Guenassia, Jean-Michel - La Vie rêvée d'Ernesto G.
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- Название:La Vie rêvée d'Ernesto G.
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- Издательство:Asohar - TAZ
- Жанр:
- Год:2012
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– La meilleure preuve, clama Denise qui avait toujours le dernier mot, c’est que madame Moreno lui fait son linge, jamais ses costumes, ni ses chaussures. Vous avez vu comment il est tiré à quatre épingles, moi je dis que c’est sa belle qui s’en occupe.
Aucun homme ne pouvait rétorquer quoi que ce soit à une telle démonstration. Ils restèrent pensifs, se dirent :
– Le salaud, c’est un rapide !
Ils ne pouvaient pas imaginer qu’un homme, fût-il tchèque, puisse manier, et avec dextérité, un fer à repasser ou une brosse à reluire. Ignorant qu’il était le centre des commérages du quartier, Joseph laissa ainsi passer la chance qui lui était offerte d’être adopté.
La seule chose qui l’intéressait, c’étaient les nouvelles de son pays. Au début, il achetait L’Écho d’Alger chaque matin, mais la page internationale était anémique, elle avait comme unique objectif de vanter l’importance de la France et de son empire, son rôle déterminant dans les relations internationales. Rapidement, il ne fut plus question des accords de Munich. La Tchécoslovaquie avait été digérée, le journal énumérait les aspects positifs du gouvernement du Führer.
Joseph recevait de courtes lettres de son père. Tout allait pour le mieux à Prague. Il soignait l’officier allemand qui occupait désormais la moitié de son appartement, au grand dam de madame Marchova, la propriétaire, qui refusait de parler à l’occupant. Les lettres mettaient de plus en plus de temps à arriver ou se perdaient en chemin. Joseph écrivait, le bloc de papier sur ses genoux, dans le calme du Jardin d’essai, à peine troublé par des cris lointains de gamins qui jouaient aux cow-boys et aux Indiens…
Ça fait bien longtemps que je n’ai pas reçu de tes nouvelles, j’espère que cette lettre te trouvera en bonne santé. Je ne me souviens plus si je te l’ai dit, de ma chambre, j’ai une vue superbe sur la mer. Enfin, un morceau, parce qu’il y a un immeuble devant. D’où je t’écris, on aperçoit aussi la mer, j’ai l’impression de l’entendre. La prochaine fois, j’achèterai une carte postale pour que tu voies. À l’Institut, j’ai toujours autant de travail et je suis très content de
…
Il releva la tête, en panne d’inspiration. Un vent frais avait dispersé la brume. La ville apparaissait en relief avec des contrastes accentués dans le contour de la baie.
Soudain, ce fut comme s’il la découvrait et venait de débarquer.
Au loin, très loin, à l’endroit où la mer et le ciel s’entremêlaient, une côte montagneuse se découpait ou c’étaient des nuages incertains qui créaient cette illusion, il était impossible qu’il y ait une côte visible. Il scrutait en plissant les yeux, à en avoir mal aux tempes, il apercevait pourtant une masse bleutée de montagnes informes et l’horizon disparaissait.
Depuis son arrivée, Joseph travaillait, sous la direction du docteur Donatien, sur une nouvelle forme de fièvre ondulante qui affectait les moutons. Sergent ne lui avait plus adressé la parole. Ils se saluaient d’un signe de tête quand ils se croisaient dans les couloirs. Le jeune homme n’avait guère plus de relations avec les autres médecins de l’équipe, leurs discussions concernaient exclusivement leurs recherches. Quand ils parlaient entre eux et qu’il entrait dans la pièce, ils s’interrompaient, lui demandaient ce qu’il voulait et ils attendaient qu’il soit reparti pour poursuivre. Ses collègues ne lui posaient aucune question sur sa vie précédente ou actuelle. Un jour de la première semaine, un groupe bavardait dans le jardin de l’Institut à l’ombre du micocoulier. Quand Joseph tenta de s’immiscer dans la conversation, ils se turent. Une autre fois, Joseph avait voulu savoir si les docteurs Foley et Parrot étaient originaires d’Algérie et avaient fait leurs études ici, ceux-ci l’avaient dévisagé d’un air interloqué comme si ses questions étaient le summum de l’indiscrétion. Joseph s’était excusé de les avoir dérangés.
