Jean-Claude Mourlevat - Le chagrin du roi mort

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Le chagrin du roi mort: краткое содержание, описание и аннотация

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Aleks avait écouté avec attention et, de ce que son père venait de dire, il retira ce qui lui importait d’abord :

— Mais alors, on n’arrivera jamais à reprendre Brisco…

— Par la force, non. Mais par d’autres moyens… C’est la raison pour laquelle je veux voir Brit, tu comprends ? Elle est capable de tout, du meilleur comme du pire. Je sais bien que ce n’est pas très rationnel de se tourner vers elle, mais s’il y a une seule chance, il faut la tenter, tu es d’accord ?

Aleks approuva de la tête avec énergie, faisant osciller furieusement la capuche de son manteau.

— Et puis c’est elle qui nous a apporté Brisco, continua son père. Elle aura peut-être à cœur de le retrouver et de le ramener.

L’un et l’autre se gardaient bien d’évoquer le pire. Et tous ceux qui avaient connu et aimé le petit garçon faisaient de même. C’était comme une pensée interdite, une sale bête qui rôdait quelque part dans les ventres, dans les poitrines, et qu’on s’évertuait à ne pas laisser arriver jusqu’à la tête. Et pourtant… Est-ce qu’il n’était pas déjà trop tard ? Guerolf avait fait naguère la preuve de sa cruauté sans bornes. Faire exécuter Iwan et son valet ne lui avait pas posé le moindre problème de conscience. En aurait-il davantage avec un enfant de dix ans ? Rien n’était moins sûr. Seulement, on ne pouvait pas imaginer cela sans avoir l’impression de tomber dans un gouffre de désespérance. Alors, on se tenait au bord de ce gouffre, sans en parler, on se serrait les uns aux autres et on jouait la comédie de l’espoir.

Ils montèrent à pas lents le haut de la ruelle et débouchèrent sur une petite place. Le quartier était désert. Bjorn avait pensé que Brit préférerait sans doute le rencontrer en un lieu tranquille. Il l’avait très peu vue depuis cette nuit mémorable où elle était venue cogner à sa porte, le bébé dans les bras. Il se rappela les mots qu’elle avait alors prononcés : « C’est pas la peine d’en parler à tout le monde hu-hu… ça pourrait porter malheur au petit. » Les quatre qui savaient, c’est-à-dire Selma, la sœur de Selma, la sage-femme et lui, Bjorn, s’étaient tus pendant dix ans. Mais le malheur était tout de même arrivé. Alors ? Qui avait parlé ? La tante de Nanna, la vieille folle pas si folle, avait révélé beaucoup aux hommes de Guerolf, mais elle ne pouvait pas savoir où Brit emporterait l’enfant. Était-ce donc Brit elle-même qui avait trahi le secret ? Bjorn aurait bien aimé le lui demander.

— Allez, dit-il enfin, rentrons à la maison. Nous ne la trouverons pas ce matin.

Aleks acquiesça, et la capuche de son manteau accompagna tristement le mouvement de sa tête. Ils allaient tourner les talons quand l’enfant surgit tout près d’eux. D’où sortait-il ? Aucune porte ne s’était ouverte à proximité et la place était vide l’instant d’avant.

— Bonjour, messieurs ! dit-il, et ils reconnurent aussitôt leur méprise : ce n’était pas un enfant mais un adulte nain, de la taille d’Aleks environ, très soigné de sa personne, vêtu d’un manteau d’hiver apparemment neuf et coiffé d’un bonnet de fourrure.

Il aurait été difficile de lui donner un âge précis, mais il avait à coup sûr dépassé la soixantaine. Il fronçait les sourcils comme une personne qui cherche à se donner une importance qu’elle n’a pas, et cela lui froissait tout le haut du visage en une expression plutôt comique.

— Est-ce bien vous qui cherchez Brigita ?

— Brigita ? demanda Bjorn.

— Oui. Enfin Brit, si vous préférez…

— En effet, c’est nous…

— Alors suivez-moi, je vous prie.

