Guenassia, Jean-Michel - La Vie rêvée d'Ernesto G.
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- Название:La Vie rêvée d'Ernesto G.
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- Издательство:Asohar - TAZ
- Жанр:
- Год:2012
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Maurice l’aida à déménager ses affaires de la pension. La mère Moreno promit de lui garder sa chambre payée jusqu’à la fin du mois. Un seul voyage suffit pour transporter ses deux valises.
– Dis-moi, toi qui connais bien Alger, où est-ce qu’on peut acheter des cartes postales ?
Maurice prit l’habitude de l’emmener le matin et de venir le chercher chaque soir, il donnait de longs coups d’avertisseur pour le prévenir. Joseph n’avait pas besoin de regarder sa montre, il était neuf heures, il enlevait sa blouse, coupait l’électricité, quittait son laboratoire et, comme il était le dernier, personne ne se rendit compte qu’il partait plus tôt.
Trois fois, Maurice l’oublia. Joseph attendit, ne le vit pas venir, en déduisit qu’il avait probablement trouvé mieux à faire, n’en profita pas pour rattraper son retard et, comme il n’y avait plus de trolley, retourna à pied chez lui, une bonne heure de marche, il n’avait qu’à suivre la pente.
Si Joseph et Maurice s’étaient rencontrés à Paris, ils ne seraient jamais devenus amis, au contraire, ils se seraient probablement insultés. Ils n’avaient pourtant changé de camp ni l’un ni l’autre. Ils conclurent donc que c’était le climat si doux, le bleu si bleu de la mer et du ciel qui les rendaient moins belliqueux, affirmèrent qu’au fond, ils s’en fichaient de ces histoires de droite, de gauche et de lutte des classes, ils n’allaient pas laisser leurs idées décider à leur place. Ils se trompaient. La beauté des lieux n’avait aucune influence sur leur comportement, il n’y a pas de mer plus sanglante que la Méditerranée.
Joseph écrivit souvent à son père, petite lumière qui s’éloignait inexorablement, il lui envoya aussi trois cartes postales avec des statues de la ville. Son père adorait les sculptures. À Alger il n’y en avait pas beaucoup. Elles étaient pompeuses et d’une rare lourdeur.
– Tu ne connais pas Prague ? dit-il à Maurice. On ira ensemble. Je te montrerai les plus belles statues du monde. J’aurais dû y retourner pour convaincre mon père de s’en aller, il aurait été obligé de m’écouter, on serait repartis ensemble.
– Tu te fais de la bile pour rien. Tu vas voir, ça va s’arranger.
Ils dînaient chez Padovani. Dès le deuxième soir, Joseph avait ressenti l’agréable sensation d’être un habitué. Un sourire sincère accompagné d’un « Comment il va aujourd’hui ? » Ils avaient maintenant leur table, près d’une fenêtre, personne ne se serait avisé de s’y asseoir. Avant qu’ils ne passent commande, Michèle, la serveuse, apportait les anisettes, les amuse-gueules et leur proposait le plat du jour.
Une autre bouteille de mascara.
On venait leur serrer la main, leur taper sur l’épaule, certains traversaient la salle pour trinquer. Ils avaient le droit à la même blague à plusieurs reprises sous différentes formes. Tu as pris quoi ? La friture ! Aïe aïe aïe !
– Cette femme si belle avec qui tu dansais, c’était ton amie ? demanda Maurice.
Joseph fit oui de la tête, chercha ses mots :
– On avait une relation bancale.
– Tu l’aimais ?
Joseph ne connaissait pas la réponse.
Comme chaque soir à dix heures, dans une lumière verte, l’orchestre commença. Deux accordéonistes et une batterie. Ils se débrouillaient bien. Le plus âgé était doué, adorait le paso doble, faisait des variations sur España Cañi . Joseph retrouvait cette musique miraculeuse, elle le pénétrait par tous les pores de la peau, le réchauffait.
– On a eu une curieuse séparation.
– Tu as dû beaucoup souffrir.
Joseph haussa les épaules, parla plus fort pour se faire entendre :
– Viviane avait… une peau… pas de la soie, pas du satin, plus douce encore… comme une pivoine… Tu as déjà touché une pivoine ? Quand je lui effleurais le corps, je tremblais.
