Frédéric Dard - Après vous, s'il en reste, monsieur le Président

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Après vous, s'il en reste, monsieur le Président: краткое содержание, описание и аннотация

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“ Gentil lecteur bien-aimé, en lisant ce puissant ouvrage de politique-fiction (ou de polique-affliction), n'oublie pas que si je puise certains de mes héros dans la vie courante, je les entraîne par contre dans des délirades qui n'appartiennent qu'à moi.
En somme, je les prends en charge et leur offre une croisière dans mon imaginaire.
Tous frais payés.
Ils en ont de la chance ! ” San-Antonio

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Il se dresse sur un coude.

— Si fait ! Pourquoi ?

Que lui répondre ! Je ne vais pas lui dire : « Parce que cette gourgandine d’Iria Jélaraipur était occupée à « envoûter » la future reine d’Angleterre ! Ses dons étant conjugués sur une nouvelle cible, vous avez bénéficié de ce que j’appellerais une chute de courant. » Et cependant c’est cela que je pense. De même suis-je convaincu qu’elle fait relâche aujourd’hui avec notre populaire Président parce qu’elle est concentrée sur un nouvel objectif. Est-il opportun de tout lui raconter d’Iria Jélaraipur ? Cela ne risque-t-il pas de porter un coup fatal, définitif, à son moral déjà cruellement atteint ? A moins que, pour se délivrer de la « sorcière », il ne confie aux services secrets le soin de la mettre à la raison ?

Raison d’Etat.

Mais l’Etat n’a pas toujours raison.

Alors, je la ferme.

— Croyez-vous que si je me rendais aux antipodes, j’échapperais au maléfice, mon cher ami ?

— Peut-être…

— J’ai bien envie d’aller faire une tournée des popotes dans le Pacifique, histoire de faire endofer ces voyous de Greenpeace qui n’en finissent pas d’aboyer contre nos installations nucléaires. De quoi je me mêle, je vous demande un peu ? Des îlots perdus… même pas : des atolls ! Nous chercher noise pour un agglomérat de coraux. C’est eux qui nous polluent, San-Antonio !

— Je trouve aussi, monsieur le Président.

— Qu’ils y viennent, et je les désintègre comme des Japonais, ces salauds !

— Ça ferait jaser, monsieur le Président.

Il réfléchit.

— Moui, vous avez raison. Ce qu’il y a d’éprouvant, en régime libertaire, c’est qu’on doit toujours tenir compte de l’opinion publique. Nos camarades soviétiques, eux, n’ont pas tous ces scrupules. Rappelez-vous l’avion coréen. Poum ! Descendez on vous demande. Moi, je tire sur un bateau de pêche espagnol et on crie au charron ! Il leur demandait quoi, aux Soviétiques, ce Boeing ? Rien ! Tandis que moi, en cartonnant ce chalutier, je défendais nos harengs, vous en êtes bien d’accord, commissaire ? Merci. Pour vous en revenir, je vais essayer de fuir le mauvais œil de l’autre côté de la planète. Tenez, je vais aller assister au prochain lancement d’Ariane. C’est performant, Ariane, prestigieux. Regarder partir un peu de la France à travers le cosmos, voilà qui est grand, non ? Même ces fesse-mathieux de l’opposition applaudiront à cette décision. La gloire de la fusée rejaillira sur la mienne, l’amplifiera ! D’accord ; vous avez raison : je pars.

Il s’allonge complètement sur mon lit.

— Me trouveriez-vous outrecuidant, commissaire, si je m’invitais à déjeuner chez vous ? J’ai quartier libre jusqu’à seize heures. Cette atmosphère de paix que je trouve ici me ragaillardit. Chez vous, je me sens mieux que dans un fortin. Un calme miraculeux m’envahit. Ils sont bons, vos croissants ? Donnez-m’en la moitié d’un. Merci. Vous savez, San-Antonio, je commence à comprendre Napoléon. Je m’étais toujours demandé pourquoi, après Waterloo, il était allé se réfugier en Angleterre, c’est-à-dire chez l’ennemi. Ce comportement me paraissait sot et odieux. A présent je sais. Le seul refuge de l’homme vaincu, c’est la demeure de son vainqueur. Partout ailleurs, il serait un paria. Mon refuge, à moi, monarque moderne, c’est la maison de mon peuple. Vous votez, j’espère ? Tant mieux. Et pas pour moi ? Merci. Je peux donc me sentir bien chez vous, à tête reposée.

