Jean-Claude Mourlevat - Le chagrin du roi mort

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Le chagrin du roi mort: краткое содержание, описание и аннотация

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Pendant toute la matinée, ils prirent position à bonne distance. Sans hâte et sans se cacher. Puis ils lancèrent des escarmouches. Chaque fois, quelques centaines d’hommes à cheval que l’infanterie repoussait sans trop de peine. De près, on vit mieux qui ils étaient. Des cosaques en effet, hirsutes et débraillés, équipés d’un armement disparate : fusils de chasse, carabines, arcs, lances, sabres.

— Piqûres d’abeille ! estima Guerolf. Ils cherchent à nous provoquer pour nous faire sortir. Ils peuvent toujours attendre !

Au début de l’après-midi, le temps se couvrit. Le ciel devint gris sale. Et les cosaques déferlèrent.

Ils surgirent par vagues, tirant, frappant, incendiant les tentes avec leurs flèches et se retirant, laissant aussitôt la place à d’autres plus enragés encore.

Les plaies causées par l’assaut de la veille contre la capitale étaient loin d’être fermées. Les blessés gisaient encore par centaines sur leur paillasse, entortillés dans leurs pansements sanglants, à geindre et à implorer des soins que personne ne pouvait leur prodiguer. Pire : on n’avait pas eu le temps de creuser la terre gelée pour y enterrer les morts et ceux-ci attendaient, alignés sous leurs draps, qu’on leur donne une sépulture. Et voilà que l’ennemi, pour la première fois depuis le début de la guerre, lançait une véritable offensive.

Les soldats en furent frappés de stupeur. Et de colère. Comment leurs chefs avaient-ils pu ignorer à ce point l’état des forces adverses ? Dans quel épouvantable traquenard les avait-on entraînés ? Des ordres contradictoires furent donnés pour déplacer l’artillerie et la retourner contre les assaillants, si bien que les manœuvres se déroulèrent dans la plus grande confusion. L’infanterie avait perdu l’habitude de se battre en lignes et il n’était plus temps de s’organiser. Des groupes épars et affolés se constituaient au petit bonheur la chance, sans aucune stratégie.

La cavalerie tenta de sortir à plusieurs reprises pour desserrer le piège et prendre l’ennemi à revers, mais elle n’y parvint pas et subit de lourdes pertes, en hommes et en chevaux.

En quelques heures, le combat tourna au désastre. D’autant plus que les assiégés jetaient leurs dernières forces pour soutenir leurs libérateurs. Depuis leurs murs ils tirèrent ce qui leur restait de balles et de flèches. Le « cette fois ou jamais » de la veille avait changé de camp.

La nuit n’arrêta rien. Au contraire. Les flammes devinrent plus rouges, les cris plus sauvages, le tonnerre des fusillades plus sonore.

Vers minuit, Guerolf convoqua un conseil de guerre au « palais ». Des quinze hommes réunis la veille, sept seulement y vinrent.

— Où sont les autres ? demanda Guerolf.

Ils étaient morts ou prisonniers.

— Et Berg ?

— Je suis là, fit le gros lieutenant, qui se tenait vers la porte.

— Approche-toi ! Ne reste pas si loin ! Tu as vu Fenris ?

— Il se bat…

La réunion fut expéditive, et le bilan sans détour : la pagaille régnait dans toutes les lignes et il fallait y mettre fin d’urgence. On décida de restructurer au mieux la défense avec les officiers disponibles. Ils se répartirent sur la carte les différents points où on se battait, et se dispersèrent aussitôt.

Il sembla pendant les heures suivantes que le combat s’équilibrait. Des lignes d’artilleurs se formèrent et firent reculer l’ennemi. Le canon tonna de nouveau. Guerolf se multiplia pour exhorter ses officiers et ses hommes.

La bataille fit rage pendant le reste de la nuit. Maintenant que la plupart des tentes avaient brûlé, on se battait dans le noir et dans une écœurante odeur de cuir et de chair roussis. On trébuchait sur des corps, sur des cadavres de chevaux éventrés. On aurait dit que les cosaques avaient des yeux de chat et qu’ils y voyaient comme en plein jour.