Joseph hochait la tête. Un tourbillon d’accordéon, les doigts de Viviane plantés dans son dos, son odeur de jasmin et de mimosa, la voix de Gardel. L’avait-elle seulement regretté ?
– Pourquoi vous vous êtes séparés ? poursuivit Maurice.
Joseph pensa : « C’est ce qui arrive quand l’un des deux n’aime pas assez l’autre », mais il se tut et sourit. Personne ne lui avait jamais posé la moindre question. Un ami certainement. Ils trinquèrent à nouveau.
– Il faut se méfier de celui-là. Bien fruité mais 13 degrés. Il tape derrière la tête.
Maurice présentait Joseph à ceux qui arrivaient. Il n’avait que des meilleurs amis. Il lui faisait de la publicité. Comme s’ils s’étaient toujours connus.
– Le meilleur danseur que j’aie jamais vu. À Paris, les plus belles femmes se battent pour danser avec lui.
– Vous m’invitez ? demanda une brunette avec une robe bleue à fleurs.
Joseph faillit lui prendre la main. Trop risqué de valser sur Les Roses blanches .
– Pas ce soir. Une autre fois.
– Ça m’étonnerait, lança-t-elle en tournant les talons.
– Franchement, tu as eu tort de refuser. À Alger, les filles se prennent pour des duchesses, la réputation tu comprends, elles ne font jamais le premier pas. Vas-y.
– Cette chanson porte malheur.
– Ma chérie aime bien danser, confia Maurice, il faudrait que je prenne des cours, non ?
– Ça ne servira à rien. Écoute-moi bien, Maurice, les filles, si tu danses comme un fer à repasser, elles s’en fichent. Ne pense pas aux autres hommes, ils ne regardent que ta femme. Toi, tu as d’abord vu Viviane, tu t’en souviens encore. La danse et l’amour, c’est pareil. Regarde-la droit dans les yeux. Rien d’autre. Pour se lancer, la meilleure des danses, c’est la java. Quand elle mettra ses mains au-dessus de ton cou, ne la joue pas voyou, pas de mains dans les poches, elles ont horreur de ça, ni sur les hanches, c’est pour les bourges. Tes doigts en douceur sur l’amorce de ses fesses.
– Elle ne va pas apprécier.
– Mon pote Marcelin dit que les fesses des femmes ont été inventées pour la java. N’appuie pas, ne souris pas. Elle doit pouvoir douter. Elles ne sont pas idiotes. Des pas comme un canard. Les épaules un peu rentrées. Et ne la quitte pas une seconde du regard. Décontracté. Entre vous, il doit y avoir l’espace d’une feuille de papier à cigarette. Pas plus, pas moins. Tu pivotes doucement, sans te presser. Et puis ta main droite remonte au creux de ses reins, l’autre sur le haut de sa cuisse. Une légère pression. Tu la fixes toujours, sans sourire. Tu te dandines en douceur. Elle est obligée de te suivre.
Contrairement aux règles élémentaires du savoir-vivre, les femmes venaient lui demander un tango, elles n’avaient pas à insister, Joseph acceptait presque toujours, même pour celles dont le visage lui déplaisait ou qui ressemblaient à des tonneaux ou lui marchaient sur les pieds. Si par hasard il dansait deux fois avec une partenaire, aussitôt les pépiements se déchaînaient, le cancanage étant, en ce temps-là, le principal sport féminin à Alger la médisante.
Aucune fille ne pouvait comprendre Joseph.
Il ne cherchait ni à se caser ni à trouver un beau parti. Il s’en fichait royalement. Lui, la seule chose qu’il aimait sur terre, c’était travailler dans son laboratoire, danser le plus souvent possible, chantonner sur les disques de Gardel et nager une demi-heure en fin de journée sur la jetée de l’Amirauté, même quand l’eau était glacée.
Après tout, on ne connaissait pas les Tchèques et peut-être n’aimait-il pas les femmes, murmuraient certaines de dépit, mais elles se heurtaient aussitôt à leur sixième sens : un homme qui danse aussi bien la valse ne peut pas ne pas aimer les femmes. On lui pardonnait ses refus, ses « Je vais voir », ou ses « Dès que c’est possible, je vous le dis » ; on l’invitait à nouveau et il s’esquivait, comme un somnambule.
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