Guenassia, Jean-Michel - La Vie rêvée d'Ernesto G.
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- Название:La Vie rêvée d'Ernesto G.
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- Издательство:Asohar - TAZ
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- Год:2012
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Et une lettre volée et un compte rendu d’une réunion d’assassins.
Et trois rapports à vomir. Et une facture monstrueuse.
La Havane, 9 octobre 1966
Helena,
J’étais bien décidé à ne jamais t’écrire. Je ne voulais pas te souhaiter ton anniversaire. Je n’avais pas envie de tomber dans ce sentimentalisme stupide. Ça ne sert à rien de remuer notre passé. On ne rattrapera pas aujourd’hui avec quelques mots ce que nous n’avons pas réussi à construire. Mais ce soir, il s’est produit un de ces clins d’œil que le destin s’amuse à mettre sur notre route pour nous rappeler à notre condition.
Je me demandais souvent à quoi avait pu servir la révolution à Cuba. Je viens d’en avoir la réponse sur un écran de cinéma. Je dois remercier d’abord cet échange culturel organisé avec la Tchécoslovaquie qui a permis cette projection. Et quand j’ai appris qu’on y jouait ce film, je me suis précipité. Je ne sais pas si j’ai adoré
Les Amours d’une blonde
parce que c’est un film magnifique ou parce que tu l’aimais tellement ou parce que ça m’a rappelé Prague ou que je te voyais sur l’écran à la place de cette comédienne magnétique. Pendant une heure et demie, j’ai eu la chance d’être avec toi, on a dansé ensemble, je t’ai serrée dans mes bras et je t’ai aimée encore une fois. Je n’aurais jamais dû aller voir ce film. En sortant, je voulais revenir te chercher mais…
Nos vies ne nous appartiennent pas. D’autres les écrivent pour nous. Je dois partir ailleurs. Nous ne nous reverrons pas. Je vais tenir un rôle que je n’avais pas envie de jouer, dans un mauvais film, avec une fin stupide, mais ce film aura certainement beaucoup de succès. Et il paraît que ce sera une grande victoire pour notre cause. Sauf pour moi.
Au moment de m’en aller, je voulais que tu saches à quel point j’ai pu t’aimer, tu as été une lumière merveilleuse, tu m’accompagneras toujours où que j’aille et je souhaite à chaque homme sur cette terre de connaître une femme comme toi.
Ne sois pas triste. Pense à moi comme je pense à toi.
Ernesto G.
Rapport n o 23/E.S. (réf. 398181), jeudi 30 juin 1966.
L’agent Ludvik Cibulka a téléphoné à 20 h 23. Il confirme le retour de Ramon Benitez. À peine était-il arrivé qu’Helena Kaplan est partie avec lui. Ils n’ont pas dit où.
Note Sourek : Activer agents autour de la villa de Ládví. Urgent.
Rapport n o30/E.S. (réf. 398181), vendredi 31 juin 1966.
L’agent Ludvik Cibulka a téléphoné à 11 h 31. Il vient de recevoir un appel d’Helena Kaplan, tout heureuse de lui annoncer sa décision de partir en Argentine avec Ramon Benitez. Ils vont déposer demain une demande de visa.
Note Sourek : recouper avec le relevé des écoutes téléphoniques de Ládví.
Rapport n o 41/E.S. (réf. 398181), mercredi 5 juillet 1966.
L’agent Ludvik Cibulka nous rapporte son dîner de la veille avec Ramon Benitez et Helena Kaplan. Le susnommé Ramon Benitez a affirmé que s’il n’avait pas le visa dans les 48 heures, il n’hésiterait pas à demander à l’ambassadeur de Cuba à Prague d’intervenir auprès du Président, et s’il le faut, il est déterminé à contacter le camarade Kossyguine avec qui il affirme entretenir les meilleures relations.
Reçu n o181-66, 23 juillet 1966 :
Je soussigné Ludvik Cibulka certifie avoir reçu du lieutenant Emil Sourek la somme de quinze mille couronnes (15 000) en espèces en rétribution de mes services.
Daté et signé par Ludvik Cibulka, visé par lieutenant Sourek
Note du lieutenant Sourek au colonel Lorenc :
L’agent Ludvik Cibulka demande à bénéficier d’une promotion au sein de la rédaction de Rudé právo . Avis favorable. C’est un idiot utile.
Compte rendu de la réunion d’urgence du dimanche 2 juillet 1966 au siège de la Sécurité intérieure à Prague.
Étaient présents : le premier secrétaire de l’ambassade de Cuba à Prague, l’attaché militaire de l’ambassade d’Union soviétique à Prague, le colonel A. Lorenc et le lieutenant E. Sourek.
