Jean-Claude Mourlevat - Le chagrin du roi mort
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- Название:Le chagrin du roi mort
- Автор:
- Издательство:Gallimard Jeunesse
- Жанр:
- Год:неизвестен
- ISBN:9782070623877
- Рейтинг книги:4.33 / 5. Голосов: 3
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— Oui, oui, pas de doute, ça poisse, c’est du sang.
— Et ça ! Regardez-moi ça, mon lieutenant ! Au clou, là !
— Un uniforme retourné !
— Oui, c’est ce qui s’appelle retourner sa veste, non ?
— Oui, on peut pas mieux dire !
— Je crois que l’oiseau n’est pas loin…
— Oui, pas loin… En tout cas, on a trouvé le nid !
— Hé, regarde ! Dans le lit-cage, là, un fusil accroché !
— Oui, un fusil ! Un fusil de chasse, on dirait.
Puis une autre voix, plus grave et qui fit taire les autres :
— Fenris, prends trois ou quatre gars avec toi et va fouiller l’étable.
Aleks, le front contre la douce crinière de Faxi, sentit son cœur marteler les parois de sa poitrine comme s’il voulait les traverser. Il imagina une seconde de se cacher sous la paille, au fond de l’étable, mais l’idée d’être débusqué dans cette situation humiliante, piqué par une fourche peut-être, lui déplut infiniment. S’ils devaient le trouver, ils le trouveraient.
Quelqu’un s’acharna un moment sur le loquet de la porte, puis donna des coups d’épaule.
— Rien à faire. C’est barré de l’intérieur.
Un autre regarda par la fenêtre, et toqua au carreau.
— Il y a un cheval. Et un traîneau on dirait. Et un matelas par terre !
Ils cognèrent à la porte, sans doute avec la crosse d’une arme.
— Ouvre. On sait que tu es là. Ouvre et sors avec les bras en l’air.
— On ne te fera pas de mal.
— Ouvre !
— On va casser la porte…
— On va mettre le feu…,
Aleks ne bougea pas.
Il ne répondit pas non plus. Ce qu’il avait à dire ne signifiait rien pour eux : « Vous ne pouvez pas me comprendre, je n’ai pas déserté parce que je suis un lâche, j’ai déserté pour ne pas perdre Lia… Je sais que vous allez m’écraser de votre haine et de votre mépris, mais je n’éprouve pas de honte… De quoi aurais-je honte ? Je ne regrette rien… Si, je regrette une chose, très fort : ne pas avoir quitté ce village ce matin, avant votre arrivée… Je regrette aussi que Lia ait voulu relever le piège de la plaine, en bas, et que vous l’ayez prise, parce que c’est comme ça que c’est arrivé non ? »
Le premier coup ébranla la porte et le fit sursauter. Les autres suivirent. Ils avaient dû trouver la hache derrière la maison.
« Arrêtez de cogner à cette porte, vous me faites peur. Oui, j’ai peur de vous, de votre brutalité, de votre certitude d’avoir raison. J’ai peur pour Lia, qui ne crie plus. Qu’avez-vous fait d’elle ? Qu’allez-vous faire d’elle ? Que va-t-elle devenir sans moi ? Est-ce qu’elle a seulement trouvé ce lapin, au fait ? J’ai peur pour moi aussi, à cause de ce qui m’attend : cette chose noire, ténébreuse et innommable à laquelle je ne veux pas penser encore, mais dont je sens bien qu’elle est déjà dans mon ventre, enfoncée comme un coin, et qu’elle me fait mal. »
Le bois grinça et le fer de la hache passa à travers. Deux coups de plus et le trou fit la taille d’un bras. Une main s’y glissa et chercha la barre, à droite, à gauche, dessus, dessous.
« Tu es un bon cheval, Faxi. Tu nous as donné ta chaleur. Tu tires les traîneaux, lourds ou légers, là où on te dit de les tirer, tu portes sur ton dos n’importe qui sans le juger, tu portes ton maître vivant, ou ton maître mort, tu portes les gens d’ici ou les fetsat, tu portes Lia, ou moi ou un de ces soldats qui va entrer. Je caresse ta crinière, Faxi, et je te remercie, ce sera la dernière chose que j’aurai faite de ma liberté. Parce que je suis encore libre, à cet instant, pour quelques secondes encore, libre… ekletiyen… »
Soudain la barre bascula et la porte s’ouvrit en grand, envahissant l’étable de lumière blanche. Ils entrèrent à cinq et se mirent en ligne. Les trois de gauche étaient des soldats de son âge qui pointaient leur arme sur lui en se donnant un air farouche, le quatrième, à contre-jour, avait l’air plus inquiet qu’agressif avec ses lunettes cerclées.
