Caryl Férey - Plutôt crever

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Si votre meilleure copine vous offre pour vos trente ans les Mémoires de Lacenaire et un calibre .44 dans une boîte à chaussures, méfiez-vous ! Lisez au moins le mode d’emploi. C’est ce qu’aurait dû faire Fred avant d’abattre le député Rogemoux et de prendre la fuite à travers la Bretagne, en voiture, à vélo, à pied ou en kayak… Il aurait trouvé le carnet et les étranges QCM d’Alice. Il aurait vu les six balles creuses et les petits papiers. Il n’aurait pas été traqué par toutes les polices de France et ne serait pas devenu le gibier d’un terroriste basque aux tendances psychopathes. Il n’aurait surtout pas eu dans son sillage, comme une ombre dévorée de colère, le flic borgne Mc Cash. Lui ne lâchera jamais. Fred et Alice non plus. Quoi qu’il advienne. Plutôt crever !
Né en 1967, Caryl Férey a fait ses classes en Bretagne. Il s’est donc mis à voyager, à rencontrer des gens qui, aujourd’hui, donnent chair à ses livres. Il écrit aussi pour les enfants, la musique, le théâtre…

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Le sourire attaché à ses longs yeux gris (c’est du moins l’effet qu’elle me fit), une femme avec qui j’avais déjà fait l’amour m’accueillis sur son perron.

— Sympa ton look ! ricana-t-elle.

Elle parlait de mon K-Way orange et mes tennis éventrées. Comme j’avais aussi la mine chiffonnée après la nuit passée dans la ruine et à peine un café dans le ventre, Nathalie m’a pris par le bras et entraîné vers le salon.

— Ça fait longtemps, hein ?

— Depuis ton mariage.

— Six ans : la vache ! Alors, quoi de neuf ?

— Bah ! ça va, ça vient, ça repart…

Je reluquai la bosse suspecte de son ventre.

— Dis donc c’est l’usine à bonheur là-dedans !

Nathalie s’attendrit un instant sur elle-même :

— J’attends un petit quatrième, fit-elle en s’arrondissant le ventre.

— Comment vous allez l’appeler celui-là ?

— Virginie si c’est une fille. Un garçon, on ne sait pas encore.

— Appelle-le Paul, pour t’en souvenir.

— Ho ho.

Nathalie avait changé. Moins jolie mais plus belle. Visiblement contente de son sort. Heureuse femme.

— Bon, dit-elle enfin, tu ne m’as toujours pas dit ce que tu faisais dans le coin ?

— Je suis en cavale, répondis-je platement.

— Ah oui ?

Elle releva ses sourcils triangulaires.

— Et poursuivi par quoi ? Un géant vert ?

— Non, une espèce de cyclope.

Nathalie fit coulisser une baie vitrée qui donnait sur la terrasse.

— Très bien : maintenant tu arrêtes un peu ton cirque et tu vas t’asseoir là-bas, fit-elle en désignant la table de bois exotique.

La terrasse s’ouvrait sur un jardin avec barbecue, piscine chauffée, hortensias, eucalyptus et jardinier — qu’ils avaient les moyens de déclarer mais c’est son mari qui refusait. Prévenue de ma visite par un coup de fil alarmiste, Nathalie m’attendait avec une côte de bœuf et diverses salades, se doutant bien que mon appétit se contenterait volontiers d’un festin.

— Ça va Nicolas ?

— Oui oui… Enfin, il bosse beaucoup…

— Il s’en plaint ?

— Pas trop. Et toi, tu as trouvé un boulot ?

— Pas le temps. Surtout en ce moment.

— Tu es en vacances ?

Je reluquai le décolleté que Nathalie me collait sous le nez en servant la bidoche, charmante et désinvolte. Puis j’eus une pensée émue pour Alice, quelque part dans le bourg, et, affamé, mangeai pour deux.

— Ta revue, ça marche toujours ? Comment elle s’appelle déjà ?

L’Ankou Magazine .

— T’es con ! Alors ?

— On a toujours des problèmes de trésorerie, répondis-je, mais bon, elle existe. J’ai trouvé une illustratrice du tonnerre et un gars pour le vendre sur le marché. Je commençais à en avoir marre de faire le camelot…

— Et les amours ?

Je fis une moue de circonstance :

— Oh ! moi tu sais…

— Non. Quoi ?

— La dernière fois que je suis tombé amoureux, la fille avait l’air de s’en foutre complètement. Alors, à la longue, moi aussi…

C’était l’année dernière, une fille rencontrée dans un bar, un peu siphonnée avec ses quatre chiens et son ex qu’elle n’arrivait pas à quitter, mais sympa. Ça n’avait pas duré.

