Frédéric Dard - Tire-m'en deux, c'est pour offrir

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Tire-m'en deux, c'est pour offrir: краткое содержание, описание и аннотация

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Nous autres, les grands romanciers du siècle, avons une préférence marquée pour certains de nos enfants, parce que nous les jugeons plus beaux que les autres, voire même plus proches de nous.
C'est le cas du présent chef-d'œuvre.
En l'écrivant, je me suis mis à l'aimer, à bien l'aimer.
J'aurais voulu y passer mes vacances ; peut-être même le restant de mes jours.
Un pareil engouement doit bien cacher quelque chose, non ?
Ou si je deviens gâtoche ?
A toi de juger !

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La toile cirée de la table est à petits carreaux dans les teintes rouille. Tiens, j’avais pas remarqué, au mur, ce calendrier au nom de notre épicerie. La gravure représente un quai de Paris, en automne. Les feuilles mortes ramassées à la pelle. Un quai de jadis, avant les voies sur berge. Épicerie J. Bauregard. Vins et liqueurs. M. J. Bauregard appartient aux habitudes de ma mère. Elle sait son pas, le son de sa voix et des choses de sa vie : question santé, vacances, études des enfants, il y a tant à apprendre sur un homme malgré que ça soit toujours pareil.

— Antoine !

Félicie qui m’appelle.

J’accours.

Elle est assise dans la salle à manger, à la place que j’occupais naguère. Elle a ses avant-bras posés en flèche sur la nappe, les mains jointes.

Riri fait tourniquer sa cuiller dans sa tasse, au milieu de la fumée légère qui spirale.

— M. Tournelle vient de me dire une chose qui le tracassait, et il est d’accord pour que je te la répète, déclare ma chère mother .

Acquiescement de Riri.

— Je ne te cache pas, mon grand, que je souhaite de tout mon cœur qu’elle n’ait pas de conséquences fâcheuses pour M. Tournelle qui me paraît être un très brave homme.

Chère Félicie, tu ne peux savoir à quel point je t’aime à cet instant. Ni combien me touche ce ton de miséricorde profonde.

— Je n’ai pas la moindre envie de lui faire des misères, m’man, tu le sais bien. A moins, bien sûr, que ce qu’il a fait ne soit très grave…

Elle hoche la tête.

— Je ne le crois pas, mon grand, non, je ne le crois pas. Vous lui racontez, monsieur Tournelle, ou préférez-vous que je répète ce que vous venez de me confier ?

Il grommelle :

— Vous qui dites…

Félicie lui sourit mansuétudement. L’indulgence même, cette femme. Pas partielle, que non : l’indulgence pleinière.

— M. Tournelle et sa mère étaient en service chez un noble habitant la Sologne. Leur maître (elle use encore des anciennes formules, par inadvertance, n’a pas réajusté son vocabulaire aux réalités de l’époque) a été assassiné par son neveu, en soixante-seize. Le comte de Bruyère était un savant qui traduisait des manuscrits orientaux, n’est-ce pas, monsieur Tournelle ? Au moment de sa mort, il travaillait sur un document rapporté de Chine par un journaliste. Quelques jours avant sa mort, un mystérieux personnage a contacté M. Tournelle en lui demandant de lui communiquer la traduction en cours, contre une importante somme d’argent ; c’est bien cela, monsieur Tournelle ?

Pour la première fois, Riri participe :

— Il me proposait cinq millions d’anciens francs.

— Mais il a refusé, fait remarquer précipitamment Félicie. Mieux : il a tout raconté à son maître, ce qui est le signe d’une grande probité, n’est-ce pas, monsieur Tournelle ?

« Oui, oui », qu’opine l’interpellé.

— En apprenant la chose, le comte a dit qu’il allait se méfier et placer le document en lieu sûr, il a indiqué sa cachette à M. Tournelle, ce qui prouve qu’il lui accordait toute sa confiance. Et puis le malheureux monsieur a été tué par son neveu, un dévoyé auquel il refusait de l’argent. Et au bout de quelque temps, M. Tournelle et sa maman ont quitté le château. C’est au moment de ce départ que M. Tournelle a repensé au manuscrit du comte. Il l’a sorti de sa cachette et l’a emporté, comme ça, sans idée préconçue. Sa vie s’est réorganisée autrement. Sa vieille maman a pris sa retraite dans une maison spécialisée, lui a trouvé une première place à Orléans, chez un médecin, mais l’ambiance lui déplaisait et, au bout d’un certain temps, il s’est reconverti dans le milieu hôtelier.

