Jean-Claude Mourlevat - Le chagrin du roi mort
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- Название:Le chagrin du roi mort
- Автор:
- Издательство:Gallimard Jeunesse
- Жанр:
- Год:неизвестен
- ISBN:9782070623877
- Рейтинг книги:4.33 / 5. Голосов: 3
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Le petit cimetière à l’abandon était tout en côtes et en pentes. La brume s’était levée et la lumière froide de la lune éclairait les tombes à demi recouvertes de neige. Ils arpentèrent plusieurs fois les allées, ils se penchèrent sur les inscriptions de toutes les stèles. Nulle part ils ne trouvèrent le prénom qu’ils cherchaient : Polina. Mais Lia finit par tomber sur autre chose.
— Aleks, appela-t-elle, kiemni ! Viens !
Même si le temps et les intempéries avaient rendu les lettres presque illisibles, ses yeux ne la trompaient pas.
— Lipine…, assura-t-elle. Io sestyé… Je suis sûre !
Faxi porta le fardeau de son maître mort jusqu’au cimetière comme il aurait porté n’importe quoi d’autre, avec indifférence. « Faxi dans un cimetière…, songea Aleks. File la lune… chevauche la mort… » Comme tout se rejoignait !
Ils laissèrent le corps dans l’allée. Puis ils passèrent une corde autour de la pierre tombale, l’attachèrent au harnais du cheval et le firent tirer. La pierre glissa de un mètre, sur le côté. Dessous, la terre était durcie par le froid. Ils durent creuser longtemps, à la pelle et à la pioche. Parfois, Lia s’arrêtait et regardait les ampoules sur ses doigts. Sous le drap, Rodione Lipine attendait sans faire d’histoires. Pour une fois.
Au bout d’une heure d’efforts, Aleks trouva du bois sous sa pioche. Etait-ce le cercueil de Polina ? Ou celui du père de Rodione ? Ou de sa mère ? Qu’importe, il serait avec quelqu’un des siens, et le trou était assez profond, maintenant. Ils y allongèrent le corps. Comme Aleks allait faire couler sur lui la première pelletée de terre, Lia l’arrêta.
— Sostdi… Attends !
Elle prononça quelques phrases, un bref éloge funèbre pour l’homme qui reposait sous le drap. Aleks ne comprit pas les mots, mais il en devina le sens.
— Merci, Rodione, dit-il à son tour, merci de nous avoir sauvés…
Puis ils reprirent leur travail. Peu à peu, la terre recouvrit la dépouille de Rodione Lipine, jusqu’à ce qu’on ne la voie plus. Quand ce fut fini, ils replacèrent la pierre comme ils l’avaient trouvée. La lune toute ronde éclairait la tombe.
Ils rentrèrent à l’étable, dormirent un peu et, dès leur réveil, se mirent aux préparatifs. Aucun des deux ne pouvait imaginer de rester plus longtemps dans cet endroit que la mort venait de marquer. Ils quitteraient le village dès le lendemain.
9
DES DENTS
QUI CLAQUENT
Au cours de l’hiver, la guerre prit une tournure catastrophique. Le froid, qu’on croyait chaque jour à son apogée, resserrait encore sa prise le lendemain et gelait tout : l’eau, la boue et le courage des hommes. Le vent était glacial, le soleil rare et froid.
Sous les murs de la capitale, l’armée de Guerolf ne voyait plus le bout de ses épreuves. Il ne se passait pas une semaine sans qu’on annonce la reddition prochaine de l’ennemi, mais elle ne venait jamais. Cette fois, c’est fini, disait-on. Ils ont brûlé leurs meubles, leurs lits, ils s’attaquent à leurs cloisons. Ils font cuire les semelles de leurs chaussures, ils vont bientôt se manger les uns les autres ! Il suffit de tenir trois jours de plus…
En réalité, les assiégés semblaient dotés d’une résistance surnaturelle. Cela faisait peur. Les canons avaient déversé sur leur ville un enfer de feu, plus un mur ne tenait debout, mais ils se terraient dans leurs caves et survivaient.