Comme le palais brûlait, Guerolf réunit ses hommes une dernière fois dans les écuries vides de chevaux. En s’y rendant, il passa devant un blessé qui gisait sous une couverture. L’homme le reconnut, désigna la plaie béante qu’il avait à la tête et l’injuria à voix basse :

— Qu’est-ce que tu dis de ça, matamore ? Regarde ce que tu as fait… J’espère que tu crèveras ici comme moi…

Et il cracha vers lui : pff !

Jamais Guerolf n’avait subi pareil outrage, mais il détourna le regard et s’en fut. Dans les écuries, ils se retrouvèrent à quatre, debout dans le fumier et le purin : Guerolf, deux généraux et Berg.

— Où sont les autres ?

Ils étaient morts.

— Il faut rompre, dit un des deux généraux qui cachait mal son inquiétude. La sueur perlait sur son front. Il faut rompre, ou bien nous périrons jusqu’au dernier.

— Se rendre ? C’est ce que tu veux dire ?

— Pas vraiment. Ils nous ménagent un passage à l’ouest, un couloir. C’est une tradition guerrière chez eux : ils laissent à l’ennemi une chance de se retirer. Je suis d’avis de la saisir, de négocier et d’engager la retraite. Il n’y a pas de déshonneur. Il faut sauver ce qui reste de nos hommes.

Guerolf interrogea le deuxième du regard.

— Il a raison, dit celui-ci, posément. Il faut partir. Vite et tous. Sinon cet endroit sera notre cimetière.

— Berg ?

— Je ne sais pas. Je ferai comme toi. Je te suivrai.

— Je te demande ce que tu penses.

— Je pense comme toi.

Guerolf, pour la première fois depuis qu’il connaissait Berg, c’est-à-dire plus de vingt ans, fut agacé par cette soumission inconditionnelle. Il le rudoya.

— Non ! Je te demande ton avis ! Ton avis à toi ! Tu as le droit d’en avoir un. Tu n’es pas mon chien !

Le gros lieutenant accusa le coup. Il regarda son maître avec plus de tristesse que de peur. Comme si l’idée de mourir l’effrayait moins que celle d’être rejeté.

— Mon avis, énonça-t-il avec peine, mon avis est qu’il faut s’en aller, Guerolf.

L’homme qui avait soumis Petite Terre, puis Grande Terre, et qui s’était lancé à la conquête du Continent, baissa la tête et soupira. Un rictus tordait sa bouche. Il y eut un silence.

— M’en aller ? dit-il enfin, si bas que les autres purent à peine l’entendre. M’en aller ? Négocier ? On aurait dit qu’il prononçait des mots répugnants. Jamais ! Je ne pourrais pas vivre après ça. Partez si vous le voulez, je vous y autorise. Prenez ce couloir de l’Ouest. L’ennemi fera peut-être une haie d’honneur sur votre passage…

Puis il releva la tête et regarda chacun des trois hommes.

— Messieurs…

Il tourna le dos et sortit lentement. On se battait en dessous. La fusillade crépitait dans la nuit. Il monta son cheval et s’engagea au pas dans la descente, en direction du combat.

— Attends-moi ! appela Berg qui était sorti derrière lui. Attends-moi, Guerolf, j’arrive.

Le maître de Grande Terre se laissa rejoindre et ils allèrent côte à côte.

— Dis-moi, Berg, est-ce que tu te rappelles nos batailles d’épées, quand on était enfants, à Petite Terre ?

— Oui, je me rappelle.

— On avait quel âge ? Huit ans ? Neuf ans ?

— Quelque chose comme ça, oui.

— On avait nos épées de bois.

— Oui, et des couvercles de lessiveuse comme boucliers.

— On se mettait en haut de la rue, pour attaquer ceux d’en bas, ceux de la poissonnerie.

— Oui, on était toute une bande, une sacrée bande, et c’était toi le chef.

— Oui, et toi mon lieutenant.

— Oui.

Tout en parlant, ils tirèrent chacun l’épée du fourreau. Ils se tenaient de près, les flancs de leurs chevaux se touchaient. Le « palais » brûlait sur leur droite et ses flammes rougissaient le ciel nocturne. Des cris montaient du champ de bataille, en contrebas.

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