Guenassia, Jean-Michel - La Vie rêvée d'Ernesto G.
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- Название:La Vie rêvée d'Ernesto G.
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- Издательство:Asohar - TAZ
- Жанр:
- Год:2012
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Il se donnait moins de dix ans pour réussir. Alger la New York.
– Avant trente ans, j’aurai fait fortune.
Quinze jours après son arrivée, grâce à un de ses nouveaux amis, il avait trouvé un travail plutôt bien payé de clerc de gestion, traitement frais et commission, chez Morel, le plus gros administrateur de biens d’Algérie. Celui-ci avait été impressionné par sa détermination (un bon vendeur sait se vendre, n’est-ce pas) et son anglais d’Oxford ; si la maîtrise de cette langue n’avait aucune utilité dans ce métier, elle ne constituait pas un obstacle. Le poste nécessitait une totale mobilité et convenait à un célibataire comme lui. Ça tombait pile poil, Maurice adorait voyager. Les distances ne lui faisaient pas peur, ni les voyages en car, les petits hôtels de l’arrière-pays, la chaleur, la poussière et les moustiques.
Maurice avait décidé d’adopter la tactique du cobra royal ; personne ne le voit venir, on passe à côté sans le remarquer, il fixe sa proie sans en avoir l’air, rit intérieurement puis se jette dessus pour l’engloutir. Infaillible. Quel meilleur poste que celui-là pour réaliser son étude du marché immobilier algérien, son potentiel, ses besoins, ses risques, pénétrer les cercles influents, se faire connaître et apprécier avant de lancer sa propre affaire ?
– On a beau dire, pour réussir il faut aussi de la chance.
– Vous aimez le poisson ? demanda Maurice.
Joseph devina qu’il devait aimer, répondit qu’il adorait. Maurice fut ravi. Aux bains Padovani, le déjeuner était simple : poisson grillé ou friture. Le choix dépendait de la pêche du jour : sardines, dorades ou rougets. Quand les bateaux ne sortaient pas, deux ou trois fois dans l’année, c’était comme le soir : grillades, côtelettes d’agneau, merguez.
– Mer… quoi ?
Maurice était certain que Joseph se moquait de lui. Pouvait-on imaginer une pareille ignorance ? Joseph expliqua qu’il avait débarqué seulement depuis deux mois et vivait dans un isolement relatif. À cet instant précis, Maurice Delaunay bascula définitivement. Il avait été cordial comme on devait l’être avec un nouveau client, il avait manifesté son admiration au danseur d’exception, mais un homme capable de charrier en ayant l’air sérieux était, dans ce pays, une personne recherchée et éminemment fréquentable.
– Hé, vous savez quoi ? lança-t-il à la cantonade. Joseph Kaplan dit qu’il ne sait pas ce que c’est qu’une merguez !
L’éclat de rire fut général. Longtemps qu’on n’en avait pas entendu une aussi bonne. Le patron s’approcha, main tendue.
– Les amis m’appellent Pado.
Joseph afficha l’air le plus malicieux possible, sourire jusqu’aux oreilles, sourcils arqués, yeux plissés de celui qui clame : je vous ai fait marcher, et il eut en quelques secondes plus d’amis qu’il n’en avait jamais eu. Aussi bien sûr, une réputation de pince-sans-rire. À Alger la blagueuse, c’était un passeport. Padovani grilla des côtelettes de mouton et un chapelet de merguez.
« Bon sang, ce que c’est piquant », pensa Joseph, le gosier en feu.
Dès lors, Joseph associerait le bonheur à l’odeur de la grillade au feu de bois. Il comprit cela bien plus tard, longtemps après être revenu en Tchécoslovaquie, et se glorifierait, à juste titre, d’avoir introduit la merguez au pays de Kafka.
– On se tutoie, si tu n’y vois pas d’inconvénient ? Moi je préfère.
– Oh oui, c’est mieux, avait répondu spontanément Joseph.
Maurice n’avait pas fait d’études : la faute à des enseignants incompétents et à la conviction qu’il était suffisamment malin pour s’en passer et réussir dans la vie. Joseph l’écoutait, fasciné par sa conviction et ses raisonnements imparables. Pour Maurice, l’école devait apprendre à lire, écrire et compter.
