Guenassia, Jean-Michel - La Vie rêvée d'Ernesto G.

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La Vie rêvée d'Ernesto G.: краткое содержание, описание и аннотация

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– Je l’apprécie beaucoup et il m’a sauvé. On se serait parlé, il aurait compris. On se serait quittés en bonne entente.

– Je ne suis pas assez courageuse pour le lui dire en face.

– Réfléchis bien, Helena, si ça se trouve, tu ne le reverras pas avant longtemps ou peut-être même jamais.

– Ne me dis pas une chose pareille.

– Vas-y seule alors.

L’idée de se retrouver en face de son père lui paraissait une épreuve insurmontable. Elle craignait son regard quand elle lui annoncerait qu’elle l’abandonnait pour toujours. Joseph ne lui ferait aucun reproche, elle le connaissait, il lui souhaiterait d’être heureuse et affirmerait, avec sincérité, que son seul désir était son bonheur. C’était elle qui ne pouvait se résoudre à l’embrasser pour la dernière fois de sa vie.

Comment peut-on se dire adieu quand on s’aime autant ?

Quand on se sépare, c’est avec l’espoir de se retrouver un jour, sinon c’est comme mourir chacun de son côté. Elle décida de lui écrire. Elle s’assit dans un fauteuil du salon, un bloc de papier sur les cuisses, elle marqua : « Joseph » en haut de la page et resta avec le stylo en l’air sans savoir comment poursuivre. Il y avait tant de choses qu’elle voulait lui dire, cette vieille cicatrice qui la faisait encore souffrir et dont elle n’arrivait pas à se dépêtrer. Elle griffonna, biffa, ratura et, à la quatrième tentative, se leva et rangea le bloc de papier.

– Je lui téléphonerai avant de partir. Ce sera plus… enfin moins…

Le vendredi, Helena téléphona au premier assistant et lui annonça qu’elle devait renoncer au film. Il voulut savoir pourquoi, elle n’avait pas envie de discuter, il essaya de l’en dissuader, elle raccrocha rapidement. Elle passa à l’appartement familial mais Ludvik n’y était pas. Elle lui téléphona au journal pour l’informer. Il lui souhaita bonne chance. Elle récupéra quelques affaires. Huit jours à patienter avant de prendre l’avion pour Vienne, puis Alger pour Lisbonne et Rio ou peut-être Madrid pour Mexico, puis l’Argentine, mais il pouvait y avoir un vol par Dakar. Ramon ne savait pas encore précisément quel chemin ils emprunteraient pour Buenos Aires ni s’ils devraient s’arrêter en route quelques jours pour régler certaines affaires ou voir certaines personnes, il restait évasif et attendait des réponses.

Quand Ramon retrouva Helena à la villa, il avait l’air ennuyé. L’ambassade cubaine tardait à lui donner son parcours. De plus, Helena devait impérativement obtenir un visa de sortie. Ramon avait demandé qu’elle en soit dispensée mais c’était impossible. Cela ne devait être qu’une formalité.

Le lendemain, Diego les déposa devant le 4, rue Bartolomejska. Helena connaissait de réputation cette adresse sinistre et entra dans le bâtiment avec appréhension. C’était le siège de la Sécurité intérieure. Beaucoup de gens qui y avaient pénétré n’en étaient jamais ressortis. Les Pragois faisaient un détour pour éviter de passer sur ce trottoir où certains juraient avoir entendu des hurlements monter du sous-sol.

Surtout la nuit.

Sourek les reçut avec une déférence un peu forcée, il les précéda dans un bureau anonyme du rez-de-chaussée et sortit deux imprimés d’un classeur. Il commença par parler en tchèque à Helena mais Ramon l’interrompit et voulut qu’il s’exprime en français.

– Il existe deux visas de sortie, poursuivit Sourek, le visa numéro 1 à date fixe où votre retour est prévu de façon impérative, et vous ne devez pas manquer de rentrer au jour dit, et le visa de sortie sans date de retour qui implique que vous renoncez à revenir en Tchécoslovaquie.

– Je ne sais pas quand je reviendrai, répondit Helena.

– Donc, c’est définitif. Vous avez bien conscience de ce que cela veut dire ?

– Il n’y a pas moyen de faire autrement ? demanda Ramon.

