Guenassia, Jean-Michel - La Vie rêvée d'Ernesto G.
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- Название:La Vie rêvée d'Ernesto G.
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- Издательство:Asohar - TAZ
- Жанр:
- Год:2012
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– J’ai fait tellement d’efforts pour m’adapter qu’aujourd’hui je suis devenu français. Sans le vouloir. Mes copains sont comme moi, allemands ou russes, hongrois ou roumains, on en a parlé entre nous, aucun ne retournera en arrière. On a tourné la page. On viendra en vacances mais on rentrera chez nous, en France. C’est là qu’est notre vie aujourd’hui.
Pavel passait le plus clair de son temps avec Joseph. Ils se retrouvaient dans un café près de l’hôtel de ville puis se baladaient bras dessus, bras dessous. Malgré son opération du genou, Pavel avait toujours du mal à marcher. Il aurait fallu qu’il maigrisse mais il avait bon appétit et ses efforts s’avéraient inutiles. Cela l’énervait de voir Joseph aussi svelte qu’avant.
– Dis-moi, on va avoir quatre-vingts ans tous les deux, mais toi, on t’en donne soixante. Comment tu fais, Joseph ?
– C’est de famille.
– Tu te rappelles le voyage de Zurich à Prague ? On a pas mal changé, hein ?
– C’est vrai, mais au moins on est toujours là.
– Au fait, est-ce que par hasard, tu connaîtrais des éditeurs ici ? C’est pour mon livre.
Ils évitaient de trop parler du passé, ils n’en avaient pas plus envie l’un que l’autre mais parfois, c’était plus fort qu’eux. Ils étaient les seuls à pouvoir vraiment se comprendre. Il y avait un point sur lequel Pavel n’avait pas changé, qui le faisait se disputer avec tout le monde. Ludvik et Helena préféraient éviter la question et Joseph, lui, souriait et le laissait discourir. Pavel était resté communiste. Pur jus de la clandestinité et de la résistance. Et il ne se gênait pas pour hausser le ton ni pour apostropher ceux qui doutaient de la pertinence de sa conviction.
– Je suis toujours communiste. Et je n’ai pas l’intention de changer.
– Après ce qu’ils t’ont fait subir, tu n’es pas rancunier, objecta Ludvik.
– Vous n’avez rien compris. Ce ne sont pas les communistes qui m’ont fait des misères. Ceux-là, c’étaient des salauds et des traîtres à la cause. Nous les communistes, les vrais, on s’est toujours battus pour l’égalité, la justice, et contre l’arbitraire. J’y ai cru toute ma vie, ce n’est pas aujourd’hui que je vais retourner ma veste et hurler avec les loups.
– Des comme toi, on n’en fait plus beaucoup, papa.
– Vous allez voir, bande de cons, maintenant qu’il n’y a plus de communisme pour vous défendre, ce que vous allez prendre avec le capitalisme triomphant.
Pavel repartit au bout de douze jours. Il avait hâte de retrouver Paris, ses amis et ses parties d’échecs. Au moins, en France, il y avait encore des communistes. Plein. Il promit de revenir l’année suivante et à Joseph de s’occuper de lui. Pavel n’en démordait pas, il voulait faire des recherches.
– Je n’y tiens pas, dit Joseph. Je suis trop vieux. On ne pourra rien changer.
Cinq mois plus tard, en mai 90, Joseph reçut de Pavel une carte postale de la tour Eiffel. C’était la première fois que Pavel se manifestait. Au dos, il avait écrit : « Je les ai retrouvés. Les nouvelles ne sont pas bonnes. Ce n’est pas utile que tu viennes . »
Joseph hésita une minute, il aurait pu téléphoner à Pavel et demander des précisions, il attrapa une valise et y mit quelques affaires. Il décida de ne pas en parler à Helena. Puis, dans la salle d’attente de la gare, il pensa qu’il ne pouvait pas ne rien lui dire. D’une cabine téléphonique, il l’appela à son travail. Comme toujours, Helena était débordée et entre deux réunions. Joseph n’eut pas le temps de terminer sa phrase. À peine eut-il annoncé qu’il avait reçu une carte de Pavel et partait quelques jours ou plus à Paris qu’elle raccrocha.
