Jean-Claude Mourlevat - Le chagrin du roi mort
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- Название:Le chagrin du roi mort
- Автор:
- Издательство:Gallimard Jeunesse
- Жанр:
- Год:неизвестен
- ISBN:9782070623877
- Рейтинг книги:4.33 / 5. Голосов: 3
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À l’aube, il remarqua que le jour filtrait entre les planches de la trappe. Cela dessinait un fragile rai de lumière sur sa main. Son œil s’y accrocha. C’était peu de chose mais un réconfort tout de même, après la noirceur de four où il se trouvait depuis la veille.
Le plus douloureux restait son épaule. Elle n’était pas cassée, mais démise, il le sentait bien, et aussi longtemps qu’elle ne serait pas replacée, il aurait très mal.
La trappe s’ouvrit alors qu’il ne l’espérait plus. Il faisait gris là-haut. La cave s’emplit cependant de la clarté du jour.
— Ça va ? fit une voix.
Il était difficile d’aller plus mal, mais il répondit par réflexe et sans réfléchir :
— Oui.
— Je t’apporte à manger, attrape.
On n’y voyait pas bien, à contre-jour, mais les lunettes cerclées de l’homme agenouillé au bord du trou brillèrent, et il reconnut un des soldats qui l’avaient arrêté dans l’étable. Celui qui s’était tenu en retrait lorsque les autres l’avaient frappé. Celui aussi dont ils se moquaient parce qu’il apprenait la langue de Lia, et qu’il l’avait vouvoyée. Un cordon coulissa sur le rebord de la trappe. Une gamelle se balançait au bout.
— Vas-y, défais le nœud. Je l’ai pas serré. Et renverse pas. C’est de la soupe. Y a une cuillère.
Il se traîna à nouveau jusqu’à la verticale de la trappe et trouva la gamelle déposée par terre. Il réussit à défaire le nœud d’une main.
— C’est bon ? interrogea le soldat. Tu y arrives ?
— Oui, dit Aleks.
Le cordon remonta, et le soldat commença à remettre la trappe en place.
— Attends ! dit Aleks.
— Qu’est-ce que tu veux ?
— Tu t’appelles Lenart ?
Il venait de retrouver le prénom entendu sur le traîneau et se rappelait la réflexion méprisante du soldat : « Sacré Lenart, si t’existais pas, y faudrait t’inventer… »
— Oui, comment tu le sais ?
— Attends, répéta Aleks, attends ! Ne referme pas !
— Tu veux quelque chose ?
— Quand est-ce que tu reviendras ?
— Demain matin, je pense… répondit Lenart. Si c’est moi…
— Et quand est-ce que je… ? Tu le sais ?
Lenart comprit et s’embrouilla :
— Ah ça… je sais pas… pas encore en tout cas… enfin normalement ils… je sais pas…
Sa voix flanchait.
— En tout cas, tiens bon ! conclut-il et il ferma la trappe.
La soupe était tiède, épaisse et mangeable. Dans l’obscurité, Aleks prit tout son temps pour la finir sans en perdre une miette. Puis il retourna sur sa couche et se remit sous les couvertures.
Il passa la matinée à brasser des idées lugubres et confuses. Parfois, la rage et la révolte lui venaient :
— De quel droit est-ce que vous décidez de ma vie ? D’un droit que vous vous donnez à vous-mêmes ? Oh, vous m’entendez ! Répondez-moi ! Vous n’êtes pas Dieu !
D’autres fois, il pleurait, mordait ses doigts et appelait sa mère en gémissant. Il se revit au temps de son enfance, si proche au bout du compte, ce temps où il y avait Brisco à côté de lui, comme un autre lui-même, Brisco son frère de glissades, de cachette, de rires, de serments… Y repenser le secoua de sanglots bruyants, mais il y trouva aussi et soudainement son unique chance de survie. Dès que cette pensée lui vint, il cessa de crier et de pleurer. Et il se mit à réfléchir.
La chance était infime, mais elle existait.
