Frédéric Dard - Tire-m'en deux, c'est pour offrir

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Tire-m'en deux, c'est pour offrir: краткое содержание, описание и аннотация

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Nous autres, les grands romanciers du siècle, avons une préférence marquée pour certains de nos enfants, parce que nous les jugeons plus beaux que les autres, voire même plus proches de nous.
C'est le cas du présent chef-d'œuvre.
En l'écrivant, je me suis mis à l'aimer, à bien l'aimer.
J'aurais voulu y passer mes vacances ; peut-être même le restant de mes jours.
Un pareil engouement doit bien cacher quelque chose, non ?
Ou si je deviens gâtoche ?
A toi de juger !

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La délirade, c’est bien joli pour le délireur, mais ça fait vite chier le public. Le public, tellement qu’il est nombreux, faut lui penser à tout. Tenir compte de son éclectisme, je dis. Une hydre qui fait la fine bouche, c’est duraille à alimenter.

Henri Banbel… Qu’est-ce que je raconte, moi ! Henri Tournelle déguste son poultok avec beaucoup d’adresse. Les larbins de grande maison, à force, acquièrent l’éducation de leurs maîmaîtres, du moins dans le détail. Il sait tenir son couteau, sa fourchette, découper un pilon sans se l’envoyer sur la braguette. Il boit et ses lèvres ne s’impriment pas sur le bord du verre. Il ne produit pas un bruit de chasseur arpentant un marécage quand il mastique. De la tenue, sinon de la classe. Riri, soit, mais avec des manières Henri de France devant une assiette. Je l’observe à la dérobée, nonobstant mon honnêteté foncière (je l’ai acquise au Crédit Foncier). Il me plaît, ce branque. Un garçon sympa. Et puis voilà que la réflexion de sa vieille mère me rapplique à l’esprit, concernant ses relations sexuelles avec sa patronne et des cuisances de jalousie me titillent le rebord de l’âme.

— Henri, lui dis-je, il paraîtrait que votre patronne a des bontés pour vous ?

Là, il s’arrête de jaffer et se met à me regarder la bouche pleine.

— Comment le savez-vous ?

— Je fais un métier qui consiste à apprendre des choses que les autres ignorent… Alors ça biche, vous et Mado ?

Il opine.

— Très bien, oui.

Dedieu, qu’entend-il par « très bien » ?

— C’est une bonne partenaire ?

— Elle a le feu aux fesses, certifie Riri avec une assurance tranquille.

J’en meurs ! Elle et moi, dans ma bagnole… Moi m’escrimant comme un perdu. La gigue du culte. Le denier du cul ! Et elle, passive, languide, pas très concernée, qui me demande, après en avoir morflé plein les baguettes, ce que je lui voulais au juste !

— Le taulier ne se doute de rien ?

— Oh, non. Elle vient me retrouver quand il est aux halles.

J’étrangle ! Elle va le retrouver ! Elle prend l’initiative d’aller se faire miser, la Moulfol ! L’insipide, la veule, l’inexistante, l’insensorielle ! Se peut-ce ? Je rage, j’orage, je fulmine…

— Et tu es amoureux d’elle, Riri ? je demande, passant au tutoiement pour faciliter l’aveu.

Il rétorque :

— Ben, je ne peux pas être amoureux d’elle puisqu’elle est mariée.

O nature, fragile humanité, moisissure tard venue à la surface d’une planète en refroidissement ! Comme tu enfantes d’étranges cerveaux ! Comment les réussis-tu si sommaires, nature ? Réponds-moi, je te cause ! Pourquoi te permets-tu des esprits aussi torturés que le mien ? Moi qui aurais tant aimé être con, vraiment, totalement, bienheureusement con ! Moi qui aurais su faire ; je le sens à toutes mes velléités, à mon empêtrement dans l’intelligence qui m’échut.

Félicie débarrasse les assiettes et dispose des coupes de fruits rafraîchis. L’art d’improviser un repas, maman. Et elle a même trouvé le temps de se rhabiller complet, élégante : sa robe grise avec le col vert foncé.

Henri Tournelle plonge sa cuiller à long manche dans la coupe, ramène une moitié d’abricot.

— Pourquoi t’es-tu sauvé, ce matin, en apprenant que j’étais de la police ?

Il prend un air buté de délinquant juvénile confondu par un gendarme. Se décide à bouffer l’abricot. Je le lui laisse manger. Pinaud vide son verre de Chiroubles. Pas très joyce : il préfère le vin blanc. Et moi je commande du vin rouge à l’auberge Saint-Hubert ; je lui sers du vin rouge à la maison, pas pour le contrarier, mais par inadvertance.

— Je te demande pardon, lui dis-je, je vais aller te chercher du muscadet…

Il dodeline.

— C’en n’est pas, ça ? s’étonne ce personnage du tertiaire en montrant son godet de vin rouge.

