Guenassia, Jean-Michel - La Vie rêvée d'Ernesto G.
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- Название:La Vie rêvée d'Ernesto G.
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- Издательство:Asohar - TAZ
- Жанр:
- Год:2012
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– Vous êtes toujours dans cette pension minable ! Qu’est-ce que ça veut dire ?
Sergent se leva, mécontent, disparut sans un mot.
Dans l’après-midi, madame Armand vint trouver Joseph, annonça d’un ton sec qu’elle lui avait pris un rendez-vous le lendemain à midi avec l’administrateur de biens de l’Institut.
– Quand vous aurez à vous plaindre de quelque chose, poursuivit-elle, il est préférable de vous adresser directement à moi.
Elle tourna les talons avant que Joseph ait pu lui répondre.
Alger la mystérieuse. Il n’avait jamais dépassé le marchand de journaux au coin de la rue de Lyon, sous prétexte qu’il avait trop de travail pour se balader.
Pas envie de connaître cette ville, il préférait y rester étranger, comme de passage.
Il avait objecté à madame Armand qu’il ne voulait pas s’installer dans un appartement, pas le temps de s’en occuper, la pension Moreno lui convenait parfaitement, elle avait répondu que chaque médecin avait droit à un logement de fonction dès son admission au stage. Aucune raison de déroger à cette règle. Il avait pris le trolleybus, après un trajet interminable il était descendu à Opéra, s’était promené un moment, perdu, trompé de direction, des rues identiques, la même bousculade qu’à Paris avant de se résoudre à demander son chemin à des passants pressés.
La quiétude villageoise de son quartier s’était transformée en tohu-bohu de femmes qui s’interpellaient d’un immeuble à l’autre, de livreurs qui couraient en tous sens avec leurs diables surchargés et d’encombrements de voitures. Il déboucha sur la rampe Magenta, découvrit que le port seul était de plain-pied avec la mer. Alger la citadine surplombait la Méditerranée, construite en hauteur sur des voûtes et des arcades comme si elle s’en méfiait et voulait s’en protéger. Cela permettait de la découvrir à chaque coin de rue, de l’admirer de partout. Le trolley passa en sens inverse, il hésita, il se trouvait bien à la pension Moreno et n’avait pas envie de changer de vie. Il arriva quinze minutes en retard rue Dumont-d’Urville, l’étude Morel était fermée. Sur un panneau, les horaires d’ouverture montraient qu’on ne plaisantait pas avec l’exactitude. Joseph descendait l’escalier quand la porte s’ouvrit.
Un homme d’une trentaine d’années aux cheveux ondulés, cigarette à la bouche, élégant avec son gilet pied-de-poule à revers, se précipita vers lui, bras tendus en avant.
– Monsieur Kaplan ? Vous avez eu du mal à trouver ?
Joseph n’eut pas le temps de répondre. L’homme le dévisageait avec insistance, sourcils froncés, il agrippa sa main d’un air soupçonneux, trois longues secondes, et son visage s’éclaira.
– Je suis si heureux de faire votre connaissance. Comment allez-vous ?
– On se connaît ?
– Je vous ai vu au Balajo , avec une femme superbe, il n’y avait que vous sur la piste, tout le monde vous admirait, un tango magnifique, vous dansez aussi bien que Fred Astaire.
– Vous exagérez.
– Je vous jure, on a dû vous le dire déjà. C’était comme au cinéma. J’ai pensé que vous étiez professeur de danse.
Il était si anormalement accueillant que Joseph se demanda s’il n’avait pas, lui aussi, profité des leçons de Meyer (ou peut-être était-il avocat). Il découvrit vite que chez lui, c’était spontané. Il n’arrêtait pas de lui répéter qu’il était heureux, tellement heureux de l’avoir rencontré, un grand bonheur.
Cet homme lui fut immédiatement sympathique.
Joseph ne pouvait se douter que cette rencontre avec Maurice Delaunay allait bouleverser sa vie. Celui-ci parlait à toute vitesse, et il ne lui laissa pas le temps de refuser son invitation à déjeuner.
– Je vous emmène à ma cantine, vous allez adorer.