***
Paris n’avait pas changé. Ou à peine. Quand il en était parti pour prendre son poste à Alger, jamais il n’aurait imaginé que cinquante-deux années passeraient avant qu’il n’y revienne. Et, si la veille, on l’avait interrogé, il aurait répondu d’un ton sans réplique qu’il n’y retournerait jamais. Et, dans le taxi qui l’amenait chez Pavel, Joseph était vraiment content de revoir cette ville mais il n’avait qu’une envie, en repartir le plus vite possible.
Pavel aurait voulu qu’ils aillent déjeuner dans un restaurant qui servait un cassoulet divin, prendre le temps de se retrouver et d’aller faire une partie d’échecs au jardin du Luxembourg. Il lui aurait présenté ses vieux potes, des Russes et des Hongrois, certains étaient de véritables champions, mais Joseph ne voulut rien entendre, il n’était pas venu pour se balader. Il refusa aussi que Pavel fasse appel à un nommé Igor, un chauffeur de taxi à la retraite, qui aurait pu les trimbaler gratis. Le jour même, ils prirent le train pour Meaux.
La Résidence des Châtaigniers était une maison de retraite cossue entourée d’un haut mur. Pavel et Joseph traversèrent le parc. Des femmes et des hommes âgés (mais beaucoup devaient être plus jeunes qu’eux) profitaient de la douceur de la journée, se promenaient, lisaient, bavardaient ou restaient assis à ne rien faire. Des infirmières aidaient certains à marcher. La directrice accueillit Joseph. Elle avait reçu la visite de Pavel la semaine précédente. Elle lui posa quelques questions sur ses liens avec Christine, évoqua l’irréversible dégradation de la mémoire de sa patiente, puis le pria de la suivre. Dans le hall et les pièces attenantes, beaucoup de femmes âgées impotentes attendaient on ne sait quoi.
– Je veux y aller seul, dit Joseph à Pavel, qui s’assit dans un fauteuil.
Au bout d’un couloir, la directrice frappa à une porte et, sans attendre la réponse, ouvrit. Joseph pénétra dans une chambre spartiate au papier peint à fleurs jaunes. Une femme était assise sur une chaise, le regard dirigé vers le parc, mais ne se retourna pas quand la directrice annonça qu’elle avait de la visite. Joseph la reconnut immédiatement. Christine avait des cheveux blancs qui tombaient sur ses épaules, elle se tenait droite, presque raide. Elle s’était empâtée. Sa main, posée sur sa cuisse, serrait une brosse ovale. Avec son visage lisse et peu ridé, elle ne faisait pas ses quatre-vingts ans. Joseph s’approcha, posa sa main sur son épaule. Elle ne tourna pas la tête. Il se plaça face à elle, s’accroupit. Elle le découvrit, scruta son visage. Au bout d’un long moment, un sourire apparut.
– Bonjour, Christine, c’est moi, Joseph… Tu me reconnais ?
– Oui, bien sûr, vous êtes le coiffeur. Je les voudrais plus courts. Sans la frange, ce serait mieux ? Qu’en pensez-vous ?
Christine lui tendit la brosse avec des yeux pleins d’espoir. Joseph la prit et déposa un baiser sur son front.
Pour le retour, Joseph demanda un taxi. Joseph resta silencieux et Pavel ne posa aucune question. Cela n’aurait pas servi à grand-chose.
Il y avait désormais des autoroutes partout mais les voitures n’avançaient pas plus vite.
– Ce serait bien si on pouvait voir Martin demain, dit Joseph.
– Avec l’administration, on ne fait pas ce qu’on veut. Tu as rendez-vous dans quatre jours. Avant, ce n’était pas possible.
Joseph fut obligé de prendre son mal en patience. Pavel lui trouva une chambre dans l’hôtel de la rue de Seine où il avait été veilleur de nuit pendant vingt-six ans.
Le lendemain, Pavel lui présenta Mahaut qui avait retrouvé Christine et Martin. Mahaut était un ancien policier antillais qui n’arrivait pas à décrocher. Il arrondissait sa retraite comme détective privé occasionnel grâce aux relations qu’il avait conservées dans la Maison et qui lui permettaient d’accéder à tous les fichiers.
Pavel et Mahaut se tutoyaient et étaient de vieux amis. Le dîner fut pantagruélique, effectivement le cassoulet était exceptionnel. À la fin du repas, Mahaut sortit une chemise en plastique rouge de sa sacoche et choisit deux feuilles de papier à l’intérieur. Il y jeta un coup d’œil, poussa un soupir et finit son verre de madiran.
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