Daniel Pennac - La petite marchande de prose

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« „L'amour, Malaussène, je vous propose l'amour !“ L'amour ? J'ai Julie, j'ai Louna, j'ai Thérèse, j'ai Clara, Verdun, le Petit et Jérémy. J'ai Julius et j'ai Belleville…
„Entendons-nous bien, mon petit, je ne vous propose pas la botte ; c'est l'amour avec un grand A que je vous offre : tout l'amour du monde !“
Aussi incroyable que cela puisse paraître, j'ai accepté. J'ai eu tort. »
Transformé en objet d'adoration universelle par la reine Zabo, éditeur de génie, Benjamin Malaussène va payer au prix fort toutes les passions déchaînées par la parution d'un best-seller dont il est censé être l'auteur.
Vol de manuscrit, vengeance, passion de l'écriture, frénésie des lecteurs, ébullition éditoriale, délires publicitaires,
est un feu d'artifice tiré à la gloire du roman. De tous les romans.

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Mais ils étaient devant sa porte maintenant.

Après tant de mouvement, leur propre immobilité les surprit. Et leur silence.

Ils étaient devant cette porte. Il y avait une vérité derrière. Ça retient toujours.

Le double corps de Thian et de Verdun faisait écran entre la porte et Jérémy.

— Ouvre, oncle Thian.

C’était dit sans conviction. Il fallut la voix de Thérèse, tellement silencieuse jusque-là :

— Oncle Thian, ouvrez cette porte.

* * *

Non, Benjamin était là. Allongé parmi les clignotements de ses machines. Une sorte de Benjamin alternatif, comme une promesse de néon. Mais c’était bien lui. Scrupuleusement branché. Un peu plus immobile, peut-être, dans cette lueur intermittente. Et dans l’hôpital qui dormait. Et dans la ville, autour, tellement assoupie tout à coup. C’était à se demander ce qu’ils fichaient ici tous les quatre, seuls verticaux sur cette moitié de la planète. Thian, Jérémy et Verdun retenaient leur cœur. Juste Thérèse, posant sa main bien à plat sur la poitrine de Benjamin — respiration, oui —, soulevant les paupières de Benjamin — même œil, même iris, même vide —, prenant son pouls entre les bouts froids de ses doigts — ni plus ni moins lent —, interrogeant les machines de son œil farouchement inapte aux choses de la technique, mais détecteur de mensonge, ô combien ! Les machines ne mentaient pas. Elles continuaient à entretenir Benjamin en sa vie intérieure avec tout le confort que cette fin de siècle mettait à sa disposition. Cela mangeait, cela respirait, cela éliminait pour lui. Benjamin se reposait. La technique prenait le relais. La fin de siècle vivait à la place de Benjamin. Il en avait bien besoin, le pauvre, lui qui depuis si longtemps épuisait sa présence en ce monde. Il le méritait, ce repos. C’était l’opinion de Thérèse.

— Rentrons, dit-elle.

32

Comment ça, « rentrons » ?

Est-ce possible ? Des milliards de cellules non encéphaliques hurlent dans la nuit et les êtres qui leur sont le plus proches s’en retournent chez eux sans les entendre ! Un corps tout entier se vide en clameurs et ceux qui sont au pied du lit ne perçoivent rien ! Quel espoir, pourtant, quand ils sont entrés dans la chambre ! Comme on s’est passé la nouvelle ! Quel accueil ! « C’est Jérémy, c’est Thérèse, c’est le vieux Thian et c’est Verdun ! » Les corpuscules du tact jouant on ne peut mieux leur rôle de sentinelles dermiques, transmettant l’information à l’hypoderme, sermonnant les cellules graisseuses : « Secouez-vous, transmettez directement, ne passez pas par le cerveau, il a trahi ! » Et le corps tout entier prévenu par transmission latérale, toutes les cellules averties de la présence des aimés, tous les noyaux en fusion hurlant à la première personne : « Sauvez-moi ! Emmenez-moi ! Ne me laissez pas entre les griffes de Berthold ! Vous ne savez pas de quoi ce type est capable ! »

Mais voilà Thérèse qui palpe, poulse, pense…

Et dit :

— Rentrons.

VI

LA MORT EST UN PROCESSUS RECTILIGNE

Où est-ce que ¡’ai bien pu lire ça ?

