Jean-Claude Mourlevat - Le chagrin du roi mort

Здесь есть возможность читать онлайн «Jean-Claude Mourlevat - Le chagrin du roi mort» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. ISBN: , Издательство: Gallimard Jeunesse, Жанр: Старинная литература, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Le chagrin du roi mort: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Le chagrin du roi mort»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Le chagrin du roi mort — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Le chagrin du roi mort», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

À présent, Brisco laissait lui aussi couler ses larmes, dans un mélange de chagrin et de colère.

— Tu ne me répondais plus… j’étais tout seul… abandonné… toi, tu avais les parents… moi, je n’avais personne… tu comprends ?… il fallait bien que je vive… j’avais bien droit à vivre, non ?… et maintenant c’est trop tard… trop tard…

Ils restèrent ainsi, soudés l’un à l’autre, hoquetant, malheureux, en deuil d’eux-mêmes.

Brisco fut le premier à se dégager. Il le fit avec brusquerie, et dès lors tout alla très vite. Il ne chercha pas la bougie. Il retrouva l’échelle à tâtons, fit glisser la trappe avec le montant. L’étoile était toujours au milieu du carré de ciel. Au moment de poser le pied sur le premier échelon, il s’immobilisa, se tourna vers Aleks et dit d’une voix redevenue ferme :

— Je ne peux rien faire pour toi.

Puis, rapidement, comme s’il voulait en finir le plus vite possible, fuir, il monta. Une fois dehors, il tira l’échelle vers lui et remit la trappe en place. Il n’eut aucune hésitation au moment de la refermer. Il ne regarda même pas en bas.

Aleks se retrouva seul, debout dans le noir, vidé de tout. Comme lavé.

12

DEUX ÉPÉES

EN BOIS

Au cours de la journée qui suivit cette visite nocturne de Brisco dans la cave où se trouvait son frère, l’armée de Guerolf mena son attaque la plus violente contre la capitale. Elle y jeta toutes ses forces. Cela avait des airs de « cette fois ou jamais ». Dès le petit jour, des assauts simultanés eurent lieu aux quatre entrées de la ville. Les portes détruites et les murailles endommagées semblaient pouvoir être franchies à tout instant, mais les assiégés opposèrent une résistance furieuse et ne plièrent pas. Ils manquaient de tout, mais pas encore de munitions, et ils déversèrent un déluge de feu sur les assaillants. Une brèche fut ouverte à la porte sud. Sept cents soldats s’y engouffrèrent à la suite de leur capitaine, certains déjà d’être des héros. Ils ne revinrent jamais.

À la nuit, on se replia et Guerolf rassembla son état-major dans le « palais ». Il semblait plus nerveux que jamais, épouvantablement contrarié. Un tic agitait en permanence le coin de sa paupière gauche. La réunion eut lieu dans la grande salle. Elle était vide, froide et inhospitalière avec ses colonnes de marbre sale et le plâtre fendu de son plafond. Le feu qui brûlait dans la cheminée ne chauffait rien. Il y avait là un maréchal, trois généraux, une dizaine de capitaines et un lieutenant, Berg. Les officiers, assis sur leurs chaises à haut dossier autour de la table rectangulaire avaient tous gardé sur eux leur long manteau militaire, certains même leurs gants.

La colère de Guerolf fut provoquée par le mot malheureux d’un vieux général à la moustache poivre et sel qui osa parler d’» inutile entêtement ». Guerolf ne le laissa pas continuer une seconde. Il bondit de sa chaise et, penché sur la table, il se lança dans une diatribe enflammée contre les défaitistes, les faibles, les « baisseurs de culotte » qui travaillaient à la démoralisation de l’armée. Que les soldats cèdent à cette bassesse, il pouvait le comprendre – pas le pardonner mais le comprendre – mais un général !

Le vieil homme, qui ne s’était plus fait gronder ainsi depuis l’âge de sept ans, regarda sans sourciller le doigt de Guerolf pointé sur lui. Il n’avait pas l’air impressionné pour un sou et, dès qu’il le put, il glissa cette phrase qui plongea d’un coup la réunion dans un silence épais :

— Je ne suis pas le seul à penser ainsi.

Guerolf se rassit, livide. Il fit, du regard, un lent tour de table et demanda sur un ton glacial :

— Vraiment ? Qui d’autre ici pense la même chose ?

— Je pense également, intervint le maréchal, qu’il serait sage d’envisager une retraite. Voilà des mois que depuis Grande Terre le parlement nous somme de mettre fin à cette campagne.

