Jean-Claude Mourlevat - Le chagrin du roi mort
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- Название:Le chagrin du roi mort
- Автор:
- Издательство:Gallimard Jeunesse
- Жанр:
- Год:неизвестен
- ISBN:9782070623877
- Рейтинг книги:4.33 / 5. Голосов: 3
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— Tu es en retard…, souffla-t-elle, la tête renversée en arrière.
Mais il n’y avait là aucun reproche. Cela s’entendait plutôt comme : tu m’as manqué, chaque instant sans toi est si long…
Au lieu de répondre, il posa son index sur les lèvres de la jeune femme. « Chut, j’ai une raison d’être en retard, dit-il avec les yeux. Viens. » Il la guida doucement jusqu’au rideau de velours qu’il écarta à son tour du dos de la main. « Regarde… » Dans le parc, un homme attendait, tenant par le licol un petit cheval arabe à la robe alezane si ardente qu’on l’aurait dite brûlée. En voyant le couple à la fenêtre, il fit pivoter l’animal pour mieux le montrer à la lumière de sa torche.
— Un jour, dit Guerolf à l’oreille de la Louve, un jour Dieu appela le vent du Sud, il en prit me poignée, la jeta devant lui et dit : « Va, je te nomme “Cheval”. » C’était ce cheval-là, je pense. Je te l’ai apporté.
La Louve tressaillit. Elle brûlait d’une très ancienne passion pour les chevaux, en particulier pour les pur-sang arabes dont elle admirait la fine beauté et l’indomptable vaillance.
— Il est à moi ?
— Il est à toi. Viens le saluer.
— Non, demain…
Il s’étonna un peu. Il avait pensé qu’elle voudrait le voir sans attendre, le toucher, le caresser, le monter malgré l’heure tardive et la nuit. Elle pouvait chevaucher des heures, par tous les temps, épuiser sa monture au mépris de sa propre fatigue.
— Soit, fit-il, tu le célébreras demain… Mais j’ai autre chose à t’offrir. Vois ce qu’il y avait, noué dans sa crinière. Le marchand l’a ajouté pour toi.
Dans la paume de sa main brillait une fine bague d’argent ornée d’une cornaline.
— Elle vient du désert, comme le cheval. Elle a le pouvoir d’arrêter le sang qui coule. Si jamais tu es blessée ou bien si…
— Elle est très belle, l’interrompit la Louve en prenant le bijou entre le pouce et l’index. Je te remercie, Guerolf.
— Tu ne l’enfiles pas ?
— Si, bien sûr…
Cette fois, il fut convaincu que quelque chose ne tournait pas rond.
— Elle ne te plaît pas ?
— Oh si, elle me plaît… mais…
— Qu’est-ce que tu as ?
Brusquement, elle n’y tint plus. Elle prit les mains de Guerolf dans les siennes et les serra.
— Viens.
Elle l’entraîna jusqu’à un fauteuil où elle le fit asseoir, et elle s’agenouilla près de lui.
— Pardonne-moi, mon amour, mais tu pourrais continuer jusqu’au petit jour à couvrir mes doigts de bijoux, à remplir mes coffres de tissus rares et mon écurie de cent chevaux arabes, jamais tes cadeaux ne pourront égaler celui que je vais te faire maintenant.
Guerolf sourit, amusé. Elle ne l’avait pas habitué à cette solennité. Et soudain il comprit, ou plutôt il crut comprendre, et l’émotion retira d’un coup tout le sang de ses joues.
— Louve…, balbutia-t-il, tu… tu attends un enfant ? Un enfant de nous ?
Elle accusa le coup. Elle avait imaginé toutes les réactions possibles de Guerolf, mais pas celle-ci. Ils n’avaient jamais pu concevoir d’enfant jusqu’à ce jour. Comme si leurs deux vitalités hors du commun, au lieu de s’ajouter, s’annulaient l’une l’autre.
— Non, fit-elle douloureusement, non… Ce n’est pas ça, Guerolf.
Et elle se reprit aussitôt, mystérieuse.
— Ce n’est pas ça. C’est… mieux.
Il la regarda sans comprendre, presque inquiet.
— J’ai trouvé pour toi ce que tu cherches désespérément. Attends-moi.
Elle sortit et revint moins d’une minute plus tard, laissant derrière elle la porte entrouverte. Guerolf, calé dans son fauteuil, n’avait pas fait un mouvement. Elle vint se placer debout à côté de lui.
