Guenassia, Jean-Michel - La Vie rêvée d'Ernesto G.
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- Название:La Vie rêvée d'Ernesto G.
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- Издательство:Asohar - TAZ
- Жанр:
- Год:2012
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– Je suis revenu mais je vais repartir, Helena.
– Ah bon, dit-elle, désappointée.
Il fit oui de la tête. Son visage se contracta.
– Et je voulais savoir si tu accepterais de venir avec moi ?
La jambe d’Helena se mit à trembler, elle craignait de bouger. Elle se demandait s’il avait bien voulu dire ce qu’elle avait entendu ou si c’était encore son imagination qui galopait. Sa respiration s’accéléra comme si elle venait de courir. Elle releva lentement la tête, l’interrogea du regard.
– Oui, je voudrais qu’on parte ensemble. J’ai eu le temps de réfléchir ces derniers jours et je suis sûr de moi, on peut essayer de faire quelque chose ensemble. Je ne veux pas te faire de promesses mirobolantes, ce n’est pas mon genre. Jusqu’à présent, j’étais convaincu qu’un homme n’était pas fait pour vivre toute sa vie avec la même femme mais cette évidence a complètement disparu grâce à toi. Une certitude m’a envahi et je sais aujourd’hui que tu es la femme, la seule femme avec laquelle je veux vivre chaque jour de ma vie. Je me sens neuf comme un jeune homme. Nous pourrions aller dans mon pays, en Argentine. Là-bas, je suis libre de faire ce que bon me semble. À Buenos Aires ou à Córdoba. Si tu savais comme c’est beau Córdoba, comme on y vit bien, comme on y sera heureux. On vivra comme tout le monde, je partirai le matin travailler à l’hôpital, je rentrerai un peu fatigué, et le soir, on se promènera. Le samedi, on ira danser, tu m’apprendras. Toi, je ne sais pas ce que tu feras, tu verras, il y a des tas de choses à faire, on aura des enfants si tu veux, on aura les miens aussi qui pourront venir nous voir, on fera une belle famille ensemble. Et à chaque instant, on se dira quelle belle vie que la nôtre.
– Toi, tu n’es pas fait pour ce genre de quotidien, tu vas regretter.
– Il faut que tu saches une chose, il y avait depuis toujours en moi une violence, une haine même, qui a guidé mes actions ; toi, tu as tué ma colère, elle était tapie dans mon cœur, insatiable, eh bien, cette rage s’est évanouie. Et quand j’ai regardé au fond de moi, il n’y avait plus que toi. Je ne suis pas devenu indifférent au bonheur des hommes, je voulais vraiment changer le monde, je n’ai pas réussi mais au moins, moi, il ne m’a pas changé. Je viens d’avoir trente-huit ans, j’ai consacré ma vie à me battre pour ces idées, à essayer de les faire triompher, j’espère sincèrement que ça se fera mais je ne prendrai plus un fusil pour ça, il y a d’autres chemins. Je ne suis pas certain d’avoir pris les bons. Des gens plus jeunes, avec plus d’enthousiasme et de détermination, y arriveront mieux que moi. Peut-être aurait-il fallu explorer d’autres voies, accepter ce qui m’a toujours répugné, aller plus loin dans la violence, mais je n’ai jamais cru au terrorisme et à la stratégie du désespoir. Si c’est cela la solution, je la refuse, ce n’est pas ma conception de la lutte. Je pense, aujourd’hui, que la partie est truquée et perdue d’avance parce que ceux qui devaient se battre ont trahi leur camp et choisi le confort et la tranquillité. Seuls, nous allons nous faire massacrer. Sans toi, j’aurais continué mais tu es là. C’est toi qui m’as ouvert les yeux et qui me donnes le courage de tourner la page. Il n’y a rien à espérer de l’avenir. Il n’y aura pas de lendemains qui chantent. La seule chose à laquelle on puisse s’attendre, c’est que demain soit pire qu’aujourd’hui. C’est pour cela que nous devons être heureux, ensemble et maintenant.
– Mais la révolution, c’était ton idéal.
