Daniel Pennac - La petite marchande de prose

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La petite marchande de prose: краткое содержание, описание и аннотация

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« „L'amour, Malaussène, je vous propose l'amour !“ L'amour ? J'ai Julie, j'ai Louna, j'ai Thérèse, j'ai Clara, Verdun, le Petit et Jérémy. J'ai Julius et j'ai Belleville…
„Entendons-nous bien, mon petit, je ne vous propose pas la botte ; c'est l'amour avec un grand A que je vous offre : tout l'amour du monde !“
Aussi incroyable que cela puisse paraître, j'ai accepté. J'ai eu tort. »
Transformé en objet d'adoration universelle par la reine Zabo, éditeur de génie, Benjamin Malaussène va payer au prix fort toutes les passions déchaînées par la parution d'un best-seller dont il est censé être l'auteur.
Vol de manuscrit, vengeance, passion de l'écriture, frénésie des lecteurs, ébullition éditoriale, délires publicitaires,
est un feu d'artifice tiré à la gloire du roman. De tous les romans.

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Elle éclata enfin.

Elle explosa sous la forme d’un slogan instantanément mobilisateur : TOUTES LES CELLULES VIVENT PAR ELLES-MÊMES ! HALTE AU CÉRÉBROCENTRISME !

— HALTE AU CÉRÉBROCENTRISME ! reprirent ses cellules en un seul hurlement.

— HALTE AU CÉRÉBROCENTRISME ! gueulait son organisme unanime.

— HALTE AU CÉRÉBROCENTRISME ! criait muettement la forme allongée de Benjamin Malaussène dans la pénombre d’une chambre clignotante.

* * *

Verte et continue sur l’écran blafard, la ligne encéphalographique n’eut pas le moindre frémissement pour célébrer cette révolution. Et, quand Berthold glissa sa silhouette anguleuse dans la chambre, il n’eut pas même un regard pour ce qui était allongé là, sous le respirateur.

— Allons-y, dit-il à l’infirmière qui l’accompagnait, on a assez perdu de temps comme ça.

31

Ni Clara, ni Thérèse, ni Jérémy ne surent ce qui les avait réveillés d’abord cette même nuit, du hurlement du Petit ou de la longue, profonde et sanglotante plainte du Chien. Le premier réflexe du vieux Thian fut de se précipiter sur Verdun. Poings noués, yeux ouverts, l’enfant fixait la nuit. Son berceau tremblait autour d’elle, au bord de la dislocation. Une seconde de plus, Thian le savait, elle explosait.

Le Petit faisait son rêve.

Le Chien piquait sa crise.

Pendant que Thian plongeait dans le berceau de Verdun, Thérèse distribuait des ordres brefs, précis, comme un commandant propulsé sur la passerelle par un coup de tabac imprévisible.

— Jérémy, mets ses lunettes au petit ! Clara, la langue de Julius ! Empêche-le d’avaler sa langue !

— Où est-ce qu’il les a foutues, ses lunettes ?

— Sur la table de la salle à manger, à côté de son livre de lecture.

— Aide-moi, Thérèse, je n’arrive pas à lui ouvrir les mâchoires !

— Laisse-moi faire, appelle Louna, qu’elle envoie Laurent. Oncle Thian, comment va Verdun ?

— Elle se calme.

— Les lunettes ne sont pas sur la table, bordel de merde !

— Dans la poche de sa salopette, alors.

— Louna ? Allô, Louna ? C’est Clara. Julius fait une crise d’épilepsie.

À quoi s’ajoutait le réveil de l’immeuble, les premiers coups à pleuvoir sur le plafond de la quincaillerie, le rebond des injures dans la cour, injonctions au sommeil, protestations des lève-tôt, rappel des rythmes de production, honneur bafoué du Travail, scandale, menaces de plaintes au syndic, aux pompiers, à la police, aux asiles, énumération des griefs antérieurs, prévision des délits futurs, saturation ! saturation ! Une formidable masse sonore mais toute traversée par le cri du Petit, un chœur de haine universelle, mais chaviré par les lamentations de Julius le Chien qui s’orientait vers un hurlement de femme folle, façon début du siècle, quand l’hystérie valait encore son pesant de terreur.

Puis le silence soudain.

Silence du Petit, à qui Jérémy venait de mettre ses lunettes, ce qui le réveillait instantanément, depuis toujours.

Silence de Julius, dont Thérèse venait de récupérer la langue, là-bas, dans le gouffre à terreur de sa gorge.

Silence de l’immeuble, vaguement honteux de se retrouver seul à gueuler. Lumières qui s’éteignent une à une. Volets qu’on referme.

Puis, crescendo, les questions de Jérémy au petit :

— Tu rêvais, le Petit, à quoi rêvais-tu ?

— C’était un monsieur…

— Oui…

— C’était un monsieur.