Je m’aperçois alors qu’il est défoncé, pépère, à bloc. Il tient grâce à ses toiles d’araignée.

— Si, le conforté-je, ça en est.

Il boit.

— Excellent.

Ne consomme pas ses fruits rafraîchis et demande à Félicie la permission de se rendre aux chiches, ce qu’il serait imprudent de lui refuser.

Il y va donc, d’un pas chancelant.

Félicie s’éclipse afin de préparer du café.

Nous voici en tête-à-tête, Tournelle et moi. Ses traits se creusent. Je devine qu’il s’évide, le valet de cœur à Madeleine Moulfol. La peur le prend.

— Tu n’as toujours pas répondu à ma question, Riri. Pourquoi t’es-tu sauvé, ce matin ?

Il hausse les épaules.

— C’est idiot, oui, je sais…

— Ç’a été un réflexe irréfléchi ?

— Oui.

— Donc, d’instinct, tu as redouté quelque chose de la police ?

Il sait qu’il est coincé par mon raisonnement.

Sa situation n’est pas banale. Quelques heures plus tôt, il s’est enfui comme un braconnier devant le garde en m’apercevant, et à présent, le voici chez moi, à ma table, bouffant mon fricot, comme disaient les bonnes gens de jadis, et buvant mon picrate. Et moi, le flic, je le questionne en veste d’intérieur, tandis que ma maman lui confectionne un aromatique moka.

— Tu ne crois pas qu’il serait beaucoup plus simple de tout me dire ?

Il acquiesce mollement.

— J’ai la gueule d’un croquemitaine ? insisté-je.

— Non.

— C’est toi qui as tué le comte de Bruyère ?

Il est effaré, presque indigné.

— Vous êtes fou !

Il se reprend, balbutie un vague « pardon » en baissant la tête. Il a de la difficulté à s’aligner sur moi. Il lui manque le bord d’attaque, comme on dit en aéronautique, que j’en sais plus long que tu ne penses sur la question, ayant été ingénieur dans une usine d’aviation avant que d’entrer dans la rouscaille. Il fait un blocage avec moi, comprends-tu ? Ce qu’il confierait à d’autres ne « passe pas » lorsqu’il veut me le dire…

Les mots se foutent en travers de son gésier.

Je réfléchis un tantinoche, me lève pour aller rejoindre maman in the kitchen. Elle regarde travailler sa cafetière, Félicie. Une antique cafetière émaillée dans les tons blanc et mauve. On perçoit le gloutement de la flotte devenue café. Ça sent bon.

— Je te fais veiller, ma chérie ?

Elle me rassure d’un beau sourire.

— Tu sais bien que cela me fait plaisir, Antoine.

— Je peux te demander un service ?

— Tu peux tout me demander.

— Le garçon que Pinuche a amené ici me cache quelque chose. Il voudrait libérer sa conscience, mais je l’intimide. Je suis certain qu’à toi il te parlerait sans difficulté. Tu veux bien le questionner ?

Elle a le bon sursaut, m’man.

— Mais, mon grand, je ne peux pas nuire à cet homme !

— Il ne s’agit pas de lui nuire, mais au contraire de l’aider. Il se flanque dans un pot de colle, m’man ; je sens que s’il raconte la vérité, ça se passera bien pour lui et pour moi.

Elle hésite encore. A la fin de son tourment, elle questionne :

— Que faudrait-il lui demander ?

— Simplement de dire ce qu’il s’obstine à taire. Il doit avoir une petite ébréchure au cerveau, un petit rien qui l’empêche de se comporter tout à fait normalement. Il faut l’aider, l’aider, comprends-tu ?

Ma vieille a déjà préparé son plateau pour le caoua. Elle dépose la cafetière au beau milieu des tasses et ça se met à ressembler à une poule parmi ses poussins, stylisé, tu vois ? Elle quitte la cuistance, lestée de son matériel.

Moi, je sors un tabouret de sous la table et m’assieds en attendant que ça se passe… La nuit est sereine, comme toujours chez nous. Avec des bruits familiers, des odeurs qui n’appartiennent qu’à notre logis. Mais je l’ai rabâché cent mille fois, la quiétude de notre pavillon, son jardin, sa tonnelle rouillée, l’encaustique, l’horloge et tout et tout, quoi ! Une vie. Mieux : un monde ! Notre aquarium d’où on emmerde sans se fatiguer, sans même avoir besoin d’y penser, de le vouloir, on emmerde juste en étant ici, en vivant dans cette douilletterie faite à la main, dans ce cœur à cœur quasi silencieux. Riche de tout ce qu’on sent et qu’on ne se dit pas. Des émotions qui vous caressent l’âme comme une musique entendue un dimanche après-midi dans la torpeur d’une ville de province qu’on ne connaît pas, où l’on ne reviendra jamais et qu’on oublie déjà à la regarder…

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