Guenassia, Jean-Michel - La Vie rêvée d'Ernesto G.

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La Vie rêvée d'Ernesto G.: краткое содержание, описание и аннотация

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– « …Les conditions de sa mort ne sont pas encore très claires. Il semble qu’après son arrestation hier par l’armée bolivienne, le Che, comme on le surnommait, ait été exécuté d’une rafale de fusil-mitrailleur tirée à bout portant par un soldat de l’armée bolivienne… »

« Ce doit être une confusion, une homonymie. Ce n’est pas lui. Pas mon Ernesto », pensa-t-elle.

– « … Au mois de mars de cette année, le Che avait engagé une action armée sur les hauts plateaux. Après de nombreux revers et depuis plusieurs semaines, cette guérilla paraissait désespérée, son groupe d’une vingtaine d’hommes était encerclé par les rangers de l’armée bolivienne que certaines sources affirment soutenue par la CIA. Ernesto Che Guevara avait trente-neuf ans et… »

C’est à ce moment-là que le monde se mit à tourner autour d’Helena, des images déformées se précipitèrent vers elle, des lumières et un hurlement, une intense chaleur remonta le long de sa colonne vertébrale et elle s’écroula.

Cet anniversaire fut le dernier qu’elle fêta de sa vie. Par la suite, Helena refusa que cette date soit évoquée et encore moins célébrée. Pendant une dizaine d’années, elle fut même incapable de donner sa date de naissance.

Moi, Helena Kaplan, je suis la seule au monde à connaître la vérité. Et personne d’autre ne la connaîtra que moi. Depuis son départ, il y a un peu plus d’un an, je n’avais reçu aucune nouvelle de lui mais j’avais toujours conservé un fol espoir de le retrouver. Je sais que c’était irréfléchi, mais comment faire pour refouler l’espoir ? Quand, malgré soi, une voix vous répète qu’il ne faut pas se résigner, que notre histoire ne pouvait pas s’arrêter ainsi, dans ce naufrage involontaire. J’étais certaine qu’il allait revenir nous chercher, nous enlever, Antonin et moi. Nous avons été arrachés l’un à l’autre, mais les liens qui nous unissaient ne pouvaient se dissoudre sur un ordre, ils n’ont pas disparu et Ramon m’accompagnera toujours.

À la faculté, courait la rumeur de la guérilla bolivienne mais les journaux ici n’en parlaient pas, et on ne savait pas que c’était lui. À la réflexion, ce fut une entreprise sans logique, politiquement absurde et sans préparation. Une action militaire désespérée, comme ces cavaliers chargeant sabre au clair devant des mitrailleuses. Héroïque et stupide. Et surtout, il a été complètement abandonné par les siens. Ils l’ont laissé se faire assassiner sans lever le petit doigt. Comme s’ils voulaient se débarrasser de lui et qu’il leur était plus utile mort que vivant. Personne doté d’un tant soit peu de jugeote ne serait allé se fourrer dans ce guêpier, dans ce pays hostile où personne ne parle l’espagnol, où les Indiens le considéraient comme un irréaliste dangereux. Quel homme sensé, avec son expérience, se serait lancé dans une aventure pareille, sans moyens, sans matériel, sans médicaments, sans communications, avec quelques dizaines de compagnons dépenaillés face à une armée bolivienne qui disposait de moyens considérables et du soutien de la CIA ? Ce ne fut pas un combat mais une chasse à l’homme, une mise à mort programmée, il n’avait aucune chance de s’en sortir, d’échapper à son destin, comme s’il voulait finir ainsi, fidèle à l’idée qu’il se faisait de la lutte, et se sacrifier pour le bonheur des autres, seul avec son fusil face au monde entier.

Oui, la vérité, c’est qu’il s’est suicidé.

***

Ludvik triomphait. Même s’il avait le triomphe modeste. Les progressistes communistes menés par Alexander Dubček, le nouveau secrétaire du Parti communiste, et le président Svoboda étaient en passe de réussir leur pari. Un programme ambitieux de réformes bouleversait le pays : suppression de la censure, liberté de la presse et de circulation, limitation des pouvoirs de la police, abandon du dirigisme économique et de la centralisation administrative, mise en place de la cogestion, de l’autonomie des entreprises et du fédéralisme.