Il enfonce son occiput dans mon oreiller qui conserve mon empreinte. Ferme les yeux ! Comme il est formellement beau. D’une noblesse infinie. Marmoréen. On croirait son masque mortuaire.

Il s’endort.

Je saisis mon plateau, me retire à pas de loup.

Tout éperdue, Félicie a mijoté un repas de liesse pour notre Seigneur. Elle a ouvert une boîte de foie gras, cadeau annuel de Lasserre ; pour suivre, elle mijote un poulet au vinaigre accompagné de menus haricots verts répartis en petits fagots enveloppés d’une barde de lard ; ensuite c’est le rôti de veau des dimanches, aux girolles. Pour finir : fromage de canuts et tarte tatin.

Informé de ce programme, je sélectionne les vins adéquats : château-d’yquem 67 pour le foie gras, un richebourg, et pour finir, une bouteille de roteux pour si des fois le Président voulait se pétiller la clape au dessert. Cette légère digression gastronomique, non pour tirer à la ligne, ce qui n’est guère mon genre, mais pour l’éducation du lecteur analphacon. De même qu’on rétablit l’histoire-géo et l’instruction civique à l’école, de même il convient d’initier le Français, détenteur depuis toujours de la science bouffemique à la Table (lui qui ne connaît — et encore ! — que les tables de logarithmes). J’écris utile. Et dis-toi bien que si je suis dans le Larousse, donc reconnu d’utilité publique, c’est pas grâce à mes fautes de français.

La maison embaume lorsque le Président descend. Il se tient la tête à deux mains.

— Vous avez la migraine, monsieur le Président ? s’inquiète m’man.

Il a un geste vague, désabusé.

— Peut-être…

Et à moi :

— Je pense que ça « recommence », commissaire. Je dormais comme un Jésus, et puis des cauchemars ont commencé de m’assaillir. Je rêvais que j’allais dans le Pacifique pour assister au lancement d’Ariane ; mais cette conne de fusée foirait miséreusement ; j’avais l’air idiot comme si c’était ma faute…

— Asseyez-vous et prenez un verre ! fais-je avec autorité. Ici, vous êtes en sécurité. Détendez-vous et dites-vous bien que la réalité dément nos rêves. Ce lancement sera une apothéose ! Nous allons déguster un verre d’yquem, Président. Il est convenablement frappé. Respirez ces bonnes odeurs de cuisine. Vous allez vous régaler.

Il a un sourire mécanique. Sa frime est un peu cireuse et j’ai l’impression que ses dents sciées repoussent.

Tout en versant le breuvage indicible, je me dis que la môme Iria a peut-être fini son boulot en Pologne et qu’elle est de nouveau mentalement disponible pour le « service d’entretien » du Président.

Le Roi boit. Il apprécie.

— Sublime !

— C’est ce que la France possède de plus grand après vous, monsieur le Président, assuré-je, sans la moindre intention de faire la lèche.

Il consulte sa tocante.

— Une heure, déjà ?

M’man le rassure : on va pouvoir se foutre les pattounes sous la table d’ici dix minutes.

— Vous voulez bien brancher la télévision pour les informations, commissaire ? Il faut bien que je me tienne au courant du monde.

J’empresse.

— Quelle chaîne préférez-vous, monsieur le Président ?

— N’importe, ils sont aussi sournois sur l’une que sur les autres. Je les sens hostiles, si vous saviez ! Oh ! que je les sens hostiles. En douce ! Faux-culs, papelards… Ils croient que je vais piquer du nez, alors ils se préparent pour l’alternance. L’alternance ! Est-ce que ça existe, San-Antonio ? Comme s’il y avait deux manières de diriger un pays ! Oui, il y en a deux : capitaliste ou communiste ; mais n’étant pas communiste, je ne puis faire que ce qu’ont fait mes prédécesseurs et ce que feront mes successeurs. Je vais vous dire, commissaire. Si les taureaux n’étaient pas foncièrement cons, il n’y aurait pas de corridas car au lieu de charger des morceaux d’étoffe, ils chargeraient ceux qui les agitent ; eh bien, il en va de même en politique : si les électeurs n’étaient pas plus cons que les taureaux, il n’existerait que deux partis politiques, en admettant qu’on puisse considérer le communisme comme un parti.

Il ajoute, du bout de ses dents de croqueur de cornichons :

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