Le colonel Lorenc informe les autorités cubaines et soviétiques de la demande de visa déposée la veille par Helena Kaplan, maîtresse d’Ernesto Guevara, alias Ramon Benitez, et de leur intention commune de quitter la Tchécoslovaquie pour l’Argentine où ils ont décidé de s’installer.
Le représentant du gouvernement cubain qualifie ce projet d’extravagant, contraire aux intérêts du gouvernement et du peuple cubains. Il indique que les autorités cubaines, en accord avec les autorités soviétiques, ont décidé d’allumer deux ou trois Vietnam, notamment en Amérique centrale et en Amérique latine. Il n’est pas besoin de s’étendre ici sur les raisons et l’importance stratégique de ce programme contre l’impérialisme et le capitalisme américains.
Ernesto Guevara est l’homme-clé de ce dispositif, il est utile à la cause prolétarienne. Il n’est pas question qu’il se soustraie aujourd’hui à ce plan longuement réfléchi et élaboré par les responsables cubains et soviétiques.
Comme le précise le représentant soviétique : On n’a pas besoin d’un Guevara heureux. Il convient donc d’empêcher par tous les moyens le départ d’Helena Kaplan.
Mais il est tout aussi indispensable, pour que l’opération réussisse, que Guevara soit tenu dans la plus totale ignorance de l’intervention des autorités ici présentes et qu’il soit persuadé et convaincu qu’Helena Kaplan renonce spontanément à son aventure antisocialiste.
Le lieutenant Sourek a élaboré le plan suivant : la veille de leur départ en avion, Joseph Kaplan, père d’Helena, sera arrêté par la Sécurité intérieure et incarcéré. Le lieutenant Sourek mettra le marché suivant entre les mains d’Helena Kaplan : ou elle renonce à son départ et à sa relation avec Guevara, et son père sera libéré après le départ de Guevara, ou elle part avec lui et son père sera exécuté pour haute trahison. D’après le lieutenant Sourek qui la connaît bien, cette menace devrait être suffisante pour la faire renoncer.
Au cas où Helena Kaplan passerait outre, il est décidé qu’elle sera victime le jour même d’un grave accident de la circulation. Pour obliger Guevara à partir seul et à ne pas rester en Tchécoslovaquie. Si l’accident s’avère inopérant, l’élimination définitive d’Helena Kaplan aura lieu pendant son transfert à l’hôpital.
Helena relut deux fois ce compte rendu. Bien que vingt-six longues années se soient écoulées depuis cette triste journée de juillet 1966 où elle avait été contrainte d’abandonner l’homme de sa vie, elle eut la chair de poule et se mit à pleurer. Cela ne lui arrivait jamais.
Elle avait tellement de raisons de pleurer.
Je m’appelle Joseph Kaplan et aujourd’hui, en ce dimanche 25 avril 2010, j’ai cent ans. Oui, cent ans. On pense que c’est un anniversaire particulier mais je dois dire qu’avoir cent ans n’est pas mieux ni pire que vingt-neuf ou cinquante-trois. C’est un âge comme un autre. Un peu plus rare peut-être. On me félicite comme si je venais d’accomplir une prouesse sportive, une sorte de marathon mais moi, je n’ai pas l’impression d’avoir gagné quoi que ce soit. Je me sens plutôt bien. Hormis le fait que je maigris et qu’il n’y a apparemment rien à y faire, je me porte comme un charme. On me demande souvent quel est mon secret, comment je suis arrivé à ce grand âge en aussi bon état, je ne sais jamais quoi répondre. Je bois un verre d’eau au réveil et c’est tout. Si j’avais dû avaler toutes les pilules que mon médecin avait voulu me refiler, je serais mort avant lui, empoisonné depuis longtemps. Je vis bien mieux que la plupart des gens que je croise et qui ont toujours un pet de travers. Moi, je pèse cinquante-six kilos et je ressemble à la marionnette de Don Quichotte. Je n’ai plus faim. Je vais disparaître parce qu’un jour une rafale m’emportera comme un cerf-volant ou le vent finira par passer à travers mes côtes mais ce n’est pas grave, il faut bien s’arrêter un jour. Pourtant, je ne cherche pas particulièrement à durer. Je m’en fiche de partir. Depuis toujours. Cela m’est profondément indifférent. Je n’ai pas plus peur de la mort que je n’ai eu peur de la vie. J’ai surmonté ma malédiction. Joseph K. était un personnage de Kafka. Ce n’est pas moi. Je n’ai rien à voir avec lui.
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