Guenassia, Jean-Michel - La Vie rêvée d'Ernesto G.

Здесь есть возможность читать онлайн «Guenassia, Jean-Michel - La Vie rêvée d'Ernesto G.» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Год выпуска: 2012, Издательство: Asohar - TAZ, Жанр: Старинная литература, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

La Vie rêvée d'Ernesto G.: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «La Vie rêvée d'Ernesto G.»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

La Vie rêvée d'Ernesto G. — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «La Vie rêvée d'Ernesto G.», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

– Il doit être à son travail. Quand je suis arrivé, il était parti. Mais je vais l’appeler. Ne t’inquiète pas, ça ne peut pas être grave, ça doit être une erreur ou…

Elle ne finit pas sa phrase. Une angoisse soudaine l’envahit, elle fronça les sourcils, sa respiration s’accéléra.

– Helena, ça va ?

– Oui, Tereza, je vais lui téléphoner. Je te tiens au courant.

Helena raccrocha. Elle se sentait emportée par une vague qui la suffoquait, elle résistait, luttait contre une idée horrible qu’elle refusait de formuler. Pourtant, Joseph lui avait si souvent répété que les coïncidences n’existaient pas. Pas dans ce pays. Elle redoutait le moment où elle devrait se confronter au hasard.

« Non, ce n’est pas possible, se disait-elle. Il ne peut pas y avoir de relation. »

Elle chercha le numéro de téléphone du journal dans son carnet, le trouva sur un exemplaire du Rudé právo qui traînait. La standardiste lui demanda de patienter. Helena adressa une prière à un dieu inconnu pour que Ludvik lui réponde. Après l’avoir fait attendre une minute, la standardiste lui annonça que Ludvik était en reportage à l’extérieur et qu’il ne repasserait pas avant le soir. Helena ne voulut pas laisser de message. Sa main tremblait en raccrochant.

Le carillon de la porte d’entrée retentit.

Elle se précipita, persuadée que Ludvik revenait et que ses ennuis allaient disparaître. Elle ouvrit au lieutenant Sourek. Il était accompagné d’un homme plus jeune, lui aussi en uniforme. Sourek la salua d’un mouvement de tête et entra sans demander l’autorisation. L’autre policier resta en retrait, les mains croisées derrière le dos.

Helena recula comme un automate jusqu’au mur. Elle aurait voulu s’évaporer, se fondre dans le papier peint, elle s’attendait à ce qu’il la frappe ou sorte son revolver et lui tire dessus à bout portant. Elle n’était pas effrayée à la pensée de mourir. Mais Sourek pénétra dans le salon, se retourna, lui sourit et attendit qu’elle le suive.

– Asseyez-vous, dit-il d’une voix basse.

Elle se laissa tomber dans le fauteuil. Il s’assit face à elle et consulta sa montre.

– Nous avons peu de temps devant nous, poursuivit-il d’un ton très doux, comme s’il faisait la conversation à une amie. Nous ne nous connaissons pas très bien. Nous n’avons pas eu l’occasion de beaucoup discuter à Kamenice. Les circonstances étaient si particulières. Vous savez qui je suis ? (Helena fit oui de la tête.) C’est bien. Moi, je sais deux trois choses sur vous. De mauvaises fréquentations. Un état d’esprit individualiste comme les jeunes de nos jours. Nous avons un dossier sur vous. Tereza vous a informée de l’arrestation de votre père. Je dois vous dire que c’est grave. Très grave même.

– Qu’est-ce qu’il a fait ?

– Il est accusé de trahison et d’espionnage.

– Vous vous trompez ! Il se préoccupe uniquement de soigner des malades.

– C’était en effet une couverture pratique.

– C’est invraisemblable.

– Les proches des criminels sont les derniers à se douter de leurs agissements. Mais je ne suis pas venu pour discuter de la culpabilité de votre père. Il avouera. Tout le monde avoue. Nous avons sur lui un vieux et gros dossier qui remonte à la disparition de Pavel Cibulka. Vous étiez très jeune à l’époque mais vous avez dû en entendre parler. Votre père l’a aidé à s’enfuir. D’autres crimes encore. Plus récents. Nous avons des témoins. Il y aura un procès et il sera condamné. Obligatoirement. Pour ces crimes, la sanction habituelle est la peine de mort. Par pendaison. Ce n’est pas une certitude absolue, il peut être condamné à perpétuité, envoyé dans un camp de travail. C’est assez dur à vivre à ce qu’il paraît.

– Pourquoi vous acharner sur lui ? Je vais en parler à Ramon.

