Frédéric Dard - Après vous, s'il en reste, monsieur le Président

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Après vous, s'il en reste, monsieur le Président: краткое содержание, описание и аннотация

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“ Gentil lecteur bien-aimé, en lisant ce puissant ouvrage de politique-fiction (ou de polique-affliction), n'oublie pas que si je puise certains de mes héros dans la vie courante, je les entraîne par contre dans des délirades qui n'appartiennent qu'à moi.
En somme, je les prends en charge et leur offre une croisière dans mon imaginaire.
Tous frais payés.
Ils en ont de la chance ! ” San-Antonio

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Je la laisse s’écouler, bonbonne à la renverse. Il en glougloute des misères, des pestilences, des miasmes affreux. Quand on l’entend, on mesure à quel point nous sommes putrescibles, tous. Bien pourrissants de partout. On coule, pire que le Titanic, plus profondément, plus irrémédiablement. On se dilue ; on s’abandonne. La mère Pinuche, c’est la mort au boulot. Elle est sanieuse à outrance, la dame. De la boutanche et pas d’enfants ! Une inappétence pour la baise. Que faire d’autre sinon s’intéresser à sa crevance ?

Je tartine un bout, la relance à propos, pour faire durer. Et puis, salut, je raccroche. Un quart de plombe, Félicie a eu le temps d’entreprendre ma joyeuse pédale grande-albione.

J’ai un haut-le-corps, en remontant. Ils ne sont plus deux, mais trois : m’man, Peter et… l’Hindou ! Oui : le maharaja de Mormoalkipur a rejoint son petit pote. Et bon, je déboule dans le trio, plus effaré que le taureau à sa sortie du toril, clignant des yeux dans l’éblouissement de l’arène.

Peter nous présente. Le vieux diplomate me salue, déférent, hermétique, componctueux. Belle tronche ambrée, yeux de jais auréolés de bleu, ce qui lui donne un regard étrange.

Sait-il qui je suis ? Il n’y paraît pas. Poli mais maussade. Il est venu retrouver sa gazelle des ambassades et pas pour causer tricot en compagnie d’une vieille dame. Aussi, après deux trois insignifiances, m’hâté-je de leur prendre un grand congé, ces jolis messieurs. Bonne bourre ! Le maharaja caresse sa couronne de cheveux blancs aux ondulations savantes. Une chevalière ornée d’un brillant gros comme un projo de D.C.A. éclabousse la boîte de mille lumières tournoyantes. Pour un peu, on danserait le tango. L’homme me la présente. Je serais bijoutier, je me visserais une loupe à l’œil pour procéder à l’estimation, mais, simple pékin (comme disent les Chinois), je me contente de recueillir cette fortune dans ma main, de la presser en même temps qu’un fagot de phalanges et de la restituer à son propriétaire.

Jusqu’à l’auto, m’man ne moufte pas. C’est au moment de la décarrade qu’elle s’anime.

— Je sais, Antoine ! exulte ma douce vieille.

— Que sais-tu ?

— Au sujet de l’initiateur de cette fille.

— Vraiment ! Comment as-tu fait ?

— J’ai tout de suite pensé que l’innocence d’une mère pouvait être efficace. Ce garçon est un snob naïf, je l’ai compris à notre premier contact ; il m’a été très facile de lui tirer les vers du nez.

La voilà qui chique les Mata Hari, m’man. On aura tout vu.

— Qu’as-tu appris ?

— En deux mots, Mlle Jélaraipur est la fille du frère de l’Hindou aux cheveux blancs. Sa mère est morte en couches et son père a été tué au cours d’une chasse au tigre alors qu’elle avait quatre ans. Son oncle, célibataire, l’a recueillie et la considère comme sa propre enfant.

— Qu’il aurait eue par l’opération du Saint-Esprit, gouaillé-je.

Maman sourit miséricordieusement aux plaies de l’humanité et poursuit :

— Très tôt, cette jeune fille a manifesté des dons médiumniques qui ont fasciné son tuteur. Il l’a alors confiée à un vieux sage du Bihar, vivant près de son palais, un certain Kandih Raâton qui détient, paraît-il, des pouvoirs occultes effarants. Elle s’est montrée une élève surdouée. M. Peter assure qu’il l’a vue obtenir des résultats stupéfiants qui, selon lui, tiennent du miracle.

— Dans quelles disciplines ?

— Santé, réussite. Ce garçon m’a l’air sincère. Je suis convaincue qu’il ignore tout des activités illicites de son amie, si toutefois elle en a vraiment.

