Guenassia, Jean-Michel - La Vie rêvée d'Ernesto G.
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- Название:La Vie rêvée d'Ernesto G.
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- Издательство:Asohar - TAZ
- Жанр:
- Год:2012
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– Qui me dit que c’est vrai ?
– Moi. Il faut que tu me fasses confiance.
– Confiance, confiance…
Martin éclata d’un rire aigre et toisa Joseph.
– D’accord, vous êtes mon père, et ça va changer quoi pour moi ? Vous allez me rendre mon enfance ? Je vais sortir d’ici ? Je vais avoir la belle vie ? Non, je suis là, au fond du trou. Et pour longtemps. J’étais persuadé que c’était à cause d’elle, parce qu’elle m’a emmerdé toute ma vie, qu’elle ne m’a jamais aimé, il n’y en avait que pour elle, ses rôles minables et sa carrière à la con, elle n’a pensé qu’à sa gueule et à se débarrasser de moi. Je croyais aussi que c’était à cause de cette molasse de Georges, c’était son larbin, juste bon à allonger les billets. En définitive, je m’étais trompé, vous avez une sacrée part de responsabilité. Vous avez bien réussi votre coup tous les deux. Bravo, j’espère que vous allez le regretter jusqu’à la fin de votre vie. L’autre, malheureusement, elle ne peut plus s’en rendre compte, elle a de la chance, elle est ailleurs. Mais quand elle avait sa tête, ça ne changeait rien. Ce n’était jamais sa faute, toujours la mienne. Oui, j’espère vraiment que vous allez regretter ce que vous m’avez fait. Parce que c’est à cause de vous que je suis là. Et que je suis seul. Oui, je suis tout seul sur terre.
– Je comprends, c’est normal que tu m’en veuilles. Mais je ne te laisserai pas tomber, Martin, moi je vais t’aider. Nous avons été séparés mais c’était malgré nous, nous pouvons surmonter cette épreuve. Je suis avec toi maintenant. On peut reconstruire un peu de vie entre nous. Ce ne sera pas facile mais il faut le vouloir.
– Ah oui, et comment ? Par un coup de baguette magique ? Hop, une cuillère de compassion, et envolées les années de merde ? Allez vous faire foutre, vous et vos regrets à la con. Je ne vous aime pas et je ne vous aimerai jamais. Pour moi mon père, c’est Georges. C’est le seul qui a compté pour moi. Écoutez-moi bien, la seule chose dont j’aie besoin, ce n’est pas de votre regard de curé et de votre gentillesse. Je n’en ai rien à foutre de votre affection. Aujourd’hui, j’ai besoin de pognon. C’est la seule chose qui pourra m’aider. Du pognon pour cantiner, améliorer cet ordinaire de merde et cette bouffe infecte. Du pognon pour l’avocat. Parce que, avec cet enfoiré qui ne se bouge pas, je vais crever ici.
***
À son retour à Prague, Joseph invita Helena à déjeuner. Cela n’arrivait jamais. Quand ils se voyaient, c’était toujours le dimanche en famille. Il avait besoin d’être tranquille pour parler avec elle. Elle accepta immédiatement.
Il lui raconta ses retrouvailles avec Martin. Joseph avait pris la décision d’aider son fils. Quoi qu’il arrive. Tant pis si c’était désespéré, voué à l’échec. Il voulait savoir si elle acceptait de s’associer à cette démarche et désirait avoir son avis. Il ne savait pas trop ce qu’il pouvait faire et craignait de ne pas avoir assez de temps devant lui. C’était devenu une obsession. Que se passerait-il s’il disparaissait ?
– Nous sommes les seuls à pouvoir lui tendre la main, non ?
Helena promit d’y réfléchir. Joseph évoqua la situation de Christine et sa maladie. Il suggéra que le moment était venu pour elle d’aller en France et de revoir sa mère au moins une fois, avant que ce ne soit plus possible et même si c’était inutile. Helena l’interrompit :
– Pour moi, elle est morte quand j’avais huit ans. J’irai en France pour mon plaisir mais certainement pas pour la revoir.
– Il faut que tu lui pardonnes.