— Un monsieur comment ? Il était comment ?

— Un monsieur blanc.

— Vas-y, essaie de te souvenir, pour une fois. Qu’est-ce qu’il faisait, le monsieur blanc ?

— C’était un monsieur blanc.

— D’accord, tu l’as déjà dit, qu’est-ce qu’il faisait, dans ton rêve ?

— Il était tout blanc, un manteau blanc, un chapeau blanc, un masque blanc.

— Il portait un masque ?

— Oui. Un masque sur son nez et sur sa bouche.

Jérémy à Thérèse :

— Tu entends, Thérèse ?

Thérèse entendait.

— Il était comment, son chapeau, dis-nous comment il était ?

— Il avait pas de bords. C’était comme un bonnet.

— Un bonnet blanc, Thérèse. Continue, le Petit, ne t’arrête pas…

— Il tenait une épée.

L’épée était encore dans la tête du Petit, et peut-être dans l’œil fou du chien qui gisait là, rêche et gonflé comme une charogne du désert, ses quatre pattes accusant le ciel.

— Et alors ?

— Il est entré dans la chambre de Benjamin.

Le Petit se recroquevillait.

— Il est entré dans la chambre, Thérèse, tu entends ? Berthold est entré dans la chambre de Benjamin !

* * *

— « Benjamin mourra dans son lit à l’âge de quatre-vingt-treize ans ! » Espèce de conne, c’est toi qui disais ça, non ? « Benjamin mourra dans son lit à l’âge de quatre-vingt-treize ans… » Tu parles ! Avec un type comme Berthold pour le border, peut-être ? Pourquoi vous m’avez empêché de dormir dans sa chambre, Clara et toi, de rester à l’hosto, de veiller sur lui ? Pourquoi, Thérèse ? Mais réponds-moi, putain de merde ! Parce que Thérèse sait tout ! Parce que Thérèse a toujours raison ! Parce que Thérèse, c’est ce con de Dieu en mieux ! Non ? Dis, non ? Écoute, Thérèse, je vais me le faire ce salaud de Berthold, je vais le bistouriser jusqu’à la dernière goutte, comme ça tu auras un frère débranché et un frère éventreur, tu auras gagné le gros lot et Clara pourra prendre de jolies photos ! Vous êtes deux connes, vous êtes tous des cons, et quand ce sera fini je ferai cramer les Éditions du Talion, je partirai de la maison, j’irai rejoindre Julie et on fera tout sauter. C’est la seule, Julie, et c’est pour ça que Benjamin l’aimait ! Qu’est-ce que vous faites pendant qu’elle est en train de le venger, votre frère chéri, tu peux me le dire ? Vous le laissez entre les mains de Berthold ! Voilà, ce que vous faites ! Vous retournez à vos petites vies peinardes et vous le laissez à Berthold. La mère Clara autour de son ventre, et toi, Thérèse, dans tes étoiles à la con, celles qui te disent que Benjamin mourra à l’âge de quatre-vingt-treize ans ! Qu’est-ce qu’il y a de plus con qu’une étoile, au monde ? Il y a Thérèse ! Plus conne que toutes les étoiles réunies ! C’est la seule chose qu’elles écrivent dans leur firmament, les étoiles : gloire à la connerie de Thérèse ! Trop heureuses, les étoiles, d’avoir trouvé plus conne qu’elles, depuis des millions d’années-lumière qu’elles cherchaient ! Et c’est sur la planète Terre qu’elles l’ont enfin dégotée, celle qui grouille de cons, celle qui chlingue le plus, la plus paumée des planètes, celle où poussent les Thérèse, les Berthold et les Chabotte ! T’as de la chance d’être ma sœur, Thérèse, je te le dis, parce que Berthold, Chabotte ou toi ça ferait pas beaucoup de différence sinon ! Tu m’écoutes ? Tu m’écoutes pas, hein ? Je parle pour les étoiles ! Eh bien demande-leur, aux étoiles, demande-leur officiellement ce que moi, Jérémy, ton frère, j’ai l’intention de faire, demande-leur ce que j’ai dans la tête et dans la poche, et tant que tu y es, demande-leur combien il a de temps devant lui, le Berthold, ça pourrait lui être utile pour mettre en ordre ses petites affaires…

* * *

Cela dit (Jérémy) en fonçant vers l’hôpital dans la voiture de Thian, toute sirène dehors, cela dit (et davantage encore) en serrant dans sa poche un coupe-moquette à la lame brève, triangulaire (ils avaient décidé de retaper la quincaillerie pour le retour de Benjamin mais n’en étaient encore qu’au stade préliminaire des engueulades), cela dit dans les couloirs luisants qui menaient à la chambre de Benjamin, et s’ils n’avaient pas su où elle se trouvait, cette chambre, ils l’auraient dénichée les yeux fermés.

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