— Tu en doutes ?

— Non.

— Alors, pourquoi cette restriction ?

Elle hausse les épaules.

— Pour laisser sa chance à l’erreur, Antoine ; n’est-ce pas le B.A. BA de ton métier ?

Je lâche mon levier de vitesses pour capturer sa main fraîche et la porter à mes lèvres.

C’est quelqu’un, ma mère. Une symphonie, ou bien un verger, le matin au soleil.

Je n’aurai pas assez de toujours pour l’aimer.

Partira, partira pas ?

Je m’éveille, lesté d’un lourd sentiment d’indifférence.

Je vais faire un viron en Inde ? Je rencontre le mage initiateur ? Et puis je lui dis quoi, à cet homme ? « Vous avez formé une petite pécore qui use mal de ses dons, fournissez-moi le moyen de lui casser la cabane ? » Grotesque ! D’autant que si ça se trouve, il parle pas une broque d’anglais, ce vénérable. Je l’imagine d’ici, avachi sur ses coussins brochés, sa barbe de six mètres déroulée sur le tapis.

M’man fait gémir les marches. Sûr qu’elle m’amène mon caoua. Je saute du lit pour galoper jusqu’au couloir.

— Monte pas, m’man, je descends petit déjeuner dans la cuisine.

Je la ferme en découvrant le Président à mi-étage, portant le plateau fumant. A première vue j’ai quelque mal à le remettre car il a modifié son aspect. Blazer, polo blanc, casquette de marinier, lunettes aux verres jaunes (pour s’ensoleiller l’existence, le pauvre).

— Je rêve ! bégayé-je.

Au bas des marches, Félicie, effarée, me lance :

— Je t’avais préparé le plateau. M. le Président est arrivé sur ces entrefaites. Il tient absolument à te le monter.

— Et ce n’est pas par esprit de démagogie, m’assure le grand célèbre.

Je m’efface, il entre, dépose mon café et mes croissants sur ma table de travail. Puis il va s’asseoir sur mon lit et y prend une pose récamière.

— Alimentez-vous ! m’ordonne l’Empereur. Moi, pendant ce temps, je vais vous regarder. Ce que ça doit être agréable d’habiter cette petite maison tranquille !

Il ôte sa casquette (il a toujours eu, lui, le chef suprême, la marotte des couvre-chefs), la dépose à l’envers sur le plancher et y place ses lunettes.

Une marque rouge se lit sur son nez, causée par la monture. Il la fourbit entre pouce et index pour l’atténuer.

— Ne me demandez surtout pas l’objet de ma visite, je l’ignore moi-même. Un élan. Un instinct. Il se trouve que ce matin je me suis réveillé tôt avec le sentiment que j’étais en sursis. Je m’explique : ces derniers temps, je me sentais envoûté. Je répète, commissaire : en-voû-té. J’avais l’affreuse impression qu’une volonté pesait sur la mienne, que ma personnalité, mes pensées les plus secrètes se trouvaient sous tutelle. Je n’avais plus de libre arbitre, j’étais incapable d’initiative. Des symptômes horribles de l’amnésie, j’étais passé à la perte de contrôle de mes actes. Ils m’échappaient. C’est abominable. Quelqu’un m’investissait. Je ne trouvais de rémissions que la nuit, comme si l’esprit qui me dominait me rendait un peu de ma liberté psychique en s’abandonnant lui-même au sommeil. Je dépendais de son état de veille et récupérais pendant son relâchement mental. Un enfer ! J’ai tout envisagé : la cure de sommeil, le suicide, voire même la démission ! Vous m’entendez ? La démission, moi !

— Et ce matin, vous êtes affranchi de cet envoûtement, monsieur le Président ?

Le Proconsul croise les doigts pour conjurer son mauvais sort de merde.

— Hé ! doucement ! Disons que je sens un relâchement de cette emprise féroce. Un simple relâchement.

Je m’abstiens de tremper mon croissant dans mon café en présence du Glorieux, puisque les bonnes manières proscrivent cette pratique, pourtant si délicieuse ; encore qu’il doit bien le faire quand il est seul, l’Amour.

Je grignote les deux cornes de cette merveilleuse pâtisserie des humbles et, brusquement, m’enquiers :

— Président, un après-midi de la semaine passée, sur les choses de dix-sept heures, n’avez-vous point éprouvé un pareil relâchement de la pression psychique ?

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