Jean-Claude Mourlevat - Le chagrin du roi mort

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Il en pouvait plus de ces deux-là ! Surtout de ce fetsat, qui se foutait de lui en imitant sa voix. Il croyait peut-être qu’il l’entendait pas ! Il entendait tout ! La cloison était mince ha ! ha ! ha ! Le dernier qui l’avait imité, il l’avait regretté pourtant ! C’était le rouquin de la maison d’en haut. Un coup de crosse derrière la tête, une poussée de l’épaule et à l’eau , plouf. Ah non, c’était pas ça ! Ça lui revenait, maintenant : il lui était passé dessus avec son cheval, trois ou quatre fois, pour lui briser les os ! Voilà comment il l’avait eu, le rouquin ! À moins qu’il ne l’ait pas tué du tout finalement… C’est que ça remontait à trente ans en arrière, ça ! On a le droit d’oublier un peu, non ? Et puis il y a eu tous les autres. Et puis des fois on mélange ce qu’on a vraiment fait et ce qu’on avait juste envie de faire. Ça se brouille tout ! Pour Polina, au moins, il était sûr. Il se rappelait bien parce que ça avait duré longtemps. Empoisonner ça dure longtemps.

Un des deux éléphants leva la tête dans sa direction et poussa un long barrissement. Oui, oui, mon gros, je sais, toi aussi t’en as marre de ces intrus, mais tu dois comprendre : si je lui envoie une cartouche dans le ventre, à lui, tu crois qu’elle va sauter dans mon lit pour me remercier, la sauterelle ? C’est pas certain ! Qu’est-ce que tu dis ? Que c’est pas obligé que ça se passe dans le lit ? Et pas obligé non plus qu’elle soit d’accord ? T’as raison. Tu sais que t’es pas bête, l’éléphant ? Pas bête pour une bête ha ! ha ! ha ! ha ! ha ! ha !

L’idée de la fille, dans son lit ou ailleurs, lui mit dans le corps une chaleur qui ne devait plus rien à l’alcool. Il sortit la fiole de sa poche, se rappela qu’elle était vide et la jeta dans la neige. Et je vous nourris, en plus ! Vous vous tapez la cloche à mes frais, hein ? Et vous brûlez mon bois ! Et vous faites peur à mes bêtes ! Vous me prenez pour un joli couillon, finalement !

La girafe délaissa les feuilles d’acacia et le regarda de ses yeux tendres, sans cesser de mâchonner. Hein, ma belle, qu’ils nous prennent pour des couillons ? Eh ben, tu sais quoi ? On va remettre de l’ordre là-dedans ! T’es d’accord ? Tu fais confiance à Rodione ? Allez ! On va remettre les choses à l’endroit…

Aleks abandonna sa hache sur le tas de bûches et contourna la maison. Il n’y avait aucune urgence, mais il ne put s’empêcher de trottiner. Il poussa la porte de l’étable.

— Lia ! Tu es là ?

La jeune fille ne répondit pas. Il se tourna alors en direction du bois et appela plus fort :

— Lia ! Où es-tu ?

Io boratch… répondit-elle depuis l’intérieur, je suis ici !

Il entra, soulagé. Elle était en train de rassembler des braises dans la cheminée pour y mettre la bouilloire à chauffer. Une table sommaire était mise : deux bols et une assiette creuse, les cuillères, du pain. La soupe bouillonnait dans la marmite.

Elle se retourna, surprise.

Keskien ? Qu’est-ce qu’il y a ?

— Viens ! On mangera dans l’étable !

Il prit les bols, y versa deux louches de soupe et les emporta. Puis il revint chercher un morceau de pain.

— Viens, je te dis…

Rodione ? demanda-t-elle.

— Laisse tomber Rodione. Il mangera tout seul. Batyoute !

Comme elle ne bougeait pas, il la prit doucement par le bras, l’obligea à se lever et l’entraîna dans l’étable. Ils mangèrent en silence, assis contre la mangeoire de Faxi. Dès qu’ils eurent fini, Aleks prit un petit bâton et dessina au sol pour faire comprendre à Lia ce qu’il voulait lui dire :

— Regarde, Lia : ça c’est la maison de Rodione… Rodione molyin… et ça ce sont les autres maisons du village, d’accord ?

