Guenassia, Jean-Michel - La Vie rêvée d'Ernesto G.
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- Название:La Vie rêvée d'Ernesto G.
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- Издательство:Asohar - TAZ
- Жанр:
- Год:2012
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Avant le départ, Ramon fut occupé par des réunions à l’ambassade dont il ne voulait pas parler. Diego venait le chercher le matin et le ramenait le soir. Le 18 juillet, il confirma à Helena que le départ était prévu pour le lendemain après-midi.
Il voulut faire un dernier tour dans Prague, ils arpentèrent la vieille ville, montèrent jusqu’au Château et dînèrent dans un restaurant que Ramon appréciait.
Pendant la nuit, Helena ne cessa de tourner dans le lit sans trouver le sommeil. Elle se leva sans réveiller Ramon, passa dans le salon et s’assit dans le fauteuil. Elle cala le bloc de papier sur ses cuisses.
« Je suis au pied du mur, se disait-elle. Je ne peux pas partir sans lui écrire. Ce n’est pas possible. Il ne comprendrait pas. »
Elle écrivit en haut à droite : « Prague, mardi 18 juillet 1966 », et en dessous : « Joseph ». Elle alluma une cigarette puis resta longtemps devant la feuille blanche sans savoir par quoi commencer…
…
Il est tard et, au dernier moment, je trouve enfin le courage de me lancer. Depuis un mois que nous sommes ici, je n’ai pas réussi à t’écrire, encore moins à te téléphoner. Tu as dû attendre un mot ou un appel et être déçu de mon silence. Ce n’était pas que je redoutais quoi que ce soit de toi. C’était de moi que j’avais peur et aussi de réveiller de vieux démons.
Ramon dort dans la chambre à côté. Nous allons partir ensemble. Oui, nous partons demain en Argentine. Nous allons vivre là-bas, dans son pays. Il me l’a demandé et je n’attendais que ça. Je veux te dire que je suis immensément heureuse. J’ignore combien de temps cela durera, huit mois ou huit ans, je ne me pose pas la question, je pars sans autre espoir que de vivre avec cet homme au jour le jour et le temps qui nous sera donné. J’ai la certitude que chaque jour que je vivrai avec lui sera le plus beau de ma vie.
C’est tellement loin où nous allons, tellement différent d’ici. Il y a un Mur entre nous. Et il n’est pas près de tomber. C’est vrai, il se peut que nous ne nous revoyions jamais, rien que d’écrire ces mots est une déchirure. C’est tout cela que je n’arrivais pas à te dire avant.
Et puis, son ombre est revenue me hanter. Au moment de m’enfuir, comme elle, sans te prévenir ni me retourner, je me dis que je ne t’ai pas beaucoup aidé. Je ne t’ai pas tendu la main, je t’ai laissé avec ta douleur, je le regrette maintenant. Nous avons porté cette plaie béante chacun de notre côté sans oser nous en parler, je sais que tu n’as jamais cessé de penser à elle et que mon départ va raviver cette douleur. Peut-être aurais-tu voulu que nous la partagions mais j’avais fermé la porte pour ne pas sombrer. Tu n’auras pas eu de chance avec les femmes de ta vie.
Quand j’écris cela, je suis bouleversée parce que ni toi ni moi n’étions préparés à cette séparation brutale, mais j’ai la sensation d’accomplir mon destin. Tu m’as toujours appris qu’il ne fallait ni se trahir ni calculer ses sentiments, et tu m'as si souvent répété que, quand on a la chance de connaître le bonheur, même fugitivement, on n’a pas le droit au moindre remords, que j’ai la conviction de t’être fidèle et je sais aussi que, malgré la tristesse, malgré l’abandon, tu seras heureux pour moi et ne m’en voudras point.
Nous penserons l’un à l’autre chaque jour de notre vie et rien, jamais, ne pourra rompre ce lien.
Au revoir, papa.
Leurs affaires ne prenaient pas trop de place. Celles de Ramon dans une valise plus petite que celle d’Helena. Diego les chargea dans le coffre. Ramon devait passer à l’ambassade pour régler certains détails, il ne savait toujours pas si un rendez-vous était prévu ou non à Moscou. Helena avait décidé de faire un saut à l’appartement. À cette heure, Ludvik serait certainement au journal. Elle lui laisserait la lettre pour qu’il la remette à Joseph quand il irait à Kamenice dans les prochains jours. Il y avait aussi quelques livres qu’elle n’imaginait pas ne plus avoir à portée de main.
