Jean-Claude Mourlevat - Le chagrin du roi mort

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— Oui, il fout le camp ! renchérit un autre soldat. Oh là ! Arrête-toi !

Et il lui donna le premier coup. Avec sa crosse, sur la hanche.

Aleks l’encaissa sans broncher.

— Arrête-toi, on te dit ! reprit un autre, et il le cogna au visage, avec sa crosse aussi.

Aleks gémit.

— Laissez-moi… supplia-t-il.

Ce fut le signal qu’ils attendaient peut-être : le son de sa voix. Ils se ruèrent sur lui. Alors il se mit à cogner au hasard autour de lui en hurlant. Son nez éclata. En tombant, il se tordit l’épaule gauche et la douleur l’écœura. Il eut juste le temps d’apercevoir Brisco qui observait à l’écart, les sourcils froncés. Puis il reçut dans le dos un choc terrible qui lui coupa le souffle, un coup de genou sans doute, et il perdit connaissance.

Quand il revint à lui, il ne vit d’abord qu’un ciel blanc, immense, et qui occupait tout l’espace. Cela lui donna le vertige. Il inclina la tête, le flanc d’un cheval lui apparut et le monde se remit à l’endroit. Il gisait sur le dos, emporté par un traîneau. La douleur martyrisait son corps tout entier, surtout l’épaule et le dos. Il entendit des voix et des rires. Cela résonnait.

— Comment tu lui as dit à la fille ?

— Je lui ai dit chaak veyit…

— Chak vouyit ?

— Non, chaak veyit, ça veut dire « votre village ».

— Ha, ha, ha, « votre » village ! Tu l’as vouvoyée ?

— Oui, comme je ne la connaissais pas, je l’ai vouvoyée, sinon j’aurais dit chaak tuyit…

— Chatouillite ! Ha, ha, ha, sacré Lenart ! T’es impayable dans ton genre. Si t’existais pas, y faudrait t’inventer. Et ta longue phrase, là, c’était comment ? Tatyoute quelque chose…

— J’ai pas envie de la dire.

— Allez, dis-la qu’on rigole…

— J’ai pas envie.

— Dis-la, bon sang, qu’on se marre.

— J’ai pas appris ça pour vous faire marrer.

— Laissez-le, s’il a pas envie…

— Oui, c’est vrai, s’il a pas envie, il a pas envie, c’est son droit.

Aleks essaya en vain de se redresser, mais on l’avait lié serré.

Le cheval qui trottait près de lui appartenait au jeune soldat qui l’avait fouillé puis accusé de fuir. Celui qui tirait le traîneau à l’un des deux caporaux. Brisco et le lieutenant étaient hors de vue, sans doute devant.

— On se réveille ? fit le soldat, qui guettait ce moment.

— Lia…, demanda-t-il d’une voix faible. Qu’est-ce que vous avez fait d’elle ?

— Qui ça ?

Aleks ne sut pas comment la nommer autrement et répéta :

— Lia…

— La petite sauvage ? T’en fais pas pour elle. On connaît bien cette race. Ils sont increvables. C’est plutôt pour toi que tu devrais t’inquiéter, non ?

— Vous lui avez laissé le cheval ?

— T’en fais pas pour elle je te dis.

À cet instant, le traîneau obliqua vers le sud. On s’engageait dans la plaine. Il aperçut le bois, à main droite, qui disparaissait. Le village se trouvait caché derrière. Il lui vint à l’esprit qu’il n’en connaissait même pas le nom.

11

L’ENCRE

DE MES VEINES

Ils arrivèrent au camp avant la nuit. Depuis son traîneau, Aleks découvrit les murs de la capitale, au loin. Des nuages presque violets étaient arrêtés dessus. Cela ressemblait à un faux, à un décor de théâtre mal réussi. Ils marchèrent au pas entre les tentes, croisant quelques rares soldats emmitouflés dans leurs manteaux sales et fripés. Il fut frappé par le silence et la désolation de l’endroit. Des têtes hirsutes et maigres se tournaient vers lui. Les visages étaient sans expression. Elle avait bonne mine, l’armée de Guerolf.