Il barra la maison de Rodione d’une grande croix.

— Demain, nous deux… geliodout… portiz… nous irons habiter dans une autre maison… Tu comprends ? Balty en ? Dans celle-ci, par exemple, ou dans celle-là, celle où on a trouvé le cahier. On aurait dû le faire avant…

Elle écarta les bras, étonnée, puis elle lui sourit et montra leur petit coin bien arrangé maintenant autour du matelas : la caisse qui servait de table de nuit, les couvertures, la bougie, l’étagère fixée par Aleks contre la cloison…

— Non, je ne comprends pas, Aleks, on était bien ici, Faxi nous donnait sa chaleur, et la cheminée de Rodione était juste de l’autre côté, c’est dommage de partir je trouve, mais si tu préfères comme ça…

— Je préfère comme ça, dit Aleks et il barra la porte.

Rodione Lipine ne toucha pas à la soupe. Il jeta l’hermine morte sur la table et alla chercher une bouteille d’eau-de-vie dans sa réserve. Il en but une longue rasade. Elle ne lui donna pas le plaisir qu’il en attendait.

Il faisait presque nuit quand il était revenu des pièges et de sa visite à ses bêtes. Il avait essayé d’entrer dans l’étable mais ils avaient barré la porte, ces cochons ! Alors il avait cogné dessus à coups de poing. La fille lui avait dit que le cheval était pansé, qu’il avait à boire pour la nuit, que c’était pas la peine d’entrer. Pas la peine d’entrer chez soi ! Dur à avaler, non ? Il avait gueulé qu’il était chez lui et qu’il avait le droit d’entrer dans son étable bon Dieu de bon Dieu ! Et qu’ils enlèvent cette foutue barre ! Elle lui avait répondu qu’il était saoul et qu’il ferait mieux d’aller cuver dans son lit. Alors il était allé chercher une pioche et il en avait donné un grand coup dans la porte. Mais ça n’avait même pas fait sauter une planche. Avec l’élan il était tombé, et il s’était tordu le poignet.

Il s’assit sur un tabouret, près de la cheminée et il y resta jusqu’à ce que le feu soit presque mort et la bouteille complètement vide. Il rota, cracha par terre. Tout le dégoûtait. Il se leva et s’étonna de tenir debout. « Si j’arrive même plus à me saouler, se dit-il, qu’est-ce que je vais devenir ? » Puis il se traîna vers son lit-cage. Il y grimpa et se fourra tout habillé dans les draps sales. Rien ne bougeait de l’autre côté de la cloison. Ils dorment tranquilles, eux ! Bien collés ensemble, je parie ! Ça faisait combien de temps qu’il s’était pas collé à quelqu’un, lui ? Il jura à voix basse.

Polina était ce qu’elle était, c’est sûr. D’accord, elle l’avait rossé à tour de bras pendant des années. Et ça faisait bien rigoler dans le village. Elle faisait le double de son poids, alors c’était facile… Vlan ! ça partait, sur le côté de la tête, là où ça fait bien mal, vers les oreilles. Des fois, ça le renversait par terre et il lui fallait un sacré moment pour retrouver ses esprits. N’empêche : c’était la seule qui l’avait voulu…

Il repensa aux derniers jours. J’ai mal au ventre ! qu’elle disait. Bon Dieu que j’ai mal au ventre ! Et à la tête ! Et partout ! Je vais crever ! Mais non, il lui répondait, t’auras juste pris froid ou t’auras mangé une saloperie… Tu penses qu’elle pouvait avoir mal… Il s’était chargé de lui relever sa soupe avec une petite poudre de sa fabrication. Il y a des racines pour ça. Pendant des mois ! Et personne s’était jamais douté de rien ! Mais n’empêche que là, tout de suite, elle lui manquait. Il se serait collé contre elle et il lui aurait demandé pardon : pardon de t’avoir tuée, Polina. Il y a que toi qui me voulais, et qu’est-ce que j’ai fait : je t’ai trucidée…

La lune s’était levée et il la voyait, toute ronde, par la fenêtre. Il pensa à sa propre mort et à ce qu’il y aurait après. Il était bon pour l’enfer.

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