Le reste, c’était pipeaux, flûtes et tambourins.
– Les gens comme moi n’ont pas besoin de leurs salades. C’est la vie qu’ils devraient enseigner.
– Tu vas t’y prendre comment pour réussir ?
– Il y a encore deux, trois points à régler. L’agitation actuelle n’est pas favorable aux affaires, j’en profite pour peaufiner mon projet, étudier les détails des détails, rencontrer les personnes qui comptent, me faire des amis importants. Le moment venu, comme deux et deux font quatre, ça tombera. Ouais, pas possible autrement. Tu dois comprendre, Joseph, dans la vie, il n’y a que deux sortes d’hommes : les locomotives et les wagons.
– Je ne vois pas les choses comme toi. Dans mon métier, douter est une obligation. Moi ce que je veux, c’est faire reculer la frontière et découvrir quelque chose.
Maurice pensait que l’activité de l’Institut se limitait au seul vaccin contre la rage. Joseph lui expliqua une partie de leurs recherches.
– Je ne savais pas qu’il restait autant de maladies inconnues, dit Maurice. C’est une activité qui doit être rentable.
– Ce n’est pas notre préoccupation. Notre objectif n’est pas de faire des bénéfices. On vend les vaccins au prix coûtant. On y est très attaché. C’était l’idéal de Pasteur.
Quand il évoqua le nouveau sérum anticlaveleux qui semblait prometteur, Maurice horrifié posa sa brochette de mouton.
– Tu es vraiment sûr qu’il n’y a aucun danger ?
Maurice fit visiter à Joseph l’appartement qui lui était destiné, rue Géricault, un bel immeuble haussmannien sur arcades avec un ascenseur à piston assez lent qui les déposa au cinquième étage. Trois pièces blanches en enfilade avec vue sur l’immense square Nelson, une cuisine carrelée en zellige marocain avec un garde-manger pour famille nombreuse, une salle de bains avec une baignoire en émail immaculé, dans le couloir des placards à ne plus savoir quoi mettre dedans, et du balcon, on apercevait un étroit rectangle de mer.
– Je n’ai pas les moyens de payer.
– C’est un logement de fonction.
– C’est trop loin.
– Avec le trolley, tu y seras en un quart d’heure.
– À la pension, on me prépare mes repas, je ne sais pas cuisiner.
– Ça te coûtera moins cher d’aller au restaurant. Et puis, on sera voisins.
Sur la gauche, la façade monumentale du cinéma Majestic aux lettres rouges sur fond blanc s’étalait verticalement sur une hauteur de cinq étages.
– J’habite de l’autre côté de la rue, en face de la lettre E. Tu aimes le cinéma ?
– Ça fait un moment que je n’y suis pas allé.
– Tu vas pouvoir te rattraper. Ils jouent Les Aventures de Robin des bois avec Errol Flynn, j’adore les films américains. Je le reverrais avec plaisir. Je réserve des places pour demain soir ?
– J’ai tellement de travail.
– Tu finis à quelle heure ?
– Je n’ai pas d’horaires. J’arrête quand je veux, quand je suis fatigué.
Joseph était partagé entre ses résolutions et la sympathie que Maurice lui inspirait, comme un mauvais génie qui serait venu le tenter, le ramener à sa vie parisienne, mais, accoudé à la rambarde, se chauffant au vent d’un soleil blanc avec les cris d’enfants qui montaient du square, les palmiers qui le ceinturaient, la douceur de cet après-midi, il se dit qu’après tout, ce n’était pas inconciliable, au contraire. Son choix était fait, il n’aurait ni à résister ni à lutter, il ne se laisserait pas distraire de son engagement à l’Institut, il accomplirait dans ce pays quelque chose d’important et s’accorderait aussi du bon temps le samedi soir et le dimanche si possible. Maurice prit son paquet bleu et or de cigarettes Bastos, lui en proposa une. Ils fumèrent tranquillement.
– Tu peux toujours essayer. Si ça ne te plaît pas, tu pars quand tu veux.
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