Guenassia, Jean-Michel - La Vie rêvée d'Ernesto G.
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- Название:La Vie rêvée d'Ernesto G.
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- Издательство:Asohar - TAZ
- Жанр:
- Год:2012
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– On dit que les épreuves renforcent l’amour.
– Oui, c’est ce qu’on dit.
Helena rencontra le premier assistant qui lui demanda d’un ton condescendant pourquoi elle voulait faire du cinéma.
– Parce que ça occupera tous mes jours et toutes mes nuits et qu’il n’y a rien de mieux à faire dans la vie, non ?
Il l’embaucha aussitôt sur le film qui entrait en préparation. Ce n’était pas bien payé mais les frais étaient pris en charge. Helena espérait qu’avec ce travail elle penserait à autre chose qu’à Ramon. Elle l’aida dans le découpage et les repérages. Il n’avait jamais vu une assistante aussi jolie qui bossait autant.
Dommage qu’elle soit aussi revêche.
Un après-midi, n’y tenant plus, Helena prétexta qu’elle était malade et prit le train pour Ládví. Elle se disait que Ramon était peut-être rentré et se morfondait sans savoir comment la retrouver. Elle mit deux heures pour arriver devant la maison fermée. Elle sonna, personne ne répondit. Comment savoir s’il n’était pas revenu et reparti ? Elle posa la question à un voisin qui la dévisagea d’un air méfiant et s’éloigna sans répondre. Elle griffonna quelques mots sur un bout de papier, nota son adresse à Prague. Il n’y avait pas de boîte aux lettres pour le déposer. Elle essaya en vain de le glisser dans l’interstice de la porte, il n’y avait aucun espace pour le faire tenir. Elle se dit qu’il fallait laisser un message qu’il comprendrait s’il le voyait et ne trouva rien d’autre que de nouer son écharpe rouge à un des barreaux de la grille.
Cela faisait maintenant sept jours que Ramon était parti. Sept journées interminables sans nouvelles. Même en allant loin, se disait-elle, même si vous menez de longues négociations politiques, cela ne durait pas aussi longtemps. Pas une semaine. Lui-même n’avait pas l’air de penser que ça durerait autant. Bien sûr, s’il avait dû la prévenir, il n’aurait pas pu la joindre. Combien de temps faudrait-il attendre encore ? À partir de quand devrait-elle estimer que c’était sans espoir ? La seule personne à qui elle pouvait poser la question était Ludvik et il ne connaissait pas la réponse.
Trois jours plus tard, il l’invita à dîner pour lui remonter le moral. Il affichait sa mine des mauvais jours. Après avoir goûté au vin blanc de Moravie, il lui révéla que Petr avait été opéré avec succès. Et le pire, Magda était aux anges.
– En ce moment, dit-il en vidant son verre, je ne suis pas très optimiste. Petr aurait pu mourir, à toi je peux le dire, ça ne m’aurait pas vraiment dérangé. J’aurais été là pour la suite, je lui aurais remonté le moral. Maintenant, il va nous faire une convalescence pendant des mois et il sait se faire plaindre, le salaud. Je crois que ni toi ni moi ne devons nous faire trop d’illusions sur la suite des événements. Ton Ramon, il ne reviendra pas. Dix jours ! Pourquoi est-ce si long ? Où il a pu aller, qu’est-ce qu’il peut faire, hein ? Non, loin des yeux, loin du cœur, il s’est rendu compte que votre histoire était trop compliquée et qu’il s’était mis dans un guêpier pas possible. Il s’est dit, le mieux, c’est de laisser tomber et de se barrer. Il n’a pas eu le courage de te le dire en face, c’est humain. Qu’est-ce que tu vas faire ?
– Pour l’instant, je travaille sur le film. J’escomptais que ça m’occupe la tête mais il est là, comme un fantôme, partout où je vais, il marche avec moi, il s’endort avec moi, il me réveille, il s’incruste dans toutes les personnes à qui je parle. Cela ne me dérange pas vraiment. Même ici, quand je parle, il est là en surimpression. Peut-être que, lorsque le tournage commencera, il disparaîtra.
– J’ai droit à quelques jours de repos, Et si on allait à Kamenice, pour voir les parents, ça te changerait les idées et ça leur ferait plaisir.
