Guenassia, Jean-Michel - La Vie rêvée d'Ernesto G.
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- Название:La Vie rêvée d'Ernesto G.
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- Издательство:Asohar - TAZ
- Жанр:
- Год:2012
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– Je n’ai pas l’intention d’appeler l’ambassadeur depuis un téléphone sur écoute. Ramenez-moi à Prague.
– Vous n’avez pas compris. Vos soutiens vous ont abandonné. Votre tour est passé. Joseph Kaplan a été arrêté pour espionnage. Chez nous, c’est l’accusation la plus redoutable. Il sera condamné. Si, en plus, sa fille fuit à l’étranger sans espoir de retour, l’abandonne au plus mauvais moment, cela confirmera le tribunal dans sa conviction de culpabilité. Au contraire, si elle reste, qu’elle soutient son père, il y aura peut-être une mesure de clémence exceptionnelle.
– C’est du chantage, c’est de la folie !
Ramon attrapa le téléphone, chercha le numéro de l’ambassade dans un calepin. Sourek sortit et resta devant la porte. Il regarda à nouveau sa montre. Ramon discuta en espagnol. Sourek entendit des éclats de voix à travers la cloison mais la conversation était incompréhensible, il l’écouterait plus tard, à tête reposée. Puis le ton de Ramon baissa, se fit mesuré. Sourek colla son oreille contre le mur. Au bout de quatre minutes et dix secondes, Ramon raccrocha avec brutalité et le silence se fit. Sourek entrouvrit la porte. Ramon était prostré, face au combiné. Sourek attendit. À travers l’entrebâillement, il apercevait Ramon de dos, la tête entre les mains. À un moment, il fut agité d’un soubresaut. On aurait dit qu'il pleurait, Sourek pensa que ce n’était pas possible. Pas lui. Un spasme peut-être. Son asthme, certainement. Puis l’asthme se calma. Au bout de quelques minutes, Sourek le rejoignit.
– Ils me laissent tomber, murmura Ramon, le visage blême.
– C’est un problème qui ne concerne pas votre pays, c’est tout.
– Laissez-moi la voir juste un moment et je partirai.
– Ce n’est pas possible.
– Cinq minutes. Ce n’est pas grand-chose.
– On ne peut plus la joindre. Elle est en chemin pour voir son père à la prison.
– Si je m’en vais, Joseph a-t-il vraiment une chance de s’en sortir ?
– Il y a dix ans, il aurait été pendu. Aujourd’hui, il s’en tirera.
– Il y aura des poursuites contre Helena ?
– Bien sûr que non. Elle va reprendre une vie normale.
Le Tupolev 114 décolla avec du retard. Aucune explication ne fut donnée. Il n’y avait pas beaucoup de monde à bord. L’avion se remplirait à l’escale de Moscou. Le personnel de bord était très compétent. Il avait reçu la consigne d’être attentionné avec cet Uruguayen chauve qui était resté accroché au hublot lors du décollage à scruter les nuages sous l’horizon et qui, malgré ses quintes de toux, fumait comme un pompier caucasien.
À Moscou, il ne descendit pas pour se dégourdir les jambes. Quand l’hôtesse qui parlait espagnol lui demandait s’il voulait quelque chose, il ne répondait pas, il secouait la tête. Pendant l’interminable voyage, elle n’entendit pas le son de sa voix et pensa qu’il était muet. Il ne dormit à aucun moment, ne mangea rien, accepta un jus d’orange. Il fumait et, quand il ne regardait pas le ciel, il passait son temps plongé dans un recueil de poèmes.
Un jour, bien que nos souvenirs soient une voile
plus loin que l’horizon
et ton souvenir soit un navire
échoué dans ma mémoire,
apparaîtra l’aurore pour crier avec étonnement
en voyant les frères rouges à l’horizon
marchant joyeux vers l’avenir 5 .
