Jean-Claude Mourlevat - Le chagrin du roi mort
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- Название:Le chagrin du roi mort
- Автор:
- Издательство:Gallimard Jeunesse
- Жанр:
- Год:неизвестен
- ISBN:9782070623877
- Рейтинг книги:4.33 / 5. Голосов: 3
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Ce soir-là, Aleks et Lia laissèrent la bougie se consumer presque tout entière. Ils restèrent à se regarder et à écouter les bruits. Parfois le cheval Faxi s’ébrouait ou bien se déplaçait de quelques centimètres et ses sabots frottaient le plancher. De l’autre côté de la cloison, Rodione avait longtemps pesté et juré, puis il s’était enfin calmé. Dehors une brise paresseuse faisait murmurer les arbres du bois.
— Kiét fetsat meyit…, disait Lia de temps en temps, mon petit ennemi… et elle lui caressait les cheveux.
Ils avaient tous les deux l’intuition qu’un épisode s’achevait. Ils ignoraient quel serait le suivant. Ils savaient seulement qu’ils le vivraient ensemble, comme ils vivraient ensemble le reste de leur existence. Ils s’endormirent dans cette certitude. La bougie finit par s’éteindre d’elle-même.
Il n’y eut aucun pressentiment, aucun signe d’aucune sorte : quand Aleks se réveilla au milieu de la nuit et qu’il ouvrit les yeux, il se trouva plongé directement dans le plus épouvantable cauchemar de sa vie.
Un homme se tenait debout devant leur matelas, dans la pénombre, parfaitement immobile, et il pointait un fusil sur eux.
Aleks ne poussa pas de cri, il ne sursauta même pas. La terreur l’avait coulé dans la pierre. Il resta allongé sur le dos et regarda sans rien faire l’homme dont on entendait le souffle oppressé. Peu à peu, son cerveau se remit en marche. Ils étaient dans l’étable. Lia dormait à côté de lui. Cet homme était Rodione Lipine.
Comment avait-il pu entrer alors que la porte était barrée ? Il y avait dans sa présence quelque chose de surnaturel qui ajoutait à l’horreur. Il n’avait pas épaulé le fusil, il le tenait à hauteur de hanche. L’obscurité empêchait de distinguer son visage. Il était une ombre vague mais terriblement réelle. Et il respirait fort. C’était le plus effrayant, cette respiration. Et cette immobilité.
« Depuis combien de temps est-il là ? se demanda Aleks. Depuis combien de temps nous regarde-t-il dormir en se demandant s’il tire ou s’il ne tire pas ? Et s’il n’a pas tiré jusque-là, pourquoi tirerait-il maintenant ? »
Lui parler ? Il ne comprendrait pas. Et cela réveillerait Lia qui se mettrait à hurler peut-être…
Saisir son couteau sur l’étagère ? Il lui semblait que le moindre geste pouvait déranger cette miraculeuse suspension du temps dans laquelle ils se trouvaient et dans laquelle Rodione Lipine… ne tirait pas.
Il ne fit rien.
Il attendit.
Il essaya de penser aux siens, à sa mère, à son père. Il essaya de prier. Mais il n’y arriva pas. Il ne parvenait à se poser que les questions de l’immédiat. Est-ce que Rodione ne respirait pas plus vite depuis quelques secondes ? Est-ce qu’il n’était pas en train de se décider ? Sur lequel des deux tirerait-il en premier ? Est-ce qu’il les atteindrait aux jambes ? Au ventre ? Au visage ? Est-ce que cela ferait mal ou bien est-ce qu’ils mourraient sur le coup ? Est-ce qu’on pouvait imaginer qu’il les rate, même de si près ? Le vieux y voyait mal, et c’était la nuit. Combien y a-t-il de cartouches dans un fusil ? Deux, non ? Que ferait-il de leurs corps ?
Le temps passa.
« Ne tirez pas, s’il vous plaît…, suppliait Aleks dans une prière muette. Ne tirez pas… Tout va bien… Voilà, c’est bien, restez comme ça encore un peu… »
Rodione Lipine commença à sentir que l’acier du fusil lui gelait les doigts. Il se dit qu’il fallait agir, maintenant. Il allait pas y passer la nuit. Il se sentait nauséeux, sa tête battait, ses jambes commençaient à trembler. Ça faisait combien de temps maintenant qu’il était piqué là, à hésiter comme un idiot ?