Il ne savait pas s’il devait insister ou attendre, s’ils étaient naturellement méprisants ou s’il y avait une raison. Ils avaient une fâcheuse tendance à lui laisser la surveillance des expériences en cours, il n’osait pas refuser d’y jeter un œil et de s’en occuper à leur place. C’est toujours au dernier arrivé qu’on refile les corvées.
Joseph déjeunait seul dans la cuisine aménagée au sous-sol où il avalait la gamelle à trois étages préparée le matin par la mère Moreno. Comme elle avait constaté qu’il ne rentrait jamais dîner, elle lui avait doublé les portions pour lui permettre de manger un morceau le soir. Elle n’était pas obligée. Elle ne le faisait pas pour les autres pensionnaires. La gamelle n’était pas comprise dans le prix de la pension, mais l’Institut, c’était différent, ils travaillaient pour le bien public sans se ménager ni compter leurs heures. C’était sa contribution aux progrès de la science. Joseph aimait rester seul la nuit quand les autres avaient rejoint leurs familles.
L’Institut lui appartenait.
Il traînait dans les salles, examinait les fiches de suivi, reconstituait les travaux, déduisait les analyses des comptes rendus, échafaudait d’autres pistes, retenait les pratiques des uns et des autres, leurs méthodes de classement et d’organisation, rectifiait ses erreurs et veillait à ne pas attirer l’attention du patron. Sergent dirigeait sans que rien lui échappe, avec un mélange curieux de pugnacité et de bienveillance, et chaque responsable de laboratoire lui rendait compte en direct. Il passait avec une facilité déconcertante des travaux permanents sur la prophylaxie du paludisme ou des problèmes liés à la scarification des nouveau-nés avec le BCG, de l’évolution du vaccin antirabique à l’élaboration de répulsifs contre les criquets pèlerins ou à l’utilisation du sulfamide soluble contre le trachome et les conjonctivites granuleuses. Sa mémoire était infaillible, il ne fallait pas traîner pour lui transmettre les résultats des recherches. Tout partait de lui et revenait à lui, son autorité était tellement évidente que personne n’aurait imaginé remettre en cause la moindre de ses directives. Quand il formulait une hypothèse de sa voix rauque, c’était aussitôt une nouvelle piste. S’il émettait un doute, on arrêtait sans hésitations ni regrets. Cela faisait près de quarante ans qu’il dirigeait en patron absolu.
Depuis trois semaines, Joseph s’occupait du sérum anticlaveleux. Il passait des heures l’œil collé au microscope, à ne plus pouvoir en ouvrir la paupière ni se redresser. Il suivait à la lettre le protocole établi, rien ne marchait. Il n’osait poser aucune question, exécutait les tests varioliques dans l’ordre défini.
Un matin, Sergent le trouva endormi sur le lit de camp dans la bergerie où il était censé surveiller les suites de l’inoculation d’une partie du troupeau. Joseph fut réveillé par le cri d’un mouton marqué que Sergent examinait avec attention.
– Il m’a l’air en pleine forme, affirma Sergent, satisfait.
– Vous croyez ? osa Joseph.
– Après ce qu’on lui a injecté, il est vivant.
Ils se retrouvèrent dans la cuisine. Joseph servit le café dans de grands bols qu’ils burent en silence.
– Kaplan, êtes-vous satisfait de votre travail ?
– Bien sûr, monsieur, c’est très intéressant. Le problème, c’est que je me sens un peu à l’écart de l’équipe.
– Tant que vous serez en stage, les autres médecins ne vous considéreront pas comme un des leurs. Pas facile d’être admis dans la congrégation. Vous devez tenir le coup. Et vous êtes bien installé ?
– La pension est correcte. Je ne fais qu’y dormir. Madame Moreno me prépare mes repas.
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