Jean-Claude Mourlevat - Le chagrin du roi mort

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La lumière et le raclement de la trappe le réveillèrent en sursaut. Est-ce qu’on ouvrait ou est-ce qu’on refermait déjà ? Il s’était endormi profondément, sur le petit jour, et il eut pendant une seconde la peur affreuse d’avoir tout manqué. Il se redressa d’un coup et cria :

— Attends !

Mais les lunettes cerclées de Lenart brillèrent dans l’ouverture.

— C’est moi. Je t’apporte la soupe. Ça va ?

— Ça va.

— Je descends la gamelle. Tu me rendras l’autre, celle d’hier, la vide, d’accord ?

— Lenart, s’il te plaît…

Il prit la feuille et la regarda au jour. Certaines lettres étaient vraiment mal réussies. Le B de Brit ne ressemblait à rien, et la signature ALEKS était sanglante et sinistre, comme tracée par un mourant, mais le message était plus que lisible.

— Lenart, s’il te plaît…

— Qu’est-ce que tu veux ?

— Je te mets un message dans la gamelle vide. Tu dois le donner à quelqu’un.

— J’ai pas le droit. Je dois juste te donner ta soupe. Je devrais même pas te parler.

Lenart chuchotait. Il regardait à gauche et à droite.

— Je t’en supplie, Lenart…

— À qui ?

— À ce soldat qui était avec vous dans l’étable…

— Lequel ? On était cinq…

— Brisco.

— Je connais pas de Brisco…

— Si, celui qui n’a rien dit. Il montait un petit cheval arabe à la robe brûlée.

— Ah, Fenris ?

Non, pas lui… faillit répondre Aleks, avant de comprendre : son frère avait changé de nom. Quelque chose s’effrita en lui, cela fit comme un effondrement douloureux, mais il n’avait pas le temps de se laisser aller.

— Oui, dit-il comme à regret, celui-ci. Vas-y, tire le cordon. Le message est dans la gamelle.

— Je devrais pas…

— Lenart, je t’en supplie… krëïdni … va…

— Ah, toi aussi tu… C’est la fille qui t’a appris ?

— Oui.

— Tu as de la chance, c’est dur, tout seul, avec les déclinaisons et tout… Bon, c’est d’accord, je donnerai ton message.

La gamelle se balança au bout du cordon et remonta vers le jour. La trappe se referma.

— Merci, Lenart, merci. Sois béni…

Il passa les heures suivantes dans un état d’excitation extrême, comme si Brisco pouvait arriver à chaque instant, descendre l’échelle, le message à la main, et lui tomber dans les bras. « Aleks ! Bien sûr que je me rappelle ! T’en fais pas, je vais te sortir de là ! » Mais la matinée s’écoula sans que rien n’arrive.

Du haut lui parvenaient çà et là l’éclat assourdi d’un appel ou bien le banal hennissement d’un cheval. S’il n’avait pas su où il se trouvait, il aurait pu se croire dans un village paisible, loin de la guerre et de ses drames. Il entreprit de fredonner des airs. C’était davantage une plainte qu’un chant, et cela le fatigua vite. Il avait soif, il aurait dû le dire à Lenart, mais il n’avait pensé qu’au message.

Le rai de lumière sur son bras se dissipa. La nuit vint, et avec elle le doute. « Brisco, qu’est-ce que tu fais ? Lenart, est-ce que tu as remis le message ? » Et l’angoisse. « Pourquoi est-ce que rien ne bouge ? Pourquoi ce noir et ce silence ? » Et la douleur. « Cette épaule me torture, je ne sais plus comment me mettre pour avoir moins mal. » Et les regrets. « Lia, on ne s’est même pas dit adieu. Où es-tu maintenant, mon petit amour de neige ? Si tu me voyais dans mon trou, tu pleurerais comme je pleure de ne plus t’avoir contre moi. »

Le frottement de la trappe qu’on déplaçait le réveilla au milieu de la nuit. Il ne bougea pas d’un centimètre. Seuls ses yeux fixèrent l’ouverture. Ce n’était pas la manière de Lenart, franche et rapide. Celui qui ouvrait prenait soin de ne pas heurter le bois de la trappe contre l’encadrement. Pendant quelques secondes il n’y eut plus rien qu’un carré de ciel et une étoile unique qui scintillait au milieu. L’air glacé entra dans la cave. Puis l’échelle descendit le long du trou, lentement. Des bottes apparurent, qui cherchaient les échelons, des jambes, un long corps. Une fois en bas, le visiteur prit l’échelle à deux mains et utilisa un des montants pour remettre la trappe en place. Cela dura un peu mais il semblait y tenir. Enfin, il gratta une allumette et la flamme d’une bougie éclaira son visage.

