Jean-Claude Mourlevat - Le chagrin du roi mort
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- Название:Le chagrin du roi mort
- Автор:
- Издательство:Gallimard Jeunesse
- Жанр:
- Год:неизвестен
- ISBN:9782070623877
- Рейтинг книги:4.33 / 5. Голосов: 3
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La cellule des condamnés se trouvait dans une cave, sous les décombres d’une maison brûlée. Une dizaine de soldats à pied et deux officiers à cheval attendaient là, dans le froid.
— On peut y aller ? demanda le premier, dès qu’il vit Berg s’approcher.
Berg acquiesça d’un mouvement de tête. Un soldat, une échelle sous le bras, enjamba les poutres noircies, les débris de pierre et ouvrit la trappe. Il fit descendre l’échelle par le trou et appela :
— Monte !
Le condamné apparut au bout d’une minute, tête nue, ébouriffé, crasseux. La lumière l’éblouit et il se cacha les yeux avec ses deux mains. Le soldat le tira vers le haut pour l’aider à monter les derniers échelons.
— Allez, viens !
Fenris fut frappé par sa jeunesse. Il ressemblait à un garnement qui aurait fait une bêtise et qu’on aurait puni en l’enfermant dans l’obscurité. Son visage était tuméfié, comme si on l’avait roué de coups. Son uniforme, ses bottes, son pantalon étaient couverts de boue. De véritables convulsions secouaient tout son corps et il titubait au point qu’il fallait le soutenir pour le faire avancer.
— C’est les pieds… dit un soldat. Il a les pieds gelés.
Mais le plus effrayant n’était pas là.
Lorsque le condamné s’approcha, Fenris entendit une succession de claquements sonores, tantôt espacés et tantôt rapprochés en une sorte de sinistre crépitement. On devait les entendre de loin. Il mit quelques secondes avant d’en comprendre l’origine, et cela le glaça d’horreur : le pauvre garçon claquait des dents…
Les mâchoires se percutaient dans un mouvement indépendant et incontrôlable, comme celles d’un squelette. Fenris le savait : les condamnés à mort sont pris d’un froid intense en attendant qu’on vienne les chercher. Et rien ne peut les réchauffer de ce froid-là. Aucune couverture. Aucun vêtement. Le souvenir de ces dents qui claquaient le hanta longtemps.
Deux soldats traînèrent le garçon jusqu’à une palissade dressée au milieu des tentes. Ils lui ôtèrent son uniforme, le laissant en chemise. Ils lui lièrent les mains derrière le dos et lui suspendirent au cou le panneau de l’infamie : DÉSERTEUR. L’un des deux lui tendit un tissu rouge.
— Tu le veux ?
Le garçon hocha la tête pour dire que oui il le voulait. Le soldat lui banda les yeux.
Ensuite tout alla très vite, exactement comme Guerolf l’avait rapporté. Le peloton d’exécution se mit en place. Il était composé de huit soldats dont le visage n’exprimait rien d’autre que ceci : « Je ne pense rien, je ne veux croiser le regard de personne, j’exécute les ordres. »
Quelques curieux se tenaient à distance, avec l’air de ne pas regarder, mais regardant quand même. Un roulement de tambour en fit sortir une dizaine d’autres des tentes, mais ils ne s’approchèrent pas davantage.
Aucun mot ne fut prononcé. Berg, du haut de son cheval, leva le bras et les huit soldats portèrent leur fusil à l’épaule. Le rituel était bien réglé, le commandement presque inutile. Le garçon vacillait sur ses jambes, le buste penché en avant, mais il s’acharnait à ne pas tomber, comme s’il avait mené là son dernier combat : rester debout jusqu’à la fin.
Allez, pensa Fenris, au bord de la nausée, dépêchez-vous, qu’on en finisse !
Les soldats mirent en joue. Alors Berg fit cette chose détestable : au lieu de donner l’ordre de tirer, il laissa un temps, une suspension, comme pour mieux profiter de la terreur du condamné, du désarroi de ceux qui allaient le tuer, et du pouvoir qu’il possédait, à cet instant, de donner la mort.
La salve déchira le silence. Le corps fut secoué par l’impact des balles et le supplicié s’effondra d’un bloc, comme quelqu’un qui s’évanouit. Fenris se sentit défaillir, mais il ne détourna pas les yeux.