— De toute façon, tu te débrouilles toujours pour que ça ne marche pas, non ? sourit Nathalie comme s’il s’agissait d’une évidence. Un jour, ça te sautera à la gueule… Enfin j’espère.

À ces mots, elle quitta la table et partit vers le salon.

Sans doute qu’elle avait raison, que je fuyais quelque chose ou quelqu’un, ça depuis longtemps…

Je tartinai le bœuf de sauce au poivre vert quand Nathalie posa une liasse de billets sur la table. Deux mille euros.

— Merci, dis-je en fourrant le magot dans la poche ventrale du K-Way. Je te dirais bien que je suis gêné mais j’aurais fait la même chose à ta place.

— Canaille, minauda-t-elle.

— Ton mari est au courant ?

— Nicolas ? Bah…

Elle fit un geste las qui troua sa carapace.

Nathalie aimait son mari et ses enfants mais elle aurait voulu être journaliste à Paris plutôt que femme de notaire à Trégarvan. Le petit quatrième semblait lui boucher l’horizon. Entre une rasade de pomerol et une bouchée de salade, je lui dis que mes réponses n’iraient pas à ses questions, qu’on pouvait être heureux sans bonheur et pareillement malheureux dans sa merde, que le temps lui allait bien et que j’étais content de la voir. C’était vrai, pas seulement pour l’argent.

Rassurés sur la nature de nos liens, nous finîmes le repas par un pétard d’herbe, qu’ils cultivaient avec l’assentiment du jardinier.

— Je trouve que tu as l’air soucieux, avoua-t-elle en me raccompagnant à la porte.

— Moi aussi.

Je souris un peu tristement quand, sans prévenir, Nathalie m’embrassa sur la bouche. Je dégustai un instant ces lèvres au goût oublié.

— Merci hein, dis-je en partant. Tu me sauves la mise…

Ne tenant pas à lui causer d’ennuis supplémentaires, je laissai ma vieille copine à ses problèmes existentiels sans lui faire part des miens. Je ne savais pas si on se reverrait un jour, sensation assez désagréable. Enfin, quittant le lieu-dit, je me dirigeai vers le village. L’orage passé, il faisait chaud au soleil de midi ; assise sur son pliant, une grosse femme coiffée d’un sac plastique Leclerc me regarda passer comme si j’étais un train.

Salut la grosse.

Je marchai à l’ombre des murs de pierre et attendis Alice devant l’église de Trégarvan, comme convenu. Au début, je n’ai pas prêté attention à la petite dame assise sur l’autre banc, en bordure du parvis, mais je ressentis bientôt sa présence, inexorable, comme une ombre lourde au-dessus de moi. Fagotée dans un harnais de dentelle immaculée, la Bretonne m’observait avec insistance. Comme nous n’étions que deux sur le parvis de l’église, je ne vis plus qu’elle, qui me jaugeait de loin. Je me demandais ce qu’elle me voulait quand soudain la vieille dame se leva et, à petits pas précieux, se dirigea droit sur moi, emportant dans ses maigres doigts une foule de petits sacs.

Avait-elle vu mon portrait dans un journal quelconque ? Je regardai ailleurs mais ça ne prit pas : l’octogénaire se posta devant moi et ses yeux taillés à la hache m’étudièrent minutieusement, comme s’il était un vieux chêne.

Mon cœur battait plus vite quand, fissurant l’écorce de sa peau, elle demanda :

— Vous ne passez pas à la télé par hasard ?

Contre toute attente, Alice apparut à l’angle de la place.

— Non, répondis-je. Non : plutôt crever.

*

Couché dans le fossé, le vélo semblait attendre qu’on le ramasse : un Manufrance à la peinture verte écaillée depuis la fermeture de l’usine. Je le sortis de ce mauvais pas et tentai avec succès quelques tours de pédalier sur l’asphalte qui bordait le verger.

— Il marche bien ! commentai-je. Et le tien ?

Alice tâta les pneus de sa bicyclette bleue.

— Un peu raplapla, estima-t-elle, mais ça ira.

C’était un vélo de course, un Bernard Hinault à en croire l’étiquette. Je fis couiner les freins en arrivant à sa hauteur.

— Tu les as trouvés où, les vélos ?

Elle hocha la tête, évasive.

— Tu les as volés ?

Alice hocha la tête, affirmative.

— À qui ? Des paysans ?

Elle hocha la tête, négative.

— Alors ?

Alice désigna la haie de la maison cossue, tout au bout de la route :

— Eh bien à ta copine, là, Nathalie… Pendant que Monsieur mangeait des côtes de bœuf sur la terrasse en faisant le joli cœur.

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