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Daniel Pennac: La fée carabine

Здесь есть возможность читать онлайн «Daniel Pennac: La fée carabine» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию). В некоторых случаях присутствует краткое содержание. Город: Paris, год выпуска: 1987, ISBN: 978-2070490851, издательство: Éditions Gallimard, категория: Иронический детектив / на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале. Библиотека «Либ Кат» — LibCat.ru создана для любителей полистать хорошую книжку и предлагает широкий выбор жанров:

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Daniel Pennac La fée carabine

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« Si les vieilles dames se mettent à buter les jeunots, si les doyens du troisième âge se shootent comme des collégiens, si les commissaires divisionnaires enseignent le vol à la tire à leurs petits-enfants, et si on prétend que tout ça c'est ma faute, moi, je pose la question : où va-t-on ? » Ainsi s'interroge Benjamin Malaussène, bouc émissaire professionnel, payé pour endosser nos erreurs à tous, frère de famille élevant les innombrables enfants de sa mère, cœur extensible abritant chez lui les vieillards les plus drogués de la capitale, amant fidèle, ami infaillible, maître affectueux d'un chien épileptique, Benjamin Malaussène, l'innocence même (« l'innocence m'aime ») et pourtant… pourtant, le coupable idéal pour tous les flics de la capitale.

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— Encore ?

— Je crois qu’elle a décidé de ressusciter le vieux Thian.

38

À la clinique des Gardiens de la Paix du boulevard Saint-Marcel, l’infirmière Magloire se sentait dépassée par le cas de l’inspecteur Van Thian. Les gardiens de la paix n’étaient jamais des malades de tout repos. Ils en voulaient à la paix de les avoir couchés sur un lit d’hôpital. Blessés par balle ou surinés à blanc, la plupart d’entre eux rêvaient d’une vengeance que le port de l’uniforme leur interdisait. Ils le savaient. Ils haïssaient la paix et cela aggravait leur mal. Jusqu’au moment où ils tombaient entre les mains de l’infirmière Magloire. Avec son quintal de bonne maternité, sa douceur de colosse, une sagesse ronronnante, l’infirmière Magloire était l’incarnation de la paix. La paix ainsi retrouvée, les gardiens guérissaient. Quand ils ne guérissaient pas, quand ils mouraient tout de même, c’était encore dans les bras titanesques de la paix. L’infirmière Magloire les berçait jusqu’à ce qu’ils fussent froids.

Cet inspecteur Van Thian, c’était une autre paire de manches. D’abord, il aurait dû mourir dès son admission. Un organisme si frêle et si troué, cela n’aurait pas dû faire un pli. Mais une force étrange maintenait l’inspecteur Van Thian en vie. Cette force, l’infirmière Magloire le comprit enfin, était de la haine à l’état pur. L’inspecteur Van Thian n’était pas seul dans son lit. L’inspecteur Van Thian partageait son lit avec une veuve vietnamienne, la veuve Hô. Prisonniers du même corps, la veuve et l’inspecteur semblaient instruire le même divorce depuis une éternité. Chacun des deux désirait ardemment la mort de l’autre ; c’était ce qui les maintenait en vie.

Les horreurs qu’ils se faisaient subir, ces deux-là, l’infirmière Magloire n’avait jamais vu pire.

La veuve Hô reprochait, entre autres, à l’inspecteur Van Thian les longues nuits d’hiver passées à plonger son bras dans la mâchoire coulissante des distributeurs de billets. À l’entendre, c’était aussi dangereux que d’aller rechercher une alliance tombée dans la gueule d’un squale. Mais, le vieux flic ricanait rappelant à la veuve le plaisir secret qu’elle avait éprouvé à secouer ses liasses de billets sous le nez du pauvre monde.

— Menteurg ! s’écriait la veuve, tsal’ menteurg !

— Arrête de me casser les burnes, retourne vendre ton nhuok-mam à Cho Lon.

C’était aussi un fameux terrain de dispute, cela, leurs nationalités respectives… L’inspecteur Van Thian reprochait ses origines à la veuve, d’autant plus méchamment que celle-ci ne se privait pas de lui rappeler son manque total de racines.

— Et toâh ? D’oùg tiu eïs, toâh ? Tiu eïs de niull’ parg ! Dje suis fierg, moâh, d’êtle de Tchoaleun ! (Ainsi prononçait-elle le nom de Cho Lon, le faubourg chinois de Saigon, quand il avait plutôt tendance à en faire un Cholon sur Marne.)

— Je suis né dans le pinard et je t’emmerde.

Mais cette réponse laissait Thian insatisfait. Le coup de la veuve avait porté. L’inspecteur sombrait dans une dépression de quelques heures qui reposait l’infirmière Magloire. Puis la discussion reprenait, sans crier gare.