– Tout est fini, Helena. Depuis longtemps d’ailleurs, mais je n’en avais pas pris conscience. Les Russes veulent par-dessus tout que rien ne change et ils nous abandonnent. Nous n’avons plus aucune chance de nous en sortir par le combat. On doit donc essayer une autre voie. Ce qu’on n’a pas pu arracher par les armes, il faut l’obtenir par la négociation et le parlementarisme. J’avais préparé plein d’autres choses à te dire pour te convaincre de m’accompagner, que j’étais certainement le meilleur homme que tu pourrais jamais rencontrer, que notre différence d’âge ce n’était rien du tout parce que le plus important c’est de s’aimer, j’avais trouvé des tas d’arguments formidables mais je ne m’en souviens plus. Ah oui, je voulais te dire que tu ne me connais pas encore, je sais faire plein de choses, et j’espère que tu vas accepter parce que sinon, je ne sais pas ce que je vais devenir.
Pour se donner une contenance, Helena prit son verre mais il était vide. Elle alluma une cigarette.
– Si tu as besoin de temps pour réfléchir, ce n’est pas un problème, prends le temps qu’il te faudra, c’est normal. Et pose-moi toutes les questions que tu veux. J’ai envie d’une cigarette aussi.
Elle lui donna sa cigarette.
– C’est tout réfléchi, dit Helena. On part quand tu veux et où tu veux. Je suis infiniment heureuse, Ramon, tu ne peux pas savoir. Mais il y a une chose que je veux te demander avant. Une seule.
– Bien sûr.
– Pour moi, c’est important, très important même. Tout le reste, je m’en fous. Promets-moi de me le dire si un jour tu changeais d’avis. Je t’en prie, Ramon, ne me mens jamais.
– Je te jure, je te dirai toujours la vérité.
On voudrait toujours rester le même mais ce n’est pas possible, la vie c’est l’évolution. L’homme que je suis aujourd’hui n’est pas celui d’il y a dix ans. La révolution, c’est une affaire de jeunesse, on ne peut pas continuer la guérilla jusqu’à devenir un vieillard, non ? Il faut être fort, sans états d’âme et plein de certitudes. Quand un révolutionnaire n’a pas la chance de mourir jeune, il finit obligatoirement dictateur et bourreau. Saint-Just est mort à vingt-sept ans. À un moment, le courage consiste à s’arrêter et à passer à autre chose. Un jour, il faut poser son sac, baisser son fusil, vivre une vie d’homme et élever des enfants. Je ne peux pas continuer à être le seul révolutionnaire de la terre. Ma décision est prise, je vais redevenir médecin. À Córdoba, j’espère. Je pars avec Helena, c’est la femme avec qui je veux vivre. Je lui ferai connaître l’Argentine, mon père et ma famille, elle apprendra l’espagnol et se sentira vite chez elle car c’est un pays accueillant. Mais je pourrais vivre n’importe où avec elle. Quand elle le voudra, nous aurons des enfants. Je tourne une page de ma vie et vais découvrir l’anonymat des gens heureux. Nul n’entendra plus jamais parler de moi, et, d’ici un an, personne ne se souviendra de moi.
Ils se réinstallèrent dans la villa de Ládví. Comme s’il n’y avait eu aucune interruption. À deux reprises, Helena posa des questions à Ramon sur ce qui s’était passé pendant son déplacement. Il fumait des cigarettes qu’il sortait d’un paquet de couleur bleue avec des caractères cyrilliques, il répugnait à en parler.
– À quoi ça sert de discuter quand on sait qu’il n’y a aucune solution ? répétait-il. Je leur ai annoncé qu’ils ne devaient plus compter sur moi, que je voulais faire autre chose de ma vie.
– Et qu’est-ce qu’ils t’ont répondu ?
– Rien. Il est question qu’on parte le 19 juillet. Tu n’as pas changé d’avis ?
– Si tu crois que tu vas te débarrasser de moi aussi facilement, tu te trompes, Ernesto.
– Je préfère que tu m’appelles comme ça. Ramon était un imposteur.
– Pour moi, tu seras toujours Ramon, mais j’aime Ernesto aussi.
Ramon l’encourageait à retourner à Kamenice deux ou trois jours, il lui proposa même de l’accompagner et de s’expliquer avec son père.
– Tu ne vas quand même pas aller demander ma main à Joseph. D’abord à notre époque, ça ne se fait plus, et ensuite que feras-tu s’il te dit non ?
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