Daniel Pennac - La petite marchande de prose

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« „L'amour, Malaussène, je vous propose l'amour !“ L'amour ? J'ai Julie, j'ai Louna, j'ai Thérèse, j'ai Clara, Verdun, le Petit et Jérémy. J'ai Julius et j'ai Belleville…
„Entendons-nous bien, mon petit, je ne vous propose pas la botte ; c'est l'amour avec un grand A que je vous offre : tout l'amour du monde !“
Aussi incroyable que cela puisse paraître, j'ai accepté. J'ai eu tort. »
Transformé en objet d'adoration universelle par la reine Zabo, éditeur de génie, Benjamin Malaussène va payer au prix fort toutes les passions déchaînées par la parution d'un best-seller dont il est censé être l'auteur.
Vol de manuscrit, vengeance, passion de l'écriture, frénésie des lecteurs, ébullition éditoriale, délires publicitaires,
est un feu d'artifice tiré à la gloire du roman. De tous les romans.

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— Duìbùqi, wŏ lái wăn le. (Excuse-moi, je suis en retard.)

Ce n’est pas tant que l’autre ne vous réponde pas, c’est qu’on désespère de se faire entendre.

— Wŏ lèile… (Je suis fatigué…)

Loussa n’aurait jamais imaginé qu’une amitié pût à ce point tourner à la relation conjugale. Pris dans ses pensées, il mit quelques secondes à remarquer le nouvel engin qui semblait naître du corps de Malaussène.

— Tā men gĕi nĭ fàng de zhè gè xīnjī qì hĕnpiàoliàng ! (C’est joli, cette nouvelle machine qu’ils t’ont mise là !)

C’était une sorte d’autoroute en suspension au-dessus du lit de Benjamin, toute de valves, d’échangeurs, de membranes délicates, de tubulures arachnéennes par où le sang de son ami dessinait d’énigmatiques arabesques.

— Zhè shĭ shénme, au juste ? (Qu’est-ce que c’est, au juste ?) Une nouvelle façon de t’extérioriser ?

Loussa interrogea à tout hasard l’encéphalographie. Non, Benjamin ne répondait toujours pas.

— Bon. Ça ne fait rien, j’ai une bonne nouvelle pour toi, petit con, une fois n’est pas coutume.

* * *

La bonne nouvelle tenait en peu de mots : Loussa venait de traduire en chinois un des romans de J.L.B. : L’Enfant qui savait compter. (Hén hùi suàn de xiăo haízì, petit con.)

— Je sais bien que tu t’en fous, et que celui-là, tu n’as pas pris la peine de le lire, mais n’oublie pas que tu continues à palper un pour cent là-dessus (1 %), tout comateux que tu es. Or le Talion a tiré ce roman pour les Chinois d’ici, mais aussi pour les Chinois de chez eux, qui sont passablement nombreux, comme tu sais. Tu veux que je te raconte l’histoire ? Non ? En deux mots… Allez… C’est l’histoire d’une petite marchande de soupe de Hong Kong qui compte plus vite sur son boulier que tous les enfants du monde, plus vite aussi que les grands, plus vite même que son père dont elle est la fierté, qui l’a élevée comme un garçon et baptisée Xiăo Bào (« Petit Trésor »). Tu devines la suite ? Non ? Eh bien, le père se fait assassiner dans les premières pages par des maffieux locaux qui prétendent au monopole de la soupe chinoise, la gamine fait fortune dans les cinq cents pages suivantes et venge son père dans les trente dernières après avoir pris le contrôle de toutes les multinationales installées à Hong Kong — et ce, sans jamais utiliser d’autre instrument de travail que le boulier de son enfance. Voilà. Du plus pur J.L.B., comme tu vois. Le réalisme libéral mis à la portée de la Chine qui s’éveille.

Malaussène circulait autour de lui-même. Impossible de savoir ce qu’il en pensait. Loussa de Casamance en profita pour prendre un air gourmand :

— Ça t’amuserait de voir comment j’ai traduit les… disons les cinquante premières pages ? Hein ?

Sans pour une fois attendre de réponse, Loussa de Casamance sortit un jeu d’épreuves de son manteau et se jeta à l’eau :

— Sī wàng shì zhē xían de xīn chéng…

Soupir.

— Je me suis vraiment fait chier pour traduire cette première phrase. C’est que Chabotte a commencé par la description de la mort du père, la gorge trouée par un carreau d’arbalète moïe, une de ces petites flèches empoisonnées que les Mois utilisent pour la chasse au tigre, tu vois ? Et pour rendre à la fois l’idée de destin et la tension du tir, Chabotte a écrit : La mort est un processus rectiligne.