— Ce sont des politiques ! Ils n’y comprennent rien ! Quand je leur aurai apporté la ville et le pays sur un plateau, ils oublieront leurs discours de femme, et ils nous élèveront des statues.

— Ils voient la réalité avec une distance que nous n’avons plus ici. Nous manquons peut-être de lucidité. Nous butons sur ces remparts depuis deux hivers, je crains que nous n’arrivions jamais à…

— Qui d’autre ? le coupa Fenris.

— J’ajouterais, dit un général, que des informations très inquiétantes nous parviennent à propos de ces troupes mal identifiées, venues du nord et de l’est, et qui pourraient bien…

— Quelques bandes de cosaques sans commandement ! Des crève-la-faim !

— Certes, mais ils seraient plus nombreux qu’on l’imagine et s’ils nous attaquaient, nous nous trouverions pris entre deux feux, dans une situation que…

— Qui d’autre ?

Les officiers se succédèrent, chacun à sa façon, mais c’était toujours le même son de cloche. Les uns mirent en avant le moral calamiteux des troupes. Les autres leur état d’extrême fatigue. D’autres encore la difficulté de plus en plus grande d’acheminer le ravitaillement. On évoqua les ravages causés par l’échec de l’attaque menée ce jour même contre la capitale. On rappela l’épuisement progressif de la réserve de soldats sur Grande Terre. Un des généraux, documents en main, établit le bilan militaire désastreux de la conquête, et il termina en brisant un tabou.

— Il est difficile de l’évaluer avec précision, dit-il en pesant ses mots, mais il n’est certainement pas exagéré de penser que depuis le début de la campagne cinquante mille de nos soldats ont succombé sous les balles ou les coups de l’ennemi, et que trois cent mille au moins sont morts de maladie ou de froid. Ce qui représente environ les deux tiers des forces engagées. Je ne parle pas des blessés graves, estropiés, amputés, moribonds… Je pensais que cela devait être dit…

Guerolf l’écouta jusqu’au bout avec dureté et sans le quitter des yeux. Puis il hocha la tête, marqua un long silence et se tourna finalement vers Berg qui, comme simple lieutenant, se tenait assis à l’écart, sous les fenêtres.

— Et toi, Berg ?

Berg était le seul de tous à le tutoyer.

— Je pense comme toi, dit-il simplement. On est venu pour entrer dans cette ville, on y entrera.

Une émotion inhabituelle passa sur le visage de Guerolf. Il contracta ses maxillaires et déglutit.

— Tu as raison, Berg. Je te remercie.

Puis il se leva et s’adressa à tous, avec lenteur. La pâleur mortelle de son visage les frappa.

— Je vais demander au parlement de Grande Terre un dernier renfort en hommes, un renfort exceptionnel et massif. Nous rapatrierons les malades et les blessés, et les remplacerons par des soldats valides. Nous doublerons les effectifs chargés de la protection des convois de ravitaillement. Je veux que dès demain la discipline, l’ordre et la propreté des campements soient rétablis et strictement respectés. J’ajoute que dorénavant tout propos défaitiste sera passible de la cour martiale. Ceci vaut autant pour les soldats que pour les officiers. Messieurs, je vous souhaite une bonne nuit.

Aucun de ces messieurs ne passa une bonne nuit. Sauf Berg qui, de sa vie, n’avait jamais mis plus de trente secondes pour s’endormir.

Ceux que Guerolf avait traités avec mépris de « cosaques sans commandement » et de « crève-la-faim » firent leur apparition le lendemain. Il en vint non seulement du nord et de l’est comme on le pensait, mais des quatre horizons. On vit leurs lignes noires se former au loin, comme une menace silencieuse. On s’était grandement mépris sur leur nombre. Il ne s’agissait pas de bandes isolées, mais de dizaines de milliers de combattants, une véritable armée préparée à se battre.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Le chagrin du roi mort»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Le chagrin du roi mort» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Mourlevat, Jean-Claude - L'homme qui levait les pierres
Mourlevat, Jean-Claude
libcat.ru: книга без обложки
Jean-Claude Mourlevat
Mourlevat, Jean-Claude - L'homme à l'oreille coupée
Mourlevat, Jean-Claude
Mourlevat, Jean-Claude - L'homme qui ne possédait rien
Mourlevat, Jean-Claude
Jean-Claude Mourlevat - Terrienne
Jean-Claude Mourlevat
Jean-Claude Borelly - Dolannes Melodie
Jean-Claude Borelly
Jean-Claude Lin - Im Garten der Zeit
Jean-Claude Lin
Отзывы о книге «Le chagrin du roi mort»

Обсуждение, отзывы о книге «Le chagrin du roi mort» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x