Frédéric Dard - Moi, vous me connaissez ?

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Moi, vous me connaissez ?: краткое содержание, описание и аннотация

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Des nuits comme celle-là, je vous jure…
Y a qu'à Paname qu'on en rencontre !
Et encore, faut attendre minuit.
Pourtant, ça démarrait plutôt pas mal. Moi, vous me connaissez ?
Je me voyais déjà plonger dans les transports en commun en compagnie de la môme Rebecca…
Je lui mijotais un programme de gala, avec une cargaison de frissons tous plus voluptueux les uns que les autres.
Remarquez, des frissons y en a eu au cours de cette sacrée nuit !
Et pas qu'un peu !
Seulement, ça n'était pas ceux que j'escomptais.
Lorsqu'il s'est mis à pleuvoir de la viande froide, j'ai drôlement regretté d'être sorti sans pébroque.
Heureusement que Berthe Bérurier m'accompagnait.
Parce qu'avec une Jeanne d'Arc de deux tonnes, vous me direz ce que je voudrai, mais on se sent moins seul !

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Je colle ma main dans la bouche du roi Soleil. Il ne dégobille pas. Un monarque de ce prestige, vous pensez, ça a de la retenue. En tout cas je sens un souffle. Une exhalaison tiède.

Vous savez barguigner, vous autres ?

Moi, très mal. D’ailleurs ça me fatigue. C’est pourquoi, sans barguigner, donc, je vous annonce que cette statue est creuse et qu’elle sert, en réalité de manche à air pour ventiler un local souterrain. Autrement dit, la bouche du fils Louis XIII est une bouche d’aération.

Il n’est pas besoin de sortir de Polytechnique pour comprendre qu’on a équipé le sous-sol secrètement. A quel usage ? Mon camarade Shakespeare ne serait pas sorti y a deux minutes pour acheter des cigarettes, il vous le dirait lui-même : that is the question.

Là-dessus, la mère Béruranche se pointe sur le perron en sémaphorant des ailerons.

— Venez voir un peu par ici, San-Antonio !

Je la rejoins.

— Je croise avoir trouvé quéque chose, annonce-t-elle.

Faut la voir frémir de l’aigrette, notre grosse autruche ! La gorge roucoulante, la bajoue somptueuse, l’œil étincelant de satisfaction.

Je la comprime de questions (la presser ne serait point suffisant) mais elle ne cède pas. Il est des révélations qui se démontrent. Elles ne sont percutantes que lorsqu’on les voit s’accomplir ; là se mesure l’insuffisance du verbe et sa fragilité. Joindre le geste à la parole est une hérésie. On disjoint la parole du geste, nuance. La parole n’est que complémentaire, pas même ! Elle est superfétatoire. Voilà pourquoi un jour je me tairai et mimerai mes chefs-d’œuvre. J’en ferai des chansons de geste. Et on m’embastillera recta parce que par gestes j’exprimerai si fortement ce que je pense qu’on ne pourra plus me laisser en liberté. Je serai réputé insalubre. De nocivité publique ! Ils me fileront au trou de peur que je leur écroule le système.

Berthy me drive à la cave. Je l’ai déjà explorée, la cave, pourtant. Elle se divise en trois parties : la chaufferie, la buanderie, la cave à vins. C’est dans ce dernier compartiment que la Belle-fort-niqueuse me conduit.

Des casiers à boutanches, bien garnis. Les bons auteurs sont représentés : Cheval-Blanc, Château d’Yquem, Romanée, Fleury, Château-Chalon et toutim. Reliés plein pot ! Vénérables. Instrumentaux ! Du grand, du noble, du fringant. Prestigieux ! Ensoleillé ! Français ! Y a des Marseillaises qui se perdent ! Moi, la Marseillaise, je trouve qu’on la chante toujours à tort et souvent à travers. Je l’aime interprétée par les chœurs de l’Armée rouge. Avec « accent » popoff elle a de l’allure. Tiens, Machin l’interprétait pas mal, en soliste. Il flageolait un peu de la glotte, mais y avait de la ferveur dans le trémolo. Notre dernier baryton, les mecs ! Fallait l’entendre sur les places publiques. A la téloche on pouvait pas se rendre compte. C’était truqué. On repiquait en sousimpe la bande sonore du film de Renoir. Mais à cru, à vif, ç’avait de la force ! Les deux poings levés, le coude arrondi. On aurait plutôt cru qu’il allait se farcir l’Internationale.