Ils s’arrêtèrent devant les restes d’une maison brûlée qui n’avait plus ni toit ni murs. On le délia, on le fit se lever et enjamber les décombres noircis. Un soldat ouvrit une trappe et y fit glisser une échelle qui comptait une douzaine d’échelons. Elle y disparut presque.

— Vas-y, descends.

Il grelottait. Son épaule le torturait.

— Je n’y arriverai pas, j’ai mal…

— Je te conseille d’essayer. Il y en a qui sont descendus plus vite que prévu, si tu vois ce que je veux dire.

Il s’accroupit, s’appuya sur son bras valide et commença à descendre. Lorsqu’il n’eut plus que la tête dehors, il la redressa et regarda autour de lui. Le lieutenant se tenait affaissé sur son cheval, l’air morne, sans qu’on sache si c’était par lassitude ou par indifférence. Les deux caporaux l’encadraient, toujours droits et fringants, eux. Les autres soldats attendaient visiblement qu’on les autorise à disposer. Il chercha Brisco et finit par le voir qui s’en allait déjà. Il eut le temps de remarquer sa monture : un petit cheval arabe à la robe de feu.

— Je voudrais des habits en plus, dit-il, j’ai froid.

Il n’avait sur lui qu’une veste matelassée prise dans les affaires de Rodione.

— On verra ça avec le lieutenant, répondit le soldat, et il lui appuya sur la tête pour l’obliger à descendre.

Aleks trouva les échelons sous ses pieds, un par un, dans la pénombre, avec infiniment de lenteur, et l’obsession de ne pas tomber à nouveau sur son épaule endolorie.

Lorsqu’il arriva tout en bas, il s’agenouilla et toucha le sol de ses mains.

— Tu y es ? demanda le soldat.

Il ne répondit pas. Il vit l’échelle s’élever dans les airs et disparaître. La trappe se referma aussitôt après, le laissant dans les ténèbres.

La terre était froide. Il avança à quatre pattes jusqu’au mur, fit demi-tour, erra comme un insecte et finit par buter sur une couchette basse, en planches. Il grimpa dessus, et se recroquevilla sur lui-même. Dans le silence qui suivit, il se demanda ce qui venait de lui arriver ? Il se répondit qu’il avait dix-huit ans, qu’il était blessé, transi de froid et qu’on venait de le jeter au fond d’une cave sordide dont il ne sortirait que pour recevoir huit balles dans la poitrine. Cette réflexion, au lieu de le désespérer, le plongea dans une sorte de stupeur. Il resta longtemps ainsi, incapable de penser ni de ressentir quoi que ce soit.

Puis la trappe s’ouvrit de nouveau. Là-haut c’était la nuit. Quelque chose tomba et s’écrasa au sol en un choc lourd. La trappe se referma. Il rampa et trouva un tas de couvertures pliées au carré. Il y en avait cinq.

— Merci, balbutia-t-il. Vous ne voulez pas que je gèle. Vous me gardez en vie pour pouvoir me l’ôter, c’est ça ?

Il déplia les couvertures. Elles étaient rêches mais épaisses, il s’enroula comme il put dans les quatre premières et prit la cinquième comme oreiller. Il se coucha sur le côté de sa bonne épaule et tenta de s’endormir.

Il n’y arriva jamais et la nuit fut interminable. Il passait de l’effroi – je vais mourir – à l’hébétude – je suis en train de rêver. Il somnola parfois, mais le réveil était le pire moment. Il cria : « J’ai mal », il cria : « Aidez-moi ». Sa voix était assourdie, enterrée, sans aucune portée. Personne ne vint. Il repensa à l’étable de Rodione, au matelas de feuilles, à Lia allongée près de lui, et estima que c’était là-bas le paradis et le comble du luxe. Il pleura sur lui-même, sur ses parents sans nouvelles de lui depuis des mois. Est-ce qu’on le laisserait seulement leur écrire une dernière lettre ? Et si c’était le cas, que leur dirait-il ? La vérité. « Mes chers parents, j’ai déserté pour l’amour d’une jeune fille qui s’appelle Lia. On m’a repris et je suis condamné à être fusillé. Je vous demande pardon de toute la peine que je vous cause. J’ai revu Brisco. Il a l’air de bien aller. Il ne m’a pas reconnu… »

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