Jean-Claude Mourlevat - Le chagrin du roi mort

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Le chagrin du roi mort: краткое содержание, описание и аннотация

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— Vous les avez vus, les toits, mon lieutenant ? insista une deuxième voix venue de derrière aussi. Ils sont sous la neige, mais on les voit. On pourrait peut-être y faire un tour, non ?

— Oui, si on trouve quelque chose, on trouve quelque chose, et si on trouve rien, on trouve rien.

— Oui, on pourrait y faire un tour, ça mange pas de pain…

Cette fois, il ne se donna même pas la peine de réagir. Parfois les deux petits caporaux l’agaçaient vraiment. Il continua d’avancer tout droit vers le nord. Les antérieurs de son cheval dessinaient de belles traces dans la neige dure, et il avait plaisir à ouvrir la voie dans cette immensité intacte et blanche.

Magnus Berg était une personne taciturne. Ce n’était pas pour agacer les gens, mais parce que le bruit que faisaient les mots en sortant de sa bouche ne lui plaisait pas. Et il estimait qu’il n’y avait la plupart du temps rien à dire sur rien.

Guerolf l’avait promu lieutenant et il n’aspirait pas à mieux. Il n’en avait ni la compétence ni l’ambition. Etre l’homme de confiance du maître de Grande Terre lui suffisait et il considérait que cet honneur valait mieux que n’importe quel grade. Il avait lié son destin à celui de Guerolf, depuis le premier jour, et il ne l’avait jamais regretté. Il lui était certes arrivé de se demander : « Est-ce bien, ce que je fais là ? » Par exemple lorsqu’ils avaient déchiqueté Iwan, le fils du roi Holund, et son valet, avec des griffes d’ours attachées à des bâtons. Ou bien lorsqu’ils avaient incendié la bibliothèque royale avec cette femme enfermée dedans. Ou quand il fallait exécuter des gens et les jeter, la nuit, dans ce ravin, près du château, sur Grande Terre. Mais les ordres venaient de Guerolf, alors… Il avait ses raisons. Quand on fait une omelette, on casse des œufs. Ensuite on oublie les œufs cassés et on mange l’omelette ensemble.

Il se retourna.

Derrière lui venaient les deux petits caporaux. Ils n’étaient pas spécialement dégourdis, ceux-là, un peu bêtas même, mais au moins ils jacassaient entre eux, alignaient leurs lieux communs et lui fichaient la paix. Ils allaient côte à côte sur leurs chevaux, chacun tirant un traîneau à une place, au cas où on reviendrait plus nombreux qu’on était parti… Tous les deux étaient originaires du même village, sur Grande Terre, et ils passaient leur temps à évoquer leurs souvenirs communs : tu te rappelles untel ? Et un tel ? Et quand il a fait ci et quand il a fait ça… Ce genre de bavardage insupportable à un étranger. Mais Berg s’en accommodait comme on s’accommode du bruit du vent : il ne l’écoutait pas.

Derrière eux suivaient une dizaine de soldats, silencieux et inquiets. Parcourir la plaine à découvert ne leur disait rien qui vaille. Et si une horde d’ennemis leur tombait dessus et les découpait en morceaux ?

Plus loin encore, et chevauchant tout seul sur son petit cheval arabe, venait le fils de Guerolf, enfin le fils adoptif… Celui-ci, il ne savait pas trop par quel bout le prendre. Il l’avait lorgné au moment de l’exécution. Rien à dire. Il s’était bien tenu. Le regard droit. Solide. Sans émotion apparente. Mais au retour il avait fléchi et lui avait posé des questions sur le condamné. Des questions qui ne servaient à rien. Mais bon, il apprendrait. Il n’avait que dix-huit ans, après tout.

Ils étaient partis très tôt, avec le jour, et ils rentreraient avant la nuit. Moins de dix heures pour ramener un déserteur, vivant. C’était possible avec un peu de flair, et Berg n’en manquait pas.