Quand Dubček osa réhabiliter Slánský, Clementis et les victimes des procès de 52, ce fut vécu comme une provocation envers les Russes, mais ils ne réagirent pas. Il faisait beau comme jamais, on respirait le printemps, un frisson délicieux. Tereza et Ludvik se mirent à espérer. Peut-être auraient-ils enfin des nouvelles de Pavel et sauraient-ils ce qui s’était vraiment passé.

La peur avait disparu.

En juillet 68, les frontières s’ouvrirent. Pour une génération qui n’avait connu que la dictature, ce fut la ruée. Autour d’Helena, ils partaient tous : ses amis, ses relations allaient respirer ailleurs l’air de la liberté : professeurs, metteurs en scène, écrivains, journalistes, ils fuyaient en masse. On ne parlait que de cela. C’était à se demander s’il allait rester quelqu’un dans ce pays. Passer à l’Ouest était simple et facile, il suffisait de se ruer à la frontière allemande ou autrichienne, la barrière se levait, on avançait d’un pas et, hop ! on était libre.

Helena en parla avec Joseph. S’il avait accepté, ils seraient tous partis pour Paris (à l’exception de Ludvik qui ne voulait pas en entendre parler). Là-bas, Joseph aurait pu travailler, à Pasteur ou ailleurs. Mais Joseph se sentait trop vieux pour émigrer et recommencer de zéro. Plus que tout, comme il l’expliqua à Helena qui insistait, il restait parce qu’il ne se sentait pas assez malheureux pour s’enfuir.

Et puis, Ludvik réussit à la convaincre qu’il était inutile de partir.

– On est en train de gagner. On sera libres dans notre pays, pourquoi s’en aller ? Hein ? On pourra voyager, revenir, à quoi bon se sauver comme si on était coupables ? C’est aux stals de fuir.

Le pays changeait. Dans les articles de Rudé právo et des autres journaux, dans le ton des débats et de celui des présentateurs du journal télévisé. Jamais auparavant, personne n’aurait osé douter en public de la parole d’un ministre ou de la ligne du Parti, réclamer le multipartisme ou des rémunérations au mérite. Oui, un vent de liberté soufflait sur la Bohême. Tout n’était pas parfait, c’était certain. Mais la révolution serait douce et sans violence. On n’allait pas inaugurer une nouvelle dictature.

– Crois-moi, conclut Ludvik, ça vaut la peine de rester pour voir Dubček et Svoboda instaurer le socialisme à visage humain.

Le 21 août 68, les armées du Pacte de Varsovie envahirent la Tchécoslovaquie et balayèrent le « printemps de Prague ». Comment lutter à mains nues contre trois cent mille hommes appuyés par six mille tanks et cinq cents avions ? Entre deux et trois cent mille Tchèques profitèrent des frontières entrouvertes pour s’enfuir. Et trois jeunes Tchèques s’immolèrent pour protester contre l’invasion. Oui, par le feu.

La peur fit son retour.

Fin août, Helena revint à la charge. On pouvait encore passer en Autriche. C’était une occasion inespérée qui ne se représenterait peut-être plus. Joseph fut catégorique. Jamais il ne s’exilerait. Elle s’obstina jusqu’à l’extrême limite. Elle ne voulait pas se fâcher avec lui.

Le samedi 7 septembre, elle décida de partir le lendemain avec son fils. Quoi qu’il arrive. Antonin, qui d’habitude faisait des nuits complètes, pleura toute la nuit, comme s’il était malade. Elle le berça, le veilla et finit par s’endormir dans le fauteuil face à son berceau. Quand elle se réveilla le dimanche, il la regardait avec ses grands yeux ronds. Si Helena avait été seule, elle aurait suivi le mouvement général, elle rêvait d’Amérique et de San Francisco, mais il y avait Antonin. Pas question de l’abandonner ou de lui faire prendre le moindre risque à l’étranger. Ici, elle avait la certitude de gagner sa vie et de pouvoir le protéger.

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