Jean-Claude Mourlevat - Le chagrin du roi mort
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- Название:Le chagrin du roi mort
- Автор:
- Издательство:Gallimard Jeunesse
- Жанр:
- Год:неизвестен
- ISBN:9782070623877
- Рейтинг книги:4.33 / 5. Голосов: 3
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— Je le sais… et je sais par qui hu-hu…
— Par la Louve, Brit. Est-ce que c’est toi qui lui as dit où le trouver ?
La sorcière resta silencieuse quelques secondes, puis cracha mollement par terre un jet de salive noire.
— Cette garce ! grommela-t-elle très bas et d’une voix sourde, cette garce de chienne… elle m’a possédée, Bjorn… j’en suis tombée malade, tu le vois hu-hu… elle m’a gâté le foie… je lui arracherai les dents les unes après les autres avec une pince rouillée… je lui ferai roussir les doigts de pied… je l’empoisonnerai jusqu’à ce qu’elle devienne toute noire et gonflée, elle fera moins la belle hu-hu… je lui raserai sa tignasse et je la lui coudrai aux fesses… je…
Aleks ne put pas s’empêcher de pouffer de rire et son père lui donna un léger coup de coude.
— Brit, le Conseil a délibéré. On ne peut pas envoyer notre armée à l’assaut de Grande Terre, tu le comprends. Ils sont prêts à me donner quelques hommes, mais c’est tout. C’est pour ça, Brit. Nous avons besoin de toi pour ramener l’enfant. Est-ce que tu nous aideras ?
— Je suis malade huhu…
— Je comprends, mais c’est justement ne rien faire qui te rend malade. Il faut que tu réagisses.
La sorcière grimaça. Quelque chose la tracassait. Comment expliquer sinon qu’elle n’ait rien entrepris jusqu’à ce jour pour se venger ? Qu’est-ce qui avait bien pu la clouer au lit, elle qui ne prenait même pas le temps de s’asseoir ? Cela ne lui ressemblait pas du tout.
— Qu’en penses-tu, Brit ? reprit Bjorn avec prudence. Je te paierai ton travail, si tu veux.
Elle eut un petit rire nerveux.
— J’ai rien à faire de l’argent, tu le sais hu-hu…
— Alors ? Qu’est-ce qui t’empêche ?
Elle se tortilla drôlement, agita ses longs doigts maigres.
— Je vais y réfléchir hu-hu… je te ferai donner ma réponse par Halfred… sous deux jours… et maintenant laissez-moi tranquille…
Là-dessus, elle se retourna comme pour dormir, afin de bien marquer que l’entretien était fini.
— Nous comptons sur toi, Brit, dit encore Bjorn, tu es notre seul espoir.
En se retournant pour sortir, ils remarquèrent un deuxième lit poussé contre le mur opposé. Celui d’Halfred bien sûr à en juger par la taille. Ils notèrent le haut du drap de dessus tiré à la perfection et replié sur la couverture, l’oreiller sans creux ni pli ni bosse. Un adorable petit violon était accroché au mur, avec ses touches incrustées d’os et de corne et sa volute sculptée en tête de jeune fille.
Le nain les attendait dans la salle, assis près du fourneau.
— Je vous reconduis, dit-il en se levant.
Ils remirent tous les trois leurs bottes et sortirent. Cette fois, Halfred ne les précéda pas de dix mètres comme en venant, mais resta à leurs côtés en veillant à ce qu’ils ne pataugent pas trop dans la neige.
— Vous allez emmener Brigita avec vous ? demanda-t-il au bout d’une minute.
— Vous avez écouté à la porte…, répondit Bjorn, amusé.
— Oh non, je n’ai pas écouté, j’ai entendu, nuance. La cloison est étroite. Alors, vous allez l’emmener ?
— Je ne sais pas. Elle n’a pas l’air très décidée à venir.
— Ah, j’espère qu’elle partira. En tout cas, ça lui ferait du bien, je vous assure !
« Vous vivez ensemble ? » faillit demander Bjorn, mais l’idée que Brit ait pu se mettre en ménage avec quelqu’un était tellement extravagante qu’il tourna sa question autrement :
— Donc, vous… vous vous occupez d’elle ?
— Eh oui. Ça va faire quatre semaines qu’elle est arrivée chez moi. Mais je n’ai pas grand mérite. Elle passe les trois quarts du temps au lit et ne demande presque rien.
