Jean-Claude Mourlevat - Le chagrin du roi mort
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- Название:Le chagrin du roi mort
- Автор:
- Издательство:Gallimard Jeunesse
- Жанр:
- Год:неизвестен
- ISBN:9782070623877
- Рейтинг книги:4.33 / 5. Голосов: 3
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— Elle te comprend très bien, l’interrompit Berg. Laisse tomber. Fenris !
— Oui, mon lieutenant.
— Va jusqu’au piège et regarde d’où viennent les traces !
Fenris talonna à peine Vent du Sud et s’éloigna lentement dans la direction indiquée par la fille. Berg le regarda s’en aller et revenir. Il nota qu’il prenait tout son temps. Ça ne trompait pas. Il avait de l’allure, ce garçon, l’allure d’un futur chef.
— Alors ?
— Les traces s’arrêtent là-bas, mon lieutenant. Elle est revenue sur ses pas. À mon avis, le village se trouve sur les hauteurs, derrière le bois.
Berg pensait la même chose. Il descendit de son cheval et marcha jusqu’à la fille. De près, il la trouva plus troublante qu’il ne l’aurait voulu. La délicatesse des traits, la bouche charnue, le regard noir qui soutenait le sien, tout cela le mit mal à l’aise. Comme si elle avait pris le pouvoir sur lui sans rien faire, juste en se tenant là, en face de lui, son lapin ensanglanté à la main.
— Village ? demanda-t-il. Où ?
Elle haussa les épaules.
— Net baltiyé.,.
— Elle dit qu’elle ne comp…, commença le soldat au carnet.
— C’est bon, je sais ! le coupa Berg.
Il sentit une onde mauvaise lui parcourir la poitrine. S’il avait été seul avec cette fille, il lui aurait volontiers descendu une gifle qui l’aurait aidée à comprendre les langues étrangères. Il fit volte-face.
— Chargez-la sur le traîneau !
Les deux petits caporaux s’en occupèrent et ils eurent du mérite. Elle se débattit, les frappa, leur cracha dessus et leur lâcha quelques politesses d’autant plus drôles qu’elles étaient obscures.
— Pas moyen, mon lieutenant, elle est enragée ! dit l’un en tenant son nez endolori.
— Il faudrait l’assommer ! dit l’autre.
— Attachez-lui juste les poignets au bout d’une corde. Elle suivra en marchant.
La troupe se remit en mouvement, au pas, vers le bois de pins. Le soleil de midi filtrait sa lumière froide à travers les branches maigrichonnes. Ils trouvèrent plusieurs traces. La plupart menaient à des pièges. D’autres en haut de la colline. Presque toutes allaient vers l’ouest, derrière le bois. Ils les suivirent. Au bout de dix minutes, ils virent les maisons.
Lia mettait bien du temps à rentrer.
Aleks posa la caisse qu’il s’apprêtait à fixer sur le traîneau. Il sortit une fois de plus devant l’étable pour guetter le retour de la jeune femme. Il s’avança sur le chemin qui conduisait au bois et attendit là quelques instants, perché sur une pierre, sans bouger. Il faillit appeler et ne le fit pas. « Elle sera allée relever le piège d’en bas, dans la plaine, se dit-il pour se rassurer. Elle est têtue. Elle voulait trouver un lapin pour le rôtir avant notre départ et elle le trouvera. Elle va bientôt revenir. »
À choisir, il aurait préféré partir le matin même. L’image de Rodione au pied de leur lit, le fusil à la main, et celle de sa tête ensanglantée dans le tissu ne le quittaient pas. Il avait hâte de rompre avec ce lieu. Mais Lia était d’avis qu’ils prennent leur temps et soient prêts à affronter la plaine. Leur but était de trouver cet autre village d’où Rodione avait rapporté des provisions. Elle pensait savoir où il se trouvait mais ils ne l’atteindraient pas forcément le jour même. Il fallait être prêt à passer une nuit dehors, peut-être deux, et s’équiper en conséquence. Elle avait raison, bien sûr. Ils avaient remis leur départ au lendemain.
