Jean-Claude Mourlevat - Le chagrin du roi mort

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— On se jurait de lutter jusqu’à la victoire ou jusqu’à la mort, c’est ça ?

— Oui, on disait : « La victoire ou la mort ! » et on se jetait dans la descente en hurlant.

Guerolf éclata de rire.

— Oui ! Ils devaient faire dans leur culotte, en bas, avant même qu’on arrive, rien qu’en nous entendant brailler !

Il mit son cheval au trot, et Berg fit de même.

— Allez, Berg, on va leur flanquer une bonne dérouillée à ceux de la poissonnerie.

— Oui, Guerolf, une bonne dérouillée !

— T’as pas peur, Berg ?

— Non, Guerolf, j’ai pas peur.

— Alors allons-y ! La victoire ou la mort !

— La victoire ou la mort !

Guerolf lança son cheval au galop, droit dans la descente. Berg talonna le sien et le suivit.

13

OÙ ES-TU ?

Où es-tu, Lia ? Je te cherche depuis si longtemps.

Je te vois partout et tu n’es nulle part.

Où es-tu ? Tu ne crois tout de même pas que je suis mort ? Dis-moi, ma petite vache libre, mon grand amour, ma toute douce, tu sais bien que je ne t’aurais pas quittée comme ça sans te serrer si fort dans mes bras que personne n’aurait pu nous décrocher. Tu ne penses pas que je serais allé mourir sans te dire adieu, alors qu’on a toute une vie devant nous, à se caresser, à rire… ziliadin… à s’apprendre nos mots. Dis-moi, mon tendre amour, tu ne crois quand même pas que je suis mort ?

Quand je suis sorti de mon trou, j’étais pire qu’un rat. Maigre, échevelé, livide. Je devais faire peur à voir, mais j’étais vivant. Ça veut dire que mon cœur battait, que l’air entrait dans mes poumons et que j’étais capable de penser. La preuve : j’ai su dire la phrase que tu m’avais apprise et qui m’a sauvé, j’en suis sûr.

Après la visite de Brisco dans la cave, je suis resté longtemps anéanti. Le petit frère que j’avais perdu n’existait nulle part ailleurs que dans ma mémoire. La recherche était finie.

Lenart est venu, au point du jour. Il m’a apporté du pain et de l’eau. Il m’a demandé si j’avais un autre message. Je lui ai dit que oui, mais qu’il me faudrait un crayon et du papier. Ce que j’avais à écrire était long et je n’y arriverais pas avec mon sang. Il est revenu un peu plus tard et il a juste soulevé la trappe pour jeter un carnet et un bout de crayon. Il n’avait certainement pas le droit de faire ça. Il risquait gros. Il avait l’air timide et froussard avec ses lunettes cerclées mais il avait du cran. En plus, c’est le seul soldat, de tous ceux que j’ai rencontrés depuis le début de la campagne, à s’être donné la peine d’apprendre ta langue, la langue de l’ennemi. Moi aussi bien sûr, je l’apprends, mais j’ai une bonne raison.

J’ai commencé à écrire dans le rai de lumière : « Mes chers parents… » et ça m’a rendu tellement triste que je ne suis pas arrivé à continuer. Comment leur dire la vérité sans les plonger dans une souffrance insupportable ? « C’est votre grand garçon Aleksander qui vous écrit… pardonnez-moi mais je vais vous causer une peine affreuse… j’ai déserté… on m’a repris… je suis enfermé dans une cave… on va me fusiller… » Comment dire ça à ses parents ? Et comment leur mentir alors qu’on va mourir ?

La journée s’est passée comme ça, j’étais assis, le crayon dans mes doigts, désespéré. En haut, le canon a tonné et j’ai supposé qu’on avait lancé un nouvel assaut contre la capitale. Quand la nuit est arrivée, j’avais trempé le carnet de mes larmes et toujours rien écrit. Je n’ai pas dormi. J’avais froid. Mon épaule me faisait mal.

Le lendemain matin, Lenart est venu pour la dernière fois. Il m’a fait descendre une soupe dans la gamelle. Je lui ai demandé si j’allais être fusillé bientôt. Il m’a dit qu’on avait d’autres soucis pour l’instant. J’ai demandé lesquels et il a simplement répondu : « Les cosaques arrivent. » Je n’ai pas bien compris. Je n’avais jamais entendu ce mot-là : cosaques.