C’est lui qui repéra le premier ce point noir sur la neige, vers le milieu de la journée. Il posa dessus son œil de chasseur et il arriva à cette double certitude : ça se déplaçait en direction d’un bois et ce n’était pas un animal. Il obliqua légèrement, sans perdre la chose de vue, et il mit son cheval au trot, suivi de tous les autres. Moins d’une minute plus tard, il fut assez proche pour distinguer la silhouette. Une femme…

Quand il vit qu’elle courait vers les arbres, il passa au galop. Très vite un autre cheval arriva à sa hauteur. Il jeta un coup d’œil de côté. C’était Fenris.

— Je l’ai vue, moi aussi. C’est une femme on dirait.

— Oui.

Maintenant, elle s’était immobilisée et les regardait venir. Elle tenait quelque chose de caché sous son manteau et cela faisait une bosse. Ils la cernèrent et se retrouvèrent à former une ronde autour d’elle. Cela faisait une figure étrange, ce cercle d’hommes sur leurs chevaux, l’espace immense de tous les côtés, sauf vers le bois, et elle au milieu, comme un animal pris au piège.

— D’où tu sors, toi ? demanda le premier petit caporal.

— Qu’est-ce que tu as sous ton manteau. Montre un peu ! fît le deuxième.

Berg les laissa faire. Leurs questions n’obtiendraient pas de réponses. Il commençait à connaître ces paysannes : soit elles vous abreuvaient d’insultes qu’il valait sans doute mieux ne pas comprendre, soit elles se taisaient.

Celle-ci se taisait. Et elle était belle, pour ce qu’on voyait de son visage sous le bonnet et la capuche. Et jeune. L’œil noir les défiait.

— Elle ne parle pas notre langue, dit le premier petit caporal.

— Ou alors elle est sourde ! fit le deuxième. Vous parlez la sienne, mon lieutenant ?

— Non.

Berg s’avança d’un pas et interrogea la fille d’un geste : « Qu’as-tu sous ton manteau ? » Elle en écarta le pan et sortit un lapin des neiges qu’elle tenait par le cou. Un peu de sang vermeil tachait la fourrure blanche. Puis elle montra plus loin et fit le geste clac ! d’un piège qui se ferme.

— Ah, c’est bien. Et ton village, où il est ?

Elle plissa les yeux.

— Ton village ! répéta Berg.

Net baltiyé…

Elle dit qu’elle ne comprend pas, intervint un soldat.

C’était un garçon à l’allure fragile, chaussé de petites lunettes rondes.

— Tu parles sa langue, toi ?

— Un peu, j’ai appris quelques mots.

— Quelques mots ! fit un autre. Il en connaît plein, il passe son temps à ça !

— Alors demande-lui où est son village.

Le soldat fit avancer son cheval de un mètre et se racla la gorge.

— Votre village s’il vous plaît… euh… chaak veyit… mademoiselle.

La fille plissa de nouveau les yeux en signe d’incompréhension. Décidément elle était plus que jolie, avec ses pommettes hautes, son nez fin et sa peau brune. Les quinze hommes ne la quittaient pas des yeux.

— J’ai l’impression que ton accent laisse à désirer, plaisanta quelqu’un et ils rirent tous.

— Attendez. Je vais y arriver, reprit le soldat et il s’adressa de nouveau à la fille : chaak veyit… lyéni nosoy ostoute euh pardon… ostyoute ! Oui ostyoute… Ostyoute destya chaak veyit… Vous comprenez, mademoiselle ?

Il mit ses mains en forme de toit pour illustrer sa phrase, puis la répéta en changeant un mot ou deux.

Sa voix timide n’était pas celle d’un soldat en mission, mais plutôt celle d’un promeneur égaré qui demanderait sa route. La fille secoua la tête. Elle était la seule à ne pas rire.

— Elle ne me comprend pas, mon lieutenant, je suis désolé. J’essaierais bien en mettant ostyoute en fin de phrase puisque c’est une subordonnée, mais à ce moment-là ça deviendrait ostyét parce qu’il faut accorder avec… Attendez, je vérifie…

Il ôta ses gants, tira un carnet de la poche intérieure de son uniforme, défit le cordon qui le tenait fermé et se mit à feuilleter dedans.

— Voilà, c’est bien ce que je disais… lyéni nosoy… euh… destya chaak veyit… ostyé… baltyé en, mademoiselle ? Non, elle ne me comprend pas.

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