Sur le chemin du retour, Berg allait devant. La brume s’était épaissie. Des silhouettes fantomatiques de soldat émergeaient et s’écartaient lentement sur leur passage. Comme il suivait Berg et qu’ils ne se regardaient pas, Fenris osa lui reposer la question qui le travaillait :
— Est-ce que c’était un vrai déserteur ?
— Qu’est-ce que tu veux dire ?
— Vous le savez très bien. Mon père m’a expliqué…
— Tu tiens à le savoir ?
— Oui, je tiens à le savoir.
Berg ne broncha pas. Fenris ne voyait que son dos massif.
— Je veux le savoir, insista-t-il.
— Je ne te le dirai pas, répondit Berg.
— Pourquoi ?
— Parce que ça n’a aucune importance.
— Donc ce n’était pas un vrai déserteur, c’est ça ? Vous pouvez me le confier, je suis capable de l’entendre. Et de me taire.
— À quoi ça va te servir ?
Ils étaient arrivés. Ils mirent pied à terre. Fenris suivit Berg dans l’écurie sans le lâcher d’un pas.
— Je veux le savoir.
Berg se taisait et Fenris eut la conviction que ce silence était un aveu.
— Comment les choisissez-vous ? Je veux dire pourquoi ce garçon et pas un autre ?
La réponse tomba, déconcertante :
— Parce qu’il n’avait pas de famille.
— Je ne comprends pas.
Berg, qui en avait assez de Fenris et de ses questions, laissa tomber au sol la selle qu’il venait d’ôter à son cheval et se tourna brusquement vers lui. Il lui fit face, de près. Fenris le dominait presque d’une tête, mais l’autre était beaucoup plus lourd et compact. Il s’étonna de lui voir des yeux si petits et si durs. Il eut l’impression de voir apparaître une autre personne.
— Il faut un soldat qui n’ait pas de famille. Pas de famille, pas de questions. Pas de questions, pas d’ennuis…
— Mais ses camarades…
— On prend un isolé, un qui ne manquera à personne. Celui-ci était à moitié débile.
— Mais ceux qui dormaient avec lui sous la tente… ils ont bien vu qu’il ne s’était pas enfui…
— On l’a pris à l’infirmerie. Il avait une gangrène. On allait l’amputer.
— Et alors ?
— Alors il serait mort de toute façon.
Fenris revit les marques bleues sur le front et les tempes, le nez éclaté.
— Mais les coups… il a reçu des coups…
— Il faut que ça fasse vrai. Quand on met la main sur un vrai déserteur, il se fait cogner… je peux pas empêcher les gars, c’est normal…
Fenris marqua un silence, stupéfait.
— Vous l’avez battu pour que ça fasse vrai ?
— Et aussi parce qu’il avait compris.
— Compris quoi ?
— Ce qui l’attendait. Tout demeuré qu’il était, il avait compris. Il a fallu le calmer. Tu as encore beaucoup de questions de ce genre ?
Fenris se tut et baissa les yeux. Il repensa à la Louve et à ce qu’elle disait à propos de Berg : « Je n’aime pas cet homme… » Il entendit aussi les mots de son père : « Subir une injustice est pénible mais devoir en infliger une l’est bien plus encore… il faut être capable de supporter ça si on veut arriver tout en haut… »
Est-ce qu’il voulait arriver tout en haut à ce prix ? Il en doutait soudain.
En sortant de l’écurie, il se demanda comment il se faisait que Berg puisse traverser le campement sans qu’un soldat ne sorte d’une tente et ne lui tire une balle dans la tête, quelles qu’en soient les conséquences.
Mais plus encore qu’à Berg, sa haine allait aux déserteurs, aux vrais, ceux qu’on ne retrouvait pas et qui étaient la cause de tout. Il était impatient de partir en chasse et d’en débusquer un.
10
LE CINQUIÈME SOLDAT
— Mon lieutenant, mon lieutenant, on dirait des toits là-bas, à ma gauche, vous les voyez ?
Berg, qui chevauchait en tête, fit un vague signe du bras : « Je sais où je vais, ne t’occupe pas de ça. »
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