Le cinquième était Brisco.
Il le sut immédiatement et cette évidence le foudroya. Il n’eut pas le moindre doute ni la moindre hésitation : le cinquième soldat, celui de droite, plus grand que les autres, avec un nez assez fort et cette expression presque brutale à la bouche, le cinquième soldat était son frère Brisco. Dès que leurs regards se croisèrent, il le sut.
Les yeux sont les fenêtres de l’âme. Il l’avait éprouvé en tombant dans ceux de Lia deux mois plus tôt. Et voilà qu’il le vivait de nouveau, avec la même violence, dans ceux de Brisco. En un instant, son enfance lui sauta au cœur. Les milliers d’heures passées à jouer sous ce regard tendre et rieur, dix années passées à sentir sur lui la lumière confiante de ces yeux-là.
« Je suis sauvé…, se dit-il, sauvé… »
Mais cela ne dura qu’une fraction de seconde, le temps de s’apercevoir que Brisco, lui, ne le reconnaissait pas. Il se rappela ne plus s’être rasé depuis quelques jours. C’était trop douloureux avec les mauvaises lames de Rodione, ça lui brûlait les joues, il y avait renoncé. Tu piques, lui faisait remarquer Lia. Mais est-ce que cela le changeait au point de… ? Non, c’était stupide, la barbe n’expliquait rien. Brisco ne l’avait plus revu depuis plus de huit ans, voilà la vérité.
— Lève les bras ! lança un soldat. Et sors de derrière ce cheval !
Il leva les bras. Tous l’observaient avec curiosité, presque fascination. Voilà à quoi ressemble un déserteur, semblaient-ils se dire. L’un d’eux s’approcha, le fouilla, lui retourna les poches, y trouva le couteau.
— C’est bon, il n’a que ça.
— Sors de l’étable, dépêche-toi.
Il marcha vers la porte, ébranlé par les émotions : celle, angoissante, d’être pris, et celle, bouleversante, de revoir Brisco. Il se demanda s’il allait voir Lia dehors. Pourquoi ne l’entendait-il plus ?
— Finie la promenade…, marmonna un soldat sur son passage.
« Ce n’était pas une promenade, eut-il envie de répondre, j’ai failli mourir deux fois… »
Devant l’étable se tenaient une dizaine d’autres militaires, immobiles et silencieux. Leur chef, un lieutenant à l’air placide, le toisa du haut de son cheval, flanqué de deux caporaux qui hochaient la tête en souriant.
— Le voilà, notre ami voyageur…, dit l’un.
— Oui, le voilà, dit l’autre.
— Ton nom, ton affectation et ton grade ? demanda le lieutenant.
— Aleksander Johansson, soldat de deuxième classe, quatrième unité de…
— C’est bon.
Aleks chercha Lia et ne la vit nulle part. Sa gorge se noua. Il se retint de l’appeler.
— Qu’est-ce qu’on fait de lui ? demanda le soldat qui l’avait fouillé.
Il semblait tout excité par l’aventure, et impatient de la suite. Le genre de jeune gars capable d’accomplir n’importe quelle infamie si on le lui demande, pensa Aleks.
— Si vous avez des comptes à régler, allez-y, marmonna le lieutenant. Je vous laisse cinq minutes. Restez raisonnables…
Il fit demi-tour et s’éloigna vers le bois. Les deux caporaux le suivirent.
Aleks comprit quand le cercle se resserra sur lui.
— Alors, on laisse les camarades se battre tout seuls ? fit le premier, comme pour s’échauffer l’esprit.
— On se dégonfle ? fit le deuxième. On abandonne les autres ?
— Salaud ! lança celui qui l’avait fouillé. C’était le plus excité de tous. Salaud ! Et tu essaies de t’enfuir, en plus ! Hé, regardez-le, il essaie de s’enfuir, non ?
Aleks ne bougeait pas d’un pouce. Il se dit seulement : « S’ils me frappent, je me défendrai. Je ne me laisserai pas tabasser sans me battre. »
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