– Pourquoi ? À quoi ça servirait aujourd’hui ?
– Pour que tu puisses trouver la paix. Moi, je lui ai pardonné.
– Je préfère vivre avec ma colère. Qu’elle soit vivante, morte ou inconsciente ne m’intéresse pas. Elle n’a pas eu pitié de moi, ni de toi, ni de Martin. Elle nous a brisés tous les trois. On a survécu tant bien que mal. Grâce à toi, je m’en suis bien tirée. Elle a détruit Martin. Je ne lui pardonnerai jamais. Je suis comme ma mère peut-être. Mais je préfère être comme je suis.
En avril 1996, après des palabres interminables, le Parlement tchèque vota une loi permettant à chaque citoyen de consulter son éventuel dossier à la Sécurité d’État. Pendant plus de quarante ans, la StB, la police politique, sous tutelle du KGB, avait surveillé la population. Des chiffres effarants et invérifiables circulaient. On disait que la politique secrète comptait seize mille employés, c’est-à-dire qu’un Tchèque sur mille y travaillait, il y aurait eu cent trente mille informateurs ou agents occasionnels, soit plus de dix pour cent de la population, et plus de cent mille dossiers constitués depuis 1948. On savait aussi que, dans les derniers mois, la StB avait détruit des dizaines de milliers de dossiers, les plus récents et les plus compromettants pour les fonctionnaires encore en activité.
Helena se souvenait de la réflexion de Sourek. Il avait mentionné son dossier. Elle voulait savoir ce qui s’était passé et espérait obtenir les réponses qui lui manquaient pour relier les fils épars de sa vie. Elle formula une demande de consultation, paya un droit de cinquante couronnes et attendit la réponse.
Ludvik soutenait que c’était inutile de remuer la boue, que cela ne servirait qu’à accabler le présent. C’était la position qu’il défendait au journal dont il était rédacteur en chef adjoint. Joseph partageait cet avis et ne voulait pas consulter son dossier, il était partisan d’une amnistie générale.
– Qu’est-ce qu’on va apprendre ? Toutes les choses pas jolies jolies qu’on a faites ? Il y en a marre des procès et des accusations. Qu’on le veuille ou non, ils ont réussi à faire de nous leurs complices. Ne les laissons pas nous pourrir notre avenir.
En décembre, Helena reçut une lettre du ministère de l’Intérieur lui apprenant qu’il existait un dossier à son nom dans les archives. Elle prit le train pour Pardubice où les dossiers avaient été centralisés.
Elle dut patienter une heure dans la salle d’attente avant qu’on appelle son numéro. Elle suivit un appariteur dans une salle carrée où se trouvaient quatre tables de travail. Trois étaient occupées par des hommes qui consultaient leur dossier sous la surveillance d’une femme en uniforme kaki assise sur une estrade. Un carton marron était posé sur le quatrième bureau.
La femme en uniforme vérifia l’identité d’Helena, lui demanda de s’asseoir, ouvrit le carton et en sortit un épais dossier beige tenu par deux sangles, contrôla à nouveau que c’était bien son nom qui figurait dessus. Helena avait le droit de prendre des notes, il était interdit de modifier les pièces, de les annoter, de les emporter, de les photographier ou de les photocopier. Tous les documents étaient cotés et devaient être replacés dans le même ordre.
Helena resta un moment immobile devant son dossier. Il portait le numéro 398181. Son nom était calligraphié avec une encre mauve. Dans le coin gauche, une étiquette avec la mention manuscrite : « 3 e section – joint dossier de Ramon Benitez Fernandez le 20-07-66 : (il n’existe plus de référence Ramon Benitez) instruction 66-1625, colonel A. Lorenc . » Deux tampons ronds, chacun avec une signature différente et illisible, validaient la jonction. Helena respira profondément et ouvrit son dossier. Il contenait 373 documents cotés, essentiellement les 42 rapports de Sourek au sanatorium, 25 relevés d’écoutes téléphoniques, 15 états de frais d’agents en déplacement, 176 rapports de filature pendant le séjour de Ramon et Helena à Prague, des enquêtes de voisinage et des notes d’informateurs et d’agents.
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