Il alluma une cigarette et lui en proposa une. Il conduisait sa traction avant avec maestria, se faufilait dans les interstices de la circulation en riant comme un enfant, profitait de la puissance de la voiture pour doubler les trolleys sur la voie de gauche, et se rabattre in extremis en forçant le passage, sans répondre aux coups d’avertisseurs et aux insultes qui accompagnaient sa conduite musclée, occupé qu’il était à vanter les mérites incomparables de sa 7 CV qui ne lui avait pas coûté un centime. Il voulait absolument que Joseph devine comment il l’avait obtenue. Non, on ne lui en avait pas fait cadeau et il ne l’avait pas volée. Il l’avait gagnée !
– Ouais !
Un soir de chance inouïe au casino de la Corniche de la pointe Pescade. Onze tours de baccara gagnants à quitte ou double. Du jamais vu. Au fur et à mesure, de plus en plus de clients s’agglutinaient autour de la table pour suivre la partie. L’autre s’acharnait. Double ! Double !
– Au dernier coup, j’avais un six, lui aussi. Il a demandé une carte, un deux. Sur le tapis, il y avait une fortune. J’étais obligé de tirer une carte. Et Dieu m’a donné un trois. Ouais, un trois, j’en croyais pas mes yeux. Il tremblait comme une feuille de papier, il ne pouvait pas payer. Il m’a proposé sa voiture. Et voilà le travail. Je le croise de temps en temps, il m’évite. Son père a une cimenterie. À Alger, c’est des petits joueurs. Maintenant, personne ne veut jouer avec moi. Mais au fond tant mieux, j’ai pas les moyens.
Ils roulèrent une dizaine de minutes. Maurice se gara sur le trottoir du front de mer. Joseph, qui s’attendait à un austère restaurant d’entreprise, se retrouva au bord d’une plage de sable désertée à cette époque avec un fortin en béton à l’angle.
Une grande baraque en bois surplombait la mer avec une terrasse immense construite sur pilotis.
En entrant, Joseph retrouva une odeur familière et, sans y arriver, chercha dans sa mémoire à quoi ou à qui la rattacher.
Maurice connaissait tout le monde : le patron, un certain Padovani, sa femme, la serveuse, plusieurs clients à qui il alla serrer la main et demander comment ça allait aujourd’hui. Il présenta Joseph à chacun comme un des deux meilleurs danseurs du monde et aussi un des pontes de l’Institut Pasteur, un très grand médecin, spécialiste d’il ne savait plus trop quelle maladie redoutable qui pouvait vous faire mourir en cinq minutes, ils venaient de trouver le remède, on pouvait être tranquille. Par gratitude, le patron offrit une anisette bien tassée, accompagnée d’une demi-douzaine de petites assiettes, on pouvait picorer. C’était délicieux.
Le père Padovani était ravi qu’on le félicite enfin pour ses fèves au cumin, ses pommes de terre à l’harissa, ses pois chiches grillés, ses filets de sardine à l’escabèche et ses graines de lupin saumurées.
– Faits maison, vous pouvez me croire sur parole.
Joseph mit du temps à comprendre qu’il s’agissait juste d’amuse-gueules. Maurice expliqua que c’était et de loin la meilleure kémia d’Alger. Joseph lui fit répéter à deux reprises, demanda d’épeler le mot. Personne ne savait comment ça s’écrivait exactement, si ça prenait un k ou un q, ils s’en fichaient tous. Padovani resservit des anisettes. Joseph avait perdu l’habitude de l’alcool, sa tête lui tournait. Maurice parlait, les autres riaient. Ceux qui arrivaient les rejoignaient. Ils se tapaient deux ou trois fois sur les épaules. Joseph serrait des mains d’hommes bienveillants. Certains l’embrassaient comme s’ils l’avaient toujours connu. Il n’avait pas l’habitude de ces effusions. Il était, depuis son arrivée, en manque de chaleur humaine et n’eut aucune hésitation à adopter les rites de cette tribu. Il fit comme les autres, se mit à donner des tapes dans le dos, à poser une bise sur chaque joue, à laisser tomber le vouvoiement.
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