Et puis l’après-midi, ça a commencé. J’entendais mitrailler, ferrailler, batailler. Les hennissements des chevaux et les cris des hommes m’arrivaient assourdis. Sans rien voir, je devinais la férocité du combat. Plusieurs fois, des soldats se sont trouvés près de la trappe. Je les entendais crier. Tantôt les tiens, tantôt les miens, tantôt dans ta langue, tantôt dans la mienne. Alors, petit à petit, j’ai compris qu’il se passait là-haut des choses graves et nouvelles. J’ai surtout compris que cette cave où je croupissais n’était plus tout à fait une prison où j’attendais la mort. Elle était en train de devenir au contraire un refuge qui me permettrait peut-être d’y échapper ! J’étais au milieu de la tuerie, mais protégé, intouchable.

Je me suis rappelé l’histoire de ce prisonnier, seul survivant de l’éruption d’un volcan dans sa ville engloutie sous la lave, et sauvé parce qu’il était détenu dans une geôle souterraine. Je me suis rappelé aussi ces soirs où la tempête faisait rage, sur Petite Terre, et que je la regardais avec Brisco, par la fenêtre de notre petite chambre. Nous écoutions hurler le vent glacial, mais il ne pouvait rien contre nous. Nous étions bien à l’abri.

Le calme est revenu avec le petit jour. Le silence, au-dessus de moi, était irréel. Lenart ne s’est pas montré. Qu’était-il arrivé là-haut ? Est-ce que tous étaient morts ? Est-ce qu’ils s’étaient rendus ? Est-ce que la ville était ouverte ?

J’ai patienté longtemps avant d’oser crier. J’ai appelé au secours. D’abord à mi-voix de peur qu’on m’entende, je sais, c’est ridicule. Puis de plus en plus fort, jusqu’à hurler. Personne ne m’a répondu. Alors je me suis demandé si cet endroit qui avait d’abord été ma prison, puis mon refuge, ne serait pas en réalité et finalement mon tombeau. J’avais bu depuis longtemps toute mon eau. La soif et la fatigue m’accablaient.

J’ai choisi de ménager mes forces et de ne crier que lorsque je sentirais une présence tout près de la trappe. C’est arrivé quatre ou cinq fois, mais j’avais beau me casser la voix, personne ne me répondait. Chaque échec me laissait plus faible et découragé que le précédent.

Et puis le miracle a eu lieu. Je ne savais plus depuis combien de jours et de nuits j’étais là, affamé, à bout de forces, le corps endolori. Ma hantise était de m’endormir et de manquer les occasions de mon salut. Alors je restais couché sur le dos, les yeux ouverts fixés vers la trappe, l’oreille aux aguets, la gamelle vide à la main afin d’être prêt à la jeter le moment venu. C’est un léger changement d’intensité dans le rai de lumière qui m’a alerté. Quelqu’un venait de le couper, quelqu’un qui venait peut-être même de s’asseoir sur la trappe. J’ai bondi, hurlé.

— Héééé ! Héééé !

J’ai lancé ma gamelle qui a percuté le bois de la trappe. J’ai entendu une voix d’enfant qui répondait, dans ta langue, Lia. Je ne sais pas ce qu’il a dit. Sans doute : « Il y a quelqu’un là-dessous ! » J’ai continué à crier :

— Héééééé ! Ouvrez !

Une minute plus tard, la trappe s’ouvrait et l’échelle descendait. La lumière m’a ébloui. J’ai monté les échelons, tremblant, hébété. Ceux qui m’avaient ouvert s’étaient retirés au-delà des décombres de la maison. Ils se demandaient sans doute quel animal aveugle et monstrueux allait sortir des entrailles de la terre. J’ai vu des tentes couleur d’argile et des gens assis devant, autour de foyers. J’ai avancé vers eux, moitié à quatre pattes, moitié trébuchant sur les poutres et les pierres noircies. Ils me regardaient en silence, stupéfaits. Je portais la veste de Rodione bien sûr, mais j’étais avant tout un fetsat et ils l’entendraient dès que j’ouvrirais la bouche pour parler.

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