— Vous vous connaissez depuis longtemps, Brit et vous ?
— Je pense bien. Depuis plus d’un demi-siècle ! Entre originaux on se connaît tous, vous savez : les estropiés, les fous, les nains, les sorcières… Mais on ne s’était jamais bien parlé jusque-là, elle et moi. Salut Halfred ! Salut Brigita ! Et un petit signe de la main. Pas plus que ça en cinquante ans, c’est peu non ? Et puis l’autre soir, voilà qu’elle frappe à ma porte. J’ai vu tout de suite que ça n’allait pas fort. Je peux entrer hu-hu… ? Ben oui, entre…, je lui dis. Sans me douter de ce qui allait arriver. Elle entre, elle regarde autour d’elle, comme pour inspecter le logement : le buffet, la table, le fourneau, tout ça, sans dire un mot, et puis vous savez ce qu’elle fait ? Elle va tout droit dans ma chambre et elle se couche dans mon lit, dans mon lit à moi. Tout ça sans quitter ses bottes, je précise ! Et elle dit vous savez quoi ?
— Non, on ne sait pas.
— Elle dit : « Je reste ici. »
— Ça alors ! s’exclama Aleks. Et vous avez pas essayé de la ficher dehors ?
— Que faites-vous des lois de l’hospitalité, jeune homme ? On ne jette pas les gens dehors, surtout quand ils sont malades. Parce qu’elle était malade, la pauvre. Malade d’avoir été trompée par la Louve. Elle n’a pas supporté de se faire embrouiller. Ça ne lui était jamais arrivé de toute sa vie. Elle en a déclenché une jaunisse ! Une vraie jaunisse, je veux dire ! Quand elle est arrivée, elle ressemblait à un citron. Je l’ai soignée, je lui ai fabriqué un lit à sa taille, je lui ai acheté une chemise de nuit, je lui ai fait boire des bouillons de légume à la cuillère. Maintenant ça va mieux, mais c’est le moral qui flanche… J’ai beau lui jouer de la musique et lui chanter des chansons, elle continue à broyer du noir… L’autre nuit, elle gémissait dans son lit. Je l’entendais du mien. Ça fend le cœur, je peux vous le dire !
Aleks en resta bouche bée. Imaginer la sorcière Brit gémir dans son lit le dépassait.
— Ce que je ne comprends pas, intervint Bjorn, c’est qu’elle n’ait pas cherché à se venger de la Louve. J’ai toujours connu Brit combative et même, pardonnez-moi… méchante.
Halfred secoua la tête.
— Ah, vous croyez la connaître, mais elle a ses faiblesses…
Bjorn et Aleks se demandaient bien quelles sortes de faiblesses Brit pouvait avoir, mais ils se turent, ce qui est bien souvent le meilleur moyen de délier les langues. Et Halfred, sans cesser de marcher, se fit un plaisir de leur expliquer :
— Essayez de comprendre. Brigita arpente Petite Terre depuis une éternité et elle la connaît mieux que vous votre propre salle à manger. Elle connaît chaque colline, chaque ravin, chaque arbre avec ce qu’il y a dessus, chaque rocher avec ce qu’il y a dessous. Elle connaît la neige de Petite Terre, la pluie de Petite Terre, le vent, les animaux, les insectes presque un par un ! Et tant qu’elle a les deux pieds sur cette île, elle ne craint ni Dieu ni diable, ni hommes ni bêtes, pas plus que les Esprits. Mais l’idée de s’embarquer pour ailleurs… Alors là ! Ça la panique. Et elle sait que la Louve a emporté l’enfant sur Grande Terre… Voilà les deux choses qui lui ont abîmé le foie : s’être fait berner par cette femme et ne pas pouvoir se venger ! Ça la travaille, ça la creuse, ça va me la tuer vous allez voir…
Là-dessus, Halfred sortit son mouchoir et s’essuya les yeux.
— Allons, ne pleurez pas…, le consola Bjorn. Je suis sûr qu’elle va se décider à nous accompagner. Essayez de la convaincre !
— Je ne pleure pas, c’est le froid qui me pique ! Mais je tâcherai de la convaincre, oui. Au moins ça lui changerait les idées.
Ils tournèrent encore un peu et finirent par retrouver l’avenue où ils se séparèrent sur une vigoureuse poignée de main.
— Nous comptons vraiment sur vous, Halfred, répéta Bjorn. Brit est capable de ramener l’enfant, vous comprenez.
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