Ils trouvaient même la force de mener encore leurs attaques meurtrières. Ils sortaient de leurs murs et déboulaient au galop, la nuit, au milieu des campements. Des fantômes hâves et creusés, vêtus de haillons, sur des chevaux encore plus maigres qu’eux. Ils poussaient des hurlements sauvages et tiraient au hasard à travers la toile des tentes. Le temps qu’on se réveille et qu’on les abatte, ils avaient tué dix ou vingt soldats, et fait autant de blessés. Parfois, on trouvait parmi ces suicidaires des garçons de douze ans.
Des ombres silencieuses venaient roder, la nuit. Elles poignardaient les sentinelles et se glissaient sous les tentes. On entendait à ce sujet les récits les plus effrayants : ce sont des vieilles femmes, elles sont capables de vous tuer sans réveiller votre voisin qui dort à moins de un mètre. Elles s’agenouillent, se penchent sur vous, et vous enfoncent la lame effilée d’un couteau dans le cœur. Vous mourrez avec cette image-là : une vieille femme qui vous regarde, qui vous chuchote un nom à l’oreille et qui vous tue. Ensuite, elle passe au suivant. Elles disent un nom différent chaque fois. Ce sont les noms de leurs morts. Elles continueront leur macabre litanie jusqu’à ce que tous les noms soient prononcés.
Le typhus apparut, propagé par les poux, et il fit des ravages effroyables. Cela commençait par une forte fièvre, suivie de rougeurs sur tout le corps, puis le malade délirait et sombrait dans le coma. L’issue était toujours la même.
Les convois de ravitaillement venus de Grande Terre subissaient de plus en plus d’attaques. Les pilleurs s’emparaient de tout et n’épargnaient pas les hommes.
Le froid, la faim, la maladie, l’épuisement étaient en train de réussir ce que l’ennemi avait espéré depuis le début de la guerre : Guerolf avait perdu, sans combattre ou presque, plus d’un tiers de ses hommes.
Plus grave que tout : la rumeur commença à courir qu’une armée se levait dans le pays, à l’est et au nord. Maintenant qu’on était à bout de forces, ils allaient lancer leur grande offensive pour libérer la capitale. D’assiégeants on deviendrait assiégés, pris entre deux feux… Cela viendrait peut-être plus tôt qu’on ne l’imaginait.
Voilà où en était la conquête lorsque Fenris rejoignit le front, en compagnie de son père, à la fin de ce terrible hiver. Il eut le privilège d’être logé avec les officiers, dans une habitation en dur, à l’écart du campement. C’était une sorte de palais de briques, au sol carrelé de faïence, inconfortable et bancal, mais on y avait plus chaud qu’ailleurs et on y était protégé des attaques. De la terrasse on pouvait voir, en contrebas et à perte de vue, les milliers de tentes où croupissaient les soldats.
— Ta place n’est pas là-bas, lui avait répété Guerolf, et tu n’apprendrais rien dans cette pouillerie. Mais ne compte pas que je te préserve de tout.
Il eut l’occasion de le vérifier moins de trois jours après son arrivée.
— Viens avec moi, lui dit Berg.
Le jour se levait à peine.
— Où allons-nous ?
— Faire une promenade matinale. Et assister à un spectacle.
— Un spectacle ? De quel genre ?
— Ce genre de spectacle qu’on donne au petit matin.
Fenris sentit son estomac se nouer. Il savait où l’officier voulait le conduire. Ils descendirent à cheval, l’un derrière l’autre, vers le campement. Le ciel était gris et bas.
— Est-ce que c’est un vrai déserteur ? demanda Fenris.
Il regretta aussitôt sa question et fut presque soulagé que Berg n’y réponde pas.
Ils chevauchèrent au pas parmi les tentes. La plupart des soldats dormaient encore dessous. Les autres, emmitouflés dans des couvertures et la tête cachée sous leur bonnet de fourrure, tournaient le dos au feu pour se réchauffer. Certains tenaient leur timbale d’une main et buvaient à petits coups. Fenris remarqua leurs yeux brillants, leurs joues creuses. Il se sentit mal à l’aise dans son uniforme trop neuf.
— On a bien dormi là-haut ? fit une voix ironique sur son passage.
Il se raidit pour ne pas répondre à la provocation. Oui, il avait dormi bien au chaud, et bien mangé aussi, mieux en tout cas que ces soldats affamés. Comment avait-il mérité ce traitement de faveur ? Il ne l’avait pas mérité, il était le fils de Guerolf et c’est tout. Mais il leur montrerait bientôt ce qu’il avait dans le ventre.
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