33

Le commissaire Coudrier n’en crut pas ses oreilles quand le labo lui annonça la nouvelle, ni ses yeux quand l’envoyé du labo déposa l’évidence devant lui. Le commissaire divisionnaire Coudrier n’en mourut pas de stupeur pour autant. Il changea tout simplement d’oreilles et chaussa ses yeux de flics. Gisant sur son maroquin, dans une irréprochable petite boîte de chirurgie, la vérité lui parut tout de même assez stupéfiante. Stupéfiante mais professionnellement acceptable, tout à coup. Ils s’étaient tous trompés, voilà tout, lui le premier. Auto-aveuglement.

— Élisabeth, soyez gentille, préparez-moi un bon café.

Une pareille négligence, après tant d’années de métier… Décidément on n’apprend rien. D’une légère pression du pied, le commissaire divisionnaire Coudrier baissa l’intensité de sa lampe à rhéostat.

— Et vous prierez l’inspecteur Van Thian de passer me voir… sans bébé sur le ventre, si possible.

* * *

Mais ce n’était pas possible. Quand l’inspecteur Van Thian s’assit en face de son supérieur, le regard de Verdun sauta sur le divisionnaire.

Silence.

Silence jusqu’à ce que l’inspecteur Van Thian consentît à orienter la tête de l’enfant vers le Napoléon de bronze.

— Merci.

Nouveau silence. Mais de ceux qui précèdent les questions fondamentales, cette fois.

— Dites-moi, Thian, pourquoi êtes-vous entré dans la police ?

« Pour cause de certificat d’études et d’après-guerre », aurait répondu l’inspecteur Van Thian si son chef avait réellement souhaité une réponse. Mais le divisionnaire poursuivait un monologue. Le divisionnaire était en voyage intérieur. Thian le pratiquait depuis longtemps.

— Et moi, savez-vous pourquoi je me suis fait flic ?

« Le genre de question que se posent les tout jeunes à l’orée de leur carrière et les très vieux, se dit l’inspecteur Van Thian, ou Coudrier, chaque fois qu’une couille tombe dans son potage. »

— Je suis entré dans la police pour aller au-devant des surprises, Thian, par horreur de l’imprévu.

« Tout comme Clara fait de la photographie », songea l’inspecteur Van Thian. Et, tant qu’il y était, l’inspecteur Van Thian s’offrit sa propre croisière intime. Certificat d’études, oui, après-guerre, c’était vrai, mais il était aussi entré dans la police pour que sa pèlerine dessinât quelqu’un autour de lui, pour que sa bicyclette traçât les frontières de son territoire. Il souffrait d’une certaine indéfinition dans sa jeunesse, mi-blanc mi-jaune, un titi du Tonkin, Hô Chi Minh avec la voix de Gabin, Louise, sa mère parisienne, dans le pinard, et Thian de Monkaï, son père annamite, dans le pavot. Alors, lui, flic. Et, battant sous sa pèlerine, un cœur enfin hexagonal.

— J’aurais pu tout aussi bien me retrouver derrière un microscope à traquer les virus du futur, mon cher Thian, c’est d’ailleurs par là que j’ai commencé, la recherche médicale.

L’inspecteur Van Thian, lui, avait commencé par la vente des journaux à la criée, son tout premier boulot, marchand de surprises, justement : « Demandez Ce soir ! Ramadier exclut les communistes du gouvernement ! », « L’Équipe épique ! Robic gagne le premier Tour de l’après-guerre », « Lisez Combat : l’Inde indépendante ! ». « Chaud, Le Figaro chaud ! L’avion de Leclerc s’écrase en Algérie ! ».

Un petit bonhomme tout jaune semant les confettis du monde…

— Mais il y a pire que l’imprévu, Thian… ce sont les certitudes !

Le divisionnaire Coudrier soliloquait au fond de sa verte lumière. Thian en profita pour malausséner un brin.

Après ce coup de feu tiré sur Benjamin, il n’avait plus été question de lire une seule ligne de J.L.B. aux enfants, bien sûr. Grand désarroi dans la demeure. Que faire de la nuit tombée ? Les gosses étaient en manque. Alors, Clara avait fait une suggestion : « Et si vous nous racontiez votre vie, oncle Thian ? » Ma vie ? Il en était resté tout nu. Comme si on venait de lui apprendre qu’il avait vécu. « C’est une bonne idée », avait lâché Thérèse. « Ouais, tes enquêtes… » Jérémy s’était rué sur son plumard. « Et comme tu étais quand tu étais petit !… » Ils avaient plongé dans leur pyjama. Ma vie ? Ils l’avaient assis sur son tabouret de conteur. Ils attendaient qu’il vive.

— Oui, monologuait le divisionnaire Coudrier, ce sont nos certitudes qui nous ménagent les pires surprises !

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