Guenassia, Jean-Michel - La Vie rêvée d'Ernesto G.
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- Название:La Vie rêvée d'Ernesto G.
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- Издательство:Asohar - TAZ
- Жанр:
- Год:2012
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– Les femmes sont bizarres, si tu couches avec une autre, elle se dira : c’est la vie, les mecs sont des salauds, il faut se résigner. Mais ça, elle ne te le pardonnera jamais.
Une fumée blanchâtre sortait d’une cheminée d’usine en brique. Une odeur capiteuse d’orange enveloppait les quatre à cinq cents personnes agglutinées sur la place de cette zone industrielle le long du boulevard Thiers sur les hauteurs d’Alger. En ce début de soirée, Maurice patientait avec Joseph et quelques amis. Ils essayaient de le convaincre des bienfaits médicaux de l’Amer Picon dans le traitement du paludisme.
C’était prouvé.
Cet apéritif avait d’abord été un médicament que l’armée française commandait en quantité considérable pour soigner la troupe. Le scepticisme de Joseph les choquait, son incrédulité montrait qu’il était encore un étranger.
– Il y a un ou deux siècles, en surdosant le quinquina, on a pu observer des effets bénéfiques, soutint Joseph. Aujourd’hui, il faudrait boire des centaines de litres pour obtenir un résultat, tu mourrais d’une cirrhose avant. Le paludisme tue toujours autant.
Il n’eut pas le temps de poursuivre, la foule se mit à avancer, ils pénétrèrent dans un dépôt désaffecté mal éclairé.
Aucune affiche, aucune indication de salle ne donnait à penser qu’un spectacle allait se donner. Pas de guichet, pas de billet à acheter, pas d’ouvreuse, pas de chaises ou de fauteuils non plus.
Ils restaient debout, collés les uns aux autres, ceux qui entraient poussaient ceux qui piétinaient. Maurice et Joseph furent séparés de leurs amis et se retrouvèrent adossés à un pilier, une demi-heure fut nécessaire pour que tous trouvent place dans l’entrepôt, les portes furent fermées, les lumières faiblirent, le silence se fit peu à peu.
Une rangée de spots illumina l’estrade sans rideau.
L’odeur entêtante de l’orange l’emportait sur la fumée de centaines de cigarettes.
Le noir se fit.
Des cris, des coups de feu, des hurlements.
« Mauvais début, théâtre amateur », pensa Joseph.
Une faible ampoule éclairait à peine la scène. Des hurlements plus forts.
Joseph poussa un soupir de résignation, combien de temps pouvait durer une pièce dans un endroit pareil, longtemps probablement.
Des bruits de bottes, comme un concerto allegro, une charge de cavalerie.
Joseph eut un frisson dans le dos. Trois hommes et une femme en uniforme de l’armée allemande captèrent son attention. Un officier, des soldats. L’action se déplaçait uniquement grâce à des éclairages fugitifs sur le mur nu et vide, sans décor ni meubles ni accessoires, tour à tour un bureau, une cellule, un palan de déchargement avec ses poulies comme salle de torture, un renfoncement dans le mur pour une autre cellule.
Maurice donna un léger coup de coude à Joseph.
– C’est elle, chuchota-t-il en la désignant du menton.
Christine était impitoyable, méthodique, calme. On venait enfin d’arrêter l’homme recherché, était-ce l’écrivain Kassner, haut responsable en fuite du parti en déroute ? Personne ne le savait, on ne possédait qu’un de ses livres immondes sans photo, pourquoi avoir brûlé les autres ?
Une autre femme la suppliait, en appelait à son humanité, elle la repoussait sans ménagement.
– C’est Nelly, murmura Maurice.
Une heure ou deux ? Joseph n’aurait pu dire combien de temps avait duré la représentation. Elle lui avait paru brève. Jamais il n’avait été aussi bouleversé et passionné par une pièce de théâtre. Maurice fut le premier à applaudir, à donner le signal. Un bonheur unanime. Comment dire merci autrement qu’en frappant dans ses mains à en avoir mal, en criant des bravos ?
Deux spots s’allumèrent. Les comédiens ne vinrent pas saluer, pas de rappel, la foule insista, les spectateurs frustrés se hissaient sur la pointe des pieds, où étaient-ils donc ?