— Pas la peine de tourner autour du pot, tu as bel et bien essayé de me faire buter.

— Tça, c’eï la meilleurgue !

Qui donc avait exposé la veuve Hô dans la rue pendant des semaines ? Qui donc avait laissé la porte de l’appartement ouverte jour et nuit, dans l’attente de l’égorgeur ? Qui avait obligé la veuve à tailler des bavettes aux camés les plus désargentés ? Qui avait eu l’idée de la transformer en appât alors qu’il n’avait pas été foutu de défendre sa propre voisine de palier ? Qui ? On ne traite pas ainsi un être humain !

— Et qui a déchargé le Manhurin ? C’est moi, peut-être ? Qui a prié le bon Dieu pour que l’autre se pointe et me fasse la peau ? Qui a balancé le chargeur d’un côté et le flingue de l’autre ?

La moindre de leurs conversations menait à une impasse. Elle détestait le couscous et, pendant des semaines, il l’avait gavée de couscous-brochettes. À quoi il répondait que l’effroyable puanteur de son parfum « Mille fleurs d’Asie » avait décuplé ses doses de tranquillisant.

— Les begtites bilules, tse n’eï pas moâh ! protestait-elle, tseï Dzanine !

Il grondait :

— Ne touche pas à Janine.

— Dzanine la dzeïante, c’eï elle, les begtites bilules !

Il répétait :

— Touche pas à Janine.

Mais elle sentait qu’elle tenait le bon bout.

— Elle el morgte !

Alors, l’inspecteur Van Thian se jetait sur la veuve Hô, lui hurlait de se taire, et, finalement, arrachait à pleines poignées les innombrables tentacules qui ne cessaient de pousser de son corps pour aller se ficher là-haut, dans des flacons, ou là-bas, dans des machines clignotantes.

— Toi aussi, tu vas mourir !

Le sang jaillissait. Des petits bouts de peau s’envolaient. La sonnette d’alarme retentissait automatiquement et l’infirmière Magloire jetait sur le double corps de la veuve et de l’inspecteur toute l’autorité de son propre corps de Sumo. Puis elle demandait de l’aide. On réparait les dégâts. On épongeait le sang. On plantait de nouveaux drains. On rebranchait la vie. Et on sanglait le petit corps aussi solidement que s’ils eussent, en effet, été deux. Réduits à l’impuissance physique, l’inspecteur Van Thian et la veuve Hô se taisaient. Ils devenaient un moribond exemplaire. Ils ne se disputaient plus, même en pensée. Ils dormaient paisiblement. Calme, calme… Au point qu’on relâchait peu à peu l’étreinte des sangles, puis tout à fait. On rendait à la liberté ce corps qui, d’ailleurs, s’affaiblissait d’heure en heure et ne semblait plus capable du moindre geste. Mais, dans la pénombre de la chambre, un mauvais sourire se dessinait sur les lèvres de l’inspecteur Van Thian. Une sourire luisant d’arrière-pensées. Pur désir de nuire. Profitant d’une absence de l’infirmière Magloire, il murmurait :

— T’as vu tes seins ?

La veuve Hô ne comprenait pas tout de suite. Elle restait sur la défensive.

— Deux steaks hachés.

Elle ne relevait pas.

— Et tes fesses ? T’as vu tes fesses ?

Elle se taisait. Il murmurait.

— Liquides. T’as la fesse liquide.

La tension montait dans la pénombre.

— Une question que je me suis toujours posée…

Silence.

— Où sont tes épaules ? T’as pas d’épaules ?

Elle tenait bon. Il pilonnait, mais elle faisait le gros dos.

— Janine avait des seins, des fesses et des épaules. Janine ne vivait pas enfermée dans une bouteille de parfum. Janine sentait la femme. Janine était plantée dans la terre, elle ne s’envolait pas au moindre courant d’air. Janine était un arbre, Janine portait des fruits !

Elle ne s’attendait pas à cela. Elle supportait les injures, mais, comme toute femme, le nom de l’autre femme lui était une torture aussi insupportable que le nom de l’autre homme à tout homme.

— Janine…

L’une des machines sur lesquelles on les avait branchés se mettait à clignoter dangereusement, son aiguille oscillait aux abords d’une zone rouge vif. Puis une soupape sautait et la voix stridente de la veuve glapissait :

— Redzoins la dong, ta Dzanine !

Dans son petit poing crispé, les tubes arrachés ressemblaient à une moisson de soja. La sonnette d’alarme retentissait et l’infirmière Magloire faisait irruption avec un garçon de salle. Ils se jetaient sur le blessé qui se calmait aussitôt. Ils avaient l’impression de saucissonner un cadavre.

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