merle des Indes que la sifflette s’est payé av’c ses p’tits sous et qui nous fait tant chier vu qu’il fait qu’à répéter « Françaises, Français, je vous ai compris » ; jusqu’à not’ plante verte si tellement délicate que Berthy veut pas la laisser à notre garcerie de concierge qui l’arroserait avec l’eau de cuisson de ses asperges. Tout, j’te dis ! Ma canne à pêche, le bidet-volant de la Gravosse, la trousse de secours de Beaujolais, les cahiers à Marie-Marie, le transistor d’Alfred qui tomberait neuneu s’il resterait un jour sans écouter le Déjeuner-Chauve de Pierre Bellemare sur Europe et les voix d’or de Paoli et de Gorini ! Ici j’ai fermé le gaz, débranché le frigo, mis du soufre devant la porte pour pas que les chats viennent pisser contre. Les volets sont fermés, et j’t’cause dans les pénombres. On a filé de la naphtaloche entre les couvrantes, et du décapant parfumé dans la lunette des chichemanes. J’ai lichetrogné que deux Ricard et deux kils de rouge à mon dernier repas pour pas paniquer l’alcôve-tête des gendarmes au cas qu’on aurait un accrochage en cours de route. Et c’est maintenant que tu choisis pour me refoutre au charbon ? Alors, là, mon bon seigneur, tu peux te l’arrondir au plantoir de jardinier, ou bien te le faire obstruer au ciment prompt. Si t’as envie de faire des devoirs de vacances, libre à toi. En ce dont il me concerne mat cache bonne eau, San-A. On décarre ! Tiens, y’a ce peigne-tignasse d’Alfred qui me klaxonne d’en bas justement au risque de dérouiller une contredanse. Sous prétesque qu’j’sus flic, il accumoncelle les conneries quand on est ensemble, pour le plaisir que je les dépatouille. T’entends pas ce foin qu’il déclenche. Césarin ? Foutre Dieu, il exagère. Attends une seconde !

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