Ils avaient disparu, plus d’acteurs, plus de théâtre. Juste l’odeur de l’orange.
La foule sortait du hangar et bloquait la circulation.
– Comment t’as trouvé ? demanda Maurice. Franchement.
Il ne laissa pas à Joseph le temps de répondre. Maurice avait uniquement aimé Christine, un tel plaisir de la voir sur scène, bouger, réciter son texte comme si elle y croyait vraiment. Incroyable cette sincérité. Sans elle : aucun intérêt. Le reste, la pièce, il n’était pas emballé. Du théâtre comme de la peinture abstraite, sans logique ni réalisme. Il n’avait pas compris grand-chose à cette histoire tarabiscotée. Qui était qui, lequel était vraiment Kassner, pourquoi les autres le cherchaient avec autant d’acharnement et criaient sans cesse ? Pas facile de se repérer dans ce vide, c’était triste qu’ils n’aient pas les moyens de se payer un décor. Ils auraient pu faire un effort, avec trois bouts de bois, des rideaux, un coup de peinture. Il n’y avait pas cru un instant. Il avait entendu des réflexions dans le public, apparemment il n’était pas le seul à s’être cassé les pieds, il était inquiet pour leur avenir, ici le spectacle c’était pour se distraire, pas chercher midi à quatorze heures.
– Il faut quand même des rebondissements, des quiproquos et des bons mots, non ?
Joseph expliqua que c’était une nouvelle forme d’expression développant une approche politique, en rupture avec le théâtre traditionnel, et surtout une mise en garde sur ce qui se passait en Allemagne, mais Maurice n’en démordait pas :
– Ennuyeux au possible, en plus deux heures debout, pas de chaises pour s’asseoir, c’est se foutre du monde !
Il était embêté à l’idée d’affronter Christine.
– Tu ne peux pas lui dire le fond de ta pensée, Maurice. À mon avis, le mieux, c’est de dire que tu as adoré, tu ne trouves pas les mots pour exprimer ton bonheur, elle jouait merveilleusement et tous les spectateurs avaient l’air heureux.
– Ouais, tu as raison.
Du haut de ses vingt-cinq ans, Albert Mathé prônait des valeurs ascétiques au nom de la morale. Il clamait que l’art n’était qu’un instrument de propagande au service de la bourgeoisie, le théâtre commercial était mort, il devait désormais éclairer les âmes, se transformer en outil de libération culturelle et avait comme fonction de porter un message politique indépendant du contenu idéologique, d’informer de la réalité sociale, donc l’histoire devait être au centre de l’expression, la dramaturgie délaisser l’individu avec son destin personnel au profit d’une dimension épique.
Mathé avait rencontré Malraux en 35 alors qu’il était venu à Alger présenter son roman Le Temps du mépris , le premier livre écrit sur la barbarie nazie et ses atteintes à la dignité humaine. Il lui avait demandé l’autorisation d’en faire une pièce de théâtre, Malraux lui avait envoyé un télégramme avec un seul mot : « Joue . »
Dans sa troupe, l’œuvre était collective, anonyme : les auteurs, les techniciens, les comédiens n’étaient pas cités, ils ne venaient pas saluer le public, ne réclamaient aucune notoriété, gagnaient peu ou pas d’argent ; pour subvenir à leurs besoins ils avaient des métiers, pour vivre ils avaient le théâtre. Les places n’étaient jamais payantes, le spectateur participait s’il voulait. On ne lui demandait rien. Il devenait aussi important que les acteurs, était appelé à se substituer à eux la pièce finie, le plaisir n’était plus le but recherché mais la prise de conscience et la compréhension du monde.
Cela dit, il était chez Padovani comme chez lui. Il y avait même joué une pièce.
Michèle l’interrompit pour servir les plats. Les comédiens, Joseph et Maurice levèrent le bras, les assiettes passaient de main en main, ils commencèrent à manger. Il y avait tellement de monde que Padovani leur avait installé une table sur la terrasse ouverte. En ce début décembre, dans cette nuit souveraine, on se serait cru au printemps, mer immobile et ciel laqué piqueté d’étoiles.
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