Il faudrait seulement que tous les éléments se combinent sans faille : le rai de lumière, Lenart, Brisco et d’abord, pour commencer…
Il fouilla, fébrile, la poche arrière de son pantalon. Ce qu’il cherchait était là. Il y vit le signe que le combat venait de s’engager. Qu’il n’était plus soumis ni vaincu. Son cœur s’accéléra. C’était une feuille arrachée à leur cahier de vocabulaire et pliée en huit. Lia la lui avait laissée sur l’étagère un matin qu’elle était partie seule relever les pièges. « Edifirtzet, kiétfetsat meyit, talyé dey tchout »… avait-elle écrit dessus. « Fais du feu, mon petit ennemi, je reviens avec un lapin »… et, au cas où il n’aurait pas compris, elle avait dessiné le feu firtzet, le lapin tchout et même eux trois, Rodione, elle et lui, en train de le manger. Il avait fait du feu, préparé la marmite, elle n’avait rien rapporté du tout, ni lapin ni rien d’autre, et ils en avaient bien ri. Mais il avait gardé ce message dans sa poche arrière. Sans savoir combien il lui serait précieux.
Manquait le crayon…
Il gratta de l’ongle le bois de sa couchette, jusqu’à en détacher un éclat pointu. Il commença à se percer la peau, à l’intérieur du poignet, pour trouver le sang. Il arracha un deuxième éclat de bois, moins acéré, qui lui servirait de plume. Il en trempa le bout dans le peu de sang qu’il réussit à faire couler. Il plaça l’envers de la feuille sous le rai de lumière et se pencha dessus, à quelques centimètres. Il écrivit la première lettre, un B, en prenant soin de bien la dessiner et de laisser de la place pour celles qui suivraient. Quarante-neuf lettres. Pour neuf mots. Il les avait comptées très exactement. « En voici une de faite. Mon sang est clair mais c’est lisible, j’en suis sûr. La deuxième maintenant, un R… La troisième, un I… »
Il perdit son poinçon dix fois et sa plume cinq, ne trouva plus de sang sur son poignet gauche, s’attaqua au droit, se mit à trembler si fort qu’il dut se reposer longtemps pour se calmer entre deux lettres, mais au bout de sa souffrance il avait réussi à écrire plus de la moitié de son message :
BRISCO
QUEUE DE RAT
DE LA SORC
Il lui sembla que sur le papier le sang rouge devenait rose. Mais peut-être était-ce seulement la lumière qui baissait déjà. Il fallait à tout prix finir avant la nuit. À force de se crever les yeux sur le papier, il n’y voyait presque plus rien. Les larmes brouillaient sa vue. « Arrête de pleurer, imbécile ! » Il ne pouvait pas s’en empêcher. L’épuisement et l’exaspération le gagnèrent. À quoi bon tout ça ? Si ça se trouvait, on viendrait le chercher dès le lendemain matin et il mourrait avec dans sa poche ce message que Brisco ne lirait jamais. Ses yeux brûlaient, ses mains tremblaient, son épaule et ses poignets blessés le tourmentaient. Les derniers mots lui coûtèrent davantage en temps et en peine que tous les autres réunis :
IERE BRIT
AU SECOURS
Comme il restait beaucoup de place en bas de la page, il traça avec le bout de son index rougi de sang les cinq dernières lettres :
ALEKS
Quand il eut fini, le soir tombait. Le rai de lumière s’estompa lentement et disparut. Il ne plia pas la feuille de peur d’effacer davantage encore les caractères. Il la posa ouverte sur le sol, à côté de la couchette. Elle lui tint compagnie toute la nuit. Parfois il allongeait le bras pour la toucher, s’assurer qu’elle était toujours là, son unique chance de salut. Si tout allait bien…
Tout irait bien. Lenart viendrait. Il lui dirait la phrase qu’il avait préparée : « Lenart, s’il te plaît… » Et Lenart ferait ce qu’il faudrait. Et Brisco se souviendrait.
« Brisco, rappelle-toi… on était assis sur le muret, nos jambes ne touchaient pas le sol parce qu’on était petits… il y avait du soleil ce jour-là, je nous revois… on a craché, juré craché, à la vie à la mort, qu’on s’aiderait l’un l’autre si on en avait besoin… qu’on aurait notre code secret et qu’on s’aiderait… on a sauté du muret et on a mélangé nos crachats avec un bâton, rappelle-toi, Brisco… et maintenant j’ai besoin de toi, à la vie à la mort… je t’écris avec l’encre de mes veines, Brisco… rappelle-toi… »
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