« Tous en chœur », il recommandait avant d’entonner. Mon zobinoche, oui ! A part m’sieur le préfet que sa place était en jeu, nobody pour lui soutenir le jour de gloire. Les gens, eux, se rendaient bien compte de la gêne que ça représentait. Le peuple est p’t-être con, mais il reste conscient du ridicule. Un homme, à notre époque, il préfère sortir sa bébête sur la place du marché plutôt que de brailler la Marseillaise. A la rigueur, quand tu te fais fusiller, tu peux te permettre. D’abord t’es en petit comité, face à des militaires, et puis comme on te flingue aux aurores frileuses, ça réchauffe. Mais devant tout le monde et à propos de rien, te disloquer les ficelles comme quoi t’entends mugir les féroces soldats, alors là, y a de quoi se la couper au ras des frangines et s’en faire un pipeau ! Même avec un béret basque et un nombril de porte-fanion en forme de bénitier t’oses plus. Et vous vous figurez le président Pompidou élancer du timbre en public ? « Contre nous de la tyraniiiie ! » Il pourrait jamais. C’t un homme civilisé, cultivé, moderne, lui. Y s‘marrerait trop, ferait des couacs, crierait « pouce ! » en plein morcif, passerait à « Tiens, voilà Mathieu » (pas Mireille, le vrai). Faudra qu’un jour quand y me recevra à l’Elysée, je lui supplie de me la fredonner, pour voir, on ira se cacher dans les chiottes, que les huissiers nous entendent pas !

En plus des casiers chargés de merveilles, le local comporte deux tonneaux : un petit et un grand. Berthe me montre le plus dodu.

— Visez un peu, Antonio !

— J’ai déjà vu.

— De près ?

— Comme je vous vois ! réponds-je en me comprimant le sarcasme.

— Toquez contre, pour voir…

Je toque au-dessus du robinet. Ça sonne le plein. Par acquit de conscience je tourne le robicot. Un flot rouge et mousseux pisse dru sur mes godasses.

— Ben quoi, Berthe ?

Elle me désigne le flanc du récipient, dans sa partie arrière.

— Et ici ?

Je poursuis mon auscultation. Sidérant ! Cette fois, au lieu de faire « blon blon », sous mon index replié, ça fait « bing bing ». Vous sentez la nuance ? Non ? Aucune importance, y a pas besoin de sortir de Normale Sup’ pour me lire, c’est ce qui fait ma force. Je suis intelligible aux crétins comme aux grands esprits.

Pour vous traduire clairement la chose, le tonneau offre la particularité de sonner le plein à l’avant et le creux à l’arrière.

— Berthe, fais-je, cette nuit délirante m’aura permis de constater que vous êtes l’une des grandes intelligences de ce temps !

Afin de ne pas être en restes, comme disait un restaurateur prudent, j’arrache la bonde encapuchonnée d’une étoffe vineuse. Par cet orifice on emplit le tonneau. Mais je gage (comme disait le restaurateur ci-dessus mentionné à sa servante) que c’est également l’accès du « truc ».

Je passe deux doigts inquisiteurs par le trou. J’ai un sens obstétrical parfois. Mes investigations sont de brève durée. Je sens un anneau qui se désaltérait dans le coulant du nom d’épure [40] Quelle horreur ! Ah, je comprends que je ne fasse pas l'unanimité ! . Je tire sur cette boucle de fer et ce que vous espérez se produit (heureusement, sinon j‘sais pas comment j’aurais pu poursuivre ce récit !).

Une moitié du tonneau bascule : la pleine. La jonction s’opérait fort astucieusement sous un des cercles, ça, vous l’avez compris à au moins deux pour cent d’entre vous.

Et un pour cent ont déjà deviné que la seconde partie constitue l’entrée d’un tunnel.

Je refile Antoine à Berthe. Ce qu’on peut se faire des passes avec le moutard ! Un vrai match de rugby.

Je reprends mon feu en pogne et m’engage dans le boyau ainsi débusqué. Il est en pente assez raide. Brusquement il s’élargit. En somme il est en forme d’entonnoir dont le tonneau constituerait le petit orifice. Voilà que je déboule dans un large couloir peint en blanc, au sol recouvert d’une épaisse moquette, puissamment éclairé par des rampes lumineuses camouflées dans la cloison, et sur lequel s’ouvrent des portes, des portes et encore des portes. La coursive d’un grand barlu.

Ce que j’entreprends là est risqué.

Mais vous ne l’ignorez pas : si je m’étais prénommé Charles, on m’aurait déjà surnommé « le Téméraire ».

S’aventurer seulâbre dans cette voie rectiligne est d’une audace folle. Que des mecs ouvrent les lourdes et passent une paluche armée dans l’entrebâillement ! Qu’ils défouraillent à qui mieux mieux et v’là votre vaillant San-A. avec plus de trous qu’un bahut neuf transformé en bahut ancien aux plombs de chasse par un antiquaire.

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