Sans dire un mot ou presque, Berg répartit ses hommes en quatre groupes qui se dispersèrent autour du village avec la mission de repérer des habitants s’il y en avait. Ils progressèrent au pas, l’arme à la main. Le silence de l’endroit les oppressait, comme si l’ennemi, tapi quelque part derrière les murs effondrés ou les fenêtres, allait soudain surgir et les égorger. Mais rien n’arriva de cela et ils se retrouvèrent vite réunis à l’endroit d’où ils étaient partis, bredouilles.
— Il n’y a personne dans ce patelin, dit le premier petit caporal.
— Ouais, pas un chat, dit le deuxième.
La fille regardait le sol à ses pieds, l’air buté.
— C’est ton village ça ? la questionna Berg. Ta maison, c’est laquelle ?
Elle ne leva même pas les yeux sur lui.
— Molyin seyit ? traduisit le jeune soldat à lunettes.
Elle l’ignora.
C’est à cet instant que Fenris vit la fumée grise sortir de la cheminée. C’était presque rien, l’équivalent d’un souffle de fumeur de pipe. Il fallait avoir l’œil. Elle ne s’élevait pas, mais coulait paresseusement sur le rebord et sur la pierre.
— Là-bas, dit-il, et il tendit son doigt.
Toutes les têtes se tournèrent vers le toit d’où elle provenait, en contrebas.
— Quelqu’un est allé dans cette maison ? demanda Berg.
Ils se regardèrent les uns les autres. Personne n’y était allé. Berg fit pivoter son cheval. Alors la fille cria. Ou plutôt elle hurla. Vers la maison. Comme si sa vie en avait dépendu.
— Tyadni, Aleks, tyadni !
— La ferme ! lui lança Berg.
— Tyadni, tyadni !
— Je pense que ça veut dire « sauve-toi » ! fit le petit soldat. Ça vient de tyadin, c’est un verbe irrégulier du troisième groupe, mais…
— Tyadni, Aleks ! s’égosillait la fille, désespérée.
À présent, elle pleurait en même temps qu’elle criait.
— Faites-la taire, bon Dieu ! Et empêchez-la de fuir ! ordonna Berg en s’élançant, suivi des autres.
Ne restèrent que deux soldats qui se jetèrent sur la fille et la plaquèrent au sol.
Aleks était en train de sangler sur le traîneau une caisse remplie de victuailles quand le cri de Lia déchira l’air. Il se précipita à la petite fenêtre de l’étable et vit une dizaine d’hommes à cheval se diriger vers lui, vers la maison de Rodione. Des soldats de l’armée de Guerolf…
Il comprit que Lia n’appelait pas pour qu’il vienne à son aide, mais pour l’exhorter à fuir. Seulement, il était trop tard. Sortir maintenant, c’était se jeter entre leurs griffes. En une fraction de seconde, la situation où il se trouvait lui apparut dans son épouvantable simplicité : il était un déserteur, on était en temps de guerre et il allait être pris.
Il barra la porte, d’instinct. C’était inutile, il le savait, mais il avait besoin de mettre quelque chose entre eux et lui, comme on met ses bras devant son visage pour se protéger de quelqu’un qui vous frappe. Lia ne criait plus. Il chercha un coin d’étable où on ne pourrait pas le voir en regardant par la fenêtre, un angle mort, et il se retrouva contre la tête de Faxi, devant la mangeoire. Le grand cheval lui donna une bourrade affectueuse.
Il les entendit taper à la porte de Rodione, à côté.
— Il y a quelqu’un ?
— Ouvrez !
— Allez-y, entrez ! Mais faites attention.
Puis leurs voix, de l’autre côté de la cloison. Entendre, pour la première fois depuis deux mois, parler la langue familière de son pays ne lui donna aucun plaisir. Elle lui parut au contraire hostile et dangereuse.
— C’est bien ça, mon lieutenant, regardez, il y a un feu dans la cheminée.
— Oui, un petit feu, mais un feu…
— C’est ce qui faisait cette fumée…
— Oui, pas de fumée sans feu, c’est ce qu’on dit, non ?
— Oui, c’est ça : pas de fumée sans feu ! Ha ! ha ! ha, ça se vérifie !
— Et ça, qu’est-ce que c’est, par terre ?
— On dirait du sang…
— Oui, ça poisse.
— Fais voir… oui t’as raison, c’est du sang, ça poisse…
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