– Est-ce que je peux prendre une autre valise, uniquement avec des livres ? demanda-t-elle.
– Emporte tous les livres que tu veux, tu n’es pas près d’en trouver en tchèque. On se retrouve à l’aéroport. Si tu veux, Diego peut venir te chercher pour t’y conduire.
– Je n’en ai pas pour longtemps. Je prendrai le bus. Je préfère. Je veux faire mes adieux à Prague.
Quand ils quittèrent la villa, ils ne prêtèrent pas attention à une voiture noire qui les suivait discrètement (mais toutes les voitures étaient noires). Diego laissa Ramon à l’ambassade et déposa Helena à côté de l’Académie de musique. Elle pénétra dans l’immeuble sans remarquer la voiture noire qui se garait à proximité.
L’appartement familial était silencieux. Ludvik avait dû partir tôt car son lit était défait et la vaisselle s’empilait dans l’évier. Elle posa la lettre bien en évidence sur le buffet et lui écrivit un mot pour lui demander de la remettre à Joseph.
Mon Ludvik,
Je pars dans trois heures pour l’Argentine et, malheureusement, je crains que nous ne nous revoyions plus. Notre pays me sera bientôt interdit, j’en suis triste bien sûr, mais je ne regrette pas ma décision. Je voulais te dire que tu auras toujours la première place dans mon cœur. Tu resteras à jamais mon meilleur ami. Je compte sur toi pour remonter le moral à Joseph. Il ne sait rien encore. Ça va lui faire un choc. Accompagne-le. Il t’aime comme son fils. Dis-lui que je suis heureuse. Je prends quelques livres dans la bibliothèque, j’espère qu’ils ne te manqueront pas. Je garde la clef de l’appartement avec moi et tant que je vivrai, je conserverai un infime espoir de revenir et de vous serrer tous contre mon cœur.
Helena récupéra des vêtements dans son armoire. Puis elle se mit à choisir les livres, resta un long moment à effleurer les rayons de la bibliothèque, passant en revue ses compagnons de jeunesse. Elle se trouva confrontée à un dilemme imprévu. Il y avait ceux qui étaient comme des petits cailloux dans sa mémoire, à côté desquels elle était passée. Cela valait-il la peine de s’en charger, de faire confiance à la critique qui affirmait qu’ils étaient indispensables ? Elle se dit qu’il fallait avancer, que ceux qui étaient lus n’étaient plus à lire. La valise n’était pas assez grande pour les contenir tous. Elle dut en écarter certains, elle les soupesa, se demanda si elle arriverait jamais à aimer autant Joyce qu’Hemingway. Elle emporta Lumière d’août , pour rien au monde elle ne s’en serait séparée. Elle jaugeait ses vieux Faulkner quand le téléphone se mit à sonner. Elle hésita un instant et, au bout de cinq sonneries, elle décrocha.
– Allô, Ludvik ! fit une femme.
Helena ne reconnut pas immédiatement cette voix affolée.
– Tereza, c’est toi ?
– Oui. Qui c’est ?
– C’est moi, Helena.
– Ah, tu es à la maison, oh, mon Dieu, ton père a été arrêté !
– Quoi ?
– Ce matin, à l’aube, ils ont débarqué et ils l’ont emmené.
– Pourquoi ?
– Ils n’ont rien dit. Ç’a été très brutal. Ils ont cassé la porte, ils l’ont même frappé au visage, il a saigné du nez.
– Mais pourquoi ?
– Il a protesté, il s’est énervé, il n’aurait pas dû. C’était la Sécurité intérieure.
– Tu es sûre ?
– Malheureusement, je les connais. J’ai eu suffisamment affaire à eux.
– Qu’est-ce qu’il a fait ?
– Rien du tout. Il y a des années qu’il ne s’occupe plus de politique. Je ne sais plus quoi faire, j’ai appelé un vieil ami au ministère mais il n’est pas encore arrivé. Je me disais que Ludvik, lui, il saurait. Il n’est pas là ?
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