— Je t’amène celui que tu cherches depuis dix ans, Loup, fit-elle à voix basse. Je t’amène le fils d’Iwan, le petit-fils du roi Holund. Mais surtout ne lui dis rien, il ne sait pas qui il est.
Puis elle appela :
— Hrog !
Le colosse apparut, poussant Brisco devant lui. Il le fit avancer à mi-distance entre la porte et le couple, et se retira sur un geste de la Louve. On avait mis à Brisco des vêtements neufs à sa taille. Il était propre et coiffé, mais son visage naguère si rieur était muré dans une expression dure et butée. Il regarda à peine les deux adultes qui lui faisaient face.
— Approche, dit Guerolf.
Comme Brisco ne bougeait pas, ce fut lui qui dut se lever et s’avancer.
— Montre-moi tes mains.
Brisco ne bougea pas.
Guerolf prit la main gauche de l’enfant et retourna la paume vers lui.
— C’est bien. Comment t’appelles-tu ?
Brisco ignora la question.
— Tu ne veux pas me dire ton nom ?
La détermination de cette petite personne à se taire était impressionnante. Guerolf la perçut et ne se hasarda pas à lui poser une autre question.
— Hrog ! appela soudain la Louve. Emmène-le ! Dépêche-toi !
Guerolf, bien qu’étonné par cette hâte, ne s’opposa pas. Une fois la porte refermée, il resta longtemps comme sidéré, la bouche ouverte, les bras pendants le long du corps.
— Es-tu sûre que c’est lui ? demanda-t-il enfin d’une voix tout juste audible.
— Aussi sûre que je suis sûre que tu es toi, Loup.
— Mais comment as-tu réussi ? J’ai envoyé des dizaines d’hommes à sa recherche pendant des années. Ils sont entrés dans mille maisons, ils ont fouillé Petite Terre jusque dans les caves pour trouver l’enfant à la marque. Et toi… Comment as-tu… ?
— Qu’importe, fit-elle, et elle savourait son triomphe avec délectation. Il fallait seulement savoir une chose qu’aucun de tes hommes n’a jamais sue.
— Que veux-tu dire ? Quelle chose ?
— Oh, ce n’est pas très compliqué. C’est : un et un font deux. Rien de plus.
Il la regardait sans comprendre. Elle poursuivit :
— Les gars de ta bande n’ont pas de cervelle, Guerolf. Ils ont cherché un enfant seul. Ils n’ont jamais eu l’idée que le bébé aurait pu être ajouté à un autre pour faire des deux un couple de jumeaux, enfin de présumés jumeaux. Or c’est ce qui s’est passé. La sorcière Brit les a bien eus, mais elle ne m’a pas eue, moi. De nous deux, la plus sorcière n’est peut-être pas celle qu’on pense…
Tout autre que Guerolf aurait été effrayé par l’éclat jaune que prirent à cet instant-là les yeux de la Louve.
— La sorcière Brit…
— Oui. Tu le sais, c’est elle qui a recueilli l’enfant à sa naissance. Tes hommes n’ont jamais pu la faire parler. Ils gardent même quelques souvenirs cuisants de leurs rencontres avec elle. Mais ce sont des rustres. J’ai procédé avec plus de finesse et devant moi elle s’est trahie. Je l’ai flattée. Même les sorcières succombent quand on s’y prend bien. Je l’entends encore : « Un et un font deux… hu-hu… un et un font deux… ma belle… » Quand elle a su qui j’étais et que je l’avais possédée, elle est devenue presque folle. Je ne crois pas qu’il existe sur la terre une personne qui me haïsse autant qu’elle désormais.
— Tu as pris des risques, Louve. Cette femme est redoutable. Elle a des pouvoirs qui nous dépassent, tu le sais.
— Je le sais. C’est pourquoi j’aimerais ne pas avoir fait cela pour rien. Et si tu veux me remercier, je ne te demande qu’une chose.
— Laquelle ?
— Un cadeau est un cadeau, et l’enfant t’appartient. Soit. Tu feras donc de lui ce que tu désires. Et quelle que soit ta décision, je l’approuverai, sache-le. Mais si tu dois… je veux dire si tu choisis… enfin si tu lui réserves le sort que tu as réservé à son père, alors…
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