Il traversa la place sans se retourner pour voir s’ils le suivaient. Bjorn et son fils se regardèrent, amusés, et se lancèrent à sa poursuite. Il ne traînait pas, c’est le moins qu’on puisse dire. Il les conduisit à grande vitesse dans un dédale de ruelles toutes identiques. À deux reprises le bonhomme s’arrêta à un coin de rue pour les attendre. Il écartait alors drôlement ses bras courts sur les côtés et les laissait retomber d’un air agacé :

— Ça vient, oui ? J’ai pas que ça à faire, moi…

Avant de repartir plus vite encore.

Et soudain ils furent arrivés. Une porte de jardin s’ouvrait dans un mur. Ils butèrent presque sur le nain qui s’était arrêté devant.

— Entrez, messieurs ! fit-il en la faisant grincer sur ses gonds et il s’effaça pour les laisser passer.

Ils pénétrèrent dans une charmante petite cour pavée au fond de laquelle se dressait une maisonnette au crépi jaune vif. Le nain toqua deux coups contre les carreaux de la fenêtre pour prévenir de son arrivée, et il ouvrit la porte décorée de deux branchettes de pin croisées.

— Tapez vos bottes, s’il vous plaît, et entrez !

La pièce que découvrirent Aleks et son père ne ressemblait en rien à l’antre d’une sorcière telle qu’on l’imagine. Pas de chaudron bouillonnant dans une cheminée encrassée, pas de fioles poussiéreuses sur des étagères branlantes, pas de chat noir famélique qui vous frôle les chevilles. Non. Il y avait là un fourneau propre et luisant, un plancher balayé du matin, une table couverte d’une impeccable nappe à carreaux bleus, deux chaises avec leur coussin, un buffet ciré et des rideaux à la fenêtre.

— Si vous voulez bien quitter vos bottes…

Ils s’exécutèrent et attendirent, en chaussettes, que leur hôte se soit lui-même débotté.

— Brigita ! appela-t-il en se relevant. Ils sont là !

— Amène-les-moi hu-hu…, fit une voix éraillée depuis l’autre côté de la cloison.

— Tu pourrais quand même te lever…

— Amène-les, je te dis hu-hu… !

Bjorn et Aleksander eurent du mal à en croire leurs yeux en entrant dans la chambre. Brit l’infatigable, Brit l’indestructible, Brit l’indifférente au froid et au chaud, Brit la sorcière reposait en chemise de nuit sous un édredon de plumes, la tête inclinée sur l’oreiller. Une tisane à demi bue refroidissait sur la table de nuit.

— Un problème hu-hu… Bjorn ? fit-elle d’une voix lasse.

Aleks l’observa, fasciné. Il ne l’avait jamais vue d’aussi près. Le visage parcheminé, ridé, plissé au-delà de la vieillesse, la fente des yeux si étroite qu’il était impossible d’y saisir le regard, la bouche serrée, tout cela évoquait une espèce de tortue centenaire qu’on aurait déguisée en femme. « Elle a peut-être vraiment trois cent douze ans… », pensa-t-il. Sous les draps, le corps ressemblait à un fagot de bois sec.

— Oui, mais tu n’as pas l’air très bien non plus… répondit Bjorn.

Elle écarta le sujet d’une mimique agacée.

— Halfred ! Remonte-moi un peu hu-hu… et laisse-nous…

Celui qu’elle venait d’appeler Halfred s’approcha et l’aida à s’asseoir. Il tapa l’oreiller, le plaça derrière elle afin qu’elle puisse s’y adosser, et quitta docilement la pièce.

— Que veux-tu, Bjorn hu-hu… ? Pourquoi veux-tu me voir ?

— Brit, tu te rappelles que tu nous as amené un enfant, il y a dix ans…

— Je me rappelle tout hu-hu… ça et les autres choses… tout ce que j’ai vécu… j’aimerais oublier mais ça s’incruste dans ma tête hu-hu… comme dans de la pierre dure… c’est gravé…

— Alors tu te souviens de ce bébé ?

— Oui…

Elle détourna la tête, visiblement contrariée.

— Et je suppose que tu n’ignorais pas qui il était ?

— Bien sûr que non… c’est moi qui l’ai marqué hu-hu… à la main… une croix…

— C’est un garçon de dix ans maintenant, Brit. Nous l’avons élevé sans jamais rien dire, comme tu nous l’avais recommandé. Et il a été enlevé la semaine dernière.

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