– Votre père peut aussi avoir une crise cardiaque cette nuit. Sait-on jamais ? À son âge, avec la fatigue, la tristesse. Ou dans quelques jours. Malheureusement, vous allez partir et vous ne pourrez pas le soutenir dans cette épreuve.

Helena le dévisageait, essayant de décrypter le sens caché des mots. Sa panique avait disparu. Sourek affichait un sourire contrit puis il regarda à nouveau sa montre. Un silence pénible s’installa, troublé par le tic-tac de l’horloge, le second policier ressemblait à une statue. Sourek prit une cigarette, l’alluma sans en proposer une à Helena. Il souffla la fumée en hauteur et agita la main pour la disperser.

– Vous devriez vous dépêcher, vous allez rater le départ, lança-t-il. Vous avez rendez-vous dans quarante minutes. L’avion ne vous attendra pas.

– Qu’est-ce que vous voulez ? demanda-t-elle.

Sourek soupira et fixa ses ongles.

– Il existe une possibilité de sauver votre père. Une seule.

Il tardait à continuer, comme s’il voulait ménager son effet. Son sourire amical restait accroché à ses lèvres.

– Je vous en prie, murmura Helena.

– Je vais être direct, écoutez bien ce que je vais vous dire, je ne le répéterai pas. Si vous renoncez à partir, si vous restez ici, nous abandonnerons les poursuites contre votre père. Il sera libéré très rapidement. Il pourra reprendre ses activités. De votre côté, vous suivrez vos études à l’Académie du cinéma. Et on oubliera tout. La vie reprendra comme s’il ne s’était rien passé. Si vous décidez de partir, il sera condamné. Son destin est entre vos mains. À vous de choisir.

– Et Ramon ?

– Il doit s’en aller. Sans vous. C’est la condition sine qua non du marché.

– Je ne sais pas s’il va accepter.

– À vous de lui dire que vous avez changé d’avis : vous avez réfléchi, vous ne voulez plus partir, vous ne l’aimez pas assez pour tout abandonner.

– Il ne me croira pas.

– Peu importe qu’il vous croie. L’important, c’est qu’il s’en aille.

– Et s’il refuse ?

– Tant pis pour votre père. Vous devez le convaincre.

– Pourquoi faites-vous ça ?

Sourek allait répondre, se retint, haussa les épaules, écrasa sa cigarette.

– Si vous êtes d’accord, dans une demi-heure, vous appellerez l’aéroport. Vous pourrez vous entretenir avec Ramon. Je vous laisse réfléchir.

– C’est tout réfléchi.

– Non, non, pas de précipitation. Quelle que soit votre décision, je veux que vous en pesiez les avantages et les inconvénients. À tête reposée. Vous n’aurez jamais dans votre vie de choix plus important à faire, vous pouvez y consacrer un peu de temps.

Il prit une autre cigarette dans son paquet. Cette fois, il lui en proposa une.

Helena ferma les yeux pour se concentrer sur Joseph. Elle avait déjà pris sa décision. Il ne lui avait pas fallu plus d’une demi-seconde. Elle était sûre d’elle. Elle ne savait pas si c’était bien ou pas, c’était une évidence, il n’y avait même pas à en discuter. Ce n’était même pas un choix. L’alternative n’existait pas. À ce moment précis, devant ses yeux clos, ce n’était pas le visage de Joseph qui surgissait, pas celui de Ramon non plus. Christine s’imposait. Qu’elle avait refoulée depuis dix ans. Dont il ne restait qu’une photo à la maison. Une seule qui avait échappé au feu expiatoire de Joseph. Une photo en noir et blanc aux bords dentelés, noircie par la flamme sur le côté droit, trouvée par hasard dans Lumière d’août . Un champ avec, en arrière-plan, une meule de foin et, plus loin, un morceau de rivière entre des sapins. La mère donnait la main à sa fille. Helena devait avoir sept ans et un fichu blanc sur la tête. Peut-être l’été avant sa disparition ? On ne voyait pas bien le regard de Christine qui plissait les yeux face au soleil. Oui, Christine lui donnait la main, elle n’imaginait probablement pas qu’elle allait la lâcher pour toujours. Il ne lui restait de sa mère que cette unique image. Elle n’en conservait aucune autre. Tout le reste avait été effacé. Helena se souvenait de cet après-midi plein de soleil, de cette lumière blanche, de leur promenade au bord de la rivière et de leurs rires. Ou peut-être avait-elle fabriqué ces souvenirs ? C’est souvent ce qui arrive quand on en a tellement besoin.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «La Vie rêvée d'Ernesto G.»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «La Vie rêvée d'Ernesto G.» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «La Vie rêvée d'Ernesto G.»

Обсуждение, отзывы о книге «La Vie rêvée d'Ernesto G.» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x