– Pas à ma connaissance. Si vous souhaitez quitter le pays de façon définitive, nous vous accorderons le visa numéro 2, il n’y aura aucun problème. Mais si vous souhaitez revenir un jour, il faudra remplir à ce moment-là une demande de visa d’entrée depuis une ambassade et je ne peux pas vous garantir qu’il sera accordé. Je crois qu’il n’y en a jamais eu. Je préfère être franc pour que vous preniez votre décision en connaissance de cause.

– Vous faites du chantage ! s’exclama Ramon.

– J’exécute les ordres, ce n’est pas moi qui décide. Je dois ajouter que souvent, le visa numéro 2 entraîne une destitution de la nationalité tchèque.

– Ce n’est pas normal ! s’exclama Helena.

– Écoute, si tu veux réfléchir, dit Ramon, il est encore temps. On n’est pas pressés. On peut rester ici. Après tout, on n’en a pas parlé mais on pourrait s’installer à Prague.

Sourek fixa Ramon, se demandant s’il était sérieux ou s’il plaisantait.

– Ma décision est prise, dit Helena calmement. Je veux quitter ce pays.

– Comme vous le souhaitez.

Il lui présenta le formulaire 2, elle remplit les cases et le signa. Sourek vérifia que tout était conforme, il eut l’air satisfait, tamponna le document et le signa à son tour.

– Vous aurez votre visa dans quelques jours.

Helena n’avait pas le moral. Elle était persuadée qu’on ne lui donnerait jamais ce visa et qu’elle resterait prisonnière à jamais mais Ramon était catégorique : les autorités tchèques ne pouvaient rien lui refuser et elle se laissait convaincre. Il s’amusait à la taquiner :

– En vérité, je me demande si tu m’aimes vraiment ou si tu profites de moi pour fuir ce pays.

– Je vivrais avec toi n’importe où. Même à Prague si on n’avait pas pu faire autrement. Mais ce sera tellement mieux de vivre dans un monde où il n’y a pas de police politique, où l’on peut faire ce qu’on veut, voyager sans entraves, s’exprimer sans avoir à se surveiller en permanence, à jurer qu’on est heureux quand on crève de peur. C’est vrai, je veux m’en aller parce que je sais que le bonheur, je ne le connaîtrai jamais ici.

Ramon ne s’était pas trompé. Cinq jours plus tard, Sourek apporta le précieux visa dans une enveloppe marron. Jamais, précisa-t-il, cela n’était allé aussi vite. Probablement attendait-il un remerciement pour sa diligence. Il fut dépité que Ramon le reçoive sur le perron et lui claque la porte au nez.

– C’est le visa numéro 2, dit Ramon à Helena. (Il examina le document avec attention.) Il y a six tampons ! Avec ça, tu es sûre que Brejnev en personne a donné son feu vert.

– Tu plaisantes ?

– Pas tant que ça. Ici, rien ne se fait sans l’accord du KGB. On prend l’avion le 19 juillet pour Moscou, ensuite direction Buenos Aires, mais je ne sais pas où nous ferons escale.

– Tu es sûr que tu ne veux pas retourner à Cuba ?

– Je n’ai plus rien à y faire. Bien sûr, il y a ma famille là-bas, on pourra quand même les voir. J’espère qu’ils viendront en Argentine embrasser le docteur Guevara.

– À Cuba, tu étais médecin aussi ?

– Tu ne devineras jamais ce que je faisais.

Elle resta quelques secondes dans l’expectative.

– … J’étais banquier, je dirigeais la Banque nationale.

– Toi ! Mais tu étais compétent ?

– Absolument pas. Ça s’est fait d’une curieuse façon. Après la prise du pouvoir, on était réunis autour d’une immense table. À l’autre bout, Castro désignait le responsable de chaque ministère. À un moment, je l’entends demander : « Y a-t-il un communiste dans la salle ? » Moi, je lève la main. J’étais le seul d’ailleurs. J’ai été très surpris quand il a poursuivi d’un air étonné : « Bon, Ernesto, tu es nommé président de la Banque nationale. » Je ne m’y attendais pas, surtout que je n’y connais rien et que l’argent ne m’a jamais intéressé. Après la séance, je suis allé le voir et je lui ai demandé pour quelle raison il m’avait désigné. Il m’a répondu : « Quand j’ai posé la question : “Y a-t-il un économiste parmi vous ?” tu as levé la main… » Au départ, cela n’a pas été facile, crois-moi, mais je me suis accroché, cela m’a appris que je pouvais tout faire, même ce que je n’aimais pas.

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