Il avait entendu du bruit dans l’étable, à côté, et tendu l’oreille. C’était cette petite pisseuse qui allait faire son tour dehors, comme chaque nuit. Et puis elle était revenue et elle avait pas remis la barre… Il en était sûr. Ça s’entend quand on remet la barre. Il connaissait bien le bruit.
Oh, mais tu sais que tu viens de faire une grosse bêtise, ma fille ? Parce que c’est une grosse bêtise de pas remettre la barre de l’étable quand il y a Rodione à côté et que Rodione est en colère, tu le sais ?
Il avait décroché le fusil. Les cartouches étaient dedans, toutes prêtes. Du douze. Il avait attendu que tout soit calme à nouveau, qu’elle se soit rendormie. Et puis il était descendu de son lit-cage, il était sorti et il avait poussé la porte de l’étable, centimètre par centimètre.
Son idée, c’était de le tirer lui, le fetsat. Et il se serait occupé de la fille après. Qu’elle soit d’accord ou pas, l’éléphant avait raison. Seulement maintenant, il était dans le brouillard… Parce que l’envie de la fille était dans sa tête, mais il était pas sûr que ça suive ailleurs… Il était même sûr que non… Il était devenu moins vigoureux avec le temps. Et même plus vigoureux du tout. Voilà la vérité ! Il était devenu sec. De larmes et du reste. Quand il pleurait Polina, ça le faisait couiner, mais les larmes sortaient pas. Et c’était pareil à l’étage en dessous. Y avait plus rien. Elle se moquerait de lui quand elle verrait ça. Elle lui ferait honte… Alors il avait changé son idée. Il les tirerait tous les deux, et voilà…
Sauf qu’il y arrivait pas, à tirer…
Cela dura une heure peut-être.
Puis il abaissa lentement le fusil et marcha vers la porte. Les deux dormaient toujours. Il sortit sans faire de bruit. Dans une trouée du ciel, la lune ronde donnait en plein. Pourquoi est-ce que la lune le faisait toujours penser à sa mort ? Est-ce qu’on va quand même en enfer si on se punit soi-même du mal qu’on a fait ?
Il rentra chez lui. Maintenant que le feu de la cheminée était éteint, il y faisait presque aussi froid que dehors. Il regarda l’hermine morte qui gisait près de son bol. Il fit quelques pas vers son lit-cage et se rendit compte qu’il s’était uriné dessus, dans l’étable. Le devant de son pantalon était trempé. Il pensa en désordre à des choses confuses : à sa voix de canard, au drap gris de crasse de son lit, à Polina qui le battait…
Il entendit qu’on remettait la barre, à côté.
Tout le dégoûtait.
Alors, il repensa à l’Afrique.
J’arrive, mes bêtes, j’arrive…,
Il était temps que Rodione Lipine abaisse son fusil. Aleks n’aurait pas supporté ce cauchemar beaucoup plus longtemps. Il vit le vieil homme se tourner vers la porte, sortir et la refermer derrière lui, sans bruit. Comme un père quitte la chambre de ses enfants après les avoir endormis, se dit-il. Il murmura un merci inaudible, sans savoir au juste à qui il l’adressait.
Il se força à patienter encore, jusqu’à entendre Lipine rentrer chez lui, à côté. Alors seulement, il se rua vers la porte, la barra et s’adossa contre elle, pantelant de fatigue et d’émotions. Lia ouvrit les yeux.
— Kaskien, Aleks ?
Il n’eut pas le temps de répondre. La déflagration retentit, unique, assourdissante et affreusement proche. Son écho métallique la suivit pendant quelques secondes. Le cheval Faxi poussa un hennissement affolé. Lia hurla. Aleks se précipita vers elle et la prit dans ses bras.
— Tout va bien, mon amour, tout va bien… Itiyé…
Rodione gisait toujours au sol, entre la table et le lit. Il s’était tiré le coup de fusil dans la bouche, et cela faisait beaucoup de sang. Aleks remit le fusil à sa place, dans le lit-cage, puis il entortilla un chiffon autour de la tête de Rodione. Lia tourna le dos. Ensuite, il voulut prendre le drap en guise de linceul, mais Lia le trouva trop sale pour un mort, même s’il avait convenu au vivant, et elle alla chercher le leur. Ils y enveloppèrent le corps et le portèrent à deux jusque dans l’étable où ils le déposèrent en travers sur le dos de Faxi.
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