***
Assis sur une paillasse en béton, Joseph attendait dans une cellule obscure. Une faible lumière électrique parvenait par un vasistas, une puanteur de pisse et d’ammoniaque l’empêchait de respirer. Il avait des élancements au coude gauche, il se l’était peut-être cassé quand il avait glissé dans les escaliers du sanatorium. Il osait à peine le toucher. Il guettait les bruits à travers la porte en fer et percevait des sons indistincts. Il ne savait pas quelle heure il était, ni depuis combien de temps il croupissait là. On ne lui avait pas laissé le loisir de mettre sa montre.
Joseph avait été tiré de son sommeil quand la porte de sa chambre à coucher avait été ouverte violemment. Six hommes y avaient pénétré, l’avaient maintenu au sol et menotté dans le dos. Quand il avait exigé des explications, il avait reçu une forte gifle sur la joue et le nez. Tereza avait été repoussée sur le lit sans ménagement. Ils l’avaient embarqué, pieds nus et en pyjama, sans lui laisser le temps de s’habiller. Joseph n’avait pas compris pourquoi ils lui avaient enfoncé un sac sur la tête, il avait trébuché et dévalé les marches. Il s’était retrouvé ballotté dans un camion ; après une longue route, il avait descendu d’autres escaliers, senti le froid d’un souterrain, et il avait été jeté dans cette cellule. On lui avait enlevé la cagoule et les menottes.
Et, dans son pyjama déchiré et taché de sang, Joseph avait soif.
« Qu’est-ce que j’ai fait ? » se répétait-il. Il cherchait ce qui lui valait ce traitement. À en avoir mal à la tête. Quand on fouille dans les recoins de sa mémoire, on trouve toujours des escarbilles oubliées dont on n’est pas fier, des fautes escamotées et des secrets qui ne le sont probablement plus. Joseph cherchait quelle faute il avait commise. Mais il ne trouvait pas.
La porte de la cellule s’ouvrit en grinçant. Joseph se leva sans qu’on lui demande. Le policier lui fit signe de sortir. Au début, leurs pas résonnaient, ils retenaient leur marche comme dans un ballet et, à l’arrivée, il n’y avait plus aucun bruit. Des couloirs non éclairés sur la droite et la gauche. Des portes en fer. Des cellules ou quoi d’autre ? La salle d’interrogatoire était située au bout d’un interminable tunnel souterrain. Une vaste pièce rectangulaire peinte en marron, mal éclairée, avec au milieu une table en bois noir et deux chaises en fer.
La première fois, Joseph se trouva face à un officier corpulent d’une cinquantaine d’années dont le ventre boursouflait la vareuse (et lui fit penser à un dindon). Joseph se dit : « Je ne dois pas avoir cet état d’esprit, je dois le convaincre que… » L’officier ne lui jeta pas un coup d’œil, absorbé par la lecture de plusieurs feuillets dactylographiés devant lui. Un policier en uniforme, assis derrière une table près du mur, écrivait dans un registre. Un autre gardait la porte.
– Je vous écoute, Joseph Kaplan, dit l’officier sans relever la tête.
– Pourquoi suis-je traité de cette façon ?
– Vous avez l’intention de me faire croire que vous l’ignorez ?
– Il doit y avoir un malentendu.
– Pourquoi tous les gens que nous arrêtons nous prennent-ils pour des imbéciles ?
– Que me reprochez-vous ?
– Vous ne savez pas, bien sûr ?
– Non. Je ne vois pas.
– Vous êtes innocent, probablement ? Comme tous les autres. C’est connu, nous arrêtons de préférence des innocents. Nous faisons mal notre travail, c’est cela ?
– Je ne voulais pas dire ça.
– Donc, vous reconnaissez.
– J’ignore ce que vous me reprochez.
– Vous recommencez. Vous pensez aussi que nous sommes injustes et bornés ? Que c’est encore une erreur judiciaire ?
– De quoi suis-je accusé ?
– Vous avez un gros dossier, Joseph Kaplan. Vous devez avoir des complices haut placés pour avoir échappé si longtemps à la justice.
L’officier leva enfin la tête. Il avait deux mentons superposés, des poches sous les yeux, des poils lui sortaient du nez (comme un sanglier, se dit Joseph) et ses dents étaient jaunes.
– Qui sont-ils ? demanda-t-il en détachant chaque syllabe.
– Je n’ai aucun complice. Je n’ai rien fait.
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