Ma pensée, irrésistiblement, vole vers Mado Moulfol, cette nouvelle déesse de ma vie sentimentale. La chère belle âme creuse ! Cet inintérêt sublime ! Ce vide entouré de rien ! Un farouche besoin de la retrouver me point. Je la voudrais pour moi tout seul.

— Et alors ? questionné-je, manière de m’arracher à mon anesthésiante convoitise.

Maman est gênée parce que c’est à partir de là que ça va se gâter pour Riri. A partir de là que ses actions vont enregistrer un spectaculaire recul.

— Des gens l’ont recontacté récemment pour lui parler de ce manuscrit. C’est là que M. Tournelle a eu une petite… heu… faiblesse. Son maître étant décédé, il a cru… Il s’est dit… Il a pensé…

Je fonce à son secours, ma chère chérie.

— Bref, il leur a vendu le manuscrit ?

— Oui, mais comprenons bien son état d’esprit, Antomio.

— Je le comprends. Tu l’as vendu combien, Riri ?

— Cinq millions.

— Ils étaient fermes sur les prix. Et qui étaient ces gens ?

— Deux messieurs.

— Tu les connaissais ?

— Non.

— Jamais vus auparavant ?

— Non.

— L’un d’eux était-il l’homme qui t’avait contacté une première fois ?

— Non.

— Ça s’est passé comment, la transaction ?

— Ils sont venus dîner un soir, au Saint-Hubert. C’est en allant chercher leur voiture au parking qu’ils ont frappé à ma porte : j’habite un petit logement près des hangars.

— Et comment t’ont-ils demandé le papelard en question ?

Riri prend son air le plus emprunté. Des nuages de demeurance lui passent devant la vitrine. Il paraît penser à autre chose ; pas fatalement à la mort de Louis XVI, pas même à celle de Clotaire de Bruyère mais à des trucs davantage sophistiqués, tels que la culture du rutabaga en Laponie ou l’accordage des guitares sèches dans le sud de l’Espagne.

— Ben, ils m’ont demandé si je n’avais pas travaillé chez M. le comte. J’ai dit que si. Ils ont dit que M. le comte avait été un grand savant du langage, et comme quoi il traduisait un document délicat juste avant de mourir. Que ce document, on ne l’avait jamais trouvé. Et que si on remettait la main dessus, la science y gagnerait, que sinon ce serait une grande perte pour l’humanité. Que eux, ils appartenaient au service des recherches spécialisées et qu’il y avait une prime de cinq millions pour qui permettrait de récupérer le manuscrit. Moi, que voulez-vous… J’ai pensé à maman. Je voudrais la mettre dans une maison mieux que celle où elle se trouve ; un endroit où elle aurait sa chambre pour elle toute seule, et où la nourriture serait meilleure. Et puis M. le comte était mort, après tout. Et alors…

— Tu leur as remis le papier ?

— Oui.

— Tu l’avais à portée de main ?

— Il se trouvait au fond de ma valise, entre l’étoffe et le carton de cuir.

— Et c’était comment, ce manuscrit, Riton ?

Félicie cloche un peu. Elle murmure que si nous n’avons plus besoin de rien elle va s’aller coucher. Nous laisser bavarder tranquillement.

Je lui fais la double bise du soir. Riri se lève, fort civilement, pour prendre congé. Maman exit. Je réattaque :

— Hein, Riri, le manuscrit, il se présentait sous quelle forme ?

— Boff, c’était un parchemin, plein de caractères chinois. Assez grand. Épinglés après, il y avait les feuillets de M. le comte.

— Ils étaient rédigés en français ?

— Non, en chinois. M. le comte avait traduit du vieux chinois en chinois d’aujourd’hui. Il est mort avant d’avoir traduit du chinois d’aujourd’hui en français de maintenant. Enfin, je suppose.

— Et ils t’ont donné le pèze tort de suite, les deux types ?

— Oui. Recta. Y en a un qui est allé le prendre dans leur voiture.

— Curieux de laisser tant de fric sur un parking, non ?

— Ça, oui. Mais ils devaient fermer à clé.

— Et le pognon, où est-il ?

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