— Brisco…, murmura Aleks. Tu es venu…

Il se redressa et s’assit au bord de sa couchette, une couverture sur les épaules.

Brisco fit de même et posa la bougie devant eux, sur le sol. Ils se trouvaient côte à côte. Leurs bras se touchaient. « Comme autrefois », pensa Aleks. Il ne savait plus que dire. Il s’était imaginé leurs retrouvailles autrement. Plus chaleureuses. Plus émouvantes en tout cas. Ils auraient dû se regarder, s’étreindre. Au lieu de quoi, ils étaient là, l’un à côté de l’autre, dans cette cave obscure et glaciale, comme deux étrangers.

— Tu as eu mon message ?

— Oui, je l’ai eu. Je ne peux pas faire grand-chose pour toi.

La réponse était tombée, aussi brutale qu’un coup de poing.

Aleks se tut, désemparé.

— Je suis désolé. Tu as déserté. C’est la faute la plus grave qui existe dans l’armée, tu le savais, non ?

— Je le savais.

— Eh bien alors ?

Aleks avala sa salive. Il ne s’était pas préparé à cette épreuve. À qui parlait-il ? À son frère perdu, tellement pleuré et maintenant retrouvé ? Ou à un inconnu qui lui faisait la leçon ? Il essaya de trouver le regard de Brisco, mais celui-ci se détourna.

— Tu me mets dans une situation embarrassante, je suppose que tu le comprends.

La voix était ferme, celle de quelqu’un qui n’aime pas se laisser aller. Il y eut un long silence, oppressant. Puis Aleks reprit, avec lenteur :

— Je suis moi aussi dans une situation embarrassante…

Brisco s’emporta soudain, à voix blanche :

— Pourquoi tu as fait ça, bon Dieu ? Tu déshonores notre armée ! On ne va quand même pas perdre cette guerre à cause de… de lâches de ton espèce !

— Je ne suis pas un lâche, je…

— Ah bon, et comment appelles-tu quelqu’un qui trahit, qui abandonne ses camarades au combat ? Un héros ?

— Je n’ai trahi personne. Je n’ai jamais compris ce qu’on était venu faire ici, Brisco, je…

— Ne m’appelle pas comme ça !

— Je ne comprends pas ce que nous faisons ici. La conquête, tout ça…

— Ah, voilà ! C’est bien un raisonnement de Petite Terre, ça !

« C’est normal, je suis de là-bas… » faillit dire Aleks, mais il pressentait déjà que toute discussion à ce propos serait vaine.

— J’ai détesté te revoir dans ces conditions, continua Brisco. J’ai détesté ça !

— Tu m’as reconnu, dans l’étable ?

— J’ai eu des doutes, mais la fille avait crié ton nom. Elle parlait dans sa langue mais elle a crié « Aleks », je l’ai entendue. Elle a crié assez fort.

Il y eut un nouveau silence, moins pesant que le précédent, comme si la distance entre eux venait de s’amenuiser un peu.

— Qui est cette fille ? Qu’est-ce que tu fabriquais avec elle ?

— Elle s’appelle Lia. Elle était cantinière dans le camp où j’étais stationné. On est partis ensemble. Je ne suis pas un lâche…

— Ah, je vois ce que c’est alors : « un très grand, très long et très bel amour… » ?

— Qu’est-ce que tu dis ?

— Il me semble que quelqu’un t’a prédit ça un jour, tu l’as oublié ?

— Non, je m’en souviens.

Comment aurait-il oublié les mains douces de cette femme blonde tenant la sienne, et son étrange voix d’ensorceleuse : « Tu as une ligne de cœur magnifique… je te prédis un grand amour… » C’était huit ans plus tôt. Brisco était à ses côtés sur le chariot, enfant rieur et complice, plus frère qu’un vrai frère. Ce souvenir lui serra le cœur.

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