– Je n’ai pas envie de les voir. Je t’en prie, ne leur dis rien.
Le jeudi 30 juin, Helena était dans la cuisine en train de préparer le dîner de Ludvik quand retentirent des coups de sonnette appuyés.
– J’y vais, dit Ludvik.
Il revint une minute plus tard, embarrassé.
– Qui c’est ?
– Il y a un type au crâne dégarni et avec un costume bleu marine qui s’exprime en français et demande si tu es là.
Helena ne prit pas la peine de se sécher les mains et d’enlever son tablier. Elle se précipita dans l’entrée. Ramon attendait sur le pas de la porte. Elle s’immobilisa quelques secondes. Bêtement, elle demanda : « C’est toi ? » Elle voulait juste être certaine qu’il ne s’agissait pas d’un de ces mirages diaboliques qui l’avaient trompée si souvent. Elle ne remarqua pas ses traits tirés mais seulement son sourire imperceptible qui s’agrandissait. Un frisson rayonna dans chaque parcelle de son corps et s’attarda dans sa colonne vertébrale, son visage devint rose, sa lèvre inférieure trembla légèrement.
« Faut pas que… », se dit-elle, mais même cette pensée s’évanouit.
En une seconde, la boule au creux de son ventre s’envola et elle retrouva sa légèreté. Il ouvrit les bras, elle s’y jeta.
– Ramon, Ramon, Ramon.
Jamais aucune femme ne l’avait étreint avec autant de force. Ils restèrent longtemps serrés l’un contre l’autre.
« C’est incroyable la force qu’elle a », pensa-t-il en se sentant vaciller.
Elle lui caressa le visage, palpa chaque centimètre de sa peau comme si elle voulait s’assurer que c’était bien lui.
– Comment tu m’as retrouvée ? murmura-t-elle.
– Quand j’ai vu ton foulard à la grille de la villa, j’ai demandé à Sourek où tu étais et il m’a donné l’adresse. Pour ce genre de choses, ils sont très efficaces.
– Tu as l’air fatigué.
– Ça va aller.
– Viens, je vais te présenter à Ludvik.
Il la suivit dans le salon où Ludvik attendait.
– Ludvik, c’est Ramon.
Ils se serrèrent la main avec franchise et Ludvik se demanda en le détaillant : « Mais que peut-elle bien trouver à ce rond-de-cuir ? »
Ludvik lui proposa de partager son repas. Ramon le remercia, il n’avait pas faim. Ils restaient là, à piétiner et à se sourire sans savoir quoi se dire. Helena disparut et revint avec sa veste.
– Merci pour tout, Ludvik, dit-elle. Je n’oublierai jamais. (Elle l’embrassa sur la joue.) Bonne chance et garde espoir.
Ramon et Helena descendirent les escaliers en courant, ils marchèrent en se tenant par la main le long des quais de la Vltava puis remontèrent vers le Château. L’été avait pris possession de la ville. Ramon scruta les statues ailées posées sur les toits des palais, anges déguisés, femmes aguicheuses ou prophètes difformes qui semblaient sur le point de s’envoler ou de se jeter dans le vide. Il remarqua un café avec trois guéridons dehors, ils s’assirent en terrasse et commandèrent des bières.
– Tu ne peux pas savoir à quel point je suis heureuse que tu sois là. J’ai eu peur que tu m’aies oubliée.
– J’étais coincé. Avec la visite de De Gaulle, il y a eu des contretemps, ça a duré plus longtemps que prévu. On a passé notre temps à se faire des reproches. Il n’y a rien à attendre des Russes. Leur communisme n’est qu’une variante du capitalisme. Ce sont les meilleurs alliés des Américains. En fin de compte, cette réunion n’a servi à rien. Ils m’ont baladé. Rien ne bougera plus jamais. Nous avons perdu. Je leur ai dit que j’arrêtais tout.
– De quoi tu parles ?
– De rien. Cela n’a plus d’importance maintenant.
Elle ouvrit son sac, prit son paquet de cigarettes, lui en proposa une.
– J’ai fini tes cigares. Ils ont eu du succès. Regarde ce ciel bleu, Ramon, cette douceur, est-ce qu’on se croirait à Prague ? C’est tellement merveilleux que tu sois là.
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