Loussa eut deux ou trois hochements de tête hautement dubitatifs.

— La mort est un processus rectiligne… oui… j’ai opté pour une traduction littérale : « Sī wàng shì zhē xían de xīn chéng »… oui… mais un Chinois aurait sans doute utilisé une formule plus contournée… D’un autre côté, c’est vraiment une phrase toute droite, non ? La mort est un processus rectiligne. Sauf qu’il y a de la lenteur dans le mot « processus », une lenteur fatale, le destin quoi, le fait qu’on va tous y passer, même ceux qui courent le plus vite, mais cette lenteur est corrigée par l’adjectif « rectiligne » qui donne sa rapidité à la phrase… lenteur rapide… c’est bien une idée chinoise, ça… Je me demande si j’ai bien fait de traduire littéralement… Qu’est-ce que tu en penses ?

37

J’en pense, Loussa, j’en pense que si tu m’avais lu cette phrase il y a quelques mois, je ne serais jamais entré dans la peau de J.L.B., que cette foutue balle 22 à forte pénétration aurait été se nicher dans une autre tête, j’en pense, Loussa, j’en pense que si tu m’avais lu cette phrase, le jour, par exemple, où ce géant préhistorique détruisait mon bureau, tu te rappelles ? eh bien, Chabotte serait toujours vivant, Gauthier aussi, Calignac toujours entier, et ma Julie dans mon lit. 0 Loussa, Loussa, pourquoi faut-il que les pires coups nous soient portés par les amis les plus chers ? Pourquoi me lire ça aujourd’hui, précisément ce soir, au moment où j’ai, presque sereinement, décidé de lâcher toutes mes cellules et de plier bagage ? Si tu étais venu me trouver au tout début du début avec tes scrupules de traducteur, qui sont parfaitement honorables, je ne discuterai pas sur ce point, si tu t’étais assis à mon bureau et m’avais demandé : « La mort est un processus rectiligne, petit con, comment traduire ça en chinois, littéralement ou en m’offrant quelques détours ? » et si tu m’avais sorti le titre du bouquin, L’Enfant qui savait compter, le pseudonyme de l’auteur, J.L.B., et le nom de Chabotte caché sous ce pseudonyme, je t’aurais répondu : « Range tes pinceaux, Loussa, remise tes idéogrammes dans les chinois alvéoles de ta cervelle et ne traduis pas ce bouquin. » Piqué au vif, comme on dit dans les livres, tu m’aurais alors demandé : « Et pourquoi, petit con ? » À quoi je t’aurais répondu : « Parce qu’en traduisant ce roman, tu te rendrais complice de l’arnaque littéraire la plus dégueulasse qu’on puisse imaginer. — Ah bon ? » C’est ainsi que tu aurais réagi, en poussant un de tes petits « ah bon ? », ton œil vert s’allumant dans les rides de l’amusement. (T’ai-je déjà dit que tu avais des yeux admirables, vert sur noir, le regard le plus expressif de cette planète multicolore ?) « Ah bon ? » Oui, Loussa, la sale arnaque, bien propre justement, à dimensions mondaines, si tu vois ce que je veux dire, hautement préméditée, bien pensée dans les recoins, scrupules soigneusement époussetés, garanties juridiques à tous les étages, l’arnaque blindée, le coup du siècle, et dans laquelle nous avons tous trempé bien au-dessus de notre col, dans laquelle nous nous sommes mouillés à ne plus jamais nous sécher, noyés en toute innocence, Zabo, Calignac, toi, moi, le Talion…

Calme tu serais resté, calme tu m’aurais emmené chez Amar, calme tu nous aurais assis derrière nos canons de sidi-brahim, et là, au cœur de nous-mêmes, tu m’aurais calmement demandé :

— Foin de circonlocutions, petit con, qu’est-ce que c’est que cette histoire d’arnaque ?

Et je t’aurais répondu la vérité vraie :

— Chabotte n’est pas J.L.B.

— Non ?

— Non.

Ici, tu aurais marqué le silence d’usage, forcément.

— Chabotte n’est pas J.L.B. ?

Tu te serais offert un petit moment de réflexion à voix haute.

— Tu veux dire que Chabotte n’est pas l’auteur de L’Enfant qui savait compter ?

— Tout juste, Loussa, ni celui du Seigneur des monnaies, de Dernier baiser à Wall Street, Pactole, Dollar, La Fille du yen, Avoir…

— Chabotte n’a pas écrit un seul de ces bouquins ?

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